30 mars 2007

Les empreintes de l'histoire

Gamal Nkrumah et Mohamed El-Sayed évaluent l’état de la région la plus troublée du monde - le Moyen-Orient - en compagnie de l’éminent auteur Robert Fisk, le correspondant réputé de l’Independent pour le Moyen-Orient (Al-Ahram Weekly)

Un texte percutant, éclairant... en voici quelques extraits.
(Pour lire tout l'article, voir le site info-palestine.net)

Fisk, auteur de best sellers et lauréat de prix littéraires, qui réside à Beyrouth, parle d’expérience. Il a couvert la guerre civile au Liban, la guerre Iran-Irak des années 80, les deux guerres contre l’Irak sous leadership américain et l’invasion et l’occupation de l’Afghanistan postérieures au 11 Septembre. Sa voix est « une protestation passionnée contre les mensonges et tromperies qui ont envoyé des soldats à la mort et tué des dizaines de milliers d’hommes et de femmes », selon ce que dit la jaquette de couverture de son livre fondateur, « La grande guerre pour la civilisation : l’Occident à la conquête du Moyen-Orient »

Fisk est l’un des rares Occidentaux qualifiés pour écrire une histoire acceptable du Moyen-Orient. Ses reportages de première main sur trois décennies contribuent beaucoup à ses analyses des perturbations sociales et politiques dont cette région a été le témoin depuis 150 ans.

« La guerre de l’été dernier entre Israël et le Hezbollah était en fait une guerre Iran-Etats Unis. Le Liban, comme d’habitude, est un champ de bataille pour d’autres. (...)

En ce qui concerne l’Iran, Fisk est prompt à relever que Siemens, la multinationale géante allemande, a lancé le programme nucléaire iranien. C’est l’Occident qui a poussé le Chah d’Iran à se tourner vers le nucléaire : « Le Chah a déclenché les ambitions nucléaires iraniennes. C’est aussi le Chah qui a recherché le pouvoir nucléaire. C’est l’Occident qui a aidé l’Iran à construire les équipements nucléaires de Bushehr. Le Chah a déclaré une fois qu’il aimerait avoir la bombe puisque Soviétiques et Américains l’avaient. Il fut alors chaleureusement reçu à la Maison Blanche, parce qu’il était notre policier du Golfe. » assure Fisk.

Ironiquement, ce sont les Gardiens de la Révolution Islamique iraniens qui s’opposaient à cet avenir nucléaire : « Quand la Révolution islamique s’est produite en Iran, les révolutionnaires décidèrent de fermer le centre nucléaire parce que, disaient-ils, « c’est une œuvre du diable ». » Ce n’est qu’après la guerre Iran-Irak que le régime iranien trouva à nouveau intéressant de revitaliser son programme nucléaire. (...)

La Palestine est vraiment un autre imbroglio. « Le Mouvement Islamique Hamas n’a pas réussi parce que nous (les Occidentaux) ne voulions pas qu’il réussisse. Nous ne voulions pas discuter avec eux. Et nous leur avons imposé des sanctions parce que les gouvernements occidentaux étaient persuadés que ces sales Palestiniens avaient fait le mauvais choix électoral. Les gouvernements occidentaux ne veulent pas de la démocratie au Moyen-Orient. Nous sommes tout à fait satisfaits des dictateurs s’ils nous obéissent. Nous les aimons bien quand ils envahissent l’Iran, mais pas quand ils envahissent le Koweït. Nous aimions bien l’Egypte jusqu’à la nationalisation du Canal de Suez. Alors nous avons bombardé Port Saïd, Ismaïlia et Suez. Parce que nous avons des intérêts tant idéologiques que pétroliers, nous essayons en permanence de remodeler la façade qui nous permet de soutenir des régimes variés. »

