05 octobre 2010

soiré de soutien au Tribunal Russell sur la Palestine

Bonjour,
Le Comité Belge d'Appui organise une Soirée de soutien au Tribunal Russell sur la Palestine le 09 octobre 2010 au Théâtre Molière à Ixelles de 18H30 à 23H00.

Au programme : musique, discours et vente aux enchères.
Nous comptons sur votre soutien!

Les fonds récoltés  contribueront à l'organisation de la seconde session internationale du Tribunal Russell sur la Palestine, qui se tiendra à Londres les 20, 21 et 22 novembre, et qui portera sur les Complicités des entreprises dans les violations des droits de l’homme, du droit international humanitaire et les crimes de guerre commis par Israël.

Belgium to Gaza

Mettez le cap sur un Gaza libéré, naviguez pour la justice!

UN BATEAU POUR GAZA


Cet automne, dans le but de briser le blocus, une délégation belge, faisant partie de la flottille internationale, naviguera vers Gaza.

 Cette initiative émane de citoyens et est animée par le même esprit que celui de la Flottille de la Liberté : « Nous, citoyens du monde, nous faisons ce que nos gouvernements refusent de faire ! »



Nelson Mandela a dit: “It always seems impossible until it’s done”. (‘Cela semble toujours impossible avant d’être fait’).


Le respect des droits de l’homme en Palestine ne devrait pas sembler impossible. Mais sans action il n’y aura ni changement ni justice.

A Liège, lors des FETES DES SOLIDARITES, Samedi 9 octobre 2010 à Ans :
au stand de l’ABP Liège : soirée de soutien.

soutenez la délégation belge, faisant partie de la flottille internationale, qui naviguera vers Gaza, cet automne, dans le but de briser le blocus.

Spécialités palestinienne (gâteaux…) et artisanat.

Voir les infos.

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Un autre bateau pour Gaza, auquel participaient des pacifistes juifs de Belgique (l'UPJB), a fait route vers Gaza, et a été arraisonné, sans violence.

Des universitaires israéliens ripostent à la tentative de passer une loi qui les criminaliserait

En publiant cet article et les deux précédents, je tiens à montrer que des forces de résistance agissent en Israël, qui est loin d'être un pays unis derrière ses responsables politiques, derrière la politique d'occupation, de colonisation et de guerre larvée continuelle à l'égard des palestiniens. 
Je persiste à croire que ce sont ces forces de résistance qui sont l'avenir d'Israël et du Moyen Orient, et qu'il faut encourager.
M. Simonis

Dimanche, 11 juillet 2010

Contrecoup à la menace de mettre hors la loi ceux qui soutiennent le mouvement de boycott destiné à mettre fin à la poursuite de l’occupation de la Cisjordanie.

Un contrecoup académique a surgi en Israël concernant de nouvelles propositions de loi, soutenues par le gouvernement Netanyahou, de criminaliser la poignée de professeurs israéliens qui ont soutenu ouvertement une campagne contre la poursuite de l’occupation de la Cisjordanie.

La campagne Boycott, Divestment and Sanctions (BDS) a rapidement acquis un soutien international depuis que les troupes israéliennes ont assailli la Flottille de bateaux d’assistance vers Gaza en mai, tuant neuf militants. L’attention israélienne s’est focalisée sur le petit nombre de militants, en particulier dans les universités du pays, qui a ouvertement soutenu un boycott académique des institutions israéliennes.

Une pétition de protestation a été signée par 500 universitaires...

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Zoabi : Ceci n’est pas la démocratie

La Knesset révoque les privilèges de la députée Zoabi

Article de Yael Branovsky 
13-07-2010
(Ynet/IsraelNews)
 
La Knesset a révoqué mardi les privilèges de la députée Hanin Zoabi, à cause de sa participation à la flottille pour Gaza, en mai.


Une majorité de 34 députés a voté en faveur de l’invalidation de son passeport diplomatique et pour la révocation de son droit à recevoir le financement de ses dépenses légales.
Une violente bagarre s’est presque produite entre députés arabes et juifs après la session. Zoabi a applaudi quand la décision de la Knesset a été annoncée, et le député Yoel Hasson s’est approché d’elle et lui a dit : « Vous serez bientôt une ex-députée. »

Hasson s’est joint aussi au député Carmel Shama en répondant aux députés arabes qui lançaient des cris de « fascistes » aux membres juifs de la Knesset.

"Il n’est pas étonnant qu’un état qui dénie à un million de citoyens arabes leurs droits élémentaires révoque aussi les droits d’une députée qui représente fidèlement ses électeurs", a dit Zoabi  après avoir entendu la décision.
"Ceci est un précédent dangereux pour le public arabe, et un message hostile. De toute façon la Knesset impose des limites  à notre activité parlementaire et publique au travers d’une législation raciste, et des privilèges n’auraient pas diminué ces limitations."

La députée a ajouté qu’elle ferait appel à des organisations légales et internationales "afin de contenir les impulsions vengeresses de la majorité automatique à la Knesset."

Le député Yariv Levin qui préside la commission de la chambre de la Knesset, a dit que la décision était conforme à l’opinion publique et "qu’on doit prendre une position ferme contre des députés qui font du tort aux soldats de la FDI et mettre en question leur droit élémentaire d’être là."


Mais le Président de la Knesset Reuven Rivlin, qui s’est abstenu lors du vote, a dit que la décision de révoquer les privilèges de Zoabi aurait dû être laissée au procureur général. "Il n’est pas approprié pour des députés de révoquer les droits d’un autre député", a-t-il dit. "C’est une pente glissante et dangereuse. Aujourd’hui, c’est dirigé contre un côté et demain ce pourrait être dirigé contre un autre".

« La démocratie n’existe pas ici »
  
Zoabi a parlé à une session avant le vote et a dit que la conduite de la Knesset prouvait que la démocratie était inexistante en Israël. Deux députés ont été sortis de la plénière pour conduite inconvenante.

"On ne peut pas tenir un débat comme celui-ci de façon convenable, et il scandaliserait tout autre parlement dans le monde", a dit la députée arabe. "Vous ne pouvez pas prétendre que la démocratie existe ici. Je suis une députée et j’ai le droit, même le devoir, de lutter pour mes positions." 

Elle a poursuivi en disant que, loin de révoquer ses droits, les autres députés auraient dû les défendre. "Vous auriez dû me protéger du racisme contre moi à cause de mes opinions", a-t-elle dit.

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Artistes de la confiance

Extraits d'un article paru dans La Libre en janvier 2010

Elik et Dan n’ont pas 30 ans. Ils vivent dans un petit appartement qui leur sert de quartier général, situé dans un quartier bourgeois de Tel Aviv.

Dan est un "refuznik", un de ces soldats qui ont refusé de servir dans les territoires occupés. Il collabore depuis de nombreuses années avec Elik, et il me sert de guide. Il m’explique leur situation et leur combat. Leur association s’appelle "Les combattants de la paix", un nom paradoxal qui exprime bien l’intensité de leur lutte pacifique mais déterminée. Elle regroupe des soldats israéliens et des militants palestiniens qui refusent le recours aux armes, tant pour l’occupation que pour la résistance. Le mouvement des combattants de la paix regroupe une centaine d’activistes des deux camps.

Leur action a débuté en 2002. Un groupe de militaires, écœurés par les actions menées par Tsahal dans les territoires occupés, publie une lettre ouverte : "Le courage de refuser". Un an plus tard, ils sont rejoints par des pilotes de chasse, symboles les plus nobles et les plus admirés du patriotisme et du sionisme. Petit à petit, les rangs des "Refuzniks" grandissent, jusqu’à six cents militaires. Mais comme souvent, les médias, après en avoir beaucoup parlé, se désintéressent du mouvement. Cette érosion médiatique va conduire certains Refuzniks à recentrer leur action.

Le refus est courageux, mais cela demeure une action négative. Agir, œuvrer pour la paix constitue une action bien plus forte. C’est ainsi qu’est né le mouvement des "Combattants pour la paix", lequel se devait d’attirer des militants palestiniens pour trouver une véritable légitimité.

En minibus, avec une demi-douzaine de militants israéliens, nous quittons Tel Aviv pour gagner un village palestinien. Les consignes de sécurité sont strictes : pas de bruit lorsque nous passerons la frontière à travers le maquis ; pas de violence à l’encontre des soldats israéliens, pas de provocations, sous peine de nous faire tirer dessus. C’est vraiment la guerre. Le chauffeur nous dépose à un carrefour désert. Une camionnette surgit de nulle part et nous embarque. Cinq kilomètres plus loin, nouvel arrêt. A pied, nous nous enfonçons dans le maquis. Des soldats israéliens patrouillent le long de la frontière, à moins de deux cents mètres. En silence, je suis mes compagnons, partagé entre la peur et l’excitation. Enfin, nous atteignons une route, que j’imagine être en territoire palestinien. Une camionnette vétuste nous attend, et nous nous mettons en route vers le village où doit avoir lieu la rencontre.

