09 février 2009

Stage créatif pour la palestine « Asseoir l’espoir »

du 23 au 27 février 2009

• Le CEC (Centre d’Expression et de Créativité) Couleur Quartier ,
• Le PAC,
• les Jeunes FGTB,
• le centre jeunes Taboo asbl et
• la JOC
vous proposent un stage artistique tous publics lors de la semaine de carnaval :

" Joindre l'art à la solidarité "
Créer une chaise au profit de l'espoir....

Un rêve : créer une école de cirque en Palestine

A Ramallah, un jeune palestinien de 27 ans a décidé d'initier en 2006 un projet complètement fou : créer une école de cirque dans les territoires occupés et les camps de réfugiés. Une école de cirque qui, plus qu'un divertissement pour un public désireux d'oublier des conditions de vie insupportables, devient un réel espace dans lequel les jeunes participant-e-s peuvent se développer physiquement, exprimer leurs talents et leur personnalité, s'évader et échapper aux énormes pressions qu'ils-elles subissent quotidiennement. Véritable bouffée d'oxygène dans un environnement asphyxié, occupé et surveillé, cette école crée ainsi de nouveaux horizons, au-delà du mur, une brèche, un espoir,....

Cette opération lancée à travers la Wallonie et Bruxelles propose à des artistes professionnels, des artistes amateurs, des créateurs (-trices), des écoles d’art, des classes, des centres d’expression et de créativité, des groupes de jeunes, d’adultes, des associations… de faire don d’une ou plusieurs chaises. Mais pas n’importe lesquelles. Des chaises transformées en oeuvre d’art, oeuvres qui sont exposées et vendues au profit de cette jeune école palestinienne de cirque.

Enfin, « Asseoir l’espoir » c’est une campagne de sensibilisation du grand public à la cause palestinienne, trop souvent sous-estimée ou/ et peu connue.

Concrétement, le but de cette opération est de décorer des chaises et de passer cinq journées ensemble avec des jeunes au profit de la solidarité pour la cause palestinienne.
Les chaises-œuvres seront exposées dans le cadre de la venue de l’école de cirque de Ramallah à Charleroi les 11 et 12 mars à l’Eden.

Ce stage est gratuit. Les participants doivent simplement amener une vieille chaise à customiser.

Inscription via TABOO au 071/641.307.

Infos pratiques :
Animatrice : Isabelle Marez
Pour qui ? Tous publics (à partir de 15 ans) Maximum 12 personnes
Quand ? Semaine de carnaval (du 23 au 27 février) de 10h00 à 16h00
Où ? BPS 22 Charleroi
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Centre Jeunes Taboo asbl
Antoine Thioux - Angela Sciacchitano
071/641.307
http://www.myspace.com/centrejeunestaboo
http://fairact.skyrock.com/

08 février 2009

ISRAËL : Haine à l’Ouest et fanatisme à l’Est !

David MEYER

Le juif de la diaspora est bien seul. Et il s’interroge : le soutien à la politique d’Israël reste-t-il possible dans le cadre d’une réflexion religieuse juive honnête ?

Une opinion de David MEYER, Rabbin, écrivain, enseignant.


(Extraits d'un article paru ce W.E. dans le journal de La Libre Belgique)

Ce 10 février auront lieu les élections à la Knesset, le Parlement israélien. Dans une ambiance difficile, faisant suite au conflit contre le Hamas à Gaza, ces nièmes élections risquent d’amener au pouvoir un Likoud triomphant, partenaire politique de l’extrême droite israélienne du député Avigdor Liberman. Un vote qui pourrait bien mettre un terme aux faibles espoirs de paix entretenus depuis plusieurs années par le parti Kadima et les travaillistes. Il ne s’agirait pas, cette fois-ci, d’une victoire comme une autre. Le Likoud d’aujourd’hui, de par ses amitiés plus que douteuses, est " un parti extrémiste qui risque d’acculer Israël à l’isolement ", selon les paroles mêmes du premier ministre sortant, Olmert. Pour ces extrémistes proches du Likoud, il convient à présent de retirer toute représentation arabe à la Knesset, de lancer une politique de " transfert " et d’expulsions forcées de ces mêmes populations, de couper l’eau et l’électricité aux Palestiniens afin d’en terminer une fois pour toutes avec le problème ! La ligne du parti, qui se confond progressivement avec la politique de l’Etat, devient celle de la ségrégation, des punitions collectives, de la violence, du refus de l’existence de l’autre et du rejet pur et simple du principe du partage, du compromis et de la paix. A notre désespoir le plus total il faut bien convenir que l’heure du fanatisme juif pourrait bien avoir sonné. Espérons que les résultats réels des élections démentent ce triste pronostic !

