27 novembre 2012

Etat de Palestine: "Les Européens perdront leur crédibilité s’ils s’abstiennent"

Près d’une semaine après le cessez-le-feu de Gaza signé entre Israël et le Hamas, le quotidien La Libre Belgique a rencontré LEILA SHAHID, la déléguée générale de Palestine auprès de l’Union européenne, de la Belgique et du Luxembourg. "L’Union européenne, dit-elle, jouera sa crédibilité sur la scène internationale ce jeudi, lorsque le président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas proposera la reconnaissance de l’Etat de Palestine devant l’Assemblée générale de l’Onu".

Extraits de l'entretien réalisé par Vincent Braun, par dans La Libre et mis en ligne ce 27/11/2012.

Pensez-vous que cette opération israélienne à Gaza ait changé la donne ?

Le résultat immédiat de ce nouvel épisode de cette guerre contre Gaza, c’est de faire du recours à l’Assemblée générale des Nations unies un appel pour la paix. (...)
Je pense que cette opération s’est retournée contre Benjamin Netanyahou (...)

L’Autorité palestinienne s’en trouve-t-elle affaiblie ?

Le Fatah (le parti de Mahmoud Abbas) a fait un choix, qui est de renoncer à la lutte armée. Nous avons espéré que la négociation politique mènerait à notre revendication, un Etat palestinien reconnu. Après 20 ans de négociations (et même 23 puisqu’elles avaient commencé à Madrid en 1990), nous constatons que la seule réponse d’Israël a été une réponse militaire. Israël a été kidnappé par une mentalité militariste qui déshumanise les Palestiniens et qui voue les Israéliens à des confrontations militaires avec tous ses voisins. On a bâti un mur, on a créé un dôme de fer, on a construit une clôture contre les Africains, un mur avec le Sud-Liban. C’est George Orwell. C’est une vision effrayante pour les jeunes générations d’Israéliens qui seront vouées à être dans l’affrontement militaire et technologique.

C’est la stratégie du bunker. Israël pense “avoir la paix” en confinant son territoire…

Et c’est exactement le contraire qui se passe. (...)
Notre demande (pour la reconnaissance d’un Etat de Palestine non membre de l’Onu, NdlR) n’est pas une déclaration de guerre. Il s’agit de mettre la communauté internationale devant ses responsabilités face aux violations systématiques de notre territoire, dont la plus importante est certainement la colonisation. Celle-ci est en train de détruire l’Etat palestinien à venir puisqu’elle lui prend tout son territoire. (...)

Cette initiative constitue-t-elle une étape charnière ?

Absolument. Nous nous devons de dire à nos partenaires dans le monde, où qu’ils soient, qu’ils ont aussi des devoirs à l’égard des résolutions qu’ils ont votées et qu’ils n’ont jamais mises en œuvre. Je rappelle qu’une décision de la Cour internationale de justice de La Haye demande la destruction du mur. Or, non seulement il n’est pas détruit mais il est prolongé tous les jours. Les Palestiniens ne constituent pas un sous-peuple qui n’aurait pas le droit d’être protégé par le droit international. Nous avons droit à la souveraineté, à l’indépendance, à l’intégrité territoriale et à un Etat. Il est temps que le monde reconnaisse ces droits inaliénables.

 • Y a-t-il d’autres conditions préalables pour reprendre le dialogue ?

(...) Dans la feuille de route signée par Israël et nous, et garantie par le Quartette, nous devons renoncer à la violence et Israël mettre fin à la colonisation. Israël a violé systématiquement cet accord en continuant à créer des colonies.  Cette colonisation est dénoncée par tous les conseils de ministres européens depuis 2009, qui reconnaissent que la poursuite de la colonisation menace la solution à deux Etats. Sur le papier, l’UE a des positions très claires. Même Obama. (...) Les Américains sont malheureusement presque prisonniers de leur alliance avec Israël. (...)
J’espère que les Européens auront le courage de prendre en compte qu’il ne s’agit pas seulement de notre liberté, de notre souveraineté, mais aussi de la leur.

LIRE L'ARTICLE ENTIER...