Elik et Dan m’ont expliqué le point de départ de cette action : un villageois a été arrêté sans raison par les autorités israéliennes. La manifestation va opposer vingt-cinq militants de la paix contre autant de soldats israéliens. Et pour les observer et rendre compte, des journalistes. Entre les deux camps, des fils barbelés, des pneus calcinés. Une tension terrible. La nervosité gagne tout le monde. Les militaires lancent des sommations, auxquelles les manifestants répondent par des invectives. La force osera-t-elle recourir aux armes à feu ? Par chance, ce jour-là, on se limitera à quelques empoignades.

Le lendemain, les militants de la paix se retrouvent, après s’être une fois encore infiltrés du côté palestinien. A l’ordre du jour, la préparation minutieuse des discussions futures. Les nuances, la diplomatie, le tact avec lequel ces deux cultures apparemment opposées dialoguent, sont magnifiques.
A la sortie de la réunion, vers midi, nous nous retrouvons pas loin de Ramallah, dans une école que traverse le mur de sécurité bâti par les Israéliens pour se protéger et qui passe parfois au beau milieu de bâtiments, de quartiers, de rues. Il y a du monde dans la cour de l’école. Les combattants de la paix ont fait venir, outre les journalistes sans lesquels cette opération n’aurait aucun impact, des députés européens et des témoins. Ils commencent par expliquer leurs motivations et leurs actions. Ils rappellent l’importance de la parité israélo-palestinienne : pour chaque combattant israélien, il faut un correspondant palestinien qui a lui aussi le courage de refuser la voie des armes.

Refus de la violence et acceptation du dialogue. C’est la magie du risque réciproque : en refusant de servir "son" camp contre l’autre, on prouve à ce dernier qu’on est digne de confiance.

Elik témoigne. Pilote de chasse. La crème de Tsahal, la fierté du pays. Patriote, loyal, dévoué. Un jour, tout bascule : sa sœur est tuée dans un attentat suicide. Elik s’interroge : comment est-il possible que des gens acceptent de se suicider en donnant la mort autour d’eux ? Quel désespoir inouï anime ces kamikazes ? La logique aurait voulu qu’il cherche à se venger. Les représailles, ainsi que l’Etat d’Israël a pris l’habitude de les pratiquer. Disproportionnés, sans doute, mais quelles sont les proportions de l’horreur et du crime ? Elik hésite, puis rejette cette logique, malgré la pression terrible que toute une société, toute une tradition, toute une culture font peser sur lui. Pour elles, refuser est indigne. Une trahison, un déshonneur. Impossible de parler à l’ennemi, et plus encore de lui faire confiance. Quant à construire quelque chose avec lui…

 Je ne sais pas pourquoi je songe que leur militantisme est une forme d’art, particulièrement osé, à la pointe de la modernité et de l’humanité. Ces jeunes gens ne sont pas seulement des rêveurs ; ils ont une maturité qui, lorsqu’on écoute les médias officiels, semble cruellement manquer aux dirigeants politiques des deux camps.


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15 août 2010

Gaza-strophe

Nous pouvons soutenir d'une manière ou d'une autre (en diffusant le plus largement possible) ce documentaire qui nous renvoie à notre devoir de mémoire !

Pour plus d'informations (et plus lisibles), voir http://www.gaza-strophe.com/lefilm.htm


Commentaire publié dans Télérama (voir ci-dessous) et sur Télévision Télérama.


Souscrire :













Documentaire de Samir Ab­dallah et Kheridine Mabrouk (France/Palestine, 2009). 55 mn. Inédit.
Le 18 janvier 2009 prenait fin l'opération « Plomb durci », offensive militaire israélienne dans la bande de Gaza, lancée le 27 décembre 2008. Le surlendemain du cessez-le-feu, alors que l'intronisation de Barack Obama faisait les gros titres dans le monde entier, les deux auteurs du documen­taire (diffusé dans le cadre d'une soirée spéciale Palestine) entraient à Gaza par l'Egypte. Suivant deux militants du Centre palestinien pour les droits de l'homme venus enquêter sur place, ils furent parmi les premiers à filmer les dégâts humains et matériels des raids aériens et ceux de l'offensive terrestre qui suivit.
Sur fond de ruines (« Où sont passés les étages ? On ne reconnaît plus rien », constate un Gazaoui devant ce qui reste de sa maison) suit une terrible série de témoignages avec des images inédites tournées sous les bombes par des cameramen palestiniens. On peut regretter l'absence d'un contrechamp israélien (on aurait aimé connaître le point de vue des responsables militaires, notamment sur les nombreuses victimes civiles et l'utilisation de certaines armes), mais malgré la proximité des réalisateurs avec ceux qu'ils rencontrent, Gaza-strophe n'est pas un simple film militant. Rendant hommage au poète Mahmoud Darwish (mort en 2008), il montre surtout la dignité d'un peuple face à l'adversité, et sa volonté de vivre, coûte que coûte.

Vincent Arquillière

Télérama n° 3130


09 août 2010

Des universitaires israéliens ripostent à la tentative de passer une loi qui les criminaliserait


Contrecoup à la menace de mettre hors la loi ceux qui soutiennent le mouvement de boycott destiné à mettre fin à la poursuite de l’occupation de la Cisjordanie.

Un contrecoup académique a surgi en Israël concernant de nouvelles propositions de loi, soutenues par le gouvernement Netanyahou, de criminaliser la poignée de professeurs israéliens qui ont soutenu ouvertement une campagne contre la poursuite de l’occupation de la Cisjordanie.

La campagne Boycott, Divestment and Sanctions (BDS) a rapidement acquis un soutien international depuis que les troupes israéliennes ont assailli la Flottille de bateaux d’assistance vers Gaza en mai, tuant neuf militants. L’attention israélienne s’est focalisée sur le petit nombre de militants, en particulier dans les universités du pays, qui a ouvertement soutenu un boycott académique des institutions israéliennes.

Une pétition de protestation a été signée par 500 universitaires, y compris deux anciens ministres de l’éducation, suite aux commentaires récents du Ministre de l’éducation israélien, Gideon Saar, disant que le gouvernement a l’intention d’entrer en action contre les partisans du boycott. Une proposition de loi introduite au Parlement israélien, la Knesset, mettrait les boycotts hors la loi et pénaliserait ses partisans. Les individus qui lanceraient ou apporteraient un soutien ou des informations pour n’importe quel boycott ou désinvestissement seraient contraints de payer des dommages à la compagnie touchée. Les nationaux étrangers impliqués dans une activité de boycott seraient interdits d’entrée en Israël pendant 10 ans, et toute « entité d’un état étranger » engagée dans une telle activité s’exposerait à payer des dommages.

Saar a qualifié, la semaine dernière, la pétition d’hystérique et une tentative pour réduire au silence des opinions contraires. Bien que la grande majorité des signataires ne soient pas partisans d’un boycott académique d’Israël, ils ont uni leurs forces au sujet de ce qu’ils considèrent comme la dernière attaque contre la liberté d’expression en Israël. La pétition déclare : « Nous avons des opinions différentes et variées sur la solution des problèmes difficiles auxquels Israël est confronté, mais il y a une chose sur laquelle nous sommes d’accord « la liberté d’expression et la liberté académique sont eux-mêmes l’élément vital du système académique ».

Daniel Gutwein, un professeur d’histoire de l’université de Haïfa, qui est un des signataires, décrit l’intervention du ministre comme une tentative de « rendre les universitaires israéliens dociles, effrayés et silencieux ».

Bien que la campagne BDS – sous des formes variées – fonctionne depuis cinq ans, c’est devenu une question de plus en plus tendue à l’intérieur d’Israël, dans l’année écoulée puisque un petit nombre d’universitaires ont déclaré publiquement leur accord pour un boycott, y compris Neve Gordon*, auteur de L’occupation d’Israël et un ancien para commando  qui avait gravement été blessé en servant dans la Force de sécurité israélienne.

