Parus dans La Libre en avril 2014 :
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1. Mirage à Ramallah
mardi 15 avril 2014
Alors que le processus de paix israélo-palestinien s’enlise, Ramallah affiche une image de cité prospère. Mais si certains habitants sont des privilégiés, la réalité n’est jamais loin.
Nous sommes à Jérusalem, capitale autoproclamée d’Israël et ville trois fois sainte pour des millions de croyants à travers le monde. Huit cent mille personnes vivent ici, dont 260 000 Palestiniens chrétiens et musulmans, qui ont un statut de "résident permanent" depuis la conquête par Israël des quartiers orientaux de la ville en 1967. Malgré "la réunification" de la ville, Juifs et Arabes continuent de vivre dans des univers séparés. Et bien que Ramallah ne soit qu’à 14 km plus au nord, la distance qui sépare les deux villes est comme un abîme infranchissable pour quatre millions de Palestiniens, titulaires - comme Lowi - de la fameuse "carte verte", carte d’identité des résidents de Cisjordanie. Aux Etats-Unis, la "green card" est synonyme de permis de séjour : le sésame pour le rêve américain. Ici, elle renvoie aux restrictions à la circulation, au poids de "l’occupation", à un avenir incertain.
Le piège d’Oslo
Comme Jérusalem-Est (dont les habitants arabes possèdent une carte d’identité bleue qui les autorise à circuler partout), la Cisjordanie a été conquise par Israël lors de la Guerre des Six jours de 1967. Et bien que n’ayant jamais été annexés à l’Etat hébreu, les habitants ont joui pendant plus de vingt-cinq ans d’une sorte de "laissez-passer général" leur permettant de circuler à leur guise sur le sol israélien. Jusqu’aux années 90, de nombreux Palestiniens travaillaient ainsi quotidiennement sur les chantiers de TelAviv ou dans les nombreux kibboutzim en manque de main-d’œuvre agricole. C’était le temps de la paix économique. Celui où Israéliens et Palestiniens se côtoyaient le plus, même si les premiers avaient réussi à concrétiser leur rêve d’émancipation nationale contrairement aux seconds. C’est paradoxalement avec les accords d’Oslo que la situation va progressivement se dégrader.
En 1993, Israéliens et Palestiniens signent un accord historique qui prévoit la reconnaissance mutuelle et l’engagement dans un processus de paix. Deux ans plus tard, ils conviennent d’un découpage provisoire de la Cisjordanie. Dans les zonesA (18 % du territoire), l’Autorité palestinienne nouvellement créée gère toutes les compétences, civiles et militaires. Il s’agit de sept villes (Ramallah, Bethléem, Naplouse, Jéricho, Jénine, Tulkarem, Qalqilya), ainsi qu’une partie d’Hébron, soit 60 % de la population palestinienne. Dans les zones B (22 % du territoire, essentiellement des banlieues et des villages autour des grandes villes), l’Autorité palestinienne est compétente pour les affaires civiles, l’armée israélienne restant en charge de la sécurité. Quand aux zones C (60 % du territoire et 5 % de la population), elles restent entièrement sous contrôle israélien - pour l’essentiel des campagnes, des terres agricoles, des voies de communication et des colonies qui abritent 250 000 d'Israéliens.
Cette situation, transitoire, devait prendre fin en 2000 avec une solution définitive agréée par les deux parties. Mais Israéliens et Palestiniens ne parvinrent jamais à se mettre d’accord. Cette année-là ne fut pas celle d’un accord de paix, mais bien celle d’une deuxième Intifada, particulièrement sanglante, qui frappa la région. Elle dura cinq ans et se solda par des milliers de morts des deux côtés. Depuis, un mur de huit mètres de haut - la Barrière de sécurité - a été érigé entre Israël et les territoires palestiniens. Sur la carte, la Palestine ressemble désormais à un archipel de zones autonomes, entourées de checkpoints et de barbelés.
