16 juillet 2013

Echos d'une colonisation rampante, intérieure à l'Etat d'Israël

La Knesset approuve le plan Prawer-Begin, très accablant

Lundi 24 juin 2013 (Jérusalem) : La Knesset a voté en faveur du plan Prawer-Begin. 43 membres de la Knesset ont voté pour et 40 ont voté contre. Le plan Prawer-Begin déplacera au moins 30.000 (et jusqu’à 70.000) citoyens Bédouins.

De plus, il dépossédera la population arabe bédouine de ses terres et de ses moyens de production traditionnelle ce qui conduira à la destruction de sa structure sociale.

Le plan aura pour effet de concentrer les Bédouins dans des zones urbaines pauvres où leur potentiel de développement autonome sera contrecarré.

Appréciez l’humour  corrosif de ce panneau à l’entrée du village d’El Sira et mettant en garde contre les démolitions de maisons par l’armée israélienne !!!  Photographies de Raymond Saublains.
Appréciez l’humour  corrosif de ce panneau à l’entrée du village d’El Sira et mettant en garde contre les démolitions de maisons par l’armée israélienne !!!
Photographies de Raymond Saublains.
L’approbation du plan Prawer-Begin est contraire aux  recommandations en 2011, du Comité des Droits Economiques, Sociaux et Culturels des Nations Unies, qui a appelé Israël à s’abstenir de l’éviction forcée de ses résidents et de cesser les démolitions dans les villages non reconnus. Il contredit également les recommandations du Comité de l’Elimination de la Discrimination Raciale (CERD), qui, en 2007, a appelé l’Etat à examiner la possibilité de reconnaissance des villages bédouins, permettre aux Bédouins de contrôler et s’occuper de leurs champs, et  cesser les évacuations faites sans le consentement des résidents des villages.  En outre, les observations finales du CERD (en mars 2012) et du Parlement Européen (dans une résolution de juillet 2012) demande au gouvernement israélien de revoir le plan Prawer.  (partie du communiqué du Negev Coordination Forum)


On ne nous déplacera pas : les Bédouins du Neguev s’accrochent à leur terre

Extraits du 
Carnet de Colette Braeckman

 (...) Venus de ces villages qui ne seront jamais rayés d’aucune carte pour la bonne raison qu’ils n’y sont même pas mentionnés, les plus oubliés des citoyens israéliens, les Bédouins du Neguev, ont tenu à démontrer, une fois encore, qu’étaient bien vivants et que, face à l’armée israélienne, ils n’avaient rien perdu de leur combativité.
Femmes sous la tente, hommes à la tribune, tous les chefs de village ont brandi des titres de possession des terres et des puits, clamé leur refus d’être chassés vers le béton et l’anonymat des villes.
Sensibilisé de longue date à la question palestinienne, Marco Abramovicz, qui anime le Comité pour une paix juste au Proche Orient, a découvert voici trois ans le problème des Bédouins du Néguev. Le paysage désolé d’Al Arakib lui est devenu familier : oliviers arrachés, champs nivelés. A plus de 40 reprises, les bulldozers israéliens sont venus pulvériser les habitations, jeter au sol les tôles, les quelques blocs de béton que les habitants à chaque fois remettaient debout, afin de signifier un message toujours identique : « cette terre est celle de nos ancêtres, nous ne partirons pas ».
Le chef du village, Cheikh Sayeh al Turi, considère Abramovicz comme un ami fidèle et il salue avec enthousiasme le fait que ce citoyen d’Ittre ait pu convaincre un groupe de Belges de le suivre pour découvrir, -à la force du mollet -ces dernières terres « vierges » d’Israël, lorgnées par les « développeurs » et les plus hardis des colons. Le Neguev en effet représente 60% de la superficie d’Israël et l’Etat hébreu entend désormais le « mettre en valeur », en proposer l’occupation aux derniers arrivés, les Falashas, ces Juifs noirs d’Ethiopie ainsi que les Juifs russes, qui sont déjà les principaux occupants de la ville de Beer Sheva, aux portes du désert.
Depuis les hauteurs d’Al Arakib, on aperçoit d’ailleurs les gratte ciel de Beer Sheva, devenue une importante cité universitaire et qui ne cesse de s’étendre; des autoroutes tracent leur sillon, les fils électriques zèbrent le ciel, tout est prêt pour créer de nouvelles implantations et amener de nouveaux citoyens juifs sur les marches du désert. A ceci près que les habitants d’Al Arakib, à l’instar des autres tribus demeurées dans le Neguev après le grand exode de 1948 qui vit plus de 100.000 Bédouins fuir vers la Jordanie, ne l’entendent pas ainsi.

(...)
« Il est dur de vivre ici, mais de cette terre, nous pouvons vivre correctement » précise Aziz « et si, à l’instar des colons israéliens nous disposions d’adductions d’eau, nous pourrions nous aussi la transformer en paradis… »
(...)
l’administration israélienne souhaite moins « sédentariser » des Bédouins qui ont depuis longtemps cessé de nomadiser que les regrouper dans des townships, des agglomérations urbaines où ils se retrouveront tout au bas de l’échelle sociale. Transformés en prolétaires urbains, obligés d’accepter des emplois non qualifiés et de vivre dans des infrastructures sommaires, les Bédouins seront obligés d’abandonner leur mode de vie traditionnel, leur hospitalité légendaire et aussi leur polygamie.
A l’heure actuelle, une quarantaine de villages, ayant été décrétés «non reconnus », ne figurent sur aucune carte et à tout moment, les maisons qui y ont été construites peuvent être détruites par les bulldozers de l’administration. En 2011, plus de mille demeures ont ainsi été jetées au sol et aujourd’hui encore les destructions sont quotidiennes.