Face à ce constat, que ressentir, que faire ? Ayant soutenu l’action israélienne à Gaza, sans remords mais avec une douleur réelle pour chaque victime civile, nous sentant totalement rejetés par une certaine Europe qui ne comprend pas qu’Israël a le droit d’exister même au prix d’injustices douloureuses, et qui se laisse aller à des regains d’antisémitisme suspects, c’est à présent à un sentiment d’écœurement que nous faisons face lorsque nous regardons du côté de Sion. Haine du Juif à l’Ouest, fanatisme juif à l’Est, le Juif de la diaspora est aujourd’hui bien seul ! La question, inimaginable il y a seulement une dizaine d’années, devient à présent incontournable : le soutien à la politique d’Israël reste-t-il possible dans le cadre d’une réflexion religieuse juive honnête ?

Certes, ce n’est pas la première fois que certains abus et dérives de la politique israélienne nous interpellent. Mais par le passé, nous voulions croire que ces incidents étaient le résultat d’une situation de guerre complexe, d’un ennemi - le Hamas - particulièrement vil et sans scrupule, de peurs, d’erreurs. Bref, des dérapages que nous pouvions tolérer car, justement, ce n’étaient que des dérapages ! Ce n’est peut-être plus le cas aujourd’hui. La réalité de 2009 est malheureusement celle d’une idéologie bien structurée, mélange de nationalisme et de pseudoreligion, portant en elle la haine et le rejet, en d’autres termes, le fanatisme. Ose-t-on imaginer un soutien juif à cet extrémisme-là ? C’est donc face à la limite morale de notre soutien au gouvernement d’Israël que nous risquons d’être confrontés suite à ces élections.
(...)

Les histoires bibliques ne se limitent pas à la révolte. Abraham et Job ne se contentent pas de critiquer et de condamner; ils luttent et proposent "autre chose". Ils finissent même, au prix de longs efforts, par faire triompher la justice et la décence. Avec eux, c’est l’image d’un Dieu juste et patient qui triomphe sur la réalité d’un Dieu vengeur et erratique. Alors, pour nous aussi, il convient de lutter et de proposer "autre chose". Refuser la réalité d’un Israël tenté par l’extrémisme c’est également essayer de faire triompher l’image d’un autre Israël, s’accrocher à l’espoir de l’existence nécessaire d’un Etat juif capable de sagesse, et motivé par le désir profond et parfois douloureux de la paix. Que faut-il faire pour cela ? Par le passé, d’autres individus, en d’autres lieux, ont dû faire face à la folie passagère de leurs propres Etats et de leurs propres peuples. Ils étaient minoritaires et considérés par beaucoup comme traîtres. Sans renier leur appartenance, ils se sont souvent exilés pour constituer, en exil, un autre gouvernement, "virtuel" dirons-nous aujourd’hui. Un "virtuel" pourtant garant bien réel des idéaux fondateurs de leurs propres nations. En ce qui concerne Israël, une démarche similaire a déjà eu lieu en l’an 2000. A l’initiative de la société civile israélienne et en partenariat avec des représentants palestiniens, des accords pour la paix et le partage sont signés à Genève. Ce petit groupe, se substituant de façon très symbolique au gouvernement officiel de l’Etat d’Israël, agit donc comme une administration "bis", montrant à la face du monde que l’intransigeance officielle, dans les deux camps, n’était pas nécessairement la seule vérité qui vaille. Faut-il aujourd’hui aller plus loin ? Faut-il, si effectivement Israël se dote d’un pouvoir tenté par l’extrémisme, poursuivre la démarche d’un gouvernement "virtuel", soutenir la société civile israélienne et non plus le gouvernement ? Comme l’écrivait très justement l’écrivain israélien Amos Oz : " Dans un sens, ne pas être fanatique revient peu ou prou à être taxé de traître par le fanatique ." Faisant face avec courage aux accusations de traîtrise qui ne risqueront pas de manquer, notre opposition à la dérive jusqu’au-boutiste de certains éveillera peut-être le sursaut éthique nécessaire à la survie d’un état d’Israël porteur de sens et juif dans son âme.
(...)
C’est bien le devoir de réserve et de soutien qui disparaît devant la nécessité éthique du moment. Aujourd’hui, la vision tragique qui se profile nous fait prendre conscience d’une réalité semblable. Le mythe de l’unité et du soutien inconditionnel au gouvernement d’Israël risque de disparaître si une coalition d’extrême droite s’empare effectivement du pouvoir. Face aux dérives de ce fanatisme, nous ne pouvons plus être tous amis. Le soutien à Israël demeure inébranlable pour chaque Juif, plus fort que jadis, mais peut-il encore passer par un soutien à son gouvernement ?