Le drapeau palestinien flotte sur tous les bâtiments officiels de Ramallah, les policiers patrouillent dans des véhicules flambant neufs, mais leur autorité s’évapore au checkpoint de Qalandiya, le point de passage vers Jérusalem. Impossible de le franchir, à moins d’être muni d’un "Ichour", permis délivré au compte-gouttes par les autorités militaires israéliennes. Impossible d’espérer un changement à court ou moyen terme, à moins qu’Israéliens et Palestiniens ne parviennent à dépasser les blocages qui paralysent toute tentative de relance des négociations depuis dix ans.
Dans les zones A, la vie a repris dans un semblant de normalité. Le calme règne dans les rues. Mais le rêve d’émancipation nationale vit toujours dans les cœurs. Ce statu quo peut-il durer indéfiniment ?
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2. Cisjordanie: Rester, c’est résister
mercredi 16 avril
A plus de 200 mètres en dessous du niveau de la mer, la ville de Jéricho apparaît comme une oasis au milieu du désert. Vingt-cinq mille habitants, une palmeraie luxuriante que l’on aperçoit depuis les rives de la mer Morte. C’est l’une des plus vieilles villes du monde et le seul centre urbain de la vallée du Jourdain, une région désertique qu’Israël a entrepris de transformer en miracle agricole depuis une quarantaine d’années. D’après l’Ancien Testament, c’est cette ville que les Hébreux auraient conquise en premier à leur retour d’Egypte. Après quarante années d’errance dans le désert, la prise de Jéricho fut en quelque sorte la première étape de l’établissement de leur royaume en terre promise. L’aboutissement d’un long voyage et la fin définitive de l’esclavage pour devenir un peuple libre et souverain.
Environ 3500 ans plus tard, Jéricho est devenue une ville arabe. Et, ironie de l’histoire, c’est elle qui, le 13 mai 1994, fut la première ville à être transférée à l’Autorité palestinienne. La première d’une longue liste qui devait aboutir à la création d’un Etat palestinien qui se fait toujours attendre. Sur le balcon de l’hôtel de ville, un panneau rappelle au visiteur que c’est ici, cette année-là, que Yasser Arafat prononça son premier discours public. A l’époque, l’euphorie était à son comble. Les drapeaux palestiniens, interdits jusqu’alors, fleurissaient partout dans la ville. L’indépendance était en marche. Et signe que la prospérité en était son corollaire, un immense casino, bâti juste à la lisière de la ville, attira par milliers les joueurs israéliens trop heureux de venir dépenser leurs shekels dans ce qui était en train de devenir une nouvelle zone franche au sein de leur pays.
"Ici, ce sera la Syrie"
Mais ici comme ailleurs dans les territoires palestiniens, tout le monde a déchanté depuis longtemps. La deuxième Intifada (2000-2005) est passée par là. Elle a laissé s’évaporer le rêve d’une Palestine indépendante. Le casino a fermé. Et hormis quelques touristes, qui viennent encore emprunter le téléphérique qui mène au monastère de la Tentation, la ville de Jericho attend désormais des jours meilleurs, sans savoir s’ils viendront.
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3. La guerre de l’eau
En quittant Jéricho par le nord, la route 90 longe la frontière jordanienne sur près de 75 kilomètres. Tout le long de la route, on aperçoit des dattiers et des serres verdoyantes. Cette région, totalement désertique au moment de sa conquête, est la fierté des agriculteurs israéliens. Ils en ont fait le grenier à blé de l’Etat hébreu et la principale région dont sont issus les légumes et les herbes fraîches "made in Israel" que l’on trouve sur tous les étals européens.
Selon le droit international, la vallée du Jourdain fait pourtant partie de la Cisjordanie, un territoire non annexé à Israël que les Palestiniens revendiquent comme devant faire partie intégrante de leur Etat. La vallée du Jourdain est l’une des principales pommes de discorde entre les deux parties puisque le gouvernement israélien souhaite la maintenir dans son giron pour des raisons tant économiques que stratégiques. Selon le découpage provisoire de la Cisjordanie intervenu il y a 20 ans, la vallée du Jourdain se trouve en zone C. Contrairement aux zones A et B, l’Autorité palestinienne n’a donc ici aucun pouvoir. Les zones C, qui représentent 60 % de la Cisjordanie actuelle, sont entièrement sous contrôle israélien. Et c’est peu dire que cette situation représente son lot de tracasserie quotidien pour les Palestiniens qui y vivent.
