08 septembre 2009

Boycotter Israël ? Un Israélien arrive à la conclusion douloureuse que c'est le seul moyen de sauver son pays

Manifestement, il y a débat...

Cet article du professeur Neve Gordon a suscité une tempête de haine en Israël, les menaces de mort alternant avec les appels à éliminer le "traître", le "virus", le "cancer" d'une manière ou d'une autre. Le ministre de l'Éducation Gideon Sa’ar a qualifié cet article de "répugnant et lamentable". Riva Cakmi, la présidente de l'Université Ben Gourion, où Gordon enseigne, a déclaré au Jesrusalem Post que l'Université "pourrait se passer de ses services", ajoutant : “Des universitaires qui ont de tels sentiments sur leur pays, n'ont qu'à se chercher un foyer personnel et professionnel ailleurs".
Des députés de la Knesset font pression sur le ministre et la Présidente pour qu'ils licencient le professeur Gordon.

Simultanément, d'autres attaques plus "subtiles" contre Gordon sont venues du "camp pacfiste", en l'occurrence son "pape", Uri Avnery, qui, du haut de ses 81 ans, joue le rôle de chien de garde la doxa sioniste "de gauche": il faut préserver l'État juif, en le rendant plus moral. Pas question de boycotter Israël, explique-t-il dans sa dernière chronique hebdomadaire (Tutu's Prayer), car cela ne ferait que renforcer la mentalité de forteresse assiégée en Israël, où les Juifs seraient immanquablement appelés à se rappeler le boycott nazi des entreprises juives, l'Holocauste etc. et de toute façon, explique-t-il, Israël n'a rien à voir avec l'Afrique du Sud. On pourra lire ici la réponse de Kim Petersen à cette argumentation avneryenne.- FG, Tlaxcala

Extraits (Lire le texte entier) :
(...) Il est donc clair pour moi que la seule façon de contrer la tendance à l'apartheid en Israël est de le faire par une pression internationale massive. Les mots et les condamnations de l'administration Obama et de l'Union européenne n'ont donné aucun résultat, pas même un gel de la colonisation, encore moins une décision de se retirer des territoires occupés.

J'ai donc décidé de soutenir le mouvement pour le Boycott, le désinvestissement et les sanctions, qui a été lancé par des militants palestiniens en juillet 2005 et a depuis recueilli un large soutien autour du globe. L'objectif est de faire en sorte qu'Israël respecte ses obligations découlant du droit international et que les Palestiniens se voient accorder le droit à l'auto-détermination.

À Bilbao, en Espagne, en 2008, une coalition d'organisations de partout dans le monde, a formulé les 10 points de la campagne Boycott, Désinvestissement et Sanctions destinée à faire pression sur Israël d’une «manière graduelle et durable, qui tienne compte du contexte et des capacités." Par exemple, l'effort commence par des sanctions et un désinvestissement vis-à-vis d’entreprises israéliennes opérant dans les territoires occupés, suivis par des actions contre ceux qui aident à maintenir et à renforcer l'occupation d'une manière visible. Dans le même esprit, les artistes qui viennent en Israël afin d'attirer l'attention sur l'occupation sont les bienvenus, tandis que ceux qui veulent juste donner un spectacle ne le sont pas.

Mettre une forte pression internationale sur Israël est la seule façon de garantir que la prochaine génération d'Israéliens et Palestiniens – y compris mes deux garçons - ne grandissent pas dans un régime d'apartheid.
Neve Gordon

10 août 2009

Déchirures palestiniennes

Bichara Khader

(Mis en ligne le 08/08/2009)

Le peuple palestinien doit recouvrer tous ses droits, mais il n'y a pas de justice absolue; il n'y a que la justice du possible.

Le Fatah tenait ces jours-ci, à Bethléem, en Cisjordanie, son 6 ème congrès. Depuis sa création, il y a 50 ans, en 1959, le Fatah a tenu 5 congrès hors de Palestine : le dernier en 1989. La tenue de ce Congrès en Palestine, encore occupée, relève du défi et du miracle. Des centaines de délégués foulent le sol national pour la première fois de leur vie. Ils ont reçu une autorisation spéciale d’Israël, sous pression appuyée des Etats-Unis. Des centaines d’autres délégués n’ont pas pu se déplacer de Gaza, empêchés par un Hamas qui ne décolère pas contre ce qu’il estime être les détentions arbitraires de ses militants par l’Autorité Palestinienne de Mahmoud Abbas.

Les débats, selon mes informations, sont houleux. Ils opposent les jeunes loups à la vieille garde, les Palestiniens de l’intérieur à ceux de l’extérieur, ceux qui veulent miser sur la seule négociation et ceux qui veulent maintenir ouverte l’option du retour à la résistance armée. Pour couronner le tout il y a ce combat risible des coqs, entre les pères fondateurs, encore en vie.
Fer de lance de la résistance palestinienne, le Fatah est vieilli, ridé et usé par 50 ans de pouvoir quasi absolu dans toutes les instances de l’OLP. La crise qu’il traverse est profonde. Elle s’explique par plusieurs facteurs. (...)

Lire la suite sur le site de La Libre Belgique : http://www.lalibre.be/debats/opinions/article/521097/dechirures-palestiniennes.html

02 mai 2009

Boycott : une réponse légitime à l'occupation israélienne?

Le mois dernier, j'ai relayé l'appel au boycott de produits venant d'Israël (et bien souvent, indirectement, des territoires palestiniens occupés). Ce boycott fait débat.

Marc Abramowicz rappelle qu’en 2005, 174 organisations civiles palestiniennes ont lancé l’appel « BDS » (Boycott – Désinvestissement – Sanction) et que de nombreuses organisations pacifistes israéliennes l’ont relayé.

Il signale aussi que c’est suite aux difficultés de mobilisation sur ce thème qu'il a accepté d’intervenir à une conférence posant le problème du Boycott dans son aspect "dépassement d’un tabou" : "Je tenterai de cerner ce qui rend si difficile une action avec laquelle, pour nous, il est intellectuellement difficile de ne pas être d’accord : - l’exemple de l’Afrique du Sud, - la constatation que tant d’efforts militants n’ont pas fait régresser l’agression et l’occupation israélienne, ne sont pas parvenu à mobiliser l’opinion publique."

Il signale enfin qu'à titre individuel on peut déjà participer à une action de boycott des produits israélien en n’achetant pas des marchandises ayant le code barre 729.

Conférence-débat
Boycott : une réponse légitime à l'occupation israélienne ?

Suite à l'indignation provoquée par les événements meurtriers qui ont secoué Gaza en décembre dernier et dont les effets désastreux continuent de plonger la population palestinienne dans des conditions de plus en plus précaires, la responsabilité de l'Etat d'Israël est une fois de plus pointée du doigt.

Ne pas répondre à cette situation d'injustice criante constitue un fait honteux de la part de nos dirigeants politiques occidentaux, mais également une caution que nos sociétés civiles octroient à ce diktat qui dure depuis 60 ans.

Nous, citoyens belges et européens, avons un pouvoir de réflexion et le droit de nous manifester indépendamment de nos représentants pour réagir de manière responsable et consciente.

Après les nombreux échecs résultants des politiques menées antérieurement pour établir une situation de droit et de reconnaissance de l'Etat palestinien, nous posons la question du boycott de l'Etat d'Israël comme une action permettant d'exprimer notre refus de voir Israël continuer à perpétrer des violations du droit international.

Dans ce contexte de réflexion, un petit groupe de citoyens (Les Citoyens Pour la Palestine) a décidé d'organiser le 7 mai prochain, en collaboration avec le Bureau des Etudiants Administrateurs de l'ULB, une conférence-débat pour poser la question de la légitimité d'une action telle que le boycott d'Israël.

Ce débat contradictoire entre des intervenants en faveur (Michel Collon, Marc Abramowicz) et en défaveur (Pascal Fenaux) du boycott devra permettre d'explorer le sujet sous des angles de réflexion nécessaires à l'élaboration d'une stratégie d'action ultérieure.

Mais aussi, cette conférence a pour objectif de lever le tabou sur un sujet responsable de polémiques et de dissensions profondes au sein des milieux associatifs, intellectuels, et politiques... pour oser regarder autrement un moyen d'action pacifique et à la portée de tous.

Introduction donnée par Hocine Ouazraf
Modérateur: Souhail Chichah

Jeudi 7 mai à 19H00.
ULB - Auditoire Janson, 48, av. Franklin Roosevelt 1050 Bruxelles
Entrée: 1 euro


Personnes de contact:
Vinciane Cappelle – 0479 80 48 49 – vincianecappelle@gmail.com
Géraud Hougardy -

29 avril 2009

La violence n’est pas une fatalité, mais…

A propos de la guerre de Gaza...
14 janvier 2009

Voici un extrait de l'article écrit par Jean-Marie Muller, en janvier dernier. Il se réfère aussi à un texte fort qu'il a écrit il y a un peu plus d'un an :
Le meurtre est la question posée
Il me semble qu'elle garde toute son actualité. Et je vous invite à aller y faire un tour, même si c'est un peu long...