(...)
Au sortir d’une imposante forêt, entièrement artificielle, et jalonnée d’aires de pique nique et d’espaces récréatifs, signes avant coureurs de futures ambitions touristiques, Yeela précise : « j’aime les arbres, sauf quand ils servent à chasser les hommes. Ici, le Fonds national juif (JNF) plante des forêts sur des terres qui appartenaient naguère aux Bédouins, ce qui rend leur retour impossible… »
C’est cela aussi que les Bédouins ne comprennent pas : pourquoi, dans le même temps, les autorités retournent-t-elles leurs champs et déracinent-t-elles leurs oliviers, alors qu’elles plantent des forêts entières ? Pourquoi l’argumentation officielle avance-t-elle que les villages bédouins, composés de quelques familles, sont trop petits pour pouvoir bénéficier de services de base (eau, électricité) et poursuivre leurs activités économiques traditionnelles alors que, dans le même temps, dans la même région, de petites localités juives, comptant moins de 300 habitants, bénéficient de toutes les facilités et que l’implantation de nouveaux venus ne cesse d’être encouragée par les autorités ?

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27 janvier 2013

Afrique du Sud et Danemark : pour le label des produits sous l’occupation israélienne

L’Afrique du Sud et le Danemark prennent des règlements demandant que les produits issus de la Cisjordanie occupée soient étiquetés comme tels ; Israël qualifie l’initiative de « raciste ».

Un avis a été publié samedi par le ministère du Commerce et de l’Industrie d’Afrique du Sud qui annonce qu’Israël sera dorénavant tenu de marquer tous les produits venant d’une terre palestinienne avec le label « Produit dans les territoires palestiniens occupés ».

La déclaration du Département sud-africain du Commerce et de l’Industrie précise que le ministre « exigera des commerçants en Afrique du Sud de ne pas étiqueter incorrectement les produits dont l’origine est le Territoire palestinien occupé (TPO) comme des produits d’Israël. »

La question du label s’est trouvée relancée quand un journal danois a rapporté, dimanche, que les mêmes restrictions seraient appliquées au Danemark, quoique facultativement, pour les produits venant de Cisjordanie qui pourront être déclarés comme tel ou non.

La mesure « montre clairement aux consommateurs que les produits sont travaillés dans des conditions que non seulement le gouvernement danois, mais aussi des gouvernements européens, n’approuvent pas. Il appartiendra aux consommateurs de savoir s’ils choisissent d’acheter ces produits ou non », affirme le ministre des Affaires étrangères danois, Villy Sovndal, cité par le quotidien israélien The Jerusalem Post.

Les supermarchés danois auront la possibilité de choisir d’utiliser ou non ces labels. La raison de cette initiative danoise, selon Sovndal, est de permettre aux consommateurs de faire la différence entre les produits venant d’Israël et ceux venant des « colonies illégales », indique The Jerusalem Post. Cette mesure est destinée à appuyer la notion de « solution à deux États », dit Sovndal.

De même, le ministre du Commerce sud-africain, Rob Davies, a déclaré la semaine dernière que la mesure visait à aider « les Sud-Africains qui... soutiennent les Palestiniens à identifier ces produits ».

Les deux États, cependant, insistent sur le fait que ces mesures ne veulent pas soutenir un boycott des marchandises israéliennes, mais seulement des produits venant des territoires occupés après 1967, quand les troupes israéliennes ont envahi et occupé de nouveaux territoires en Palestine, Égypte et Syrie.
(...)

En avril, une importante coopérative de consommateurs britanniques a pris la décision d’étendre son boycott, déjà appliqué, à tous les produits d’Israël venant de Cisjordanie. Le groupe Co-operative, la plus grande société mutuelle du Royaume-Uni, et la cinquième dans le détail alimentaire, a décidé de cesser de commercer avec tout fournisseur s’approvisionnant dans les colonies israéliennes.

La Co-op soulignait également, cependant, qu’elle ne boycottait pas le commerce avec Israël lui-même.
Le quotidien britannique The Guardian rapporte que la Co-op « insiste sur le fait qu’il ne s’agit pas d’un boycott israélien, et que ses contrats se poursuivront avec les autres entreprises, à l’intérieur d’Israël, qui peuvent garantir qu’elles n’exportent pas depuis les colonies illégales ».

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Info-Palestine.eu
Proche-Orient.net
MISE A JOUR : dimanche 27 janvier 2013 

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L'Afrique du Sud impose un label "fabriqué dans les Territoires palestiniens"

Le gouvernement sud-africain a décidé en conseil des ministres d'imposer un label sur les produits importés des Territoires palestiniens occupés à la place de la mention "made in Israël".

"C'est conforme à la ligne de l'Afrique du Sud qui reconnaît les frontières de 1948 délimitées par l'ONU et ne reconnaît pas les territoires occupés au-delà de ces frontières comme faisant partie de l'Etat d'Israël", a précisé un porte-parole, Jimmy Manyi, lors d'un point presse.
(...)

Le 14 juillet, le ministre sud-africain délégué aux Affaires étrangères, Marius Fransman, avait prononcé un long discours sur ce sujet au Cap.

"La diplomatie économique peut être l'une des armes les plus efficaces pour changer la situation palestinienne. Les Palestiniens et leurs soutiens, inspirés par le boycott économique de l'Afrique du Sud du temps de l'apartheid, cherchent depuis des années à imiter notre succès dans ce domaine", avait-il dit.

"Jusqu'à présent, la campagne de boycott a eu un effet économique négligeable, mais la voix d'un gouvernement comme le nôtre pourrait donner un coup de pouce symbolique", avait-il poursuivi.

"Notre position politique sur la situation en Palestine est indubitablement marquée par notre propre histoire d'oppression et d'abus des droits de l'Homme", avait ajouté M. Fransman, citant également le poète palestinien Mahmoud Darwich, Albert Luthuli -- ex-président de l'ANC et prix de Nobel de la paix 1960--, Nelson Mandela et Che Guevara.

Cette initiative avait été qualifiée de "raciste" en mai par un porte-parole du ministère israélien des Affaires étrangères, Yigal Palmor, et suscité une manifestation de quelques centaines de personnes à Pretoria fin juin.

(...)

Lire tout  l'article sur Jeuneafrique.com

© AFP 22/08/2012 à 11h:29 | AFP  

la Nativité de Bethléem inscrite au Patrimoine mondial de l'Unesco

Réjouissant !

L'Unesco a inscrit vendredi le site du "Lieu de naissance de Jésus", comprenant l'église de la Nativité de Bethléem et également la route de pèlerinage au Patrimoine mondial.

Porte de l'humilité
Il s'agit du premier site palestinien inscrit sur la liste du Patrimoine mondial de l'Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture.