Non loin de la route 90, le village de Jiflik est une petite communauté agricole composée de champs et de baraquements en tôle ondulée. Le soleil tape dur plus de dix mois par an. Et comme pour les "moshavim" (communautés agricoles coopératives, NdlR) israéliens tout autour, la question de l’accès à l’eau est cruciale si l’on veut espérer faire pousser quelque chose dans ce désert. Abdallah Dalarwa en sait quelque chose. Président d’une coopérative d’agriculteurs, cela fait des années qu’il se bat pour maintenir une agriculture palestinienne dans ce village, en dépit des difficultés techniques et administratives que ce choix représente.
En zone C, le temps s’est en effet arrêté il y a quarante ans. Contrairement aux territoires sous contrôle palestinien (les zones A et B), il est ici interdit aux Palestiniens d’effectuer la moindre modification d’infrastructure, comme la construction d’un puits ou l’agrandissement d’une maison. Tous ces travaux doivent faire l’objet d’un permis délivré par les autorités israéliennes. Les contrevenants s’exposent à la démolition immédiate de l’ouvrage, le plus souvent à leurs frais. "On a besoin d’eau pour nos cultures, mais nos réservoirs datent de l’époque jordanienne" (avant 1967, NdlR), explique Abdallah Dalarwa. "Impossible d’en creuser de plus profonds. Alors on se concentre sur les légumes peu demandeurs en eau. C’est très difficile. Surtout que dans cette région, l’eau en sous-sol est salée."
Pour permettre le développement des colonies agricoles israéliennes, la société nationale des eaux a creusé des conduites amenant l’eau des montagnes vers la vallée. Grâce aux technologies de pointe développées par Israël dans ce domaine, l’eau est utilisée de manière optimale pour les cultures. Et pour boire ou de laver, il suffit de tourner le robinet comme n’importe où ailleurs en Israël. Mais à Jiflik, les choses sont loin d’être aussi simples. "Le tuyau passe à côté de chez nous mais on n’a pas le droit d’y prendre de l’eau. Nous avons un robinet pour le village avec une quantité d’eau limitée par famille", déplore Abdallah Dalarwa. Dans certains villages palestiniens de la vallée du Jourdain, le robinet est si éloigné qu’une personne est désignée chaque jour dans chaque famille pour aller remplir les jerricans et les ramener en tracteur. "Et tout cela, pour habiter dans un baraquement. Je n’ai même pas le droit de me construire une vraie maison, les Israéliens viendraient immédiatement la démolir", poursuit Abdallah Dalarwa. Ici, précise-t-il, le moindre aspect de la vie est une lutte. "Mais je n’ai pas le choix", conclut-il. "C’est moi ou eux. Si je jette l’éponge pour partir vivre en zone A, les Israéliens prendront ma terre. Ils auront gagné et moi je ne serai plus agriculteur. A moins d’aller travailler pour eux dans une colonie."
La zone C, oubliée de l’aide internationale
La situation de la vallée du Jourdain est similaire à celle des autres zones C ailleurs en Cisjordanie. Manque d’infrastructures, difficultés d’accès aux ressources. Le sous-développement de cette région est un frein considérable à la constitution d’une économie palestinienne viable. "Depuis les accords d’Oslo, toutes les zones C ont été laissées de côté", explique Ghazi Kelani, responsable de mission d’Oxfam pour les territoires palestiniens. "Les millions d’euros de l’aide internationale sont allés dans les villes, dans les infrastructures des zones A. Pourtant, c’est dans les zones C que se trouvent toutes les ressources naturelles. Si Israël refuse de s’en désengager, il n’y aura pas d’Etat palestinien. C’est là que se trouve la clé pour résoudre ce conflit", affirme Ghazi Kelani.
(...)
Ici encore, l’échec des accords d’Oslo se paie dans la vie quotidienne. Faute d’accord de paix, le découpage intérimaire de la Cisjordanie pourrait devenir définitif. Et, à moins qu’Israël ne décide d’assouplir les règles dans les territoires qu’elles contrôlent, il y a peu de chances que la population palestinienne ne dispose des ressources nécessaires pour y maintenir une activité économique, et un lieu de vie satisfaisant pour ses enfants. Reste à voir combien de générations en zone C perpétueront encore le combat de leurs parents. Rester à tout prix, en dépit de tout espoir de changement.