Jean-Marie MULLER *


(...)
Cette guerre n’est pas la continuation de la politique par d’autres moyens que ceux de la diplomatie, mais son interruption. L’État d’Israël invoque son droit à défendre la sécurité de son peuple. Mais, dans la mesure même où cette fin est légitime, les moyens de la violence mis en œuvre non seulement la pervertissent, mais ils l’effacent et viennent se substituer à elle. Ce renversement du rapport entre le moyen et la fin conduit à ce que le moyen tienne lieu de la fin. La violence est recherchée pour elle-même. Elle devient un mécanisme aveugle de destruction, de dévastation et de mort. Israël ne protège pas sa population, mais il agresse le peuple palestinien. Et, ce faisant, il se détruit lui-même.
Ce qui caractérise essentiellement cette guerre, c’est que non seulement elle n’ouvre aucune perspective politique vers la résolution du conflit qui oppose depuis plus de soixante ans les deux peuples adverses, mais que, pour l’heure, elle les ferme toutes. Lors de sa conférence de presse faite à Damas le 6 janvier 2009, Nicolas Sarkozy a plaidé en faveur de « l’ouverture rapide de perspectives pour reprendre le chemin des négociations de paix ». Dans un tel contexte, de tels propos manquent de tout réalisme. Ils sont véritablement surréalistes. La cause de cette guerre c’est que précisément, toutes ces dernières années, il n‘y a pas eu de réelles négociations de paix. Si le Hamas a gagné les élections parfaitement démocratiques de janvier 2006, c’est d‘abord parce que les Palestiniens ont voulu sanctionner l’échec politique du Fatah qui n’a strictement rien obtenu en prétendant négocier avec Israël. Tout, sur le terrain, apportait le plus cinglant des démentis aux prétendues avancées diplomatiques obtenues sur le papier. Mahmoud Abbas, le président de l’Autorité palestinienne, ne préside plus rien et n’a plus aucune autorité. Ses embrassades avec le Premier ministre israélien sont devenues indécentes.
Il fallait que Nicolas Sarkozy manque singulièrement de discernement politique et ignore tout de la réalité du terrain pour pouvoir affirmer le 23 juin 2008, à l’occasion de sa visite officielle dans les territoires palestiniens : « Je crois à la paix, je crois à la fin de ce conflit qui n’a que trop duré et par conséquent, je crois à l’objectif proche d’un accord sur le statut final. Cette paix est aujourd’hui à portée de main. (…) La France veut encourager les gouvernements palestinien et israélien à poursuivre résolument les négociations et à aller de l’avant en vue d’un règlement final avant la fin de l’année 2008 [6]. » Une telle langue de bois diplomatique, non seulement ne dit pas la vérité, mais elle empêche de la voir et de la comprendre. Elle est un déni de la réalité.

De même, on peut toujours répéter que la solution du conflit consiste dans la création d’un État palestinien viable et souverain dans les « frontières » de 1967 avec Jérusalem-est comme capitale. Cela finit par devenir pur psittacisme. Le fait est que la situation réelle sur le terrain rend un tel projet de plus en plus irréalisable.
Dans la même déclaration, Nicolas Sarkozy affirmait à propos du Hamas : « Il n’y a aucune relation politique, aucune négociation, aucun pourparler entre la France et le Hamas. Le gouvernement français n’entend pas se départir de sa position, qui est aussi celle de la communauté internationale, et qui veut qu’aucun dialogue ne sera possible avec le Hamas tant que celui-ci n’aura pas respecté les trois conditions du Quartet et au premier chef la renonciation à la violence et la reconnaissance d’Israël. » Et le Président français ne se rendait pas compte qu’en disant cela, il énonçait l’une des raisons majeures pour laquelle précisément il ne pouvait pas y avoir d’accord de paix. Une telle position est parfaitement intenable, totalement insensée. En définitive criminelle. S’il m’était possible de parler un langage politiquement fort incorrect, j’oserais faire remarquer que la France accepte bien de dialoguer avec l’État d’Israël sans exiger de lui qu’il renonce préalablement à la violence… Mais je n’oserai pas Il n’y aura pas de processus de paix en Palestine tant qu’on refusera de parler avec le Hamas. La faute politique majeure, qui explique aujourd’hui la guerre de Gaza, c’est précisément d’avoir refusé tout dialogue avec le Hamas après sa victoire électorale de janvier 2006. Sur cette question, l’Europe n’aurait jamais dû s’aligner sur la politique des États-Unis et, le cas échéant, la France n’aurait jamais dû s’aligner sur la politique de l’Europe. Ce refus de tout dialogue ne pouvait qu’enfermer le Hamas dans la position la plus extrémiste. C’était perdre l’occasion unique de permettre à cette organisation de renoncer à la violence et de choisir elle-même une voie politique pour approcher le conflit.

Au-delà des considérations électoralistes qui sont certainement celles des dirigeants israéliens, au-delà de la volonté de réparer l’échec de Tsahal (l’armée israélienne) lors de la guerre du Liban de 2006, le but réel de cette guerre est certainement d’éliminer définitivement le Hamas de la scène politique palestinienne. Par rapport à cet objectif, les tirs de roquettes deviennent en effet un prétexte. Mais, de ce point de vue, on peut d’ores et déjà gager qu’Israël a perdu la guerre.
J’ai l’intime conviction que seul le renoncement à la violence par les Palestiniens permettrait de créer un véritable processus de paix. J’ai conscience que, pour l’heure, ce choix n’est pas probable. Á terme, il pourrait apparaître comme le seul possible[7]. Et ce choix ouvrirait alors un espace pour la mise en œuvre des méthodes de la résistance non-violente, seules sources d’espérance et d’humanité.
L’une des conséquences probables de cette guerre est de susciter en France des réactions identitaires et communautaires au sein de la population musulmane et de la population juive qui s’expriment par des actes de violence. Seul le refus de l’engrenage des violences là-bas comme ici de la part des citoyens épris de justice permettra de sauvegarder le vivre ensemble de tous dans une France multiculturelle.

Penser la violence, c’est la reconnaître comme inhumaine, comme la négation et le reniement de l’humain dans l’homme. Ce qui se passe à Gaza n’est pas une catastrophe humanitaire, mais une catastrophe humaine. C’est une défaite de la civilisation. Les ruines des maisons de Gaza mais aussi des maisons de la ville de Sdérot en Israël sont les ruines de l’humanité de l’homme. Dans de telles circonstances, il devient dérisoire de prétendre que ce sont les principes du droit international et les lois de la guerre qui sont violés. Ce sont en réalité les lois de l’humanité qui sont niées. Les conséquences de cette guerre sont déjà incalculables. Les blessures intimes qu’elle aura provoquées au sein des deux peuples ennemis seront longtemps inguérissables. Combien de haines ravageuses à travers le monde ? Combien de rancœurs parmi les musulmans ? Combien d’amertumes parmi les arabes ? Combien d‘enfances fracassées ? Et, parmi elles, il faut com-prendre les enfances des soldats israéliens. Combien de larmes et de souffrances dans le cœur des femmes ? Combien de traumatismes profonds parmi les guerriers lorsqu’ils s’apercevront qu’ils sont couverts de honte et non de gloire ? Nul ne le saura jamais.

Le 14 janvier 2009

Pour lire l’article complet : http://www.non-violence-mp.org/muller/gaza.htm
ou bien : http://www.nonviolence.fr/spip.php?article309


* Jean-Marie Muller est le porte-parole national du Mouvement pour une alternative non-violente (MAN, email : man@nonviolence.fr ; site : www.nonviolence.fr). Philosophe et écrivain, il est l’auteur du Dictionnaire de la non-violence (Le relié Poche).

[1] Simone Weil, La source grecque, Paris, Gallimard, 1953, p. 32.
[2] Ibid., p. 21.
[3] Simone Weil, Cahiers III, Paris, Plon, 1956, p. 47.
[4] Paul Valery, Regards sur le monde actuel, Paris, Gallimard, Coll. Idées, 1962, p. 86.
[5] Le Canard enchaîné, 7 janvier 2009.
[6] Entretien avec le quotidien Al-Quds, 23 juin 2008.
[7] J’ai développé longuement cette possibilité dans un texte précédent intitulé Le meurtre est la question posée, Les Palestiniens et les Israéliens face au défi de la violence (consultable sur le site du MAN)
Voir l’article sur : http://www.nonviolence.fr/spip.php?article205




Le meurtre est la question posée


par Jean Marie MULLER *

Le 26 février 2008

Je viens de lire attentivement les textes qui présentent la campagne de mobilisation en faveur du peuple palestinien décidée par la Plate-forme des ONG françaises pour la Palestine . Cette campagne devant culminer par un grand rassemblement qui se tiendra le 17 mai 2008 au Parc des expositions de la porte de Versailles. En dialogue amical avec ces ONG, je voudrais tenter d’exprimer quelle est mon analyse de la situation actuelle au Proche-Orient.
Bien sûr, je partage totalement l’affirmation selon laquelle le peuple palestinien a droit à la solidarité de tous ceux qui ont le souci de la justice. Cette affirmation est le socle sur lequel doit être construite notre analyse. Á l’évidence, le peuple palestinien est victime de l’occupation et de la colonisation mises en œuvre par l’État d’Israël avec la complicité de la communauté internationale. Mais, aujourd’hui, notre analyse doit aussi être fondée sur un autre fait non moins incontestable : aucune solution ne pourra être élaborée sans qu’il soit tenu compte de la présence sur cette même terre de Palestine du peuple israélien. Ceci, non pour des raisons de droit, mais pour des raisons de fait.
suite ...