Les Palestiniens, entrés à l'Unesco en octobre 2011 au terme d'un vote qui avait provoqué la colère des Israéliens et des Américains, avaient fait la demande d'une inscription du site dans une procédure en "urgence".

Ils avaient argué du "délabrement et de la dégradation de l'ensemble architectural", notamment du fait des "forces d'occupation" israéliennes.

© afp.
Le mur à Bethléem (photo © Marie-Armelle Beaulieu)










Note. 
 "L'ONU a publié en 2009 un rapport qui épingle les restrictions israéliennes à Bethléem. Selon son Bureau de coordination des affaires humanitaires, les Palestiniens n'ont accès qu'à seulement 13% des 660 km2 de la commune. 

Le mur empêcherait notamment l'accès à des zones de pâturages, propices à une exploitation agricole. "Le développement économique et social de Bethléem est compromis", peut-on lire dans le rapport.  (L'express)

27 novembre 2012

Etat de Palestine: "Les Européens perdront leur crédibilité s’ils s’abstiennent"

Près d’une semaine après le cessez-le-feu de Gaza signé entre Israël et le Hamas, le quotidien La Libre Belgique a rencontré LEILA SHAHID, la déléguée générale de Palestine auprès de l’Union européenne, de la Belgique et du Luxembourg. "L’Union européenne, dit-elle, jouera sa crédibilité sur la scène internationale ce jeudi, lorsque le président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas proposera la reconnaissance de l’Etat de Palestine devant l’Assemblée générale de l’Onu".

Extraits de l'entretien réalisé par Vincent Braun, par dans La Libre et mis en ligne ce 27/11/2012.

Pensez-vous que cette opération israélienne à Gaza ait changé la donne ?

Le résultat immédiat de ce nouvel épisode de cette guerre contre Gaza, c’est de faire du recours à l’Assemblée générale des Nations unies un appel pour la paix. (...)
Je pense que cette opération s’est retournée contre Benjamin Netanyahou (...)

L’Autorité palestinienne s’en trouve-t-elle affaiblie ?

Le Fatah (le parti de Mahmoud Abbas) a fait un choix, qui est de renoncer à la lutte armée. Nous avons espéré que la négociation politique mènerait à notre revendication, un Etat palestinien reconnu. Après 20 ans de négociations (et même 23 puisqu’elles avaient commencé à Madrid en 1990), nous constatons que la seule réponse d’Israël a été une réponse militaire. Israël a été kidnappé par une mentalité militariste qui déshumanise les Palestiniens et qui voue les Israéliens à des confrontations militaires avec tous ses voisins. On a bâti un mur, on a créé un dôme de fer, on a construit une clôture contre les Africains, un mur avec le Sud-Liban. C’est George Orwell. C’est une vision effrayante pour les jeunes générations d’Israéliens qui seront vouées à être dans l’affrontement militaire et technologique.

C’est la stratégie du bunker. Israël pense “avoir la paix” en confinant son territoire…

Et c’est exactement le contraire qui se passe. (...)
Notre demande (pour la reconnaissance d’un Etat de Palestine non membre de l’Onu, NdlR) n’est pas une déclaration de guerre. Il s’agit de mettre la communauté internationale devant ses responsabilités face aux violations systématiques de notre territoire, dont la plus importante est certainement la colonisation. Celle-ci est en train de détruire l’Etat palestinien à venir puisqu’elle lui prend tout son territoire. (...)

Cette initiative constitue-t-elle une étape charnière ?

Absolument. Nous nous devons de dire à nos partenaires dans le monde, où qu’ils soient, qu’ils ont aussi des devoirs à l’égard des résolutions qu’ils ont votées et qu’ils n’ont jamais mises en œuvre. Je rappelle qu’une décision de la Cour internationale de justice de La Haye demande la destruction du mur. Or, non seulement il n’est pas détruit mais il est prolongé tous les jours. Les Palestiniens ne constituent pas un sous-peuple qui n’aurait pas le droit d’être protégé par le droit international. Nous avons droit à la souveraineté, à l’indépendance, à l’intégrité territoriale et à un Etat. Il est temps que le monde reconnaisse ces droits inaliénables.

 • Y a-t-il d’autres conditions préalables pour reprendre le dialogue ?

(...) Dans la feuille de route signée par Israël et nous, et garantie par le Quartette, nous devons renoncer à la violence et Israël mettre fin à la colonisation. Israël a violé systématiquement cet accord en continuant à créer des colonies.  Cette colonisation est dénoncée par tous les conseils de ministres européens depuis 2009, qui reconnaissent que la poursuite de la colonisation menace la solution à deux Etats. Sur le papier, l’UE a des positions très claires. Même Obama. (...) Les Américains sont malheureusement presque prisonniers de leur alliance avec Israël. (...)
J’espère que les Européens auront le courage de prendre en compte qu’il ne s’agit pas seulement de notre liberté, de notre souveraineté, mais aussi de la leur.

LIRE L'ARTICLE ENTIER...

Voir aussi  "Raid à Gaza : 1,2 milliard de dollars de dommages" (AFP) (Mis en ligne le 25/11/2012)

05 mai 2012

Israël: aller voir la mer

Un appel à la désobéissance

Nous refusons de nous soumettre aux lois et décrets. Nous sommes des dizaines de femmes juives israéliennes à voyager et à traverser les postes de contrôle avec des femmes et des enfants palestiniens de Cisjordanie, à visiter ensemble nos villes, à apprécier les plages, à nous amuser sur les terrains de jeux, à les héberger chez nous et à être hébergées chez ces femmes au-delà des frontières interdites. Nous avons ensemble cueilli des olives dans leurs oliveraies familiales au-delà des postes de contrôle.

Ensemble, nous avons écouté le merveilleux chanteur palestinien Amal Markus au théâtre de Jérusalem.

Ensemble, nous sortons avec les institutrices des maternelles palestiniennes au centre de Tel-Aviv.

En raison de ces actions menées par notre collègue Ilana Hamerman, celle-ci a été, pour la troisième fois, interrogée par la police en vue d’une longue enquête.

Elle n’est pas la seule.