Fisk, toujours : « Les gouvernements occidentaux veulent que les peuples (de la région) élisent les forces politiques qu’aiment ces gouvernements. Les Palestiniens n’avaient pas voté en faveur d’une république islamique, ils étaient plutôt écoeurés de la corruption. La façon dont (les gouvernements occidentaux) traitaient avec le régime d’Arafat en faisait un régime corrompu. Si les Palestiniens avaient élu ceux dont les gouvernements occidentaux voulaient, ces derniers auraient chanté les louanges de la démocratie. Ni les gouvernements occidentaux ni l’Union Européenne ne voulaient financer le Hamas. Ils avaient l’habitude de donner de l’argent à l’Autorité palestinienne qui le dilapidait. » En conclusion, Fisk : « Dès le début j’ai dit qu’Oslo serait une tragédie. »

Et qu’en est-il du nouveau gouvernement d’union nationale Fatah - Hamas , « Le Hamas devrait-il reconnaître l’état d’Israël ? Si Israël veut réellement la paix, pourquoi ne pas s’asseoir autour d’une table avec le Hamas et avoir une discussion sérieuse, adulte, pour se mettre d’accord sur une formule qui marcherait ? La question est : Veut-on la paix ou non ? Pourquoi ne pas en revenir à la résolution 242 du Conseil de Sécurité qui statue qu’Israël devrait se retirer de tous les territoires occupés en 1967 ? »

(...)
22 mars 2007 - Al Ahram Weekly
Traduction de l’anglais : Michel Zurbach

Publié sur : info-palestine.net



22 mars 2007

Tanya Reinhart va terriblement nous manquer

Nous apprenons la mort soudaine de Tanya Reinhart, hier à New York, d'un accident vasculaire cérébral.

Tanya Reinhart aurait pu se contenter d'être une brillante linguiste et de parfaire sa carrière universitaire en Israël. Mais elle a fait le choix de dénoncer, de résister aux pressions. Dans sa tribune bi-mensuelle dans le quotidien israélien Yediot Ahoronot, comme dans ses livres, "Détruire la Palestine" et "L'héritage de Sharon", elle a brossé un tableau sans concession de la terrible situation créée par les dirigeants de son pays, avec une faculté d'anticipation rare.
"Détruire la Palestine" (Editions La Fabrique) est une description magistrale de l'ensemble des stratagèmes utilisés depuis toujours par les dirigeants israéliens pour ne pas s'engager dans un véritable processus de paix, et pour faire croire que la responsabilité en incombe aux Palestiniens. Tanya Reinhart décortique notamment les 7 ans que durèrent les "accords d'Oslo" et montre la distorsion entre ce qui fut présentée comme "l'offre généreuse" de Ehoud Barak, et la réalité. C'est à dire à la fois le resserrement de l'étau autour des Palestiniens dans le même temps (entre 1993 et 2000), et les "propositions" totalement inacceptables des Israéliens, car ne permettant aucune viabilité pour un Etat palestinien qui se serait retrouvé morcelé, sans continuité territoriale, et privé de Jérusalem Est.

Plus récemment, Tanya Reinhart fut la première à dénoncer la "poudre" aux yeux" que constituait l'annonce du "désengagement" de la Bande de Gaza par Sharon, auquel elle n'a jamais cru. "Derrière l'écran de fumée du 'retrait' de Gaza se profile le transfert des Palestiniens", écrivait-elle, tandis que nos gouvernants saluaient le "grand homme de paix".
Tanya fut également l'une des rares opposantes israéliennes à soutenir le boycott des institutions de son pays, notamment universitaires. "Nous cesserons de redouter le boycott quand nous respecterons le droit international", répondait-elle non seulement à l'establishment israélien, mais aussi à cette "gauche" israélienne timorée, soi-disant pacifiste, qui accepte l'impunité dont jouissent l'Etat d'Israël et l'ensemble de ses institutions. Tanya Reinhart n'hésita pas à apporter son soutien à l'université Paris 6, lors du vote par son conseil d'administration, en 2003, de la suspension de ses relations privilégiées avec les universités israéliennes.