* Philosophe français, spécialiste de Gandhi et de la non-violence, Jean-Marie Muller est directeur des études à l'Institut de recherche sur la résolution non-violente des conflits (IRNC).
Il est aussi le fondateur du Mouvement pour une alternative non-violente dont il est le porte parole national (Man, www.nonviolence.fr) Il est membre du comité de parrainage de la Coordination française pour la Décennie de la culture de paix et de non-violence. Il soutient, depuis sa création en 2001, le fonds associatif Non-Violence XXI.

Un rabin à Gaza


Hommes de Parole communique :

Chers Amis,
Les deux premiers convois pour la paix à Gaza, de janvier et de février, nous ont permis de transporter et de distribuer directement, plus de trois cent tonnes de marchandises de première nécessité.

Le troisième convoi, arrivé à Sdérot, puis à Gaza les 18 et 19 mars dernier, a permis de transporter 70 tonnes de produits d'hygiène et de faire se rencontrer, sur place et contre toute attente, imams, rabbins et chrétiens. Ces convois étaient soutenus par le Congrès Mondial des Imams et Rabbins pour la Paix. Ils avaient été décidés à la suite du Congrès de l’Unesco de décembre dernier et en cohérence avec les engagements pris par les religieux à cette occasion.

J'ai le plaisir de vous transmettre en lien l'article de Marek Halter qui a accompagné ce Troisième Convoi pour la Paix. Cet article, véritable note d'espérance, vient de paraître dans le N° spécial des 60 ans de Paris Match.
Bonne lecture.
Alain Michel

Liens :
www.hommesdeparole.org/docs/60-ANS-GAZA-P1.jpg
www.hommesdeparole.org/docs/60-ANS-GAZA-P2.jpg

Vous trouverez également beaucoup de détails sur ces convois, et les liens avec la presse, sur le site Internet: www.hommesdeparole.org

15 mars 2009

Boycott de produits provenant d'Israël


ISRAËL OCCUPE LA PALESTINE ,
JE SANCTIONNE...

Ce samedi 14 mars, le boycott des produits provenant d'Israël a pris forme à Bruxelles, après Aulnay-sous-Bois, en France, le 7 mars. Au départ, l'action visait essentiellement les produits soi-disant "made in Israël" mais en fait produits par les colons sur les terres palestiniennes. Il y avait aussi, autour de la St Valentin, une action visant les fleurs cultivées dans la bande de Gaza et vendues en Hollande par une entreprise hollandaise. (1)
Cependant, il est difficile de dissocier produits cultivés par les colons en Palestine et ceux qui sont cultivés en Israël, puisque Israël ne fait pas la différence.

Voir l'affiche complète de la campagne Boycott.
A vous de voir...

(1) "Le contrôle continuel de Gaza et de ses frontières par Israël signifie que les fermiers capables de produire des légumes, des fruits ou des fleurs ne peuvent pas les exporter. La maigre concession pour le jour de la St Valentin qui leur a permis d’exporter 25.000 fleurs, rien que cela : maigre et pathétique. Ces trois dernières années, les exportations de fleurs et de fraises ont presque totalement cessé. (Pour lire tout l'article : http://www.abpliege.be)

12 mars 2009

calendrier des activités "Palestine" à Liège

Voici le calendrier des activités "Palestine" organisées à Liège par l’ASBL Aquilone :

"Voies de Palestine
Regards et témoignages sur l’identité d’un peuple."


Conférences, débats, expositiions, documentaires, concerts, théâtre...

Du 6 mars au 4 avril 2009, à l’Aquilone, asbl.

04 mars 2009

L’Egypte va accepter l’entrée du convoi VIVA PALESTINA dans Gaza

Moyen Orient - 01-03-2009

Par Farid Arada

Ils sont venus par milliers sur la place Publique Verte de Tripoli pour assister à un grand rassemblement organisé pour accueillir le convoi humanitaire pour Gaza de Viva Palestina. C’est le premier des nombreux événements prévus en Libye.
Des ambassadeurs, des dignitaires, des représentants de la Fondation Kadhafi, ainsi que les enfants de Palestine ont parlé de l'horreur et de la tragédie de la bande de Gaza.


Des sacs remplis de cadeaux contenant des casquettes, des T-Shirts, des livres ont été donnés aux membres du convoi comme geste de remerciement et d'admiration pour leurs efforts visant à apporter de l'aide aux personnes démunies dans la bande de Gaza.

Lors de la manifestation, il a été annoncé avec joie et soulagement que l’Egypte avait décidé de laisser entrer dans Gaza les membres de notre convoi.

Ce sera un souci de moins maintenant et ils n’auront plus qu’à se concentrer uniquement sur le noble objectif fixé quand les véhicules ont quitté le Royaume-Uni le 14 Février.

Plus de 100 camions libyens ont rejoint le convoi avec le contingent de Tripoli aujourd'hui - y compris des ambulances et un camion de pompiers. La Fondation Kadhafi envoie une quantité considérable d'aide médicale.

Après des sandwichs et des boissons, ils se sont dirigés vers la ville de Misrata en faisant éventuellement un arrêt à Khums.

Source : http://www.vivapalestina.org/

Traduction : MG pour ISM

02 mars 2009

DEXIA ET LES COLONIES ISRAÉLIENNES

Ces entreprises françaises et belges qui profitent de la colonisation israélienne
PAR IVAN DU ROY (11 FÉVRIER 2009)

Trois multinationales et une PME hexagonales sont impliquées économiquement dans la colonisation de la Cisjordanie par Israël. La banque franco-belge Dexia finance plusieurs colonies. Alstom et Véolia comptent transporter leurs habitants à travers Jérusalem. La PME Manitou participe à la construction du mur de séparation. Toutes font du business en totale violation du droit international.

Pour lire la suite :
http://www.bastamag.net/spip.php?article432

L’affaire commence à faire un peu de bruit en Belgique. La banque franco-belge Dexia finance plusieurs colonies israéliennes implantées en Cisjordanie. Comment l’ancien crédit local, spécialisé dans les prêts aux collectivités territoriales - régions, départements ou communes – en est-il arrivé à mener « une activité illégale au regard du droit international », comme le dénonce l’ONG belge de solidarité internationale Intal ?

Introduction :

Otzar Hashilton Hamekomi est le nom d'une caisse de dépôts fondée en 1953. Aujourd'hui, cette banque se nomme Dexia Israël Public Finance Ldt. Basée à Tel Aviv, elle accorde des prêts aux communes israéliennes, mais aussi à certaines colonies situées dans les territoires occupés palestiniens.

En novembre 1999, le groupe Dexia - et plus spécifiquement la Banque française Dexia Crédit Local [1] - acquiert 9% du capital de la banque israélienne, Otzar Hashilton Hamekomi..

En 2001, cette banque, jusqu'alors contrôlée par le pouvoir public, est privatisée. Dexia SA remporte le marché et acquiert 40% [2], puis en l'espace de deux ans, 60% de son capital. Il devient ainsi l'actionnaire largement majoritaire. [3]

En novembre 2008, le groupe d'action Dexia Out Of Israël a révélé que cette banque investissait dans les colonies israéliennes construites dans les territoires occupés palestiniens. Pourquoi cette banque fait-elle de tels investissements? Comment l'a-t-il découvert ? Est-ce condamnable au regard du droit international? Voici quelques éléments de réponse. Cet article comporte trois parties.

Partie 1 : Le rôle des territoires occupés dans l'économie israélienne

Partie 2 : Comment a-t-on découvert que Dexia Israël investissait dans les colonies israéliennes?

Partie 3 : Légalité et point de vue éthique. Conclusions

Notes

  1. Dexia : Annual report 1999.
  2. Dexia : Annual report 2001.
  3. Dexia Crédit Local : Rapport annuel 2003.
Résumé

En 2001, Dexia SA prend le contrôle de banque israélienne Otzar Hashilton Hamekomi. Aujourd’hui, il est avéré que Dexia Israël finance des colonies dans les territoires occupés palestiniens. M. David Kapah, directeur de Dexia Israël, l’a explicitement déclaré à la Knesset, lors d’une séance en commission des finances, le 19 juin 2007.

Le financement de ces colonies viole le droit international, en particulier la quatrième Convention de Genève dont l'article 49 stipule que : «la Puissance occupante ne pourra procéder à la déportation ou au transfert d'une partie de sa propre population civile dans le territoire occupé par elle.» Cette disposition a été maintes fois confirmée par le Conseil de Sécurité des Nations Unies entre autres dans sa résolution 446. Par ailleurs, l'article 1 de Convention susmentionnée précise que «les Hautes Parties contractantes s'engagent à respecter et à faire respecter la présente Convention en toutes circonstances.».
En finançant la colonisation israélienne, Dexia viole aussi son propre code d'éthique et le Pacte Mondial des Nations Unies auquel la banque a adhéré et dont les principes 1 & 2 stipulent que «Les entreprises sont invitées à promouvoir et respecter la protection du droit international relatif aux droits de l'Homme dans leur sphère d'influence(1); et à veiller à ce que leurs propres compagnies ne se rendent pas complices de violations des droits de l'Homme (2).»

Voir la plate-forme et la liste des organisations signataires :
http://www.intal.be/fr/campagne/palestine-occupee-–-dexia-implique

Extraits de la Partie 2 (Comment a-t-on découvert que Dexia...)

