24 septembre 2018

La démolition de Khan al Ahmar, le transfert de ses habitants. En attendant l’annexion pure et simple ?

Dossier

“Israël : La démolition de Khan al Ahmar et le transfert de ses habitants sont des crimes de guerre.”

En attendant l’annexion pure et simple ?


1. 


RFI les voix du monde, le 28 décembre 2016


Une colonie à l'est de Jérusalem pourrait bientôt être annexée par Israël.
Presque un mois après l'adoption de la résolution de l'ONU 2334, condamnant la colonisation dans les Territoires Palestiniens, la droite religieuse affiche clairement sa volonté d'annexer Maale Adumim.
La colonie pourrait alors être régie par la loi israélienne.
Une première et un nouveau tour de force vivement critiqué par les Palestiniens.


Un projet de loi portant sur l'annexion de Ma'ale Adumim vise à appliquer la souveraineté de la loi sioniste déjà existante dans la zone E1.
Cette zone qui s'étend sur une superficie de 12 kilomètres carrés, a été incluse dans la zone d'influence la colonie Maale Adumim, qui s'étend au nord et à l'ouest de la Cisjordanie, et l'annexion signifie la séparation du nord de la Cisjordanie du sud, ce qui, par conséquent rend difficile l'établissement d'un Etat palestinien avec une continuité géographique.

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2. 

Plantées sur des collines à l'est de Jérusalem et fondée en 1975, Maale Adumim est l'une des plus grosses colonies de Cisjordanie. Et le projet de loi présenté, entre autres par le parti nationaliste religieux, Le foyer juif, viserait à y faire appliquer la loi israélienne.
D'interminables rangées de maisons aux toits rouges plantées sur des collines à l'est de Jérusalem. Fondée en 1975, Maale Adumim est l'une des plus grosses colonies de Cisjordanie. Et le projet de loi présenté, entre autres par le parti nationaliste religieux, Le foyer juif, viserait à y faire appliquer la loi israélienne.
Une annexion pure et simple, dénoncent les Palestiniens.
Ce chantier qui pourrait relier Maale Adumim à Jérusalem validerait l'annexion et menacerait ainsi la continuité territoriale de la Cisjordanie.

Le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahu a lui-même pris ses distances avec ce projet de loi controversé.
Située sur un axe stratégique, à l'est de Jérusalem, la colonie de Maale Adumim, qui possède plus de 40 000 habitants, est devenue le nouveau cheval de bataille de la droite israélienne qui plaide pour l'annexion pure et simple de pans entiers de la Cisjordanie.

Avec notre correspondante à Ramallah,  Marine Vlahovic

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3.

 VOIR la Carte interactive : https://www.btselem.org/map
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4.  

CNCD

L’expansion des colonies fait dire à de nombreux acteurs, dont le Secrétaire général des Nations Unies, qu’Israël mène aujourd’hui non plus une occupation, mais bien une annexion « de facto » du territoire palestinien. (…)
Ainsi la récente « loi de régularisation » légalise rétroactivement l’établissement de colons sur les terres privées palestiniennes, laissant aux propriétaires palestiniens un droit à une compensation, mais aucun droit d’appel. La Knesset, le parlement israélien, a par ailleurs voté ici une loi anti-démocratique puisqu’elle s’applique à la Cisjordanie, donc hors du territoire israélien, sans que les Palestiniens n‘y soient représentés. Fin décembre 2017, le Comité central du parti a par ailleurs voté en faveur de l’annexion définitive de la zone C par Israël afin de permettre la construction sans entraves de nouvelles colonies. Le vote en juillet 2018 de la loi fondamentale israélienne sur l’Etat nation juif a enfin érigé la colonisation en « valeur nationale », obligeant l’Etat à l’encourager, la promouvoir et la consolider.
Parallèlement, l’armée israélienne détruit régulièrement les infrastructures palestiniennes situées en zone C, prétextant une absence de permis, alors même que l’octroi de permis pour ces infrastructures est quasiment inexistant. L’objectif est simple et rappelle à nouveau le plan Allon : regrouper les Palestiniens dans les zones peuplées, afin d’annexer des terres sans annexer des Palestiniens. C’est le sort vécu aujourd’hui par la communauté bédouine de Khan al Ahmar. Située entre Jérusalem-Est et la colonie israélienne de Maale Adumim, sur le site appelé « E1 », elle empêche la construction d’une nouvelle colonie. Or la construction sur le site de E1 couperait la Cisjordanie en deux parties et mettrait définitivement fin à la solution à deux Etats. Le 5 septembre dernier, la Cour Suprême israélienne a approuvé la démolition des infrastructures et le transfert forcé de la communauté de Khan al Ahmar. Pour rappel, le transfert forcé de population constitue un crime de guerre en vertu de l’article 8 du Statut de Rome.
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Articles AMNESTY INTERNATIONAL :