Lors de sa dernière conférence en France, le 7 décembre dernier à la librairie Résistances, elle dénonça violemment l'embargo imposé au peuple palestinien, expliquant que les pays européens, dont la France où nous nous trouvions, n'avaient pas le droit de couper ainsi les vivres aux Palestiniens. "Ce n'est pas un acte de générosité que l'Europe aurait la faculté de poursuivre ou pas, expliquait-elle. C'est un choix qui a été fait de se substituer aux obligations de l'occupant israélien auquel le droit international impose de veiller au bien-être des populations occupées. L'Europe a choisi de ne pas obliger Israël à respecter ses obligations, et a préféré verser de l'argent aux Palestiniens. En cessant de la faire, elle viole le droit international".

Fatiguée, Tanya s'était "excusée" de ne plus avoir la force de rester en Israël où, indiquait-elle, la répression physique contre les vrais opposants, était devenue de plus en plus brutale. Elle avait donc décidé d'aller enseigner aux Etats-Unis et venait de s'installer à New York.

Nous exprimons toute notre douleur et notre sympathie à son compagnon, Aharon Shabaï, un homme de grand coeur et de talent.

CAPJPO-EuroPalestine
http://www.europalestine.com

20 mars 2007

Mission de Toussaint 2007

MISSION D'OBSERVATEURS CIVILS POUR LA PROTECTION DU PEUPLE PALESTINIEN

La réunion préparatoire de ce samedi 17 mars a lancé un certain nombre de personnes, enseignant(e)s pour la plupart, dans le projet.
La prochaine réunion aura lieu le samedi 12 mai de 15 à 18 heures au Magasin du Monde Oxfam, rue Haute Marcelle, Namur.
A rappeler que pour faire partie de la mission, il faut avoir participé à deux réunions préparatoires.
Inscriptions et renseignements, aux adresses mentionnées dans l'article présentant la mission.


Bruxelles : conférence-débat

A l’occasion de la Journée de la Terre et en préparation de la journée internationale de mobilisation du 9 juin dénonçant l’occupation des Territoires palestiniens, l’Association Belgo-Palestinienne, en collaboration avec les Facultés universitaires St-Louis, vous convie à une
Conférence débat
Vendredi 30 mars 2007 à 19h30
« 40 ans d'occupation, ça suffit »
Facultés Universitaires St-Louis
Auditoire 1
Boulevard du Jardin Botanique, 43
1000 Bruxelles
(métro Botanique)

Mot d’accueil :
Hocine Ouazraf, Facultés universitaires St-Louis.

Intervenants :
Leïla Chahid, Déléguée générale de Palestine auprès de l’UE et de la Belgique ;
Elias SANBAR, Ambassadeur de Palestine à l'UNESCO ;
René BACKMANN, rédacteur en chef au Nouvel Observateur, auteur de « Un Mur en Palestine ».

Présidé par :
Pierre Galand, Président de l’Association Belgo-Palestinienne.

Information :
Association Belgo-Palestinienne – 02 223 07 56 – abp.eccp@skynet.be

Association Belgo-Palestinienne
9 quai du Commerce
1000 Bruxelles
tel: 02 223 07 56
fax: 02 250 12 63
@: abp.eccp@skynet.be

19 mars 2007

Le site INFO-PALESTINE

Qui anime ce site et pour quoi faire ?

Ce site internet a pour objectif de rendre accessible un ensemble d’informations et d’analyses sur la situation en Palestine occupée.

Il est animé par une équipe assurant traductions et publications à partir de sources essentiellement proche-orientales, dans le but de diffuser un point de vue proche des réalités du terrain sur le conflit israélo-palestinien et israélo-arabe en général.

Le groupe de rédaction dans son intégralité considère que la juste résolution du conflit israélo-palestinien passe par le respect de tous les droits des peuples concernés et notamment par l’application stricte des résolutions internationales, avec en particulier l’application du droit au retour des réfugiés Palestiniens, la libération de tous les prisonniers des prisons israéliennes, l’évacuation des territoires occupés illégalement par l’état d’Israël lors de la guerre de 1967 impliquant l’évacuation des colonies israéliennes installées en territoire palestinien ainsi que la destruction du Mur d’Apartheid.

En résumé, nous sommes solidaires du mouvement national palestinien dans toutes ses composantes et voulons contribuer à la lutte du peuple Palestinien pour le recouvrement de ses droits nationaux.