"La localisation géographique d'une commune, d'une colonie n'intervient pas dans le processusd'octroi d'un crédit, seule compte sa solvabilité . Face aux députés, David Kappah, PDG de Dexia Israël affirme : "Nous sommes une société commerciale et d'affaire. Pour nous la localisation géographique n'est pas pertinente. Ce qui l'est, par contre, c'est qu'une banque n'est pas obligée d'accorder un crédit au premier venu. Mais si l'on parle, concernant notre banque, de municipalités situées au-delà de la ligne verte, nous avons octroyé une aide financière ces deux dernières années et demi à Alfei Menasheh, Elkana, Beit-El, Ariel, Beit Aryeh, le Conseil régional de la Vallée du Jourdain, Givat Zeev, le Conseil régional de Har Hevron, Kedumim, Beit Aryeh (...). Cela veut donc dire que, oui, c'est nous qui les soutenons financièrement et c'est encore vers nous que l'on vient pour recevoir du crédit.»[3]."

3. Dexia Bank not granting credit to Authorities outside the green line http://www.knesset.gov.il/protocols/data/rtf/ksafim/2007-06-19-02.rtf, Document traduit de l'hébreu par Intal.





09 février 2009

Stage créatif pour la palestine « Asseoir l’espoir »

du 23 au 27 février 2009

• Le CEC (Centre d’Expression et de Créativité) Couleur Quartier ,
• Le PAC,
• les Jeunes FGTB,
• le centre jeunes Taboo asbl et
• la JOC
vous proposent un stage artistique tous publics lors de la semaine de carnaval :

" Joindre l'art à la solidarité "
Créer une chaise au profit de l'espoir....

Un rêve : créer une école de cirque en Palestine

A Ramallah, un jeune palestinien de 27 ans a décidé d'initier en 2006 un projet complètement fou : créer une école de cirque dans les territoires occupés et les camps de réfugiés. Une école de cirque qui, plus qu'un divertissement pour un public désireux d'oublier des conditions de vie insupportables, devient un réel espace dans lequel les jeunes participant-e-s peuvent se développer physiquement, exprimer leurs talents et leur personnalité, s'évader et échapper aux énormes pressions qu'ils-elles subissent quotidiennement. Véritable bouffée d'oxygène dans un environnement asphyxié, occupé et surveillé, cette école crée ainsi de nouveaux horizons, au-delà du mur, une brèche, un espoir,....

Cette opération lancée à travers la Wallonie et Bruxelles propose à des artistes professionnels, des artistes amateurs, des créateurs (-trices), des écoles d’art, des classes, des centres d’expression et de créativité, des groupes de jeunes, d’adultes, des associations… de faire don d’une ou plusieurs chaises. Mais pas n’importe lesquelles. Des chaises transformées en oeuvre d’art, oeuvres qui sont exposées et vendues au profit de cette jeune école palestinienne de cirque.

Enfin, « Asseoir l’espoir » c’est une campagne de sensibilisation du grand public à la cause palestinienne, trop souvent sous-estimée ou/ et peu connue.

Concrétement, le but de cette opération est de décorer des chaises et de passer cinq journées ensemble avec des jeunes au profit de la solidarité pour la cause palestinienne.
Les chaises-œuvres seront exposées dans le cadre de la venue de l’école de cirque de Ramallah à Charleroi les 11 et 12 mars à l’Eden.

Ce stage est gratuit. Les participants doivent simplement amener une vieille chaise à customiser.

Inscription via TABOO au 071/641.307.

Infos pratiques :
Animatrice : Isabelle Marez
Pour qui ? Tous publics (à partir de 15 ans) Maximum 12 personnes
Quand ? Semaine de carnaval (du 23 au 27 février) de 10h00 à 16h00
Où ? BPS 22 Charleroi
--------------------------------------------------------------------------
Centre Jeunes Taboo asbl
Antoine Thioux - Angela Sciacchitano
071/641.307
http://www.myspace.com/centrejeunestaboo
http://fairact.skyrock.com/

08 février 2009

ISRAËL : Haine à l’Ouest et fanatisme à l’Est !

David MEYER

Le juif de la diaspora est bien seul. Et il s’interroge : le soutien à la politique d’Israël reste-t-il possible dans le cadre d’une réflexion religieuse juive honnête ?

Une opinion de David MEYER, Rabbin, écrivain, enseignant.


(Extraits d'un article paru ce W.E. dans le journal de La Libre Belgique)

Ce 10 février auront lieu les élections à la Knesset, le Parlement israélien. Dans une ambiance difficile, faisant suite au conflit contre le Hamas à Gaza, ces nièmes élections risquent d’amener au pouvoir un Likoud triomphant, partenaire politique de l’extrême droite israélienne du député Avigdor Liberman. Un vote qui pourrait bien mettre un terme aux faibles espoirs de paix entretenus depuis plusieurs années par le parti Kadima et les travaillistes. Il ne s’agirait pas, cette fois-ci, d’une victoire comme une autre. Le Likoud d’aujourd’hui, de par ses amitiés plus que douteuses, est " un parti extrémiste qui risque d’acculer Israël à l’isolement ", selon les paroles mêmes du premier ministre sortant, Olmert. Pour ces extrémistes proches du Likoud, il convient à présent de retirer toute représentation arabe à la Knesset, de lancer une politique de " transfert " et d’expulsions forcées de ces mêmes populations, de couper l’eau et l’électricité aux Palestiniens afin d’en terminer une fois pour toutes avec le problème ! La ligne du parti, qui se confond progressivement avec la politique de l’Etat, devient celle de la ségrégation, des punitions collectives, de la violence, du refus de l’existence de l’autre et du rejet pur et simple du principe du partage, du compromis et de la paix. A notre désespoir le plus total il faut bien convenir que l’heure du fanatisme juif pourrait bien avoir sonné. Espérons que les résultats réels des élections démentent ce triste pronostic !

Face à ce constat, que ressentir, que faire ? Ayant soutenu l’action israélienne à Gaza, sans remords mais avec une douleur réelle pour chaque victime civile, nous sentant totalement rejetés par une certaine Europe qui ne comprend pas qu’Israël a le droit d’exister même au prix d’injustices douloureuses, et qui se laisse aller à des regains d’antisémitisme suspects, c’est à présent à un sentiment d’écœurement que nous faisons face lorsque nous regardons du côté de Sion. Haine du Juif à l’Ouest, fanatisme juif à l’Est, le Juif de la diaspora est aujourd’hui bien seul ! La question, inimaginable il y a seulement une dizaine d’années, devient à présent incontournable : le soutien à la politique d’Israël reste-t-il possible dans le cadre d’une réflexion religieuse juive honnête ?

Certes, ce n’est pas la première fois que certains abus et dérives de la politique israélienne nous interpellent. Mais par le passé, nous voulions croire que ces incidents étaient le résultat d’une situation de guerre complexe, d’un ennemi - le Hamas - particulièrement vil et sans scrupule, de peurs, d’erreurs. Bref, des dérapages que nous pouvions tolérer car, justement, ce n’étaient que des dérapages ! Ce n’est peut-être plus le cas aujourd’hui. La réalité de 2009 est malheureusement celle d’une idéologie bien structurée, mélange de nationalisme et de pseudoreligion, portant en elle la haine et le rejet, en d’autres termes, le fanatisme. Ose-t-on imaginer un soutien juif à cet extrémisme-là ? C’est donc face à la limite morale de notre soutien au gouvernement d’Israël que nous risquons d’être confrontés suite à ces élections.
(...)

Les histoires bibliques ne se limitent pas à la révolte. Abraham et Job ne se contentent pas de critiquer et de condamner; ils luttent et proposent "autre chose". Ils finissent même, au prix de longs efforts, par faire triompher la justice et la décence. Avec eux, c’est l’image d’un Dieu juste et patient qui triomphe sur la réalité d’un Dieu vengeur et erratique. Alors, pour nous aussi, il convient de lutter et de proposer "autre chose". Refuser la réalité d’un Israël tenté par l’extrémisme c’est également essayer de faire triompher l’image d’un autre Israël, s’accrocher à l’espoir de l’existence nécessaire d’un Etat juif capable de sagesse, et motivé par le désir profond et parfois douloureux de la paix. Que faut-il faire pour cela ? Par le passé, d’autres individus, en d’autres lieux, ont dû faire face à la folie passagère de leurs propres Etats et de leurs propres peuples. Ils étaient minoritaires et considérés par beaucoup comme traîtres. Sans renier leur appartenance, ils se sont souvent exilés pour constituer, en exil, un autre gouvernement, "virtuel" dirons-nous aujourd’hui. Un "virtuel" pourtant garant bien réel des idéaux fondateurs de leurs propres nations. En ce qui concerne Israël, une démarche similaire a déjà eu lieu en l’an 2000. A l’initiative de la société civile israélienne et en partenariat avec des représentants palestiniens, des accords pour la paix et le partage sont signés à Genève. Ce petit groupe, se substituant de façon très symbolique au gouvernement officiel de l’Etat d’Israël, agit donc comme une administration "bis", montrant à la face du monde que l’intransigeance officielle, dans les deux camps, n’était pas nécessairement la seule vérité qui vaille. Faut-il aujourd’hui aller plus loin ? Faut-il, si effectivement Israël se dote d’un pouvoir tenté par l’extrémisme, poursuivre la démarche d’un gouvernement "virtuel", soutenir la société civile israélienne et non plus le gouvernement ? Comme l’écrivait très justement l’écrivain israélien Amos Oz : " Dans un sens, ne pas être fanatique revient peu ou prou à être taxé de traître par le fanatique ." Faisant face avec courage aux accusations de traîtrise qui ne risqueront pas de manquer, notre opposition à la dérive jusqu’au-boutiste de certains éveillera peut-être le sursaut éthique nécessaire à la survie d’un état d’Israël porteur de sens et juif dans son âme.
(...)
C’est bien le devoir de réserve et de soutien qui disparaît devant la nécessité éthique du moment. Aujourd’hui, la vision tragique qui se profile nous fait prendre conscience d’une réalité semblable. Le mythe de l’unité et du soutien inconditionnel au gouvernement d’Israël risque de disparaître si une coalition d’extrême droite s’empare effectivement du pouvoir. Face aux dérives de ce fanatisme, nous ne pouvons plus être tous amis. Le soutien à Israël demeure inébranlable pour chaque Juif, plus fort que jadis, mais peut-il encore passer par un soutien à son gouvernement ?