Parlant à l’Observer la semaine dernière, Gordon a dit :
« Il y a une quantité énorme de malentendus au sujet du Boycott, Désinvestissements et sanctions. Le BDS n’est pas un principe mais une stratégie ; ce n’est pas contre Israël mais contre la politique israélienne ; quand la politique changera, le BDS se terminera.
Le BDS n’est pas une solution particulière au conflit israélo-palestinien, mais l’exigence que Israël respecte le droit international et les résolutions de l’ONU.
C’est, par conséquent, quelque chose qu’on peut soutenir si on est pour la solution des deux états ou la solution d’un seul état. On peut même le soutenir comme sioniste.
Cela provient de la réalisation, après des années d’expériences, que l’occupation ne se terminera pas à moins que les Israéliens comprennent que cela a un prix.
En un sens, le besoin du boycott est un signe de faiblesse consécutif à la polarisation et la marginalisation de la gauche en Israël. Nous sommes témoins du développement d’un état d’esprit proto-fasciste. Je suis, par exemple, extrêmement anxieux du rétrécissement de l’étendue de l’espace pour des débats publics en Israël.
Un des moyens pour réduire la dissidence au silence est l’exigence de la loyauté, de sorte que le slogan qu’on entend beaucoup ces temps-ci est « pas de citoyenneté sans loyauté ». Ceci montre l’inversion de l’idée républicaine que l’état devrait être loyal envers les citoyens et est responsable des iniquités et des injustices. Le renversement de cette relation entre l’état et la loyauté, et l’adoption d’une logique similaire à celle qui fondait l’Italie de Mussolini, sont alarmants. Une des expressions de ces symptômes est l’attitude de plus en plus violente contre tout dissident à l’intérieur d’Israël. J’ai reçu plus de menaces de mort suite à mes critiques contre le fiasco de la flottille que jamais auparavant.
Quand je marche sur le campus, des gens me demandent en plaisantant si je porte une veste anti-balles. De telles blagues ont un sous-entendu menaçant. Ce n’est pas étonnant que seuls trois professeurs en Israël soutiennent ouvertement le boycott; beaucoup d’autres ne se montrent pas au grand jour parce que soutenir le BDS n’est pas considéré comme une critique légitime, et les personnes qui le soutiennent risquent d’être punies.
Mais il existe aussi un sentiment que les partisans pro-gouvernementaux sont allés trop loin. Ils ne visent pas seulement les gens d’extrême gauche, mais pratiquement quiconque qui critique même légèrement la politique gouvernementale. Il y a quelques mois, un directeur d’enseignement secondaire qui n’était pas d’accord avec la venue d’officiers militaires pour parler aux élèves, a été pratiquement mis au piloris.
Clairement l’indignation de tellement d’universitaires israéliens contre l’attaque de la liberté académique n’a pas grand-chose à voir avec le boycott, mais est plutôt dirigée contre la tentative de réduire au silence toute espèce de critique.
Il y a un sentiment croissant que le discours public en Israël se rétrécit dramatiquement. »

Les militants israéliens de BDS croient que l’incident de la flottille pour Gaza a touché un point de bascule en faveur du boycott. Des musiciens comme Elvis Costello, Gil Scott Heron et les Pixies ont annulé leur spectacle en Israël. Des acteurs hollywoodiens ont aussi snobé le festival international du film de Jérusalem et des écrivains internationalement reconnus ont soutenu le mouvement BDS, qui gagnent des partisans dans des dizaines de pays.
« C’est un monde différent de ce que c’était il y a seulement un mois, » dit Kobi Snitz, membre d’un groupe BDS israélien. « Soudain, toutes sortes de gens le soutiennent », des gens auxquels on ne s’attendait pas du tout. »

Ce qui est le plus intéressant, cependant, a été l’impact en Israël même. Le journaliste et bloggeur israélien Noam Sheizaf a écrit récemment que de telles actions forcent maintenant les Israéliens « à penser aux questions politiques et leurs conséquences ». Dans un pays en état de constante dénégation concernant l’occupation, ce n’est pas peu de chose. » Sheizaf ne plaide pas en faveur du boycott, mais dit : « Je ramènerai avec joie mes billets de concert si c’est le prix pour faire comprendre aux Israéliens que l’occupation ne peut pas continuer ».  

Adi Oz, éditrice culturelle de l’hebdomadaire de Tel Aviv Ha’ir est apparue à la radio nationale israélienne en expliquant son soutien à l’activité récente de boycott. « Quand les Pixies ont annulé leur concert ici, j’ai été désappointée, » a-t-elle dit. « Mais je n’ai pas critiqué les Pixies, j’ai critiqué notre gouvernement, parce qu’il est responsable de l’isolement d’Israël ». Elle a ajouté qu’après la flottille le boycott culturel est « quelque chose sur lequel tout le monde prend position – et certaines personnes réalisent qu’elles sont en sa faveur, avant d’y avoir songé avant. » Il y a aussi eu une vague de discussions liées au boycott dans la presse financière. Le quotidien des affaires, Calcalist a aussi publié un portrait peu critique des militants israéliens qui sont responsables de “Qui profite”, une base de donnée en ligne des compagnies israéliennes et internationale impliquées dans l’occupation de la Cisjordanie.
La coordinatrice du projet, Dalit Baum, de la Coalition des femmes pour la paix, a dit : « Chaque jour il y a un article sur cette question dans les médias israéliens, qui génère une discussion sur l’économie de l’occupation et soulève la question qu’il y a un problème ».   
       
*Le  Dr Neve Gordon est un universitaire important qui soutient un boycott et des sanctions contre Israël. 

22 juin 2010

Israël effrayé par une flottille de femmes venue du Liban

Liban

L'orient le jour,  vendredi 18 juin 2010


La presse israélienne s'est fait l'écho, hier,  de l'embarras, et même de la peur des dirigeants politiques et militaires israéliens, à la perspective de l'arrivée dans ses eaux territoriales d'un navire venu du Liban. Aucune date n'a cependant été avancée pour le départ du navire, ce qui met sur leurs nerfs les militaires israéliens, qui savent qu'ils ont très peu de temps pour intervenir.
À Maghdouché, il se confirmait hier que des dizaines de Libanaises, chrétiennes et musulmanes, sont déterminées à rallier Gaza depuis le Liban à bord d'un bateau chargé d'aides médicales afin de briser le blocus, en dépit des avertissements israéliens. Les activistes partantes se sont réunies hier, dans la prière, dans ce sanctuaire marial bien connu, situé près de Saïda, pour demander la bénédiction de leur bateau, baptisé « Mariam ». C'est Mgr Élie Haddad, archevêque grec-catholique de Saïda, qui a présidé le temps de prière. « Mariam commence à atteindre ses objectifs puisque des officiels israéliens ont exprimé leur crainte et ont envoyé des avertissements et des menaces avant de décider d'assouplir le blocus de Gaza », a déclaré la porte-parole du groupe, Rima Farah, qui n'a pas avancé de date pour le départ du navire. « Les participantes sont déterminées à avancer et nos seules armes sont notre foi en la Vierge Marie et en l'humanité », a-t-elle affirmé, insistant sur la non-affiliation de ces femmes au Hezbollah ni à une quelconque autre organisation.
Le ministre israélien de la Défense, Ehud Barak, a averti hier le Liban qu'il serait tenu pour responsable de tout départ de bateaux de ses ports à destination de la bande de Gaza. À Paris, le vice-ministre israélien des Affaires étrangères, Danny Ayalon, a aussi sévèrement mis en garde le Liban contre l'envoi de ce navire.
Les activistes interceptées pourraient, cette fois, être jugées et incarcérées, et non pas expulsées, comme la première fois, ont averti des responsables israéliens. Samar el-Hajj, l'organisatrice de l'expédition à laquelle doivent, selon elle, se joindre des militants européens et des journalistes, a dit que le navire était « désormais prêt ». « Nous n'avons pas peur », a-t-elle encore déclaré.

Source :  http://groups.google.com/group/debatsujfp?hl=fr 

21 juin 2010

Les chemises moisies de Gaza

Gaza, envoyé spécial

Le Monde, 29.05.10 -  Mis à jour le 31.05.10

Ce devait être la livraison miraculeuse, comme une bouffée d'air frais en plein désert. A la mi-avril, quand Hamza Abou Helal, importateur de textile à Gaza, a vu arriver ses premiers conteneurs en l'espace de trois ans, il s'est précipité sur la cargaison, a déchiré les cartons, ouvert l'emballage plastique et... manqué défaillir.

Les chemises made in China, avec son patronyme brodé sur l'étiquette, exhalaient une odeur pestilentielle. Plus de la moitié du chargement était maculée de moisissure. Huit mille articles bons à jeter, victimes du blocus israélien. "De la Chine à Ashdod (le grand port israélien, au nord de Gaza), les conteneurs ont mis vingt-cinq jours, raconte le malheureux, face à un tas de vêtements en état de putréfaction avancée. Mais d'Ashdod à Gaza, il a fallu trois ans durant lesquels ma commande a pourri à petit feu."

Les déboires d'Hamza Abou Helal en disent long sur la mécanique du bouclage israélien de Gaza, où se mêlent hantise sécuritaire, bureaucratie ubuesque et calculs politiques, le tout empaqueté dans un feuilleton interminable aux accents tragi-comiques. A la faveur de la trêve de l'été-automne 2008 et de l'allégement du blocus qui avait suivi, le marchand gazaoui avait dédouané une partie de ses commandes, entreposées sur les docks d'Ashdod depuis juin 2007, date de la prise du pouvoir du Hamas à Gaza et du verrouillage des points de passage avec Israël.

Les camions avaient pris la route de Kerem Shalom, l'unique canal de ravitaillement de l'enclave, par où transitent les rares produits autorisés par le ministère israélien de la défense. Mais au mois de décembre 2008, avec le démarrage de la guerre de Gaza, le terminal s'était refermé devant le convoi. Dans l'incapacité de renvoyer la cargaison sous les hangars d'Ashdod, Hamza Abou Helal s'était résolu à la stocker dans le jardin de son chauffeur, exposée à l'humidité.