Mis en ligne le 07/02/2009 sur le site de La Libre Belgique

Note. Si je publie ce texte qui s'adresse aux juifs de Belgique, c'est que le soutien indéfectible aux agressions de Gaza m'a mis fort mal à l'aise et risquait d'entamer mon estime pour mes amis juifs. J'espère toujours une réelle prise de conscience de ce qui se passe vraiment au Moyen-Orient, étant toujours fidèle à ma conviction que seuls les intéressés eux-mêmes (Israéliens et Palestiniens) pourront réussir une vraie paix là-bas, un jour, et si possible pas dans trois siècles.

02 février 2009

L'après GAZA

Le conflit israélo-palestinien touche aux fondements de notre culture. Pour s'en rendre compte, il suffit de souligner la synchronie entre les déclarations niant le génocide d'un archevêque traditionnaliste réintégré dans le giron de l'Eglise catholique (bine gênante pour Rome), la visite de 135 jeunes de Belgique à Auschwitz (une visite dont on ne revient pas indemne), les manifestations contre les massacres de Gaza, un peu vite soupçonnées d'antisémitisme.

Cette crispation me conduit, une fois de plus, à laisser s'exprimer les juifs eux-mêmes, les seuls actuellement à l'abri d'une accusation d'antisémitisme. En cela, je reste fidèle à ma conviction que la paix ne sera possible que par un changement, un virage en profondeur de la société israélienne elle-même.

Je vais donc d'abord laisser la parole à deux voix, l'une d'un journaliste Israélien (Haaretz) (1), l'autre de Judith Stone, dont l'article à entraîné le licenciement d'une journaliste juive pour l'avoir publié.(2)
Après quoi, je donnerai un petit un écho de ce qu'on peut arriver à dire aux soldats israélien qui vont partir au front : autant savoir (3).
Puis une vidéo éclairante (4), hélas seulement en anglais.
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1. La guerre de Gaza se termine par une défaite totale pour Israël

de Gideon Levy, journaliste Israelien pour Haaretz, qui revient sur la "Guerre" de Gaza.
samedi 24 janvier 2009.
Traduction : Florent Barat

"Au lendemain du retour du dernier soldat israélien de Gaza, nous pouvons définitivement dire qu’ils y étaient tous allés pour rien. Cette guerre est une défaite totale pour Israël. Et cela s’étend au-delà de la profonde faillite morale, qui est un problème grave en soi, mais confirme l’incapacité d’Israël à atteindre ses objectifs annoncés. En d’autres mots, le chagrin n’est pas complété par la défaite. Nous n’avons rien gagné dans cette guerre, si ce n’est des centaines de tombes, certaines très petites, des milliers de personnes mutilées, beaucoup de destruction et la détérioration de l’image d’Israël. Ce qui représentait une faillite dès le départ pour une poignée de gens, va peu à peu se révéler l’être effectivement à beaucoup d’autres, une fois que les trompettes de la victoire s’essouffleront."
(Pour lire la suite : http://www.haaretz.com/hasen/spages/1057670.html)
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2. En quête de justice

Judith Stone

Cet article a été envoyé à Debbie Ducro, une journaliste juive américaine du « Kansas City Jewish Chronicle ». Elle l’a publié et a été licenciée le jour suivant.

26 janvier 2009
Traduit de l'anglais par Anne Bienfait pour Investig'Action.