Nous, soussignées, affirmons publiquement que nous allons continuer à rejeter les lois et règlements qui violent le droit à la liberté de circulation de la population civile de Cisjordanie. Nous mettons en doute l’équité, la moralité ou le bien-fondé de ces lois.

Nous poursuivons la voie de la désobéissance civile contre un système arbitraire qui, pendant les quarante-quatre dernières années, a privé des millions de personnes de leurs droits humains et civils en érigeant des murs de séparation, des barrières et des postes de contrôle et en les plaçant derrière.

Notre groupe grandit de jour en jour. Récemment, 300 universitaires ont apporté leur soutien en disant : « Votre justice est celle que nous cherchons tous. Votre condamnation est la même que la nôtre. »

Nous lançons un appel à tous les Israéliens conscients et lucides : Rejoignez-nous par centaines. Ceci n’est plus une lutte contre l’apartheid en Cisjordanie, c’est une lutte pour une vie normale dans notre pays.

Vendredi 13 janvier 2012.

"Désobéissance des femmes israéliennes" VOIR LE SITE publiant cet article

Traduction de l’hébreu par Ayelet du groupe Désobéissance

Pouvoir regarder la mer

Ilana Hamerman est une militante des droits de l’homme qui rencontre souvent en territoire occupé des Palestiniennes à qui elle apporte de l’aide humanitaire (nourriture, vêtements, médicaments, jouets, etc.).

Au cours de ses actions, elle a recueilli des confidences de jeunes femmes palestiniennes qui lui ont confié leur rêve : voir, un jour, la mer ! La plupart de ces habitantes de Ramallah, Jénine, Hébron, Jéricho, etc. n’ont jamais vu la mer de leur vie. Ni non plus visité une grande ville moderne comme Tel-Aviv, avec ses magasins, ses cafés, ses centres commerciaux. Si ces jeunes femmes demandent une autorisation d’entrée en Israël « pour voir la mer », elles seront évidemment éconduites.

Avec une vingtaine de ses compagnes, Ilana Hamerman a décidé de faire de la résistance civile et de violer la loi israélienne. Elles ont organisé à plusieurs reprises de « journées de kif » pour des dizaines de jeunes femmes palestiniennes (en tout 600).

Ces opérations ont été montées comme de véritables expéditions militaires. Chaque militante israélienne arrive dans sa voiture au domicile de la « touriste » palestinienne avec dans ses bagages tout un attirail... d’accessoires de vêtements occidentaux : colliers, casquettes modernes, maquillage, lunettes de soleil, pull-over et chemises à la mode. Les jeunes Palestiniennes, qui sont vêtues pour la plupart de caftans et qui portent un foulard traditionnel sur la tête, se déshabillent dans la voiture avant d’arriver à l’un des barrages de Tsahal. Les soldats qui voient dans la voiture (conduite par une Israélienne bien blonde) quatre ou cinq femmes habillées à l’occidentale n’ont généralement aucun soupçon quant a l’identité des voyageuses. Si par hasard ils adressent la parole à l’une des Palestiniennes, celle-ci a appris une ou deux phrases en hébreu avec l’accent « branché » de Tel-Aviv.

La chaîne 2 de la télévision israélienne a montré le 8 octobre 2010 ces jeunes femmes palestiniennes émerveillées de plonger leurs pieds pour la première fois de leur vie dans la mer, sur la plage de Tel-Aviv. Instant de bonheur, de joie, de paix...

Une action en justice a été enclenchée contre les militantes israéliennes. Leur crime ? Avoir permis à des Palestiniennes de regarder la mer !

Article paru dans le Monde libertaire du 23 au 29 février 2012.

20 avril 2012

Bienvenue en Palestine : Violences policières...

... La Ministre n’est au courant de rien.

Et pour la ministre Milquet, il s’agit seulement de sociétés de transports qui ont choisi de ne pas vendre des tickets !!!

Quelques extraits de la question de Mme Zoé Genot à la vice-première ministre et ministre de l’Intérieur et de l’Égalité des chances sur "l’action policière vis-à-vis des participants à la mission ’Bienvenue en Palestine’" (n° 11011)


Le texte complet de l'intervention se trouve sur le Blog de Zoé Genot : 

19.01 Zoé Genot (Ecolo-Groen) : Monsieur le président, madame la ministre, ce dimanche, de nombreux citoyens ont désiré prendre l’avion à destination de Tel-Aviv afin de participer à l’action "Bienvenue en Palestine" et notamment de participer à l’inauguration d’une école internationale à Bethléem.
Il avait été décidé de passer par Tel-Aviv du fait de la facilité à accéder aux territoires occupés palestiniens plutôt que de passer par la Jordanie. Malheureusement, ils ont été empêchés de réaliser cette mission à cause de refus formulés par les compagnies aériennes qui avaient reçu une liste noire de noms de personnes qui ne pouvaient accéder au territoire israélien.
Cette attitude de la part de l’État d’Israël est scandaleuse et doit être dénoncée. Dans un courrier rédigé par le premier ministre israélien aux militants pacifistes, il se targue d’être la seule démocratie au Moyen-Orient. Il oublie cependant de dire qu’il est un État qui en occupe un autre, qu’il colonise impunément et méprise totalement le droit international.
Depuis quand les frontières d’Israël commencent-elles à l’aéroport de Bruxelles-National ? Comment peut-on tolérer encore une telle attitude de la part de cet État ?
(...)
Madame la ministre, j’aimerais étudier avec vous deux problèmes.
Le premier consiste en l’élaboration d’une liste noire de nos concitoyens : la police belge a-t-elle été en contact avec les autorités israéliennes au sujet de cette mission ? La police belge a-t-elle collaboré à l’élaboration des listes de personnes participant à cette mission ? Dans la négative, une autorité étrangère doit avoir effectué cette enquête, probablement sur notre territoire, ce qui est insupportable et illégal. Une enquête belge est-elle ouverte sur cette enquête illégale menée par les autorités israéliennes sur notre territoire pour identifier les participants à la mission ?
Le deuxième aspect concerne l’attitude de la police durant la journée de dimanche. Si nous relevons les réactions aux actions de la police, l’Union des Progressistes juifs de Belgique a, par exemple, communiqué : "Nous nous inquiétons en particulier de l’attitude violente et complice de la police belge à l’aéroport de Zaventem, agissant ainsi comme force supplétive et ’déterritorialisée’ de l’armée israélienne".
L’Union des Progressistes juifs de Belgique poursuit : "Cette pratique revient à installer des check-points, tels qu’ils existent dans les territoires palestiniens occupés, au cœur même de l’Europe. Il s’agit pour les autorités israéliennes d’enclaver la Palestine et de la priver de tout moyen de communication autonome avec le monde".
J’aurais donc voulu savoir qui avait coordonné cette action policière, qui a donné les instructions de disperser le sit-in, d’arrêter certains manifestants. Quelle évaluation a été faite de cette action policière à l’aéroport ce dimanche ? Merci.
(...)
Suite et réponse...