Un premier mois, un deuxième, un troisième, et ainsi de suite jusqu'à ce que, en avril 2010, confronté à une pétition des importateurs de textile gazaouis devant la Cour suprême, le général israélien Eitan Dangot, grand ordonnateur de la mise en quarantaine de Gaza, ne consente à faire un geste. A trois conditions : que les commandes aient été passées avant juin 2007, qu'elles aient été destinées à Gaza et que le type d'article soit spécifié, suggérant par là que certains vêtements pourraient être plus dangereux que d'autres... C'est ainsi que, après d'interminables procédures, Hamza Abou Helal a réceptionné sa pile de cartons empoisonnés.

A l'énoncé de cette histoire, Ali Al-Hayek, le vice-président de l'Association des hommes d'affaires de Gaza, lâche un long soupir et saisit le revers de sa veste. "Regardez ce costume, dit-il. C'est un Pierre Cardin. Je l'ai reçu vingt-quatre heures après avoir passé commande. Il est arrivé par les tunnels creusés à Rafah sous la frontière avec l'Egypte. C'est une évidence : le blocus ne marche pas. Mieux : le Hamas en profite. Il s'enrichit grâce aux multiples taxes qu'il lève sur la contrebande." Pour Ali Al-Hayek, "les seuls qui trinquent sont les marchands traditionnels", et "si Israël voulait véritablement affaiblir le Hamas, il lèverait le blocus. Le marché noir s'effondrerait aussitôt et l'Autorité palestinienne récupérerait à son profit les taxes sur les importations".

Un simple détour par une épicerie de Gaza corrobore l'analyse : les rayonnages débordent de produits à l'emballage bosselé ou poussiéreux, signe imparable de leur séjour souterrain. D'après l'ONG israélienne Gisha, qui tient la comptabilité du blocus, près de 4 300 types de marchandises empruntent les tunnels de Rafah.

Même le ciment, introuvable il y a encore quelques mois, parvient désormais sur le marché local, tirant les entreprises de la torpeur où elles étaient plongées depuis 2007. "Environ un tiers des établissements industriels ont repris leur activité et un quart des compagnies de construction ont recommencé à travailler, assure un économiste gazaoui. L'économie parallèle fonctionne à plein régime."

L'économie "officielle", en revanche, est sinistrée. L'armée israélienne n'autorise l'importation que de 81 articles différents, sélectionnés selon une logique qui laisse perplexe. La cannelle est permise, mais la sauge et la coriandre sont prohibées, les conserves peuvent rentrer à l'exception des fruits au sirop, les désodorisants pour toilettes ont le feu vert, mais pas la confiture...

A quoi rime cet inventaire militaire à la Prévert ? Silence radio. Justifier ces choix "pourrait affecter la sécurité nationale et les relations diplomatiques", affirme le Cogat (Coordinator of the Government Activities in the Territories), le département de l'armée dirigé par le général Dangot, qui dose l'approvisionnement de Gaza et qui n'a pas donné suite à la liste de questions transmise par Le Monde.

Dans ces circonstances, le travail d'Ayman Hamada ressemble à une partie de poker. Importateur de produits alimentaires, il ne sait jamais à l'avance si sa commande franchira les grilles de Gaza. "J'ai 300 tonnes de halwa (un dessert à base de pâte de sésame) entreposées à Ashdod depuis septembre 2008, dit-il. J'ai payé 75 000 dollars de frais de stockage pour rien car la date de péremption vient de passer. Au total, c'est 1 million de dollars foutu en l'air !" Avec l'usine de production de concentré de tomate qu'il possède, la frustration est similaire. L'armée l'empêche d'importer les boîtes de conserve vides qui lui permettraient de relancer son activité, mais laisse en revanche passer vers Gaza des tubes de concentré produit en Israël...

"Le principe du blocus, c'est "pas de développement, pas de prospérité, mais pas de crise humanitaire"", affirme un responsable humanitaire français, familier de ce dossier. Il convient que le blocus a été un peu desserré et que les convois de médicaments et de nourriture, dont dépendent près d'un million d'habitants, ne rencontrent jamais de problèmes pour rentrer dans Gaza.

Le COGAT possède d'ailleurs un document, dont l'existence a été révélée par le quotidien israélien Ha'aretz, qui définit des lignes rouges nutritives. "Le problème, c'est qu'Israël voudrait réduire l'humanitaire aux questions de soins et d'alimentation, poursuit le responsable français. C'est vrai, on ne meurt pas de faim à Gaza, mais on vit dans des conditions insupportables. On vit parfois sans accès à l'eau courante, sous une toile de tente, avec l'égout qui se déverse à côté, en dessous du taux de pauvreté le plus bas qui soit. Dans le domaine sanitaire, dans celui du logement, les besoins sont criants, mais le Cogat fait comme s'il n'entendait pas."

Il y a pourtant un plan sur le bureau du général Dangot, du nom de Robert Serry, l'envoyé spécial des Nations unies à Jérusalem. Il prévoit de relancer la mise en oeuvre des projets d'infrastructure de la communauté internationale dans la bande de Gaza, au point mort depuis 2007, blocus oblige. Des chantiers comme un réseau d'égouts, un complexe de logements, des écoles ou une station de pompage, dont le coût se chiffre à plusieurs centaines de millions de dollars.

Pour bien faire, les Nations unies ont peaufiné les systèmes de suivi du matériel importé, de façon à vérifier que les sacs de ciment ne parviennent pas dans les mains du Hamas, l'angoisse numéro un des militaires israéliens, qui redoutent que les islamistes n'aménagent des "bunkers" le long de la frontière.
L'effort n'a guère impressionné les agents du Cogat. "Ils multiplient les obstacles, les procédures et les délais de façon injustifiable, dit un bon connaisseur du plan Serry. Ils demandent des renseignements abracadabrants, du style de la taille des boulons utilisés pour fixer des fenêtres. Ils font tourner en bourrique les Nations unies."

A deux reprises, Robert Serry envisagea de dénoncer haut et fort la politique d'obstruction de l'armée israélienne. A chaque fois, à quelques heures de l'intervention prévue, un coup de téléphone ou une lettre du Cogat lui parvint, promettant, avec un à-propos remarquable, un déblocage imminent des projets. Ce fut notamment le cas en mars, à la veille de la réunion du Quartet (Nations unies, Etats-Unis, Russie, Union européenne) à Moscou, où Serry devait taper du poing sur la table. Et, à chaque fois, lesdites promesses tardent à se matérialiser. A la mi-mai, seule une demi-dizaine de camions chargés de matériaux de construction avaient pu rentrer sur les centaines requis par les chantiers des Nations unies...

Début mai, dans les colonnes du quotidien belge Le Soir, Filippo Grandi, le patron de l'UNRWA, l'agence des Nations unies chargée des réfugiés palestiniens, rompit avec la pondération de rigueur dans les cercles diplomatiques. "Cela devient une blague", lâcha-t-il, en écho à l'agacement de tous ses collègues. "Que veut Israël ?, questionne un expert étranger. Favoriser une reconstruction transparente, sous le contrôle de l'ONU, ou bien favoriser le marché noir, qui profite au Hamas ?"

La réponse, jusqu'à présent, est univoque. Elle se trouve sur les docks encombrés du port d'Ashdod, dans les salles de classe surpeuplées de l'UNRWA, ou sous les serres des producteurs de fraises, dont Israël a accepté l'exportation... un mois après le début de la saison ! Elle se trouve aussi, et c'est moins visible, dans la plate-forme officielle d'Israël Beitenou, le parti du ministre israélien des affaires étrangères, Avigdor Lieberman.

Ce texte appelle ouvertement à isoler la bande de Gaza du reste des territoires occupés et à empêcher tout mouvement de biens ou de personnes en direction de ce bout de terre. "Pour le statut final de Gaza, le modèle doit être Hongkong", peut-on lire sur le site du parti, qui milite pour une cité-Etat durablement isolée. Un territoire sous cloche transformé en dragon asiatique ? Pas sûr que cette nouvelle "blague" fasse rire les Gazaouis.

Benjamin Barthe

20 juin 2010

"Les citoyens du monde doivent réagir là où les gouvernements ont échoué."

Stephane Hessel appelle au boycott d’Israël


Stephane Hessel, 95 ans, survivant de l’Holocauste,  militant des droits de l’Homme, diplomate,  est l'un des rédacteurs de la Déclaration universelle des droits de l'homme de 1948. 
 
Extraits :
"Les citoyens du monde doivent réagir  là où les gouvernements ont échoué."

