02 janvier 2009

Gaza: controverse autour du silence de Barack Obama



02.01.09 - 16:44
"Yes we can" ? La gauche britannique et des blogueurs du monde entier se demandent plutôt "Where is he?" Barack Obama observe un silence sur la situation que beaucoup condamnent.
Le mutisme n'est pas absolu. Son principal conseiller, David Axelrod, a expliqué sur le plateau de "Face The Nation", l'émission politique de CBS, qu'il "n'y a qu'un président à la fois. Et ce président, c'est George Bush." Le juif américain Richard Silverstein, qui tient le blog Tikum Olam (pour faire de la Terre un endroit meilleur), a réagi avec vigueur: "Je suis conscient que le massacre de Gaza n'a de loin pas la même importance pour les Américains que l'effondrement de Wall Street. Mais quand l'économie a implosé, on n'a pas vu les gens d'Obama s'en remettre à Bush. Il a travaillé avec Bush. Ils ont élaboré une stratégie commune. Ils ont essayé chacun de paraître énergique, travailleur et sérieux."

En visite en Israël en juillet dernier, Barack Obama avait évoqué les roquettes lancées par les Palestiniens et la réaction israélienne: "Si quelqu'un envoyait des roquettes sur ma maison, où dorment mes filles, je ferais tout en mon pouvoir pour l'empêcher. Je ne suis pas surpris que les Israéliens en fassent de même." Terry Scott, contributeur au blog AmPal - American Palestinian, a repris la rhétorique d'Obama à la lettre, la qualifiant de stupide: "Si quelqu'un affamait ma famille, bombardait mes installations d'assainissement et d'électricité, traumatisait mes enfants en franchissant quotidiennement le mur du son, empêchait mes enfants malades de voir un médecin, privait mes enfants en âge d'étudier des bourses qu'ils méritent, rendaient anémiques la moitié de la population d'enfants, alors je lancerais sur eux tout ce qui me tomberait sous la main y compris le WC et le lavabo. Allons, Mr. Obama, montrez un peu plus de compréhension que l'administration actuelle."

VivirLatino n'y pas de main morte, lui aussi. "J'ai honte et je suis dégoûté, surtout si c'est ça le changement dans lequel croyaient et croient les électeurs américains. Je suis hanté par les mots et les images des hommes, femmes et enfants, et par la façon dont mes dollars de contribuable sont utilisés pour opprimer et rendre invisibles des gens que certains ne considèrent même pas dignes d'être des personnes, d'avoir une terre, un foyer." En Angleterre, c'est de la gauche, pourtant si favorable à Barack Obama, qui déplore l'attitude du "président-élu" américain. Ken Livigstone, l'ancien maire de Londres, Bianca Jagger et Annie Lennox, célèbre chanteuse, se sont émus de la situation à Gaza et la passivité de Barack Obama.
"Je voudrais appeler le président élu (Barack) Obama à s'exprimer", a déclaré Bianca Jagger lors d'une conférence de presse. "Les gens du monde entier avaient de l'espoir quand il a été élu, et nous en appelons à lui pour qu'il demande un arrêt immédiat des bombardements de civils dans la bande de Gaza."
Annie Lennox, ancienne chanteuse d'Eurythmics, a expliqué avoir, quand elle a pris connaissance de la situation à Gaza, "pensé en tant que mère et être humain: comment cela va-t-il être la solution pour la paix? ".

(H.M. avec globalvoicesonlince et Belga)

Notre dossier sur la situation à Gaza

Aucun commentaire:

Bilan de la guerre entre le Hamas et l’Etat d’Israël, six mois après (2/2)

Par Emile Bouvier
Publié le 18/04/2024 • modifié le 18/04/2024  • Durée de lecture : 7 minutes Voir l'article original, dans Les clés de...