Plus de vingt ans après les accords d’Oslo, la Palestine n’est toujours pas l’Etat indépendant rêvé lors de la célèbre poignée de main entre Yitzhak Rabin et Yasser Arafat. Le processus de paix est au point mort et le statu quo sur le terrain s’est imposé dans la durée.
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4. La mémoire douloureuse de l’exil
jeudi 17 avril 2014
Fondée il y a 4 000 ans, le port phénicien de Jaffa est l’un des plus anciens de la Méditerranée. Il a longtemps été la porte d’entrée de la Terre sainte et, pour beaucoup d’immigrants juifs au début du XXe siècle, la première image de ce pays où ils étaient venus trouver une autre vie. Jaffa - "la belle" en hébreu - avait tout pour les charmer. Pas étonnant qu’ils aient bâti leur ville juste à côté. Une ville au nom lui aussi plein de promesses : Tel Aviv, "la Colline du printemps".
Un siècle plus tard, cette colline a bien grandi. Elle a totalement englobé Jaffa qui fait désormais figure de "vieux quartier", branché et bobo, de la métropole israélienne. Les Israéliens y viennent pour son marché aux puces, ses antiquaires, ses boutiques vintage et ses terrasses. Un endroit idéal pour passer le week-end en famille, boire un verre entre amis, et s’imprégner de l’atmosphère envoûtante de ses vieilles pierres, face aux flots bleus de la mer. Les appartements s’arrachent ici à prix d’or. Les vieilles maisons arabes restaurées avec goût font le bonheur des habitants et des promoteurs immobiliers. Mais il vaut mieux ne pas avoir peur des fantômes…
Car, derrière les façades, les murs de Jaffa se souviennent encore d’un épisode historique tragique dont ils ont été les témoins. L’attaque par les forces clandestines juives de l’Irgoun, en avril 1948, et le départ précipité de près de 90 % de sa population. Des habitants dont les propriétés ont par la suite été confisquées et qui qualifient désormais cet événement de "Nakba", "la catastrophe".
A 50 kilomètres à l’est de Tel Aviv, la ville palestinienne de Naplouse s’étend dans une vallée étroite et aride, entre le mont Erbal et le mont Garizim. Depuis Ramallah, on y accède par le sud, via la route no 60 qui traverse la Cisjordanie du nord au sud. Passées les colonies d’Ofra, Shilo et Eli, la route arrive au carrefour d’Huwara, l’un des quatre points d’entrée de Naplouse, barré jusqu’en 2011 par l’un des plus redoutables check-points de la Cisjordanie. Il faut dire que dans l’imaginaire palestinien, le nom de Naplouse est synonyme de résistance et de répression. Le feu de la deuxième Intifada y a été particulièrement vif. Les chars israéliens ont assiégé la ville à plusieurs reprises, et les combats de rue ont été féroces entre soldats israéliens et miliciens locaux.
De tous les quartiers de la ville, il en est un qui était la terreur des soldats en service à l’époque. Ce quartier, c’est le camp de réfugiés de Balata, 250 hectares au pied de la colline du même nom, où vivent près de 29 000 personnes dans une promiscuité parfois proche de l’insoutenable. (...)
Près de 700 000 Palestiniens auraient fui leur maison entre le mois de mars et le mois de mai 1948. Ils ont trouvé refuge loin des combats, le plus souvent dans les pays voisins : au Liban, en Syrie, en Egypte et en Jordanie (dont firent partie la Cisjordanie et Jérusalem-Est jusqu’en 1967). (...)