"L’attaque illégale et immorale d’Israël contre le convoi d’aide humanitaire de la Flottille de  la Liberté, qui a fait au moins neuf morts et des  dizaines de blessés, a, à juste titre, stupéfié le  monde. Le convoi entièrement civil de 6 bateaux transportait plus de 10 000 tonnes d’aide humanitaire cruellement nécessaire, et près de 700 citoyens de 40 pays. La Flottille était une tentative ambitieuse de  briser le siège imposé par Israël depuis 2007 à 1,5  million de Palestiniens de la bande de Gaza occupée.  Avec à son bord d’éminents parlementaires, chefs  religieux, écrivains, journalistes, un Prix Nobel de la  Paix et un survivant de l’Holocauste, le convoi  humanitaire visait non seulement à fournir des secours à  Gaza ; il cherchait à attirer l’attention  internationale sur la crise humanitaire imposée aux  habitants de Gaza et sur l’impératif d’y mettre fin. Il  est indéniable que ce dernier objectif a réussi, mais  avec des conséquences tragiques. 
(...)
L’absence d’action significative de la part des gouvernements pour rendre Israël responsable devant le droit international laisse ouverte une voie pour les citoyens de conscience : celle de prendre eux-mêmes cette responsabilité, comme cela a été fait  contre l’apartheid en Afrique du Sud. Les initiatives  non-violentes menées par les citoyens, dont la Flottille  et les multiples campagnes de boycott et de  désinvestissement dans le monde entier sont des  exemples, présentent la façon la plus prometteuse de  surmonter l’échec des gouvernements du monde à résister  à l’intransigeance et au comportement débridé d’Israël. En attaquant de façon flagrante le bateau humanitaire, Israël a provoqué par inadvertance une prise de  conscience et une condamnation sans précédent non  seulement de son siège fatal de la bande de Gaza, mais  aussi du contexte plus large des pratiques de  l’occupation israélienne dans les Territoires  palestiniens, de sa négation des droits des réfugiés  palestiniens et de sa politique d’apartheid contre les citoyens indigènes « non-juifs » d’Israël. La Flottille de la Liberté rappelle le  genre d’initiatives de solidarité de la société civile qui a mis fin aux lois de ségrégation aux États-Unis et  à l’apartheid en Afrique du Sud, une analogie impossible à ignorer. Comme pour le régime d’apartheid en Afrique  du Sud, la réaction d’Israël a été de qualifier cet acte  non-violent de « provocation intentionnelle ».
 Source: Huffington Post

10 juin 2010

Nous, juifs de la diaspora, disons non à l'égarement d'Israël

Par Esther Benbassa | Historienne, dir. d'études à l'EPHE...
01/06/2010

L'historienne Esther Benbassa, auteur en 2006 d'« Etre juif après Gaza », réagit ici à l'assaut meurtrier donné, lundi au large de Gaza, par un commando israélien sur une flottille humanitaire pro-palestinienne. Celle qui a signé « l'Appel à la raison » du collectif J-Call condamne « le pas de plus d'Israël vers le pire ».


Les commandos de la marine israélienne ont donné l'assaut lundi contre six bâtiments de la « flottille humanitaire pour Gaza » à bord de laquelle se trouvaient des militants pro-palestiniens et du matériel de construction et de santé. Cette flottille naviguait dans les eaux internationales. On compte des dizaines de blessés et entre dix et dix-neuf morts selon un bilan provisoire.

Même si cette flottille avait peu de chances d'atteindre son objectif, à supposer même qu'elle ait provoqué les commandos israéliens et qu'elle ait, comme le suggèrerait une source officielle israélienne, manifesté une « violente résistance physique », Israël s'est attaqué à un symbole, à un symbole « humanitaire ».

Son image, déjà dramatiquement entamée par l'offensive contre Gaza en décembre 2008 et janvier 2009, ne pourra que se détériorer davantage, et comme il est d'usage, suivra une hostilité accrue des opinions publiques à son endroit.

D'autant plus que le symbole visé est celui de l'aide apportée à des civils palestiniens étouffés par le blocus israélo-égyptien, décimés par l'offensive contre Gaza, réduits à la misère et vivant au milieu des ruines. Ce sont ceux-là même qui convoyaient cette aide qui ont perdu leur vie en raison de leur engagement humanitaire.

Quelle qu'ait pu être leur éventuelle « résistance » à des militaires israéliens les attaquant hors des eaux territoriales d'Israël, aucune rhétorique ne saura fournir des arguments pour justifier cette barbarie, ni bien sûr aucune propagande pro-israélienne.
Ni la menace terroriste ni le fantôme régulièrement invoqué du méchant Iran travaillant à l'élimination d'Israël ne pourront justifier l'arrogance de ce dernier, qui tire honteusement parti de l'immunité que lui confère la Shoah.

Du Struma à l'Exodus, Israël perd de vue son histoire

Israël a oublié ce passé même qu'il rappelle pourtant sans cesse au monde pour couvrir ses propres méfaits. Rappelons-nous ces bateaux remplis de juifs fuyant l'Europe meurtrière qui tentaient d'accoster ici ou là pour échapper au massacre, et qui étaient refusés, repoussés ou torpillés comme le Struma en Mer Noire en 1942.

Même si ce qui s'est passé ce 31 mai à l'aube avec la « flottille humanitaire pour Gaza » n'a pas de points communs avec ces précédents tragiques, l'image du bateau, cible de violences, à l'approche des côtes israélo-palestiniennes, l'image, elle, est prégnante.

Qui ne se souvient encore de l'Exodus, qui transportait en 1947 des juifs émigrant clandestinement d'Europe vers la Palestine, à l'époque sous mandat britannique ? Un grand nombre d'entre eux étaient des réfugiés ayant survécu à l'Holocauste. La marine britannique s'empare du navire, et la Grande-Bretagne décide de renvoyer ses passagers en France et finalement jusqu'en Allemagne. Cet épisode, témoignage de la dureté de la répression britannique, donnera un coup de pouce à la création de l'État d'Israël.
Il est à espérer que ce qui s'est passé ce 31 mai précipitera les pourparlers israélo-palestiniens et la fondation d'un État palestinien. Mais quand bien même cette issue se confirmait (ce dont on peut tout de même douter dans l'immédiat), l'histoire d'Israël aura été une fois de plus terriblement entachée.
À qui oublie son histoire, il n'est pas d'avenir possible. Les Israéliens ont oublié leur histoire et poussent les diasporas juives à faire de même au nom de l'amour inconditionnel qu'Israël exige d'elles.

Le raid est un signal d'alarme pour l'Europe et les Etats-Unis

La « flottille humanitaire pour Gaza », hélas dans le sang, est un signal d'alarme non seulement pour Israël mais aussi pour l'Europe et les États-Unis. Le premier cédant aux démons d'une droite intransigeante. Les seconds, dans leur légèreté et leur tolérance excessive, se révélant incapables de mettre le premier au pied du mur. Cette fois, le moment est venu.
Au premier anniversaire de l'offensive contre Gaza, c'est à peine si les médias ont évoqué le souvenir de cette catastrophe. Le rapport de Richard Goldstone, accusant Israël et le Hamas de crimes de guerre, a été enterré. Et comme pour récompenser Israël (mais de quoi ? ), on lui a ouvert les portes de l'OCDE.

Un Etat palestinien dans les plus brefs délais, par l'intervention directe et autoritaire de l'Europe et des États-Unis, voilà ce qu'il faut désormais.

Et ce non seulement pour que les Palestiniens sortent de leur cauchemar, mais pour éviter aussi à Israël de poursuivre une politique suicidaire qui risque de le mener à court terme vers la disparition.

La Turquie, victime collatérale de la politique suicidaire d'Israël

N'oublions pas que le syndrome de Massada est inhérent à Israël. Dans l'Antiquité, à Massada, des Judéens assiégés préférèrent se suicider plutôt que de négocier avec l'ennemi d'alors, les Romains.
Après l'affaire de la flottille rouge du 31 mai 2010, Israël, s'il n'en est pas empêché par des tiers, pourrait bien se refermer davantage sur lui-même, essuyant de manière autiste les retombées internationales, et continuant de rationaliser à ses propres yeux et dans sa propre prison jusqu'aux actions les plus inhumaines.

Songe-t-on seulement aux juifs de la diaspora qui pâtiront eux aussi des retombées de cette affaire ? Le ressentiment contre Israël se confondra un peu plus avec un antisémitisme de moins en moins rampant.
À ce propos, a-t-on suffisamment relevé que la plupart des victimes sont turques ? La Turquie, dans les années 1930, est aussi le pays qui a accueilli nombre d'intellectuels juifs allemands persécutés, qui, pendant les années noires, a autorisé le passage de militants sionistes fuyant l'Europe pour la Palestine, et qui a été longtemps le seul Etat musulman à reconnaître Israël. Osons espérer que nulles « représailles » ne viendront toucher, désormais, les 20 000 juifs qui y vivent encore.

Le J-Call saura-t-il condamner l'égarement d'Israël ?

Ce 31 mai est une épreuve test pour le collectif « J-Call », ce mouvement né d'un « Appel à la raison » lancé il y a peu par des juifs européens qui, bien qu'attachés à Israël, entendent exercer leur droit de libre critique de la politique de ses gouvernants. J-Call saura-t-il se démarquer clairement et courageusement des positions radicales d'institutions juives comme le Conseil représentatif des instituions juives de France (CRIF), attachées à Israël de façon nombriliste et prêtes à tout admettre de lui, y compris le pire ?

Certains d'entre nous ont signé cet appel, malgré leurs réserves. J-Call tiendra-t-il ses promesses ? Agira-t-il sans délai ? Condamnera-t-il, sans réserve, lui, ce qui est arrivé ? Exigera-t-il l'ouverture immédiate d'une enquête internationale indépendante ?