Mis en ligne le 07/02/2009 sur le site de La Libre Belgique

Note. Si je publie ce texte qui s'adresse aux juifs de Belgique, c'est que le soutien indéfectible aux agressions de Gaza m'a mis fort mal à l'aise et risquait d'entamer mon estime pour mes amis juifs. J'espère toujours une réelle prise de conscience de ce qui se passe vraiment au Moyen-Orient, étant toujours fidèle à ma conviction que seuls les intéressés eux-mêmes (Israéliens et Palestiniens) pourront réussir une vraie paix là-bas, un jour, et si possible pas dans trois siècles.

02 février 2009

L'après GAZA

Le conflit israélo-palestinien touche aux fondements de notre culture. Pour s'en rendre compte, il suffit de souligner la synchronie entre les déclarations niant le génocide d'un archevêque traditionnaliste réintégré dans le giron de l'Eglise catholique (bine gênante pour Rome), la visite de 135 jeunes de Belgique à Auschwitz (une visite dont on ne revient pas indemne), les manifestations contre les massacres de Gaza, un peu vite soupçonnées d'antisémitisme.

Cette crispation me conduit, une fois de plus, à laisser s'exprimer les juifs eux-mêmes, les seuls actuellement à l'abri d'une accusation d'antisémitisme. En cela, je reste fidèle à ma conviction que la paix ne sera possible que par un changement, un virage en profondeur de la société israélienne elle-même.

Je vais donc d'abord laisser la parole à deux voix, l'une d'un journaliste Israélien (Haaretz) (1), l'autre de Judith Stone, dont l'article à entraîné le licenciement d'une journaliste juive pour l'avoir publié.(2)
Après quoi, je donnerai un petit un écho de ce qu'on peut arriver à dire aux soldats israélien qui vont partir au front : autant savoir (3).
Puis une vidéo éclairante (4), hélas seulement en anglais.
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1. La guerre de Gaza se termine par une défaite totale pour Israël

de Gideon Levy, journaliste Israelien pour Haaretz, qui revient sur la "Guerre" de Gaza.
samedi 24 janvier 2009.
Traduction : Florent Barat

"Au lendemain du retour du dernier soldat israélien de Gaza, nous pouvons définitivement dire qu’ils y étaient tous allés pour rien. Cette guerre est une défaite totale pour Israël. Et cela s’étend au-delà de la profonde faillite morale, qui est un problème grave en soi, mais confirme l’incapacité d’Israël à atteindre ses objectifs annoncés. En d’autres mots, le chagrin n’est pas complété par la défaite. Nous n’avons rien gagné dans cette guerre, si ce n’est des centaines de tombes, certaines très petites, des milliers de personnes mutilées, beaucoup de destruction et la détérioration de l’image d’Israël. Ce qui représentait une faillite dès le départ pour une poignée de gens, va peu à peu se révéler l’être effectivement à beaucoup d’autres, une fois que les trompettes de la victoire s’essouffleront."
(Pour lire la suite : http://www.haaretz.com/hasen/spages/1057670.html)
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2. En quête de justice

Judith Stone

Cet article a été envoyé à Debbie Ducro, une journaliste juive américaine du « Kansas City Jewish Chronicle ». Elle l’a publié et a été licenciée le jour suivant.

26 janvier 2009
Traduit de l'anglais par Anne Bienfait pour Investig'Action.

"Je suis juive. J’ai participé à la Marche pour le Droit au Retour des réfugiés palestiniens. Il était juste de le faire. J’ai entendu parler de l’holocauste contre les Juifs d’Europe depuis que je suis petite. J’ai visité le Mémorial de Washington DC et celui de Jérusalem dédiés aux vies juives perdues et j’ai pleuré en réalisant jusqu’à quel niveau d’atrocité l’espèce humaine est capable de sombrer. Je me demande ce qu’est devenue la conscience juive. Il ne faut voir dans cette interrogation aucune malveillance à l’égard des survivants de l’holocauste hitlérien. Cette partie de l’humanité n’était pas en position de choisir la façon dont elle allait survivre. Toutefois, n’oublions jamais qu’avoir survécu ou être un coreligionnaire des victimes du génocide ne dispense pas de respecter certaines règles d’humanité. Le slogan « Plus jamais ça ! » sonne creux quand il veut dire « Plus jamais ça … seulement chez nous ! ». Ma génération a été élevée dans la croyance que le pays de la Bible était un vaste désert habité seulement par une poignée de Palestiniens indigents, vivant avec leurs chameaux en tentant de joindre les deux bouts et de survivre dans le sable. L’arrivée des Juifs était présentée comme un bénéfice immense pour ces habitants du désert. Golda Meir nous assurait même qu’il n’existait pas de « problème palestinien ». Nous savons maintenant que ce tableau ne correspondait pas à la réalité. La Palestine était un pays qui avait beaucoup d’habitants et qu’ils le considéraient comme leur patrie. Villes et villages, écoles et hôpitaux y prospéraient. Il y avait des juifs, des chrétiens et des musulmans. En fait, avant l’occupation, les juifs représentaient seulement 7 % de la population et possédaient 3 % des terres."
(Pour lire la suite : http://windowintopalestine.blogspot.com/2009/01/jewish-editor-sacked-for-publishing.html)
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3. Autant savoir : Offensive à Gaza : brochure ultra nationaliste du rabbinat militaire
lundi 26 janvier 2009

Dans une brochure distribuée aux militaires de l’armée israélienne :

"faire un parallèle entre les Palestiniens d’aujourd’hui et les Philistins de la Bible" et donc Israël fait face à des "envahisseurs étrangers" qui n’ont aucun droit à la Terre promise.

"La Torah nous interdit de remettre un seul millimètre (de la Terre d’Israël) à des non-juifs, que ce soient par des enclaves, des zones autonomes ou d’autres concessions manifestant notre faiblesse nationale"

"Avoir pitié envers un ennemi cruel revient à se montrer cruel envers nos justes soldats (...) Nous sommes en guerre contre des assassins. A la guerre comme à la guerre"

ET des groupes d’extrême-droite ont distribué sans entrave des tracts "appelant les soldats à ne pas tenir compte de consignes (de retenue) et d’exterminer l’ennemi".

(Lire la suite : http://bellaciao.org/fr/spip.php?article78965)

Et des réactions :
Tollé autour d’une directive rabbinique

"L’aumônier principal de l’armée israélienne, le rabbin Avichaï Rontzki, a distribué aux militaires participant à l’offensive contre le Hamas à Gaza un texte les incitant se montrer sans pitié avec l’ennemi, a révélé lundi l’ONG Yesh Din.

Ce groupe de défense des droits de l’Homme dans les territoires occupés par Israël a invité le ministre de la Défense, Ehoud Barak, a démettre de ses fonctions Rontzki, qui a rang de général de brigade.


Le texte distribué par Rontzki contenait une directive du rabbin Shlomo Aviner, figure du mouvement des colons, affirmant que les soldats combattent des "meurtriers" et qu’il serait "terriblement immoral" de faire preuve de pitié envers ce "cruel ennemi".


Selon Yesh Din, cette directive pourrait avoir été interprétée par certains soldats comme les invitant à dépasser les limites fixées par le droit international en temps de guerre.

L’armée israélienne a été accusée à l’étranger de crimes de guerre durant son offensive de 22 jours à Gaza et le Premier ministre Ehoud Olmert a promis dimanche aux officiers et soldats y ayant participé l’assistance juridique de l’Etat d’Israël face à ces accusations."


http://bellaciao.org/fr/spip.php?article78965
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4. Voici un petit film tourné par CBS, que l'on ne peut pas accuser d'être spécialement engagé.
Après les quelques premières secondes qui sont sans rapport, c'est vraiment très éclairant sur un des noeuds du conflit israélo-palestinien. Hélàs, seulement en anglais (pour le moment).
(Voir : http://www.cbsnews.com/video/watch/?id=4752349n

La vidéo est communiquée via un blog que je vous recommande d'aller visiter : http://anniebannie.net/



04 janvier 2009

Déclaration d'organisations de femmes israéliennes

C'est un fait significatif en Israël que les organisations de femmes – qui ne sont pas nécessairement impliquées dans une militance au sujet du conflit – se soient réunies pour signer une déclaration contre l’utilisation de la guerre.