Voir aussi  "Raid à Gaza : 1,2 milliard de dollars de dommages" (AFP) (Mis en ligne le 25/11/2012)

05 mai 2012

Israël: aller voir la mer

Un appel à la désobéissance

Nous refusons de nous soumettre aux lois et décrets. Nous sommes des dizaines de femmes juives israéliennes à voyager et à traverser les postes de contrôle avec des femmes et des enfants palestiniens de Cisjordanie, à visiter ensemble nos villes, à apprécier les plages, à nous amuser sur les terrains de jeux, à les héberger chez nous et à être hébergées chez ces femmes au-delà des frontières interdites. Nous avons ensemble cueilli des olives dans leurs oliveraies familiales au-delà des postes de contrôle.

Ensemble, nous avons écouté le merveilleux chanteur palestinien Amal Markus au théâtre de Jérusalem.

Ensemble, nous sortons avec les institutrices des maternelles palestiniennes au centre de Tel-Aviv.

En raison de ces actions menées par notre collègue Ilana Hamerman, celle-ci a été, pour la troisième fois, interrogée par la police en vue d’une longue enquête.

Elle n’est pas la seule.

Nous, soussignées, affirmons publiquement que nous allons continuer à rejeter les lois et règlements qui violent le droit à la liberté de circulation de la population civile de Cisjordanie. Nous mettons en doute l’équité, la moralité ou le bien-fondé de ces lois.

Nous poursuivons la voie de la désobéissance civile contre un système arbitraire qui, pendant les quarante-quatre dernières années, a privé des millions de personnes de leurs droits humains et civils en érigeant des murs de séparation, des barrières et des postes de contrôle et en les plaçant derrière.

Notre groupe grandit de jour en jour. Récemment, 300 universitaires ont apporté leur soutien en disant : « Votre justice est celle que nous cherchons tous. Votre condamnation est la même que la nôtre. »

Nous lançons un appel à tous les Israéliens conscients et lucides : Rejoignez-nous par centaines. Ceci n’est plus une lutte contre l’apartheid en Cisjordanie, c’est une lutte pour une vie normale dans notre pays.

Vendredi 13 janvier 2012.

"Désobéissance des femmes israéliennes" VOIR LE SITE publiant cet article

Traduction de l’hébreu par Ayelet du groupe Désobéissance

Pouvoir regarder la mer

Ilana Hamerman est une militante des droits de l’homme qui rencontre souvent en territoire occupé des Palestiniennes à qui elle apporte de l’aide humanitaire (nourriture, vêtements, médicaments, jouets, etc.).

Au cours de ses actions, elle a recueilli des confidences de jeunes femmes palestiniennes qui lui ont confié leur rêve : voir, un jour, la mer ! La plupart de ces habitantes de Ramallah, Jénine, Hébron, Jéricho, etc. n’ont jamais vu la mer de leur vie. Ni non plus visité une grande ville moderne comme Tel-Aviv, avec ses magasins, ses cafés, ses centres commerciaux. Si ces jeunes femmes demandent une autorisation d’entrée en Israël « pour voir la mer », elles seront évidemment éconduites.

Avec une vingtaine de ses compagnes, Ilana Hamerman a décidé de faire de la résistance civile et de violer la loi israélienne. Elles ont organisé à plusieurs reprises de « journées de kif » pour des dizaines de jeunes femmes palestiniennes (en tout 600).

Ces opérations ont été montées comme de véritables expéditions militaires. Chaque militante israélienne arrive dans sa voiture au domicile de la « touriste » palestinienne avec dans ses bagages tout un attirail... d’accessoires de vêtements occidentaux : colliers, casquettes modernes, maquillage, lunettes de soleil, pull-over et chemises à la mode. Les jeunes Palestiniennes, qui sont vêtues pour la plupart de caftans et qui portent un foulard traditionnel sur la tête, se déshabillent dans la voiture avant d’arriver à l’un des barrages de Tsahal. Les soldats qui voient dans la voiture (conduite par une Israélienne bien blonde) quatre ou cinq femmes habillées à l’occidentale n’ont généralement aucun soupçon quant a l’identité des voyageuses. Si par hasard ils adressent la parole à l’une des Palestiniennes, celle-ci a appris une ou deux phrases en hébreu avec l’accent « branché » de Tel-Aviv.