L'heure est grave pour toutes les organisations juives de la diaspora. Au nom des morts de la flottille, victimes de l'impunité israélienne, au nom de l'histoire que nous portons, nous, juifs de la diaspora et d'Israël, pour que les souffrances des Palestiniens puissent prendre fin, et qu'un Etat palestinien puisse enfin voir le jour, recouvrons notre simple humanité et disons non à l'égarement d'Israël.

Esther Benbassa a récemment publié « Etre juif après Gaza » (CNRS Editions, 2009) et « Dictionnaire des racismes, de l'exclusion et des discriminations » (Larousse, 2010).

31 mai 2010

Gaza: plus de 10 morts dans un raid israélien contre la flottille internationale

URGENT !
Dernière minute :

Le GAZA FREEDOM FLOTILLA a été vicitme d'un raid cette nuit, faisant plus de morts !!!

AUJOURD'HUI : rassemblement à 16h devant le ministère des affaires étrangères  - rue des Petits Carmes 15 à 1000 Bruxelles.

La responsabilité de l'Europe et de la Belgique, dans le siège de Gaza, est importante. Notre silence et notre inaction relève de la complicité.

Nous exigeons de notre gouvernement d'entreprendre toutes les initiatives nécessaires en vue de briser le siège de Gaza.



GAZA (AFP)

LA LIBRE.BE - Mis en ligne le 31/05/2010 à 12h18

Plus de dix passagers ont été tués lundi lorsque des commandos israéliens ont pris d'assaut la flottille internationale de militants pro-palestiniens qui se dirigeait vers la bande de Gaza, a indiqué l'armée israélienne qui a admis avoir agi dans les eaux internationales.
Dix-neuf passagers ont été tués et 36 autres blessés lundi lors de l'assaut donné par des commandos israéliens contre une flottille humanitaire internationale qui se rendait à Gaza, selon un nouveau bilan de la chaîne 10 de la télévision israélienne.
Alors que l'ONU s'est dite "choquée" et que l'Union européenne demandait une "enquête complète" des autorités israéliennes sur les circonstances du raid, la Turquie, dont plusieurs ressortissants feraient partie des victimes, a prévenu Israël de "conséquences irréparables" sur les relations bilatérales.
Lire la suite


Faire circuler l'information au maximum.

12 mai 2010

UN CLOWN CÉLÈBRE ESPAGNOL REFOULÉ À SON ARRIVÉE À L’AÉROPORT BEN GOURION

Publié le 9-05-2010

Dans un article publié par le quotidien israélien Haaretz, le journaliste Gideon Levy s’indigne de l’expulsion du Clown Prado, venu pour un festival international de clown en Palestine, comme de celle de nombreux autres étrangers. Il souligne que personne n’est plus dupe des fameuses "mesures de sécurité", systématiquement invoquées, en dehors de tous ceux qui ont choisi de fermer les yeux sur la "fascisation progressive d’Israël".

"C’est qui, le véritable clown, ici ?

Qui a dit que l’humour juif avait disparu d’Israël ? Qui a dit que les organisations israéliennes les plus confidentielles n’ont pas en certaines occasions, des moments de franche détente, entre le moment où ils préparent des assassinats et font échouer les complots ?

La fascisation progressive d’Israël, son isolement, son nationalisme et son militarisme ne font rien pour qu’on se détende et qu’on s’amuse.. Aussi, écoutez bien ce que Barak Raviv a rapporté dans le Ha’aretz ce jeudi :

Un clown espagnol – on dirait le début d’une blague – débarque en Israël. Pas n’importe quel clown, non, mais le plus fameux clown d’Espagne, Ivan Prado. Il s’attendait à passer haut la main le contrôle de son passeport (un passeport de citoyen espagnol, même celui d’un clown, n’a pas besoin d’une autorisation de sécurité pour entrer dans l’état démocratique d’Israël)– à déclarer son sac plein de tours et à continuer vers Ramallah.

Il avait prévu, ce pitre, de créer un festival international de clowns précisément à Ramallah. Ce fut l’erreur de sa vie, une idée vraiment tordue. D’abord, quel besoin les Palestiniens ont-ils d’accueillir des clowns venus de tous les pays ? Ils en ont largement assez avec les leurs, merci. De toute façon, de quoi pourraient-ils bien rire, à Ramallah ?

En un clin d’œil, l’un des agents les plus futés du Shin Bet apparut, en vrai gardien d’Israël, pour saisir ce farceur et le questionner sur ses liens avec « des groupes terroristes » . Prado, cet imbécile de clown, refusa de répondre. L’agent du Shin Bet (un clown de moindre renommée) crut, apparemment, qu’il avait été choisi comme sauveur, ce jour-là.

Pour la faire courte, après six heures d’attente désespérante à l’aéroport international Ben Gourion, Prado a été informé par un représentant du ministère de l’Intérieur : « Vous êtes expulsé. Prenez le premier vol pour Madrid où il y a de la place pour les rigolos de votre espèce ». Avec ça, Prado se métamorphosa en prophète de l’Apocalypse. Quand il eut débarqué en Espagne, il commença à dénoncer Israël dans la presse locale, comparant la lamentable situation des Palestiniens avec celle des Juifs de Pologne pendant la guerre. Juste ce dont nous avons besoin. Des plaisanteries polonaises en supplément !

L’ambassade d’Israël à Madrid a envoyé un communiqué urgent à Jérusalem pour demander : « Qu’avez-vous fait ? ». Le ministère des affaires étrangères a répondu sèchement : « Raisons de sécurité ». La rage s’est emparée de l’ambassade espagnole, qui a réclamé une réponse plus concrète pour répliquer aux questions des media espagnols, persuadés que l’expulsion d’un clown pour « raisons de sécurité » ne peut être qu’une plaisanterie.

Mais les services du ShinBet’ et du Ministère de la Défense ne se sont pas donnés la peine de répondre. « Cet homme a refusé de fournir des informations complètes aux agents de la sécurité, et plus particulièrement sur ses liens avec des organisations terroristes palestiniennes » a déclaré le Shin Bet au Ha’aretz en réponse à sa demande.

Explication de texte : Prado, comme l’a si bien compris le si omniscient Shin Bet, a des liens avec des groupes terroristes, autrement il n’aurait pas souhaité créer un festival de clowns à Ramallah. Pire, il a refusé de parler de ces liens. Quels « groupes terroristes » ? Islamique, Jihad ou Brigade des martyrs d’Al-Aqsa peut-être ? Al-Qaida ? Les forces Ouds d’Iran ? Quels liens ? Est-ce que ce clown prévoyait de faire venir d’Espagne de gros stocks de rigolades hostiles ? Des bombes à plaisanterie pour les jihadistes ? Une dévastatrice conclusion comique pour le Hamas ? « Vous pouvez rire », a finalement déclaré un représentant du ministère des affaires étrangères « mais l’incident a déjà causé de sérieux dommages à l’image d’Israël à l’étranger, et cela n’a fait que s’accentuer quand Israël a refusé de fournir des explications sérieuses ».

Prado n’est pas tout seul. Si cette histoire n’était pas si inepte, si grotesque, et si rageante, nous pourrions en rire jaune, à notre seul détriment. Mais des douzaines de visiteurs étrangers ont été refoulés de la même manière au cours des derniers mois parce que suspects de sympathie avec les Palestiniens – un délit très grave, évidemment. Ce sont des gens qui ont une conscience et qui étaient venus exprimer leur soutien aux Palestiniens mais en ont été empêchés, en raison de ce que la police de l’aéroport a dans la tête. L’historien juif américain Norman Finkelstein a été expulsé parce qu’il soutient une solution à deux Etats dans le conflit du Proche Orient, et parce qu’ils pense qu’Israël a fait de l’Holocauste une industrie. Mais s’il avait demandé le document pour nouvel immigrant, il en aurait immédiatement reçu un, conformément à la "Loi du Retour".

Mais venir en visiteur et avoir l’audace de critiquer ? Qu’on le renvoie en Amérique.

De la même manière, trois militants suédois en faveur d’une association juive-palestinienne pour l’éducation, ont été récemment expulsés, comme l’a été un journaliste américain qui avait travaillé longtemps pour Ma’an, une agence de presse palestinienne.

Quelqu’un a-t-il jamais entendu dire qu’un soutien ou un bienfaiteur des colons les plus extrémistes a été expulsé ?

S’il vous plait, ne faites pas rire le Shin Bet ni le ministère de l’Intérieur."

par Gideon Levy

9 mai 2010-05-09 Ha’aretz

http://www.haaretz.com/print-edition/opinion/who-s-the-real-clown-here-1.289150

(Traduit par Carole SANDREL pour CAPJPO-EuroPalestine)

CAPJPO-EuroPalestine

05 mai 2010

Israël-Palestine : 
L’obsession démographique est contre la paix

Pourquoi nous ne signons pas l’« Appel à la raison » lancé par le collectif « J Call »


Un groupe de personnalités juives européennes et israéliennes viennent de créer le collectif J Call (European Jewish Call for reason) et de lancer ce qu’elles nomment un « appel à la raison ».

En tant que juifs européens engagés dans le combat pour une paix juste entre Israéliens et Palestiniens, nous ne pouvons adhérer à cet appel. Voici pourquoi.

