01 septembre 2007

Un orchestre israélo-palestinien à Bruxelles


• En provenance de Salzbourg, l'orchestre israélo-arabe jouait au Palais des Beaux-Arts de Bruxelles, ce jeudi 23 août.
• Rencontre avec Daniel Barenboïm qui dirige le West-Eastern Diwan orchestra, "orchestre témoin" comme il aime à le définir.


Faire jouer, ensemble des jeunes talents juifs et arabes, les inciter à se rencontrer dans la saine émulation de "master classes", puis leur donner l'occasion de présenter au monde leur harmonie: tel est l'ambitieux projet imaginé, en 1999, par Daniel Barenboïm et feu l'intellectuel palestinien Edward Saïd. Il concourt à renouer le dialogue entre les frères ennemis, qui répètent en Andalousie, autrefois creuset fertile de l'Islam, du Christianisme et du Judaïsme.

C'est une claire définition. de l'orchestre avec lequel, pour la deuxième fois, Daniel Barenboïm se produit à Bruxelles.

Daniel Barenboïm est très fier de ses jeunes collègues, par exemple la Libanaise Reem Khoury, premier violon, le Palestinien Ramzi Aburedwan, par ailleurs engagé dans un grand projet culturel dans son pays, l'Israélien Daniel Cohen, qui parlera de ses peurs dépassées… Il souligne leur courage, "mais il ne s'agit pas d'un orchestre "pour la paix" mais d'un orchestre témoin, un lieu exclusif où chacun s'exprime à fond, de toutes ses forces, tout en étant "obligatoirement" - si l'on parle de faire de la musique ensemble - à l'écoute de l'autre. Etre soi mais écouter l'autre, vaincre l'ignorance, accepter que les situations ne sont pas symétriques."

L'orchestre israélo-palestino-arabe (voire aussi persan) n'est pas comme les autres : symbole de jeunesse, d'audace et de paix, il est aussi un tel mélange visiblement disparate qu'on aimerait connaître l'histoire et le destin de chacun de ses musiciens, leurs drames, leurs renoncements, ce qui les a amené là. Certains sont là sans qu'on puisse connaître même leur nom, sécurité oblige – "toute colombe est une cible"

"Le conflit israélo-arabe est très particulier et très complexe, il est à la fois local - deux peuples se battent pour la même terre - et concerne le monde entier, la création de l'orchestre est liée à ce paradoxe."

Partout où l'orchestre se présente, le succès est immense, mais pourrait-il jouer dans tous les pays ? "Il n'est pas sûr que nous puissions jouer demain en Syrie ou à Jérusalem. Je pense que nous aurons atteint notre but, quand nous pourrons jouer dans tous les pays représentés dans l'orchestre! Et cette année, deux Iraniens nous ont rejoints..." .

"La dualité orient et occident fait profondément partie de la musique, à la fois sensuelle et savante, c'est ce qui lui permet d'exprimer ce qui serait impossible à tout autre langage, y compris la mort, et aimer la chanter."

En guise de conclusion, selon les participants, il y a une bonne et une mauvaise nouvelles : "la bonne est que le WB Diwan orchestra existe, la mauvaise est qu'il soit le seul du genre..."

D'après la LLB, 23 août et 24 août.

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