Alors que le discours national militariste l’emporte dans les médias et qu’il existe un grand soutien pour la guerre dans la société juive, la déclaration commune de 20 organisations de femmes en Israël suggérant une nouvelle culture politique est très importante dans notre travail en Israël.

Cette déclaration a connu une certaine couverture dans la presse et la radio.

Chers sœurs et amies,

Le mouvement des femmes pour la paix, comme la gauche, est en train de manifester contre la guerre chaque jour et tous les jours depuis qu’elle a commencé. Il n’est pas suffisamment couvert par la presse. En même temps, les organisations de femmes se sont réunies pour protester contre la guerre comme moyen légitime pour régler des conflits. Je vous envoie le message sur lequel elles se sont mises d’accord.
Vendredi nous aurons une manifestation de femmes contre la guerre. Bonne année. Puissions-nous voir l’abolition des guerres et des destructions. Puissions-nous voir une transformation vers des leaderships humains et des sociétés qui respectent la vie humaine et cherchent à entretenir la vie et la prospérité de tous.
Love and Peace,
Yvonne

From: gila svirsky [mailto:gsvirsky@013net.net] 
Sent: Wednesday, December 31, 2008 3:50 PM

Nous, organisations de paix de femmes appartenant un large spectre d’opinions politiques, exigeons la fin des bombardements et autres instruments de mort, et appelons au commencement immédiat de délibérations pour parler de paix et ne pas faire la guerre. La danse de morts et des destructions doit finir. Nous exigeons que la guerre ne soit plus une possibilité, ni la violence une stratégie, ni l’assassinat une alternative. La société que nous voulons en est une dans laquelle chaque personne peut mener une vie en sécurité – personnelle, économique et sociale.

Il est évident que le prix le plus élevé est payé par les femmes et d’autres de la périphérie – géographique, économique, ethnique, sociale et culturelle – qui maintenant, comme toujours sont exclues de la vue du public et du discours dominant.

Le temps des femmes c’est maintenant. Nous exigeons que les mots et les actes soient dirigés dans un autre langage.


Ahoti- pour Femmes en Israël
Anuar- Leadership des femmes juives et arabes
Artemis- Society Economique pour les femmes
Aswat- Femmes palestiniennes Gay Bat Shalom
Bat Shalom
Coalition des Femmes pour la paix
Empowerment économique pour les femmesfor Women
Feminancy: Collège pour l’ Empowerment des femmes
Groupe militant Féministe – Jerusalem
Groupe militant Féministe – Tel Aviv
Commission internationale des femmes: Branche israélienne
Centre Féministe Isha L’Isha- Haifa
Itach: Avocates pour le Justice sociale
Centre des femmes Kol Ha-Isha- Jérusalem
Centre Mahut - Information, Formation et Emploi des femmes
Mouvement Shin - Représentation égale pour les femmes
Communauté de Soutien - Centre de développement des affaires des femmes
TANDI – Mouvement des femmes démocratiques pour Israel
Tmura: Le centre légal antidiscriminatoire israélien
Université contre le Harcèlement – Tel Aviv
Les femmes et leur corps
Le Parlement des femmes
L’esprit des femmes - Indépendance Financière pour les femmes victims de violence

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Une opération militaire inutile ? par Tom Segev, Ha'Aretz- 29/12/08

L’erreur fondamentale de vouloir donner une leçon au Hamas
par Tom Segev

L’historien Tom Segev rappelle à quel point sont vaines les justifications israéliennes pour le recours à la violence. Non, martèle-t-il, Israël ne parviendra pas à « renverser le Hamas, » et à installer par la force des dirigeants qui lui seront complaisants. Non, les frappes visant les Palestiniens ne leur donneront pas une « leçon », et aucune opération militaire n’a jamais permis d’avancer dans le dialogue, seule solution pour apporter la paix dans la région.

Par Tom Segev, Haaretz, 29 décembre 2008

La chaîne de télévision Channel 1 a diffusé un montage intéressant ce samedi matin : ses correspondants intervenaient depuis Sderot et Ashkelon, mais les images à l’écran provenaient de la bande de Gaza. Cette émission, quoique involontairement, donnait le bon message : Un enfant de Sderot est le même qu’un enfant de la bande de Gaza, et toute personne qui nuit à autrui commet le mal.

Mais l’assaut sur la bande de Gaza n’est pas redevable avant tout d’une condamnation morale : il exige quelques rappels historiques. La justification donnée pour cet assaut, tout comme ses objectifs, sont une répétition des mêmes hypothèses de base qui se sont avérées fausses à chaque fois. Pourtant, Israël les tire toujours de son chapeau, encore et encore, une guerre après l’autre.

Israël lance des frappes sur les Palestiniens pour « leur donner une leçon ». C'est là une considération qui accompagne l'entreprise sioniste depuis sa genèse : nous sommes les représentants du Progrès et des Lumières, de la raison complexe et de la moralité, tandis que les Arabes sont une racaille primitive et violente, des gamins qui doivent être éduqués et remis dans le droit chemin en utilisant – bien entendu – la méthode de la carotte et du bâton, comme le fait le charretier avec son âne.

Le bombardement de Gaza est aussi censé "liquider le régime du Hamas", le tout enchaîné avec une de ces autres considérations qui font le sel du mouvement sioniste depuis sa fondation : il est possible d'imposer aux Palestiniens l'émergence d'une direction "modérée", c'est-à-dire une équipe qui renoncera à leurs aspirations nationales. Toujours dans cet ordre d'idées, Israël croit encore et toujours qu'en infligeant souffrance et désolation aux civils palestiniens, on les poussera à se révolter contre leurs dirigeants nationaux. L'histoire devrait pourtant nous démontrer que rien n'est plus faux. Lire la suite : http://contreinfo.info/article.php3?id_article=2437
ou : http://www.courrierinternational.com/article.asp?obj_id=93013

Tom Segev est journaliste et historien. Classé parmi les « nouveaux historiens, » il est l’auteur de nombreux ouvrages qui ont été traduits en français, dont « 1967 : Six jours qui ont changé le monde », et « Le septième million : Les Israëliens et le génocide ».

03 janvier 2009

Débat : Y aura-t-il un État palestinien ?


Certaines personnes ont du mal de se départir de la propagande dominante dans les médias occidentaux selon laquelle l'armée israélienne ne fait que se défendre contre les attaques insupportables du Hamas, reconnu dans le monde entier comme mouvement terroriste, comme chacun sait.
Comme antidote, je juge qu'un rappel n'est pas inutile. Et je trouve que celui de Leila Chahid, déléguée générale de l'Autorité palestinienne auprès de l'Union européenne, de la Belgique et du Luxembourg, constitue aujourd'hui plus que jamais, même s'il date d'avril dernier, une bonne mise au point.

mardi 29 avril 2008 - L’Humanité

Leïla Shahid. Je reviens d’un mois en Palestine après quatre ans d’absence, et j’ai été absolument catastrophée, effondrée, de voir combien les choses ont régressé. J’ai l’impression qu’en quatre ans, c’est devenu quasiment irréversible. À commencer par Jérusalem. Jérusalem aujourd’hui n’a plus d’existence en tant que ville arabe à l’Est, israélienne à l’Ouest. L’endroit où le mur est le plus répulsif, le plus difficile à vivre, c’est Jérusalem. Parce que, là, il est tout en béton. Ailleurs, sur ses 700 kilomètres de parcours, c’est parfois un grillage avec des barbelés. Mais à Jérusalem, la Jérusalem métropolitaine qui est soixante fois plus grande qu’en 1967, il est entièrement en béton et il fait 9 mètres de haut.

Deuxièmement, c’est à Jérusalem-Est que l’agrandissement de colonies a été le plus important - toutes les informations le prouvent, en particulier celles de La paix maintenant, qui a fait un remarquable travail de « monitoring » des colonies. C’est dans la tradition sioniste classique de créer des faits accomplis. Celui-là déchargera Israël de la nécessité de négocier le statut de Jérusalem. Car si cela continue, il n’y aura plus rien à négocier.

La troisième chose qui m’a beaucoup choquée, c’est l’étendue des embranchements de routes pour relier ce qu’on appelle le « ring road », le périphérique de Jérusalem, qui va pratiquement annexer toute la ville sur le plan du transport public et de l’espace. Ces embranchements ne desservent que les colonies. Il n’y a pas une seule bretelle qui aille à Beit Hanina ou dans n’importe quelle banlieue de Jérusalem-Est. L’isolement de Jérusalem de la Cisjordanie et des territoires occupés est un fait accompli : on ne peut déjà plus parler de Jérusalem-Est comme capitale de l’État de Palestine. Finalement, et ceci concerne particulièrement les Français, à cause des entreprises impliquées (Veolia et Alstom), le tramway reliera les colonies à l’est de Jérusalem à Israël, en violant toutes les règles du droit international.

Dans le reste de la Cisjordanie, l’extension des colonies autour d’Ariel, celle de Maale Adumin pratiquement jusqu’à la mer Morte, l’extension du bloc du Gush Etzion font qu’il ne reste plus que trois entités complètement séparées : le bantoustan du Nord, celui du centre et celui du Sud, qui ne sont pas viables comme territoire d’un État.