Nous savons le prix que les Palestiniens ont payé depuis plus d’un siècle et qu’ils payent encore pour que les juifs soient majoritaires en Palestine-Israël : massacres, expropriations forcées, expulsions, interdictions de retourner chez soi et des regroupements familiaux, destructions de maisons et d’autres biens. Aujourd’hui, six millions de Palestiniens soit près des deux tiers d’entre eux sont des exilés.
J Call veut « la survie d’Israël en tant qu’état juif et démocratique ». Il ne se préoccupe pas de rendre justice aux victimes du nettoyage ethnique de la Palestine. Il ne s’intéresse qu’à la préservation d’une majorité juive dans l’Etat d’Israël pour pouvoir maintenir « démocratiquement » un régime qui fait des Palestiniens israéliens (20 % des citoyens de cet Etat) des citoyens discriminés et qui empêche tout retour des exilés qui le souhaiteraient. Cette conception de la démocratie n’est pas la nôtre.

J Call prône une paix avec le peuple palestinien selon le principe « deux peuples deux états ». L’établissement d’une paix juste impliquera sans doute la création de deux états en Palestine-Israël mais, dans un territoire où les populations palestinienne et juive restent, malgré l’épuration ethnique, inextricablement mêlées, la formule « deux peuples deux états » est lourde de menaces de nouveaux transferts de population. De plus, tout en dénonçant « la poursuite ininterrompue des implantations en Cisjordanie et dans les quartiers arabes de Jérusalem-est », J Call ne définit pas les limites des territoires de ces deux états.

J Call demande que « l’Union européenne comme les états-Unis fasse pression sur les deux parties ». Or, depuis 1988, le Conseil National Palestinien accepte le principe du partage de la Palestine selon les frontières internationalement reconnues (soit 78 % pour l’état d’Israël et 22% pour l’état palestinien). Ce collectif estime-t-il qu’il faut « faire pression » sur les représentants palestiniens pour qu’ils acceptent un territoire encore plus petit ?

Et pour ce qui concerne les pressions à exercer sur la partie israélienne, on peut légitimement se demander de quoi il s’agit quand on sait que la majorité des initiateurs de l’appel se sont jusqu’ici toujours opposés à la moindre pression extérieure contre l’état d’Israël malgré son non respect systématique des résolutions de l’O.N.U. et ses violations innombrables du droit international. Le fait que l’appel affirme juste après que « la décision ultime appartient au peuple souverain d’Israël » permet d’imaginer l’insignifiance des « pressions » sur Israël que J Call est prêt à soutenir. Cette phrase est, par ailleurs, particulièrement choquante puisqu’elle implique que le sort des territoires occupés et des personnes vivant sous occupation doit être déterminé par les citoyens de la puissance occupante.

Nous pensons quant à nous, que l’Union européenne ne pourra contribuer efficacement à faire cesser la politique de plus en plus raciste et criminelle menée par l’Etat d’Israël à l’égard des Palestiniens qu’en sanctionnant cet état sur le plan économique. Car si l’Union européenne reste un « nain » politique, elle constitue, et de loin, le plus important partenaire économique d’Israël. L’inaction et la complaisance de l’Union européenne face aux innombrables infractions graves au droit international commises depuis si longtemps par l’Etat d’Israël font honte aux citoyens européens que nous sommes.

Premiers signataires

Marc Abramowicz, psychothérapeute
Jacques Aghion, professeur émérite de biochimie à l’Université de Liège
Jacques Aron, professeur honoraire et essayiste
Ofra Ben Artzi, Machsom Watch, Jerusalem
Miguelle Benrubi, médecin, Liège
Rudolf Bkouche, professeur émérite (Université de Lille 1)
Jacques Bude, professeur honoraire en psychologie sociale (Université Libre de Bruxelles)
Rosy Chauvier, psychothérapeute
Malou Dowiakowski-Luminet, psychanalyste, sympathisant européen
Fanny Filosof, féministe du mouvement international des "femmes en noir"
Marianne Gassel, psychologue
Pierre Gillis, professeur (Université de Mons)
Victor Ginsburgh, professeur émérite de science économique (Université Libre de Bruxelles)
Louise Gotovitch, inspectrice honoraire de pédagogie
Georges Gumpel, retraité, partie civile au procès Barbie, membre de l’UJFP-Lyon
Mladen Herzl, humaniste et laïc
Léon Ingber, professeur émérite à l'Université Libre de Bruxelles
Henriette Jungst, directrice de maison de jeunes
Nicole Kahn, retraitée membre UJFP-France
Sabine Kahn, professeur en sciences de l’éducation (Université Libre de Bruxelles)
Catherine Kestelijn, syndicaliste (Bruxelles)
Adeline Liebman, psychothérapeute
Daniel Liebmann, militant LCR (Belgique)
Dr Luminet, professeur honoraire, psychanalyste, sympathisant européen
Cathy Mayer, enseignante
Nicole Mayer, sociologue
Jean-Claude Meyer, membre du bureau national de l’UJFP (Union Juive Française pour la Paix)
Monique Nagielkopf, traductrice, (Antwerpen - Belgique)
Hamel Puissant, animateur-formateur
Jacob Rajchman, céramiste dentaire et photographe, membre de l’UPJB
Jacques Ravedovitz, psychothérapeute
Elisa Rigo, enseignante
Henri Roanne-Rosenblatt, journaliste
Deborah Rouach, comédienne
Pierre Stambul, professeur (Marseille)
Mathieu Staszewski, coordinateur de stages
Michel Staszewski, professeur d’histoire
Donald Sturbelle, graphiste, co-fondateur du P'tit Ciné
Marka Syfer, assureur, juif éthique
Laurence Taca, économiste, GPOS.
Dominique Ventre, directeur de la formation de Télécom ParisTech., membre de l’UJFP-Paris
Laurent Vogel, directeur du département santé et sécurité de l'Institut Syndical Européen, enseignant à l'ULB
Anne Weisshaupt

5 mai 2010

02 mai 2010

Une carte pour un peu mieux comprendre



Se pencher sur une carte aussi complexe, bien sûr, ce n'est pas la même chose que d'aller voir sur place. A défaut, voici de quoi se faire une petite idée.

La carte ci-jointe est récente. Et fiable, elle vient de l'ONU.

Elle a été publiée par l'agence Reuter et La Libre Belgique le 12 mars 2010.

Elle est plus grande et plus claire en cliquant dessus.


05 avril 2010

Lettre d'Albert Einstein adressée au New-York Times en 1948

Un peu d'Histoire...

Lettre adressée au New-York Times par Albert Einstein et d'autres (voir la liste ci-dessous) au sujet de Begin et d'Israël.


A l'éditeur du New-York Times

New York, 2 Dec. 1948

Parmi les phénomènes politiques les plus inquiétants de notre époque, il y a dans l'Etat nouvellement créé d'Israël, l'apparition du "Parti de la Liberté" (Tnuat Haherut), un parti politique étroitement apparenté dans son organisation, ses méthodes, sa philosophie politique et son appel social aux partis Nazi et fascistes.
Il a été formé par les membres et partisans de l'ancien Irgun Zvai Leumi, une organisation terroriste d'Extrème-Droite et nationaliste en Palestine. 
La visite actuelle de Menahem Begin, le chef de ce parti, aux Etats-Unis est évidemment calculée pour donner l'impression d'un soutien américain à son parti lors des prochaines élections israéliennes, et pour cimenter les liens politiques avec les éléments Sionistes conservateurs aux Etats-Unis.

Plusieurs Américains de réputation nationale ont prêté leurs noms pour accueillir sa visite.

Il est inconcevable que ceux qui s'opposent au fascisme dans le monde entier, si correctement informés quant au passé et aux perspectives politiques de M. Begin, puissent ajouter leurs noms et soutenir le mouvement qu'il représente.

Avant que des dommages irréparables ne soient faits par des contributions financières, des manifestations publiques en soutien à Begin et avant de donner l'impression en Palestine qu'une grande partie de l'Amérique soutient des éléments fascistes en Israel, le public américain doit être informé sur le passé et les objectifs de M. Begin et de son mouvement. 

Les déclarations publiques du parti de Begin ne montrent rien quant à leur caractère réel. Aujourd'hui ils parlent de liberté, de démocratie et d'anti-impérialisme, alors que jusqu'à récemment ils ont prêché ouvertement la doctrine de l'Etat Fasciste. 

C'est dans ses actions que le parti terroriste trahit son véritable caractère. De ses actions passées nous pouvons juger ce qu'il pourrait faire à l'avenir.


Attaque d'un village Arabe
Un exemple choquant fût leur comportement dans le village Arabe de Deir Yassine.

Ce village, à l'écart des routes principales et entouré par des terres Juives, n'avait pas pris part à la guerre et avait même combattu des bandes arabes qui voulaient utiliser comme base le village.
Le 9 Avril, d'après le New-York Times, des bandes de terroristes ont attaqué ce village paisible, qui n'était pas un objectif militaire dans le combat, ont tué la plupart de ses habitants - 240 hommes, femmes et enfants - et ont maintenu quelques uns en vie pour les faire défiler comme captifs dans les rues de Jérusalem.