08 décembre 2011

Une nouvelle mission de " Bienvenue en Palestine "

Se rendre librement en Palestine
afin d'aider à construire une école


Mission de "Bienvenue en Palestine" 
du 15 au 21 avril

" Bienvenue en Palestine " soutiendra cette année la construction d'une école (comprenant 16 classes, de la maternelle à la terminale, avec en plus une école hôtelière) dans la région de Bethléem. Et ceci en compagnie de Stéphane Hessel qui viendra poser la première pierre du collègue-lycée qui portera son nom. De nombreux participants de nombreux pays se retrousseront les manches pour venir en aide à la construction de l'école maternelle.

Cette nouvelle mission a également pour but, comme la précédente, de revendiquer le droit d'entrer en Palestine et la libre circulation pour les Palestiniens comme pour tous ceux qui veulent leur rendre visite. En effet, entrer dans le pays, quitter le pays, réunir les familles, faire du commerce... devient de plus en plus dur en premier lieu pour les Palestiniens eux-mêmes. La Cisjordanie devient de plus en plus un ghetto, comme Gaza. Et si des prisonniers ont le droit de recevoir des visites, les Palestiniens dans la Cisjordanie occupée et à Jérusalem l'ont de moins en moins.
L'an passé Israel a stoppé plus de 300 personnes voulant se rendre en Palestine dans les aéroports européens. 127 participants à la mission ont été arrêtés à Tel Aviv par la police israélienne et mis en prison.
Ceci est inacceptable. C'est pourquoi Bienvenue en Palestine se remet en route. Cette année, la participation à cette mission sera encore plus importante que l'année passée. De nouveaux pays ont rejoint l'initiative. La mobilisation est en cours en France, en Grande-Bretagne, en Espagne, en Italie, en Grèce, au Pays Bas, aux Etats-Unis, au Canada, et ... en Belgique.

Et de nombreuses personnalités telles que Stéphane HESSEL,Desmund Tutu, Nawal Al Sadaawi, Noam Chomsky, Nurit Peled, Jean Ziegler ont signé l'Appel ci-dessous :

" Nous, signataires de la présente, adhérons à l’appel de "Bienvenue en Palestine 2012″, visant à permettre aux défenseurs des droits de l’homme et des droits nationaux du peuple palestinien de se rendre librement en Palestine en avril 2012.
Il n’y a pas d’autre moyen, pour entrer en Palestine, que de passer par des postes de contrôle israéliens. Israël a fait de la Palestine une prison géante, mais depuis quand des prisonniers ne pourraient-ils mêmes pas recevoir de visites ?
" Bienvenue en Palestine 2012 " va de nouveau contester la politique israélienne d’isolement de la Cisjordanie, à l’heure où les colons paramilitaires et l’armée commettent des crimes contre une population civile palestinienne sans défense.
Nous appelons les gouvernements à soutenir le droit des Palestiniens à recevoir des visiteurs, et le droit pour leurs ressortissants respectifs de visiter librement la Palestine.
Les participants à la mission " Bienvenue en Palestine 2012 " demandent à pouvoir transiter par l’aéroport de Tel Aviv sans encombre afin de pouvoir se rendre directement en Cisjordanie où ils sont attendus pour prendre part à un projet consacré au droit à l’éducation pour les enfants palestiniens. "

 Comment pouvez-vous contribuer à la réussite de cette mission ?

En participant vous-mêmes. La réussite de la mission est d'abord d'être très nombreux, afin de pouvoir donner un message fort. Un billet d'avion, à l'heure actuelle, coûte 350 € (au mois de février cela peut monter à 500 €). Il est donc préférable d'acheter son ticket dès que possible. Contactez-nous à l'adresse mail ci-dessous afin que nous puissions vous aider dans le choix du vol.

En demandant à des personnalités de faire partie du voyage : des élus, des universitaires, des sportifs, des journalistes, des artistes...

En récoltant du soutien pour aider des jeunes à partir. Vous pouvez parrainer un jeune qui veut venir mais qui a du mal à réunir la somme nécessaire, en envoyant un don (sur le compte BE 12634223810192 - 634-2238101-92 de l’ABP-Liège, avec la mention " Mission Bienvenue en Palestine 2012), acheter et vendre des cartes de soutien, organiser une soirée de solidarité au bénéfice de la mission...

En faisant connaître la mission. Vous pouvez diffuser les flyers, les affiches, mais aussi organiser une petite soirée chez vous en invitant vos amis et un participant à la mission pour donner les détails pratiques, organiser une soirée d'info dans votre commune...

POUR TOUT CONTACT EN BELGIQUE : http://bienvenuepalestine.com

- bienvenuepalestine.wallonie.be@gmail.com
- welcomepalestinebelgium@yahoo.com (Bruxelles)
- actiePal@palestinasolidariteit.be (Flandres)

02 décembre 2011

Briser un silence embarrassé

L’exposition "Breaking the silence" 
Où ? Halles de Schaerbeek, 22a, 1030 Bruxelles. 
Quand ? Jusqu’au 17/12. Tous les jours de 13 à 18h, excepté le lundi.
Nocturne le jeudi jusque 21h.
Nocturne et matinée sur demande.
En partenariat étroit avec l’Union des Progressistes Juifs de Belgique (UPJB) et Dor Hashalom,
Avec le soutien de la Fondation Rosa Luxemburg.
Participer, soutenir ces témoignages, ces événements (de grande qualité), c’est encourager les Israéliens qui persévèrent à défendre les droits inaliénables des Palestiniens en dénonçant les crimes dont ils sont victimes en prenant, actuellement, des risques personnels face à leur  gouvernement de droite et d’extrême – droite.
                                   Marco Abramowicz

L’association israélienne Shovrim Shtika - Breaking the Silence - Brisons le Silence a collecté et compilé plus de 2 500 heures d’iinterviews à propos de la vie quotidienne à Hébron. L’exposition présente une centaine de photographies prises par les soldats dans l’exercice de leur fonction au sein des forces armées israéliennes. Des ex-soldats, membres actifs de Breaking the Silence, accompagnent la visite de l’exposition et parlent de leur mission en Cisjordanie et dans les autres Territoires occupés de Palestine.