Balata bouillonne de violence
A Balata, 70 % des familles sont originaires de Jaffa. Tout ici rappelle d’ailleurs la cité des grands-parents, que beaucoup n’ont jamais fait qu’imaginer en rêve vu l’interdiction pour la plupart des habitants de se rendre en territoire israélien. A l’entrée du camp, comme dans tous les autres, il y a le monument de la clé, symbole de la clé des maisons que les réfugiés ont emportée avec eux, et de leur volonté de retourner un jour d’exercer leur "droit au retour". Et puis il y a le Yaffa Cultural Center, un centre culturel qui permet aux jeunes du camp de développer leur créativité dans plusieurs disciplines, et d’échapper ainsi, partiellement, à la morosité de l’endroit et à l’extrême violence qui caractérise le quotidien du camp.
(...)
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5. Au cœur de la vallée du Jourdain
mardi 14 janvier 2014
Des pierres, des vallées désertiques et une température qui se réchauffe à mesure que la voiture descend sous le niveau de la mer. Quitter Jérusalem par l’est constitue un véritable choc thermique.
Une bande de terre, qui s’étire sur 80 km entre le lac de Tibériade et la mer Morte, propulsée au cœur des tractations israélo-palestiniennes depuis plusieurs semaines.
Dès sa conquête en 1967, le gouvernement israélien a vite compris l’intérêt stratégique de cette zone. Avant même que ne démarrent les grands chantiers de colonisation en Cisjordanie, le gouvernement de Levi Eshkol adopta "le plan Allon", prévoyant l’installation d’agriculteurs dans cette vallée pour marquer la nouvelle frontière orientale.
Installés en Cisjordanie, les villages israéliens de la vallée du Jourdain sont considérés comme des colonies au regard du droit international. Sous pression des Américains, le gouvernement pourrait être contraint d’évacuer cette région susceptible de faire partie du futur Etat palestinien. Mais cette perspective n’effraie pas que les résidents juifs installés ici.
Ancien conseiller à la sécurité nationale d’Ariel Sharon quand il était Premier ministre, le général Uzi Dayan a été le commandant en chef pour toute la région de la vallée du Jourdain pendant de nombreuses années. Du haut de la base militaire de Gidron, qui offre une vue imprenable sur le voisin jordanien, il explique pourquoi la vallée représente "la seule frontière défendable" d’Israël. "Entre la Méditerranée et le Jourdain, il n’y a que 40 km. L’étroitesse du pays est une des principales faiblesses d’Israël , explique-t-il. Nous devons absolument conserver nos atouts stratégiques. Et celui-là est notre principal. Si nous perdons la vallée du Jourdain, la frontière passera à quelques kilomètres à peine de Tel Aviv et de la plaine côtière. Ce serait très dangereux." (...)
Une commission ministérielle a donné récemment son feu vert au lancement d’une proposition de loi visant à annexer unilatéralement la vallée du Jourdain ("LLB" du 2/1/2014). Mais en l’état actuel des choses, le texte a peu de chances d’être adopté. Si le gouvernement finissait par accepter d’en transférer la souveraineté au futur Etat palestinien, il pourrait exiger d’y maintenir une présence militaire ou d’exiger la présence d’une force internationale de type casque bleu. Mais là encore, Uzi Dayan est perplexe. "Nous sommes les seuls à pouvoir assurer notre protection."
Les agriculteurs de la région se disent prêts à partir si leur gouvernement l’exige. Mais cette perspective est difficile à accepter pour eux. "La vallée du Jourdain est une success story qui rapporte des centaines de millions de shekels à l’économie et qui emploie chaque jour plus de 6 000 ouvriers palestiniens" , rappelle le président du conseil régional David Elhayani. Des ouvriers qui, selon un rapport d’Oxfam publié en 2012, n’ont guère le choix, "n’ayant pas le même accès aux terres et aux ressources en eau pour développer une agriculture viable aux côtés de leurs voisins israéliens" .
Les agriculteurs de la région se disent prêts à partir si leur gouvernement l’exige. Mais cette perspective est difficile à accepter pour eux. "La vallée du Jourdain est une success story qui rapporte des centaines de millions de shekels à l’économie et qui emploie chaque jour plus de 6 000 ouvriers palestiniens" , rappelle le président du conseil régional David Elhayani. Des ouvriers qui, selon un rapport d’Oxfam publié en 2012, n’ont guère le choix, "n’ayant pas le même accès aux terres et aux ressources en eau pour développer une agriculture viable aux côtés de leurs voisins israéliens" .
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