Lorsque vous dites cela aux responsables israéliens, le plus sérieusement du monde, ils vous répondent qu’ils vont faire des tunnels sous les colonies et des ponts par-dessus, pour respecter la lettre de ce qui est inscrit dans les accords : la continuité territoriale. C’est littéralement kafkaïen, mais ils le disent sérieusement !

Les premiers à constater cet état de fait, ce sont les habitants de la Palestine, qui ne reconnaissent plus visuellement le paysage dans lequel ils habitent. Tous les jours il y a soit une nouvelle colonie, une « sauvage » qui devient officielle, une autre qui obtient le statut de ville, comme Ariel ou Modiin. Ce constat, vous le trouvez dans la bouche de la plupart des citoyens, je ne dis pas des responsables de l’Autorité palestinienne. Car si les responsables devaient admettre qu’il n’y a plus les fondements territoriaux d’un État, ils devraient arrêter de négocier. Ou alors adopter une autre stratégie.

L'état des lieux que j'ai constaté de mes propres yeux en Palestine en 2006, notamment autour de Jérusalem, a donc encore empiré. Je suis admiratif devant le calme des Palestiniens de Jérusalem. Jusqu'à quand garderont-ils la maîtrise de leurs émotions ? La poursuite de la colonisation par Israël arrivera-t-elle à les pousser à bout ?
Ceux qui parlent aujourd'hui de Paix me paraissent ou bien très naïfs ou bien très hypocrite.
Mais peut-être convient-il de rappeler ici cette phrase qui résonne dans mes oreilles, elle est d'un chauffeur de taxi, à propos du réchauffement climatique, et elle est citée par Anne Gouyon dans un de ses interview : "c'est vraiment horrible, et si on ne peut rien faire, je préfère ne pas savoir."

02 janvier 2009

Gaza: controverse autour du silence de Barack Obama



02.01.09 - 16:44
"Yes we can" ? La gauche britannique et des blogueurs du monde entier se demandent plutôt "Where is he?" Barack Obama observe un silence sur la situation que beaucoup condamnent.
Le mutisme n'est pas absolu. Son principal conseiller, David Axelrod, a expliqué sur le plateau de "Face The Nation", l'émission politique de CBS, qu'il "n'y a qu'un président à la fois. Et ce président, c'est George Bush." Le juif américain Richard Silverstein, qui tient le blog Tikum Olam (pour faire de la Terre un endroit meilleur), a réagi avec vigueur: "Je suis conscient que le massacre de Gaza n'a de loin pas la même importance pour les Américains que l'effondrement de Wall Street. Mais quand l'économie a implosé, on n'a pas vu les gens d'Obama s'en remettre à Bush. Il a travaillé avec Bush. Ils ont élaboré une stratégie commune. Ils ont essayé chacun de paraître énergique, travailleur et sérieux."

En visite en Israël en juillet dernier, Barack Obama avait évoqué les roquettes lancées par les Palestiniens et la réaction israélienne: "Si quelqu'un envoyait des roquettes sur ma maison, où dorment mes filles, je ferais tout en mon pouvoir pour l'empêcher. Je ne suis pas surpris que les Israéliens en fassent de même." Terry Scott, contributeur au blog AmPal - American Palestinian, a repris la rhétorique d'Obama à la lettre, la qualifiant de stupide: "Si quelqu'un affamait ma famille, bombardait mes installations d'assainissement et d'électricité, traumatisait mes enfants en franchissant quotidiennement le mur du son, empêchait mes enfants malades de voir un médecin, privait mes enfants en âge d'étudier des bourses qu'ils méritent, rendaient anémiques la moitié de la population d'enfants, alors je lancerais sur eux tout ce qui me tomberait sous la main y compris le WC et le lavabo. Allons, Mr. Obama, montrez un peu plus de compréhension que l'administration actuelle."

VivirLatino n'y pas de main morte, lui aussi. "J'ai honte et je suis dégoûté, surtout si c'est ça le changement dans lequel croyaient et croient les électeurs américains. Je suis hanté par les mots et les images des hommes, femmes et enfants, et par la façon dont mes dollars de contribuable sont utilisés pour opprimer et rendre invisibles des gens que certains ne considèrent même pas dignes d'être des personnes, d'avoir une terre, un foyer." En Angleterre, c'est de la gauche, pourtant si favorable à Barack Obama, qui déplore l'attitude du "président-élu" américain. Ken Livigstone, l'ancien maire de Londres, Bianca Jagger et Annie Lennox, célèbre chanteuse, se sont émus de la situation à Gaza et la passivité de Barack Obama.
"Je voudrais appeler le président élu (Barack) Obama à s'exprimer", a déclaré Bianca Jagger lors d'une conférence de presse. "Les gens du monde entier avaient de l'espoir quand il a été élu, et nous en appelons à lui pour qu'il demande un arrêt immédiat des bombardements de civils dans la bande de Gaza."
Annie Lennox, ancienne chanteuse d'Eurythmics, a expliqué avoir, quand elle a pris connaissance de la situation à Gaza, "pensé en tant que mère et être humain: comment cela va-t-il être la solution pour la paix? ".

(H.M. avec globalvoicesonlince et Belga)

Notre dossier sur la situation à Gaza

27 décembre 2008

L’Union Juive Française pour la Paix réagit au bombardement de Gaza

Israël bombarde Gaza : près de 200 morts
( Samedi, 27 décembre 2008 )

Communiqué du
Bureau National De l'Union Juive Française pour la Paix

Gaza : la responsabilité directe de la France et de l'Union Européenne

Du blocus à l'assassinat collectif

L'armée israélienne a attaqué Gaza cette nuit avec des moyens militaires énormes. Le premier bilan fait état de 150 morts, civils pour la plupart. Ce massacre était annoncé, envisagé et commenté ces derniers jours dans la presse israélienne, après la fin de la trêve respectée par le Hamas et rompue sans arrêt par l'armée israélienne. Ce crime a été rendu possible par l'impunité totale accordée à Israël depuis bientôt 9 ans et le soutien actif dont il bénéficie au sein de l'Union Européenne. Il est le résultat direct du «rehaussement de la coopération avec l'UE» imposée par la présidence française contre le vote de report du Parlement Européen.

Depuis maintenant des années, la bande de Gaza subit, avec le soutien complice de l'Union Européenne un siège criminel qui viole délibérément toutes les lois internationales : un million et demi de civils sont prisonniers de l'armée israélienne et privés de tout : de nourriture, de carburant, d'électricité, de médicaments, de matériel scolaire … Moins d'un dixième des camions nécessaires au ravitaillement normal de la population parviennent à passer. L'aéroport et le port ont été détruits avant même d'avoir jamais pu fonctionner. Il est interdit de pêcher. Seuls quelques bateaux affrétés par des militants ont pu forcer le blocus. La population subit une «punition» collective impitoyable pour avoir «mal» voté. La communauté internationale laisse faire, voire encourage ce siège. L'occupant a expulsé Robert Falk, le rapporteur spécial sur la situation des droits de l'homme de l'ONU.

Il n'y a aucun statu quo possible, aucune perpétuation envisageable de ce siège impitoyable et criminel. Tout peuple assiégé a le droit de résister à l'oppression.

Aucune symétrie ne peut être établie avec les quelques missiles qui sont tombées sur des villes israéliennes. Il n'y aura pas de sécurité pour les Israéliens sans sécurité pour la population de Gaza. Les politiques européenne et américaine depuis Annapolis, en évitant d'affronter la réalité de l'occupation, aboutissent à l'impasse attendue dont encore une fois le peuple palestinien paie tout le prix.

L'Union Juive Française pour la Paix dénonce le crime qui se déroule contre la population de Gaza. Elle appelle à manifester partout contre cette nouvelle agression. L'UJFP exige une réaction immédiate du gouvernement français, de la Communauté Européenne et de l'ONU pour faire cesser l'agression et pour mettre un terme au blocus de Gaza.

BN de l'UJFP le 27 décembre 2008

Al-Oufok

Le site sur
http://www.aloufok. net/
Voir l'article sur http://www.aloufok. net/article. php3?id_article= 5238

28 octobre 2008

MASARAT

D’AUTRES IMAGES, D’AUTRES REGARDS
OCTOBRE-NOVEMBRE 2008
BRUXELLES, MONS, CHARLEROI, LIEGE, NAMUR…

ET PARTOUT EN COMMUNAUTE FRANÇAISE

"J’ai trouvé que la terre était fragile, et la mer, légère ; j’ai appris que la langue et la métaphore ne suffisent point pour fournir un lieu au lieu. La part géographique de l’Histoire est plus forte que la part historique de la géographie. N’ayant pu trouver ma place sur la terre, j’ai tenté de la trouver dans l’Histoire. Et l’Histoire ne peut se réduire à une compensation de la géographie perdue. C’est également un point d’observation des ombres, de soi et de l’Autre, saisis dans un cheminement humain plus complexe. L’Histoire a éveillé en moi le sens de l’ironie. Ce qui allège le poids du souci national. On s’engage ainsi dans un voyage absurde. Est-ce là simple ruse artistique, simple emprunt ? Est-ce, au contraire, le désespoir qui prend corps ? La réponse n’a aucune importance. L’essentiel est que j’ai trouvé ainsi une plus grande capacité lyrique, et un passage du relatif vers l’absolu. Une ouverture, pour que j’inscrive le national dans l’universel, pour que la Palestine ne se limite pas à la Palestine, mais qu’elle fonde sa légitimité esthétique dans un espace humain plus vaste."
Mahmoud Darwish (1941-2008)

A l’occasion de la saison artistique et culturelle MASARAT Palestine, d’autres voix, des images nouvelles, des sons inédits nous viennent de Palestine. Ils appellent un autre regard, une autre écoute.
La Palestine qui sera présentée en octobre et novembre 2008 à Bruxelles, Mons, Charleroi, Liège, Namur… et partout en Communauté française est un pays méconnu, mal connu, voire inconnu ! Un pays à découvrir et à parcourir de manière inattendue à travers le prisme de ses artistes.
Pour la première fois en Communauté française, une ouverture s’opère vers des mondes artistiques issus d’un ailleurs pas si lointain, même tout proche, le Proche-Orient. Vaste invitation à découvrir des esthétiques multiples, expérimentales mais toujours politiques, et qui dégagent une incroyable vitalité. Présenter les dynamiques artistiques palestiniennes contemporaines, c’est aussi entrer dans l’histoire : car, que s’est-il passé, là-bas, dans les Territoires mais aussi dans la diaspora ou pour les « Palestiniens de ‘48 » qui vivent en Israël, au tournant des années ’90, depuis les Accords d’Oslo, premier pas vers le « pays à venir »?