« Les soldats qui servent dans les Territoires sont les témoins et les acteurs d’actions militaires qui les changent profondément. Les cas d’abus envers les Palestiniens, les pilages et les destructions de propriétés sont la norme depuis des années mais sont toujours relatés comme étant des cas extrêmes et uniques. Nos témoignages décrivent une autre et bien plus sinistre réalité. Une réalité dans laquelle la détérioration des principes moraux trouve un moyen d’expression, sous la forme d’ordres et des règles d’engagement, et qui est justifiée au nom de la sécurité d’Israël? »

L’exposition s’accompagne d’une installation vidéo intitulée "The Details", du réalisateur israélien Avi Mograbi. Visible dans une salle annexe, elle montre des scènes relatives aux Territoires occupés simultanément sur huit écrans. L’artiste y voit une manière de faire "ressentir l’espace psychologique et oppressif que les situations dans ces vidéos créent" .
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Briser un silence embarrassé
Vincent Braun
LLB, mis en ligne le 02/12/2011

D’anciens soldats de l’armée israélienne témoignent des réalités de l’occupation des Territoires palestiniens. Une exposition visible à Bruxelles.
Il faut d’abord se rendre en sous-sol. S’extraire de la surface et de ses bruits. Pénétrer une réalité silencieuse, voire réduite au silence. Découvrir une cinquantaine de photos, des scènes de la vie quotidienne des soldats israéliens déployés dans les Territoires palestiniens. Décrypter ces images prises par d’anciens soldats, dûment légendées et même commentées en direct par ceux-ci. Y voir autant de témoignages peu flatteurs - cathartiques, expiatoires ? - de leur passage sous les drapeaux. Briser le silence embarrassé que suscitent l’occupation et la colonisation israéliennes. Donner corps à ces deux mots.

Montée pour la première fois à Tel Aviv, et interdite, l’exposition "Breaking the silence" (visible aux Halles de Schaerbeek durant quinze jours) est due au collectif israélien du même nom. Elle montre une réalité qui dérange d’autant plus qu’elle émane des rangs même de l’armée de l’Etat hébreux. "La majorité de la communauté juive ne veut pas savoir ce qui se passe réellement. C’est pourquoi ces soldats sont importants, parce qu’ils sont les témoins directs, les acteurs de cette occupation, et qu’ils montrent ce qu’ils ont été amenés à faire au nom de la société israélienne", souligne Henri Wajnblum, l’ancien président de l’Union des progressistes juifs de Belgique (UPJB), qui a contribué au montage de l’exposition.

Breaking the silence est un collectif israélien créé en 2004 par d’anciens soldats ayant servi dans les Forces de défense israéliennes (IDF) - le nom officiel de l’armée - en tant que conscrits ou officiers durant la seconde Intifada (guerre des pierres), qui prit fin en 2000. Son objectif est de collecter des documents afin de montrer la nature réelle de l’occupation. A ce jour, près de 8 000 soldats ont apporté leur pierre à cet édifice. Chaque témoignage, chaque document est systématiquement vérifié, recoupé, comparé, en fonction de l’actualité et des dates, nous explique Simcha Levental, 29 ans.

Lorsqu’il sert comme sergent entre 2000 et 2003, il est témoin des humiliations et des harcèlements qui sont le lot quotidien des Palestiniens. "Cela m’a pris deux ans et demi pour me rendre compte de ce qui se passait réellement, car nous sommes plongés dans la réalité du terrain. Certaines choses me dérangeaient. Alors, j’ai commencé à en parler à mes proches, qui trouvaient cela tout aussi dérangeant. Puis d’autres m’ont raconté des choses similaires", nous confie Simcha Levental. "Au final, on se rend compte que nous ne sommes pas là pour protéger notre pays ou assurer sa sécurité, mais bien pour entretenir une situation d’occupation."

Pour lui, être occupant, même sans avoir d’intention malveillante, conduit à réaliser des choses honteuses et regrettables. "Ces choses banales que nous sommes amenés à faire sont contre la morale et répondent à des buts politiques", affirme encore Simcha. "L’occupation nous pousse à être créatifs", dit-il. L’une des photos exposées (ci-contre) montre des Palestiniens punis pour avoir bravé le couvre-feu imposé par Israël. "Leurs yeux bandés rappellent qu’ils sont les victimes aveugles de ce régime d’oppression", suggère Simcha.

Et de commenter une autre photo qui témoigne de la politique d’intimidation et d’intrusion mise en œuvre par les forces israéliennes. On y découvre des soldats ayant investi une maison palestinienne pour la fouiller et regardant un match de la Coupe du monde de football à la télévision. "Ils ont enfermé les membres de la famille dans deux pièces. L’opération a duré deux heures, parce que c’était la durée du match."

Encore ? 02.218.21.07 et www.breakingthesilence.org 
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Un site à visiter : http://www.upjb.be/

08 novembre 2011

Au Cap, le Tribunal Russell pour la Palestine veut voir éclore le même esprit que celui qui a présidé à la fin de l’apartheid.

Le Tribunal Russell pour la Palestine a appelé lundi la communauté internationale à "pratiquer le même esprit de solidarité qui a contribué à mettre fin à l’apartheid en Afrique du Sud" à l’égard des Palestiniens. A l’ouverture de la troisième session, qui s’est déroulée le week-end dernier au Cap, l’archevêque Desmond Tutu, héros de la lutte anti-apartheid, a reproché à Israël d’avoir oublié les Ecritures. "Ils ont oublié leur propre histoire et ce que leurs propres prophètes ont dit de notre Dieu. Nous adorons un Dieu qui naturellement incline en faveur de ceux qui souffrent", a déclaré Desmond Tutu, prix Nobel de la paix 1984.