5.

Israël : La Cour suprême statue en faveur de la démolition du village de Khan al Ahmar

Le 5 septembre 2018

La Cour suprême israélienne, a décidé pour la deuxième fois en moins de deux mois, de donner son feu vert à la démolition de Khan al Ahmar, après avoir rejeté les dernières requêtes désespérées des habitants de ce village de Cisjordanie.


« Avec cette décision honteuse et manifestement illégale, la Cour suprême confirme une forme de complicité dans le transfert forcé des communautés palestiniennes pour l’expansion de colonies réservées aux seuls juifs. Elle prive les requérants de toute protection que leur fournit le droit international humanitaire, tout en validant la politique discriminatoire des autorités israéliennes,
a déclaré Saleh Higazi, responsable du bureau d’Amnesty International à Jérusalem.

Voir aussi (ci-dessous) : Israël : La démolition de Khan al Ahmar et le transfert de ses habitants sont des crimes de guerre

«  Si la communauté internationale ne prend pas immédiatement les mesures nécessaires pour empêcher ce crime d’avoir lieu, des milliers d’autres Palestiniens autour de Jérusalem et dans la vallée du Jourdain risquent d’être déplacés de force de manière imminente.  »


Complément d’information

Khan al Ahmar se trouve à l’est de Jérusalem, près des colonies illégales israéliennes de Maale Adumim et Kfar Adumim. Le transfert par Israël de ses citoyens, et de plus de 200 autres personnes, pour les installer dans ces colonies bafoue le droit international et constitue un crime de guerre.

Khan al Ahmar est l’une des 46 communautés palestiniennes en Cisjordanie centrale qu’Israël veut transférer de force pour laisser place à des colonies illégales réservées aux juifs. Le 24 mai, la Cour suprême israélienne a statué en faveur de la démolition du village.

Le 4 juillet, l’armée israélienne a tenté d’expulser de force les habitants de Khan al Ahmar, attaquant violemment ces habitants et des militants solidaires. Les habitants ont alors engagé de nouvelles actions juridiques dans l’espoir de protéger leur village.


Ces 10 dernières années, à Khan al Ahmar, plus de 25 logements ont été démolis par les autorités israéliennes. Le village compte plus de 160 bâtiments, dont une école, une mosquée et un centre de soins, pour la plupart faits de tôle ondulée et de bois.

Le transfert forcé de personnes vivant sous occupation est une grave violation de la Quatrième Convention de Genève. Au titre de l’article 8 du Statut de Rome, la déportation ou le transfert à l’intérieur ou hors du territoire occupé de la totalité ou d’une partie de la population de ce territoire constitue un crime de guerre.
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6.

Israël : La démolition de Khan al Ahmar et le transfert de ses habitants sont des crimes de guerre

Le 5 juillet 2018 

https://www.amnesty.be/infos/actualites/article/israel-la-demolition-de-khan-al-ahmar-et-le-transfert-de-ses-habitants

La politique d’Israël consistant à transférer de force des Palestiniens hors de chez eux et à implanter des civils israéliens dans les territoires palestiniens occupés viole la Quatrième Convention de Genève et est considérée comme un crime de guerre. 