Nous sommes également solidaires du mouvement anti-colonialiste israélien qui bien que minoritaire aujourd’hui est un élément essentiel d’un futur réglement politique du conflit.

Appartenant ou non aux diverses associations du mouvement de solidarité avec la Palestine, nous voulons faire de ce site un site de référence, sans option partisane à l’intérieur de ce mouvement de solidarité.

Ce groupe de rédaction assurera une mise à jour régulière des publications, que ce soit en assurant ses propres traductions où en reprenant l’information en provenance d’autres sites et sans que l’opinion publiée reflète obligatoirement celle du groupe. Notre ambition est de mettre à disposition des internautes une information pertinente et utile pour les actions de soutien à la cause palestinienne.

Le comité de rédaction

Décembre 2006
Contact : contact@info-palestine.net

06 mars 2007

PROCHAINE MISSION D'OBSERVATION CITOYENNE en PALESTINE, pour les enseignants

LA COORDINATION DES GROUPES DU BRABANT- WALLON
PAIX JUSTE AU PROCHE-ORIENT

Organise avec des enseignants de la mission Pâques 2006 une

MISSION D'OBSERVATION CITOYENNE ET DE CUEILLETTE D’OLIVES EN PALESTINE
pour les enseignants

TOUSSAINT 2007
Du samedi 27 octobre au dimanche 4 novembre 2007

Si vous désirez vous joindre à nous, 3 rencontres de sensibilisation et d’organisation sont prévues dont 2 sont indispensables.

La première rencontre aura lieu le

SAMEDI 17 mars 2007 de 15 à 18 H
Magasin du Monde Oxfam
Rue Haute Marcelle 11 / 1er étage - 5000 Namur

Le contenu de la mission 2007 (activités de cueillette, visites et contacts), ainsi que des modalités concernant le voyage et des informations récentes sur la situation sur place y seront présentés.

Vu la situation en Palestine, une attention toute particulière sera apportée à la sécurité du groupe.

Nous vous demandons pour le 14 mars une confirmation de votre présence.
Adresses de contact :

Marc Abramovicz - tél. : 067/21.40.77 - marc.abramowicz@skynet.be
Cathy Mayer - tél. : 02/672.12.36 - cmayer@skynet.be
Isabelle Delattre - tél. : 010/61.76.23 - isabelledelattre@euphonynet.be
Marianne Samray - tél. : 010/61.25.00 - marianne.samray@belgacom.net
Michel Simonis tél. - : 085/21.67.06 - michel.simonis@teledisnet.be
Maryvonne Duray - tél : 064/54.09.07 - maryvonne.duray@skynet.be

Si vous êtes sensibilisés au conflit israélo-palestinien et que vous voulez agir pour une paix dans le respect des droits inaliénables du peuple palestinien, nous vous invitons à participer à notre mission. Elle poursuit plusieurs objectifs.

* Aller voir sur place ce qui s'y passe, se faire une idée personnelle, indépendante des médias qui mettent trop en avant les aspects sensationnels du conflit.

* Se représenter la vie quotidienne des Palestiniens, en participant notamment pendant 3 à 4 jours à une cueillette d’olives. Cette activité primordiale pour l’économie des palestiniens est rendue difficile, si pas impossible par le mur de spoliation, les innombrables check points, les colonies et les colons omniprésents.

* Se rendre compte de la façon dont les ils parviennent, envers et contre tout, à résister, à vivre dans la dignité, à donner place à l'art et à la culture.

* Rencontrer et apporter notre soutien aux organisations israéliennes, qui, avec un immense courage aux côtés des Palestiniens militent pour la paix dans la justice.

* Témoigner à notre retour de ce que nous avons vu, entendu, et vécu pendant cette mission afin de favoriser une plus grande sensibilisation et mobilisation de l’opinion publique.

Eau et conflits dans le bassin du Jourdain

 Par Hervé Amiot les clés du Moyen-Orient https://static.lesclesdumoyenorient.com/Eau-et-conflits-dans-le-bassin-du-Jourdain.html
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