Le Tribunal Russell pour la Palestine est un tribunal des peuples autoproclamé créé en 2009 sur le modèle de celui qui jugea les crimes de guerre américains au Vietnam dans les années 1960. Créé peu après l’opération Plomb durci à Gaza en 2008-2009, il est considéré comme une "mascarade" par la diplomatie israélienne. Il est toutefois pris très au sérieux par des intellectuels sud-africains témoins de la période de l’apartheid. Le jury était composé de huit personnes dont la féministe française Gisèle Halimi, l’Irlandaise Mairead Corrigan, prix Nobel de la paix 1976, ou encore l’ancien résistant et ancien ambassadeur de France Stéphane Hessel, 94 ans.

La fédération sioniste d’Afrique du Sud avait par avance dénoncé "une campagne politique destinée à salir", jugeant que le tribunal Russell n’était "pas impartial".

Avant même l’ouverture de la troisième session du Tribunal Russell, les rapports des Palestiniens des Territoires occupés et des autorités israéliennes ont suscité un débat en Afrique du Sud où ils éveillent des parallèles avec le système d’apartheid, le régime raciste en vigueur jusqu’en 1994. Ce débat, dont la presse s’est fait l’écho, s’est amplifié avec l’initiative des Palestiniens à l’Onu demandant la reconnaissance de leur Etat dans les lignes qui ont séparé les Israéliens et les Arabes entre 1949 et 1967.

"L’Afrique du Sud est le lieu naturel pour débattre de savoir si Israël pratique une forme d’apartheid, pas en Israël même mais dans les Territoires occupés", a expliqué le professeur de droit John Dugard, ancien rapporteur spécial à l’Onu sur les droits de l’homme dans les Territoires de 2000 à 2006 et aussi l’un des parrains du Tribunal Russell pour la Palestine. "Ma propre expérience m’a malheureusement conduit à voir d’importantes similitudes", explique M. Dugard qui cite "discrimination, répression et fragmentation territoriale, les trois aspects dominants de l’apartheid".

(D’après AFP)

Lire tout l'article (sur le site de La Libre)

Tribunal Russell sur la Palestine - Cape Town - 6 novembre 2011

Chers Amis,
Ci-joint un communiqué de presse du Tribunal Russell sur la Palestine, réuni à Cape Town (Afrique du Sud) ce W-E et en ce début de semaine.

Ce communiqué n’est pas consultable sur le site web du Tribunal Russell : une «main mystérieuse» l’a piraté et rendu inaccessible.

Le communiqué de presse que je vous transfère ci-dessous est lui-même techniquement très particulier: ce courriel s’est avéré intransférable (le premier de toute ma «carrière» sur le net...) : «La tâche n’a pu être effectuée. Une erreur inconnue s’est produite...». 
Une «main mystérieuse» l’avait trafiqué à sa façon.
Pour vous faire parvenir malgré tout ce message, j’ai tenté de procéder à un copier/coller de son contenu et de le coller dans le présent message.

De façon générale, les travaux du Tribunal Russell sur la Palestine – organe d’opinion juridiquement rigoureux et non partisan, honoré de la participation de Stéphane Hessell, de Mgr Desmond Tutu et autres gardiens de la conscience universelle, ainsi que d’excellents spécialistes du droit international - n’ont pratiquement aucun écho dans la presse (une «main mystérieuse»).

Pour pallier ce triste état de fait, je vous suggère de transférer le présent courriel au maximum de vos amis.

Bien cordialement,
F. M.

Tribunal Russell sur la Palestine
Cape Town 

- Communiqué de presse 6 novembre 2011

Ce dimanche 6 novembre 2011, le Tribunal Russell sur la Palestine a poursuivi ses travaux sur le thème « Les pratiques d’Israël envers le Peuple palestinien violent-elles l’interdiction internationale de l’apartheid ? ». 




De nombreux témoignages ont porté sur les violations des droits humains par l'Etat d'Israël à l'encontre des Palestiniens dans les territoires occupés et en Israël même. Ils ont détaillé différentes mesures discriminatoires telles que: démolitions de maisons, punitions corporelles, détérioration des services de santé et d'éducation notamment pour les enfants, interdiction d'aller et de venir dans les territoires palestiniens. Même les libertés religieuses sont restreintes, des milliers de Musulmans et de Chrétiens sont interdits d'accès aux services religieux et aux lieux saints. Un témoin a estimé que pas moins de 30 pour cent de ces violations sont des pratiques d'apartheid. Avec pour conséquences d'empêcher le peuple palestinien de fonctionner en tant que groupe social.

D'autres intervenants ont présenté l'arsenal législatif israélien sans cesse modifié en vue de restreindre davantage les droits des Palestiniens. Des lois militaires s'appliquent aux Palestiniens des territoires, tandis que des lois civiles régissent la vie des colons. D'autres témoins ont souligné les différents statuts juridiques selon l'endroit où ils résident. A titre d'exemple, les Palestiniens de Jérusalem doivent prouver leur qualité de résident, faute de quoi leur statut est révoqué. D'autres lois visent la population israélienne. Elles obligent les associations qui défendent les droits des Palestiniens à déclarer l'origine de leurs fonds et leur interdisent de soutenir les campagnes de boycott. 



D'autre part, une politique systématique d'exploitation des ressources du peuple palestinien (travail, agriculture, environnement, eau,...) résulte d'un plan coordonné dès 1967, a soutenu un témoin. La viablité des villages est aussi rendue impossible par l'absence d'accès à l'eau, aux routes, ..., avec pour conséquence un exode volontaire des populations épuisées par ces conditions. Une politique de même nature est appliquée en territoire israélien dans les villages palestiniens, en particulier les villages bédouins du Neguev.