La chaîne 2 de la télévision israélienne a montré le 8 octobre 2010 ces jeunes femmes palestiniennes émerveillées de plonger leurs pieds pour la première fois de leur vie dans la mer, sur la plage de Tel-Aviv. Instant de bonheur, de joie, de paix...

Une action en justice a été enclenchée contre les militantes israéliennes. Leur crime ? Avoir permis à des Palestiniennes de regarder la mer !

Article paru dans le Monde libertaire du 23 au 29 février 2012.

20 avril 2012

Bienvenue en Palestine : Violences policières...

... La Ministre n’est au courant de rien.

Et pour la ministre Milquet, il s’agit seulement de sociétés de transports qui ont choisi de ne pas vendre des tickets !!!

Quelques extraits de la question de Mme Zoé Genot à la vice-première ministre et ministre de l’Intérieur et de l’Égalité des chances sur "l’action policière vis-à-vis des participants à la mission ’Bienvenue en Palestine’" (n° 11011)


Le texte complet de l'intervention se trouve sur le Blog de Zoé Genot : 

19.01 Zoé Genot (Ecolo-Groen) : Monsieur le président, madame la ministre, ce dimanche, de nombreux citoyens ont désiré prendre l’avion à destination de Tel-Aviv afin de participer à l’action "Bienvenue en Palestine" et notamment de participer à l’inauguration d’une école internationale à Bethléem.
Il avait été décidé de passer par Tel-Aviv du fait de la facilité à accéder aux territoires occupés palestiniens plutôt que de passer par la Jordanie. Malheureusement, ils ont été empêchés de réaliser cette mission à cause de refus formulés par les compagnies aériennes qui avaient reçu une liste noire de noms de personnes qui ne pouvaient accéder au territoire israélien.
Cette attitude de la part de l’État d’Israël est scandaleuse et doit être dénoncée. Dans un courrier rédigé par le premier ministre israélien aux militants pacifistes, il se targue d’être la seule démocratie au Moyen-Orient. Il oublie cependant de dire qu’il est un État qui en occupe un autre, qu’il colonise impunément et méprise totalement le droit international.
Depuis quand les frontières d’Israël commencent-elles à l’aéroport de Bruxelles-National ? Comment peut-on tolérer encore une telle attitude de la part de cet État ?
(...)
Madame la ministre, j’aimerais étudier avec vous deux problèmes.
Le premier consiste en l’élaboration d’une liste noire de nos concitoyens : la police belge a-t-elle été en contact avec les autorités israéliennes au sujet de cette mission ? La police belge a-t-elle collaboré à l’élaboration des listes de personnes participant à cette mission ? Dans la négative, une autorité étrangère doit avoir effectué cette enquête, probablement sur notre territoire, ce qui est insupportable et illégal. Une enquête belge est-elle ouverte sur cette enquête illégale menée par les autorités israéliennes sur notre territoire pour identifier les participants à la mission ?
Le deuxième aspect concerne l’attitude de la police durant la journée de dimanche. Si nous relevons les réactions aux actions de la police, l’Union des Progressistes juifs de Belgique a, par exemple, communiqué : "Nous nous inquiétons en particulier de l’attitude violente et complice de la police belge à l’aéroport de Zaventem, agissant ainsi comme force supplétive et ’déterritorialisée’ de l’armée israélienne".
L’Union des Progressistes juifs de Belgique poursuit : "Cette pratique revient à installer des check-points, tels qu’ils existent dans les territoires palestiniens occupés, au cœur même de l’Europe. Il s’agit pour les autorités israéliennes d’enclaver la Palestine et de la priver de tout moyen de communication autonome avec le monde".
J’aurais donc voulu savoir qui avait coordonné cette action policière, qui a donné les instructions de disperser le sit-in, d’arrêter certains manifestants. Quelle évaluation a été faite de cette action policière à l’aéroport ce dimanche ? Merci.
(...)
Suite et réponse...

Eau et conflits dans le bassin du Jourdain

 Par Hervé Amiot les clés du Moyen-Orient https://static.lesclesdumoyenorient.com/Eau-et-conflits-dans-le-bassin-du-Jourdain.html
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