"Je suis juive. J’ai participé à la Marche pour le Droit au Retour des réfugiés palestiniens. Il était juste de le faire. J’ai entendu parler de l’holocauste contre les Juifs d’Europe depuis que je suis petite. J’ai visité le Mémorial de Washington DC et celui de Jérusalem dédiés aux vies juives perdues et j’ai pleuré en réalisant jusqu’à quel niveau d’atrocité l’espèce humaine est capable de sombrer. Je me demande ce qu’est devenue la conscience juive. Il ne faut voir dans cette interrogation aucune malveillance à l’égard des survivants de l’holocauste hitlérien. Cette partie de l’humanité n’était pas en position de choisir la façon dont elle allait survivre. Toutefois, n’oublions jamais qu’avoir survécu ou être un coreligionnaire des victimes du génocide ne dispense pas de respecter certaines règles d’humanité. Le slogan « Plus jamais ça ! » sonne creux quand il veut dire « Plus jamais ça … seulement chez nous ! ». Ma génération a été élevée dans la croyance que le pays de la Bible était un vaste désert habité seulement par une poignée de Palestiniens indigents, vivant avec leurs chameaux en tentant de joindre les deux bouts et de survivre dans le sable. L’arrivée des Juifs était présentée comme un bénéfice immense pour ces habitants du désert. Golda Meir nous assurait même qu’il n’existait pas de « problème palestinien ». Nous savons maintenant que ce tableau ne correspondait pas à la réalité. La Palestine était un pays qui avait beaucoup d’habitants et qu’ils le considéraient comme leur patrie. Villes et villages, écoles et hôpitaux y prospéraient. Il y avait des juifs, des chrétiens et des musulmans. En fait, avant l’occupation, les juifs représentaient seulement 7 % de la population et possédaient 3 % des terres."
(Pour lire la suite : http://windowintopalestine.blogspot.com/2009/01/jewish-editor-sacked-for-publishing.html)
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3. Autant savoir : Offensive à Gaza : brochure ultra nationaliste du rabbinat militaire
lundi 26 janvier 2009

Dans une brochure distribuée aux militaires de l’armée israélienne :

"faire un parallèle entre les Palestiniens d’aujourd’hui et les Philistins de la Bible" et donc Israël fait face à des "envahisseurs étrangers" qui n’ont aucun droit à la Terre promise.

"La Torah nous interdit de remettre un seul millimètre (de la Terre d’Israël) à des non-juifs, que ce soient par des enclaves, des zones autonomes ou d’autres concessions manifestant notre faiblesse nationale"

"Avoir pitié envers un ennemi cruel revient à se montrer cruel envers nos justes soldats (...) Nous sommes en guerre contre des assassins. A la guerre comme à la guerre"

ET des groupes d’extrême-droite ont distribué sans entrave des tracts "appelant les soldats à ne pas tenir compte de consignes (de retenue) et d’exterminer l’ennemi".

(Lire la suite : http://bellaciao.org/fr/spip.php?article78965)

Et des réactions :
Tollé autour d’une directive rabbinique

"L’aumônier principal de l’armée israélienne, le rabbin Avichaï Rontzki, a distribué aux militaires participant à l’offensive contre le Hamas à Gaza un texte les incitant se montrer sans pitié avec l’ennemi, a révélé lundi l’ONG Yesh Din.

Ce groupe de défense des droits de l’Homme dans les territoires occupés par Israël a invité le ministre de la Défense, Ehoud Barak, a démettre de ses fonctions Rontzki, qui a rang de général de brigade.


Le texte distribué par Rontzki contenait une directive du rabbin Shlomo Aviner, figure du mouvement des colons, affirmant que les soldats combattent des "meurtriers" et qu’il serait "terriblement immoral" de faire preuve de pitié envers ce "cruel ennemi".


Selon Yesh Din, cette directive pourrait avoir été interprétée par certains soldats comme les invitant à dépasser les limites fixées par le droit international en temps de guerre.

L’armée israélienne a été accusée à l’étranger de crimes de guerre durant son offensive de 22 jours à Gaza et le Premier ministre Ehoud Olmert a promis dimanche aux officiers et soldats y ayant participé l’assistance juridique de l’Etat d’Israël face à ces accusations."


http://bellaciao.org/fr/spip.php?article78965
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4. Voici un petit film tourné par CBS, que l'on ne peut pas accuser d'être spécialement engagé.
Après les quelques premières secondes qui sont sans rapport, c'est vraiment très éclairant sur un des noeuds du conflit israélo-palestinien. Hélàs, seulement en anglais (pour le moment).
(Voir : http://www.cbsnews.com/video/watch/?id=4752349n

La vidéo est communiquée via un blog que je vous recommande d'aller visiter : http://anniebannie.net/



Eau et conflits dans le bassin du Jourdain

 Par Hervé Amiot les clés du Moyen-Orient https://static.lesclesdumoyenorient.com/Eau-et-conflits-dans-le-bassin-du-Jourdain.html
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