Dans la matinée du 5 juillet, les forces de sécurité ont bouclé les zones entourant le village de Khan al Ahmar, afin de préparer la démolition du village tout entier, dont des écoles, des terres agricoles, une mosquée et les maisons de toutes les familles qui y vivent.

«  Poursuivre la démolition de Khan al Ahmar témoigne d’une profonde cruauté et équivaut à un transfert forcé, ce qui constitue un crime de guerre. L’État d’Israël doit rendre des comptes pour ces graves violations de la Quatrième Convention de Genève, une norme qu’il s’est lui-même fixée et qu’il demande aux autres nations de respecter. La communauté internationale a la responsabilité de veiller au respect des Conventions de Genève. Il faut stopper la démolition de Khan al Ahmar," a déclaré Magdalena Mughrabi, directrice par intérim du programme Afrique du Nord et Moyen-Orient d’Amnesty International.

« La décision de la Cour suprême est extrêmement dangereuse et elle risque d’établir un précédent pour les autres communautés qui s’opposent aux projets des autorités israéliennes visant à les réinstaller dans des centres urbains. Les autorités israéliennes doivent respecter leurs obligations juridiques internationales, et abandonner tout projet de transfert forcé des habitants de Khan al-Ahmar et de toute autre communauté.  »


Complément d’information

Khan al Ahmar se situe à environ deux kilomètres au sud de la colonie de Kfar Adumin, en Cisjordanie occupée. Les Bédouins qui y vivent souffrent des violences commises régulièrement par des colons, y compris contre les enfants, et des attaques visant leurs habitations. Les autorités israéliennes ont refusé d’amener l’eau et l’électricité jusqu’à ce village, et restreint les pâtures pour les bêtes des villageois.

Les habitants de Khan al Ahmar se battent depuis 2009 contre les décisions prises par les autorités de détruire leurs bâtiments et installations, y compris l’« école en pneus ». Cette année-là, des habitants des colonies israéliennes de Kfar Adumin, d’Alon et de Nofei Prat, situées non loin de ce village, ont demandé à la Cour suprême israélienne de permettre à l’armée israélienne d’appliquer les décisions de destruction en suspens.

Le village de Khan al Ahmar fait partie des 46 communautés palestiniennes de Cisjordanie dont les habitants risquent d’être transférés de force en raison des projets israéliens de réinstallation et des pressions exercées sur eux pour qu’ils partent. Ces villages sont situés dans le secteur appelé « Zone C » aux termes des accords d’Oslo signés en 1993 par Israël et l’Organisation de libération de la Palestine (OLP). Dans ces zones, qui couvrent plus de 60 % de la Cisjordanie occupée, l’armée israélienne continue d’exercer un contrôle total sur la sécurité. L’administration civile israélienne, une instance militaire, supervise quant à elle l’aménagement du territoire.

L’armée israélienne a récemment annoncé de nouveaux projets de destruction des villages d’Aïn el Héloué et Umm Jamal (situés dans la vallée du Jourdain), de Jabal al Baba (à l’est de Jérusalem) et d’un cinquième des bâtiments du village palestinien de Susiya (dans les collines du sud d’Hébron).
La politique d’Israël consistant à implanter ses civils dans les territoires palestiniens occupés, à détruire gratuitement des biens et à transférer de force des Palestiniens vivant sous occupation viole la Quatrième Convention de Genève, et ces agissements constituent des crimes de guerre énumérés dans le Statut de la Cour pénale internationale.

Depuis 1967, Israël a procédé à l’expulsion et au déplacement forcés de communautés entières et détruit plus de 50 000 habitations et structures palestiniennes.

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Publié le 18/04/2024 • modifié le 18/04/2024  • Durée de lecture : 7 minutes Voir l'article original, dans Les clés de...