La majeure partie de la communauté juive a été horrifiée par cet acte,et l'Agence Juive a envoyé un télégramme d'excuses au Roi Abdullah de Trans-Jordanie. 

Mais les terroristes, loin d'avoir honte de leurs actes, étaient fiers de ce massacre, l'ont largement annoncé et ont invité tous les correspondants étrangers présents dans le pays à venir voir les tas de cadavres et les dégâts causés à Deir Yassin.

L'incident de Deir Yassin illustre le caractère et les actions du Parti de la Liberté. Au sein de la communauté juive, ils ont prêché un mélange d'ultra-nationalisme, de mysticisme religieux et de supériorité raciale.

Comme d'autres partis fascistes, ils ont été utilisés pour casser les grèves et ont eux-même encouragé la destruction des syndicats libres. Dans leur Convention, ils ont proposé les syndicats de corporation sur le modèle fasciste italien. 

Lors des dernières années de violences sporadiques anti-Britanniques, l'IZL et le groupe Stern ont inauguré le règne de la terreur parmi la communauté juive de Palestine. 

Des professeurs ont été battus pour s'être exprimés contre eux, des adultes ont été abattus pour ne pas avoir laissé leurs enfants les rejoindre. 

Par des méthodes de gangsters, des tabassages, des bris de fenêtres et des vols largement répandus, les terroristes ont intimidé la population et ont exigé un lourd tribut.

Les hommes du Parti de la Liberté n'ont pas pris part aux accomplissements constructifs en Palestine. Ils n'ont repris aucune terre, n'ont construit aucune colonie et ont seulement amoindri l'activité de la Défense Juive. 

Leurs efforts dans l'immigration, très divulgués, étaient minutieux et consacrés principalement à faire venir des compatriotes fascistes.


Contradictions

Les contradictions entre les affirmations "en or" faites actuellement par Begin et son Parti et les rapports de leur performance passée en Palestine donnent l'impression d'un parti politique peu ordinaire.

C'est la marque indubitable d'un parti fasciste pour qui le terrorisme (contre les Juifs, les Arabes ainsi que les Britanniques) et les fausses déclarations sont des moyens, et dont un "Etat Leader" est l'objectif. 

À la lumière des observations précédentes, il est impératif que la vérité au sujet de M. Begin et de son mouvement soit connue dans ce pays.

Il est encore plus tragique que la haute direction du Sionisme américain ait refusé de faire campagne contre les efforts de Begin, ou même d'exposer à ses propres éléments les dangers pour Israël que représente le soutien à Begin.


Les soussignés prennent donc ces moyens pour présenter publiquement quelques faits frappants au sujet de Begin et de son parti et pour recommander à tous ceux qui sont concernés de ne pas soutenir cette dernière manifestation du fascisme.

signataires :
ISIDORE ABRAMOWITZ, HANNAH ARENDT, 
ABRAHAM BRICK, 
RABBI JESSURUN CARDOZO, 
ALBERT EINSTEIN, 
HERMAN EISEN, M.D., 
HAYIM FINEMAN, 
M. GALLEN, M.D., 
H.H. HARRIS, 
ZELIG S. HARRIS, 
SIDNEY HOOK, 
FRED KARUSH, 
BRURIA KAUFMAN, 
IRMA L. LINDHEIM, 
NACHMAN MAJSEL, 
SEYMOUR MELMAN, 
MYER D. 
MENDELSON, M.D., 
HARRY M. ORLINSKY, 
SAMUEL PITLICK, 
FRITZ ROHRLICH, 
LOUIS P. ROCKER, 
RUTH SAGER, 
ITZHAK SANKOWSKY, 
I.J. SHOENBERG, 
SAMUEL SHUMAN, 
M. ZNGER, 
IRMA WOLPE, 
STEFAN WOLPE. 


Jewish Voice for Peace

23 mars 2010

Par une mesure que le journal israélien Haaretz qualifie de “sérieusement anti-démocratique”, l’armée israélienne vient de déclarer les villages de Bil’in et de Na’alin, zones militaires fermées de 8h à 20h les vendredis pendant les six mois à venir.
Depuis cinq ans, les manifestations du vendredi avec des militants palestiniens, israéliens et internationaux ont fait de ces petites villes des centres de résistance non-armée à l’occupation.

Maintenant, on a annoncé que les militants israéliens dans les villages seraient arrêtés pendant ces heures, les étrangers déportés et les Palestiniens d’autres villages emprisonnés.

Aujourd’hui, des manifestants non violents palestiniens, israéliens et internationaux vont tester la nouvelle politique répressive de l’armée israélienne.

JVP (La Voix juive pour la Paix) collabore avec des militants locaux qui sont déjà en contact avec Twitter des régions proches. Vous pouvez suivre les nombreux messages ici : http://twitter.com/search?q=%23israelidemocracy (…)

OU pour avoir les dernières informations en plus de 140 caractères – visitez TheOnlyDemocracy.org .

En espérant une paix juste,

Cecilie Surasky
Vice-directrice de 
Jewish Voice for Peace

Michel Sabbah : "Le Hamas nous protège"


Voici un texte écrit pas un homme plein de bon sens, que je livre à votre réflexion.

Michel Sabbah, ancien patriarche latin de Jérusalem, 77 ans, remet quelques pendules à l’heure, dans l’hebdomadaire "La Vie". (le 3-04-2010)

Quelle est la situation des chrétiens de Palestine ?

Elle est la même que pour tous les Arabes de Palestine. Chrétiens ou musulmans, nous faisons partie d’un même peuple, d’une même culture, d’une même histoire. Un peuple qui est en conflit avec un autre peuple. Un peuple occupé militairement qui n’a pas besoin de compassion, mais de justice. Dans un contexte politique très tendu, nous essayons de faire face au même défi. Qu’est-ce qu’être chrétien ? C’est être envoyé à une société, à un monde que nous n’avons pas choisi parce qu’il nous est donné. Notre vocation est donc d’être chrétien dans une société arabe et majoritairement musulmane. C’est une expérience que nous connaissons bien, nous avons plusieurs siècles d’histoire commune derrière nous.

Pourtant, aujourd’hui, on parle de persécutions antichrétiennes…

Des incidents individuels entre musulmans et chrétiens peuvent parfois prendre une dimension communautaire. Dans ce cas, il existe des médiateurs, des familles reconnues pour leur sagesse et leur autorité, capables de régler les conflits. Mais, je peux en témoigner, en Palestine, cela n’est jamais allé plus loin. Aucun massacre, aucun attentat contre les églises, aucune persécution ouvertement antichrétienne. Même à Gaza, les chrétiens sont protégés par le Hamas, souvent présenté comme une organisation terroriste.

Est-ce la même chose en Irak ?

Non, là-bas les chrétiens sont victimes de la violence et sont tués parce qu’ils sont chrétiens. Mais il s’agit de motivations politiques, non religieuses. Les extrémistes espèrent ainsi déstabiliser le pays. Beaucoup de sunnites ou de chiites sont tués pour les mêmes raisons. Il ne sert à rien d’accuser l’islam de tous les maux. Travailler à la paix et à la justice, en Irak comme ailleurs, est le meilleur moyen d’éviter un exode massif des chrétiens d’Orient. Un problème politique doit trouver une solution politique.

Que répondez-vous à ceux qui défendent l’idée d’un choc des civilisations ?

Il y a un choc, mais il n’est ni religieux, ni culturel. Il est politique. L’Occident traite l’Orient, et ceux qui y habitent, qu’ils soient chrétiens ou musulmans, comme des mineurs. Tant qu’il y aura ce rapport de dominant à dominé, on ne sortira pas de la spirale de la violence. Les racines du terrorisme mondial sont là. L’Orient n’est pas libre de son destin, il est soumis à la domination occidentale. Le problème, ce n’est pas l’islam, c’est la confrontation entre l’Orient et l’Occident. Le colonialisme historique a cédé la place à un autre colonialisme, plus larvé, mais non moins réel.

Vous n’avez donc pas peur de l’expansion de l’islam ?

C’est un fantasme alimenté par ceux qui ne comprennent pas l’Orient, en général, et l’islam, en particulier. Tant que les Palestiniens se sentiront opprimés, tous les musulmans du monde se sentiront solidaires avec eux et pourront causer des perturbations à l’intérieur des sociétés où ils vivent. Il faut mettre fin à ce rapport du fort au faible entre l’Occident et le monde musulman et mener des actions d’éducation à la citoyenneté, au respect de l’autre. Développons une culture de coexistence active, apprenons à nous connaître, à vivre et à agir ensemble.

Laurent Grzybowski - publié le 01/04/2010

http://www.lavie.fr/hebdo/2010/3370/michel-sabbah-le-hamas-nous-protege-30-03-2010-4921_116.php

Communiqué par CAPJPO-EuroPalestine

Eau et conflits dans le bassin du Jourdain

 Par Hervé Amiot les clés du Moyen-Orient https://static.lesclesdumoyenorient.com/Eau-et-conflits-dans-le-bassin-du-Jourdain.html
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