Comment l’activité artistique s’est-elle alors structurée et organisée ? Quels artistes ont émergé, se sont affirmés et dans quels lieux ? MASARAT Palestine se veut comme un premier arrêt sur image pour cette histoire toute récente. Et où en est-on aujourd’hui, en 2008, alors que les Territoires sont toujours occupés, que la colonisation de la Cisjordanie progresse inéluctablement, que le mur ajoute aux divisions, coupe le paysage, oblitère le regard et que les check-points entravent toujours plus la mobilité quotidienne des habitants et … des artistes ?

Qu’est-ce qui, pourtant, dans cette situation d’occupation, émerge là maintenant ? MASARAT Palestine invite une toute nouvelle génération d’artistes urbains, des collectifs de jeunes graphistes (Zan Studio) ; des photographes et vidéastes (Idioms film) ; de musiciens (Watar, DAM…); des cinéastes et des écrivains, qui tous partagent engagement politique, humour et impertinence des formes… MASARAT Palestine défait et déconstruit les clichés qui nous habitent (télévisuels, journalistiques), voire même nos représentations les plus familières venues de la militance. Avec nos amis de Ramallah, les artistes, intellectuels et producteurs culturels du Comité Palestinien avec qui, tout au long de ces deux années, nous avons élaboré la saison, nous avons voulu en quelque sorte « sauter » par-delà le mur, motif omniprésent dans les œuvres d’aujourd’hui, qui se donne et s’impose comme l’image même de la réalité palestinienne, mais qui occulte tant d’autres réalités artistiques. MASARAT Palestine se veut parcours et chemins pluriels, vaste processus d’échanges entre ici et là-bas : workshops, résidences, échanges d’artistes, formations jalonnent les chemins de cette saison durant deux ans. L’idée était simple : relier, mettre en relation, permettre les rencontres, les échanges et les collaborations, dans l’idée que le processus nous échappe et perdure bien au-delà de l’automne 2008. Tout en opérant un focus sur la production visuelle et plastique à travers la présentation de quelques grandes expositions, il s’agit également de franchir les frontières disciplinaires, de chercher dans tous les coins et recoins des pratiques artistiques palestiniennes les plus contemporaines et de mixer allègrement arts visuels, cinéma, littérature, débats et conférences, musiques, performances théâtrales et danse, dans des dispositifs multiples. De joindre, aussi souvent que possible, à la présentation des œuvres, le dialogue avec le public. Car MASARAT Palestine nous entraîne plus que jamais aux frontières, aux croisements féconds de l’art et du politique, de la création et de la pensée…

Arts visuels, cinéma, littérature, musique, arts de la scène, conférences, débats et tables rondes seront au programme aux Halles, à Bozar, au Musée de la Photographie de Charleroi, à la Maison Folie de Mons, au Théâtre de Namur et dans bien d’autres lieux !

MASARAT Palestine entend présenter et promouvoir les divers aspects du champ artistique palestinien d’aujourd’hui, qui témoignent d’un réel dynamisme et d’approches très actuelles. Les arts plastiques et visuels, pratiques plus récentes dans la culture palestinienne, dégagent une grande énergie en contact avec le monde extérieur. De même que le design, l’architecture et l’intérêt pour le patrimoine artistique et naturel… Cette vitalité imposait la mise en place de diverses expositions.

En littérature, un grand nombre de jeunes auteurs palestiniens sont à découvrir et à traduire. Des éditions de nouvelles et de poésie sont prévues par la Promotion des lettres en Communauté française, en partenariat avec les éditions Actes Sud, ainsi que des résidences d’écriture (à Passa Porta) et de traduction (à Seneffe). Également au programme : des lectures et mises en voix et des temps forts, comme la venue du poète Mahmoud Darwich.

En musique, divers concerts seront programmés à Bruxelles et en Communauté française. On pourra y entendre de grands interprètes et spécialistes de la musique arabe mais aussi les formes de musiques les plus actuelles : rap, hip hop, electro…

Le cinéma est riche en productions de films. Une série d’entre eux seront donc présentés à Bruxelles et en Wallonie. Des cinéastes palestiniens de cette « jeune école documentaire » seront également invités. Durant toute la saison, la Grande Halle des Halles de Schaerbeek, se transformera en « Bureau permanent de la Palestine» : espace de vie, de rencontres, d’informations, de visionnement, ouvert en permanence au public de passage. En complément de cette programmation, des conférences, des débats et des tables rondes accueilleront des intellectuels palestiniens aux Halles mais aussi dans d’autres lieux de la Communauté française.


MASARAT – Palestine 2008: saison artistique et culturelle en Communauté française Wallonie-Bruxelles, à l’initiative du Commissariat général aux Relations internationales et de la Délégation générale de la Palestine auprès de l’Union européenne, de la Belgique et du Luxembourg, sous le haut patronage de la Ministre des Relations Internationales de la Communauté française et de Mahmoud Darwich, avec le soutien de la Ministre de la Culture.
Conception et réalisation : Les Halles.

04 janvier 2008

IL Y A 60 ans – La NAKBA ou Catastrophe


Israël fêtera en 2008 ses 60 ans d’existence en tant qu’Etat.
Il a fallu, pour la plupart d’entre-nous et du monde occidental, attendre (fin des années 80) que ceux qui ont été nommés ‘les nouveaux historiens israéliens’ donnent à cet évènement tout son vrai caractère : l’expulsion forcée de plus de 700.000 Palestiniens de leurs villes, villages, maisons.

Pour les Palestiniens et les Arabes en général cet évènement fondateur de l’Etat sioniste s’appelle : Nakba (catastrophe).

Il est important de ne pas rater l’occasion de faire de 2008 une année d’information et de mobilisation sur la situation actuelle, cruciale et dramatique du peuple palestinien et particulièrement sur le drame de plus de 4 millions de réfugiés toujours interdits de reconnaissance du droit au retour ; sans doute la situation de non droit la plus longue de l’histoire.

Les groupes Paix Juste au Proche-Orient du Brabant Wallon (PJPO) solidaires de la Palestine, vous convient à passer ensemble une journée conviviale et studieuse.

Marco Abramowicz


INVITATION

En vue de sensibiliser tous ses membres et sympathisants à cet évènement, le Comité de Coordination des Groupes du Brabant Wallon pour une Paix Juste au Proche-Orient

Avec le soutien du Foyer Culturel de la Nethen organise

dimanche 20 janvier 2008
10 H. à 17 H.

Maison du Village de Hamme-Mille
7, rue A. Goemans
1320 Hamme-Mille (à gauche de l’église)

Une journée d’information et de sensibilisation

Au programme :

10h à 11 h :
Deux exposés, suivis de débats :
Paul Delmotte, Chargé de Cours de politique internationale à l’IHECS. Circonstances historiques de la Nakba.
Michel Staszewki, professeur d’Histoire et membre de l’Union des Progressistes Juifs de Belgique : L’expulsion des palestiniens.

11h à 12 h. :
Témoignages de diverses personnalités palestiniennes.
Participations promises : Chawki Armali, Leila Shahid, Adel Athieh, et d’autres

12h30 à 13h30 :
Déjeuner + visite de l’exposition de photos sur la NAKBA (notamment celles très émouvantes du camp de Aïda).

14 h à 16 h :
Trois ateliers
1) Pour enseignants : réflexions et documentation sur les cours d’Histoire, de Géographie et de Sciences Humaines.

2) Information sur la culture : cinéma, Michel Khlefi présentera son film « Maloul, fête sa destruction » (1985, 35’) ; théâtres, PhilippeDumoulin parlera de Terres Promise ; littérature, documentation…

3) Projets d'actions pour 2008 aussi bien pour les groupes, le Comité de coordination du Brabant Wallon dans le cadre de nos relations avec l’Association Belgo-Palestinienne.

16h30 à 17h :
Assemblée finale, mise en commun

Participation par personne aux frais comprenant café de bienvenue et déjeuner (hors boissons) : 7 €

Veuillez réserver dès maintenant cette date dans votre agenda et confirmer votre présence à Lilian Catelin – Tél. 067/63 86 16 – GSM 0475/69 92 76 - lilianecatelin@scarlet.be

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