Le caractère juif de l'Etat d'Israël est utilisé par les autorités israéliennes pour justifier les différentes violations aux droits humains, y compris le déplacement de populations, qualifié de nettoyage ethnique par un témoin. La destruction massive de maisons de Palestiniens, le transfert de populations et la construction du Mur participent de cette politique de nettoyage ethnique avec pour but ultime la judaïsation d'un maximum de terres de la Palestine historique. Selon ce témoin, il s'agit d'une politique d'apartheid, une notion utilisée officiellement en Israël (hafrada) et qui signifie "acte de séparer". Le Mur étant lui-même qualifié de "barrière de séparation".

Des juristes, en s'appuyant sur la jurisprudence des juridictions internationales, ont rappelé les notions qui permettent de qualifier si des pratiques s'apparentent au crime d'apartheid. Outre les crimes contre l'humanité et crimes de guerre déjà dénoncés, notamment par la Cour Internationale de Justice, la notion de persécution d'un peuple a été précisément définie. 
Enfin, cette journée s'est conclue par l'intervention d'un juriste qui énoncé les différents moyens d'action possibles au niveau juridique national et international en vue de mettre fin aux violations des droits fondamentaux des Palestiniens présentées lors de cette session. Il a rappelé avec insistance le rôle essentiel de la société civile pour amener les gouvernements à se conformer à leurs obligations internationales. Notamment par le biais de la campagne BDS (boycott, désinvestissement, sanctions) comme moyen alternatif de faire respecter le droit international.

Cette troisième session du TRP a été marquée par deux incidents: la menace de retrait de la citoyenneté israélienne à une parlementaire arabe de la Knesset citée comme témoin au TRP et le piratage du site web du Tribunal Russell sur la Palestine.


Lundi 7 novembre, les conclusions du jury seront annoncées lors d'une conférence de presse à Cape Town.

Pour d'autres informations sur le Tribunal Russell sur la Palestine: 
https://www.facebook.com/russelltribunal
Contact presse: 

Claude Colart, media manager, RToP Cape Town, 0027 82 37 06 731

LA PALESTINE à L'UNESCO

C'est un grand moment pour les Palestiniens, peut-être le plus important depuis bien des années.
Enfin !
C'est un premier pas vers la reconnaissance d'un Etat.

Voici des extraits d'un article paru dans La Libre Belgique du 2 novembre dernier.

Le statut d’Etat auprès de l’Unesco permet désormais aux Palestiniens de demander la reconnaissance au Patrimoine mondial de nombreux sites en territoire occupé par Israël. Tels l’église de la Nativité à Bethléem, les vestiges archéologiques millénaires à Jéricho, le Caveau des Patriarches bibliques à Hébron, la tombe de la matriarche Rachel à Bethléem. Ce qui causera immanquablement des frictions avec Israël qui a déjà inscrit certains de ces sites à son propre patrimoine national. Notamment, les deux derniers sur lesquels Israël garde la mainmise, quoiqu’ils soient vénérés à la fois par les juifs et les musulmans.
Les Palestiniens pourront aussi saisir l’Unesco pour entraver les fouilles archéologiques qu’Israël mène autour de l’esplanade des mosquées dans la Vieille Ville de Jérusalem-Est, ou pour freiner le contrôle qu’Israël maintient sur les manuels scolaires des écoles palestiniennes à Jérusalem-Est.

Et puis aussi :

A l’issue des consultations menées mardi par son mini-cabinet politique, le Premier ministre Netanyahou a décidé d’accélérer la colonisation à Jérusalem-Est et en Cisjordanie occupée - la riposte préférée des nationalistes israéliens, régulièrement critiquée à l’étranger, mais jamais concrètement freinée par la communauté internationale - en guise de rétorsion après leur admission à l’Unesco.
Par ailleurs, Israël a également décidé de geler, au moins à titre provisoire, recettes fiscales dont il doit s’acquitter chaque mois au Trésor palestinien. Ces recettes proviennent essentiellement des taxes qu’Israël perçoit sur les marchandises qui transitent par ses ports et aéroports à destination de la Cisjordanie et de Gaza. Elles se montent à des millions de dollars et servent à payer le salaire des dizaines de milliers de fonctionnaires de l’Autorité palestinienne. Israël en a déjà souvent bloqué le transfert pour punir ou exercer des pressions sur les Palestiniens.
 Je vous invite à lire l'article entier de Renée-Anne Gutter :
Le gouvernement de Benjamin Netanyahou fulmine contre les Palestiniens et l’Unesco. En rétorsion, il accélère la colonisation.
Renée-Anne Gutter, correspondante à Jérusalem.
LLB. Mis en ligne le 02/11/2011

29 septembre 2011

L’interview de Stéphan Hessel sur la Palestine

A visionner et diffuser sans modération : l’interview de Stéphan Hessel sur la Palestine, résistant, co-rédacteur de la Déclaration universelle des Droits de l’Homme et auteur du célèbre «Indignez-vous !», en vidéo (2 mn 20).

12 septembre 2011

Palestine : un moment clé

Je reprends le fil de ce Blog, actualité oblige. Quelque chose se passe qui peut changer l'avenir du Proche-Orient.
Septembre 2011. Très bientôt, les Palestiniens vont présenter leur demande d’adhésion au Conseil de Sécurité de l’ONU. Je vous propose un petit dossier à ce propos.


Ces articles sont de Renée-Anne Gutter, journaliste à La Libre Belgique. J'apprécie Renée-Anne Gutter pour son ouverture d'esprit, son objectivité, sa probité. Que ce soit pour l'Afrique (je me souviens d'articles remarquables et prémonitoires sur le Rwanda) ou pour le Proche-Orient, je la crois tout-à-fait digne de confiance. Qu'elle en soit ici remerciée.
¨Philippe Paquet est aussi un journaliste que j'apprécie.
Dans le flot des informations qui circulent partout, je pense utile de (re)valoriser le travail des journalistes professionnels de qualité.

Quatre articles tout récents, et un article d’il y a tout juste un an, où "Dans un discours essentiellement consacré au Proche-Orient, Obama a plaidé pour l’admission d’un Etat palestinien indépendant l’an prochain."
Que du chemin parcouru, en marche arrière, depuis un an !
Note : je vous recommande de lire ce discours remarquable, même si...

1.  3/9/2011 : 
Pour se faire une idée
Renée-Anne Gutter
LLB. Mis en ligne le 03/09/2011

Palestiniens et Israéliens testent leurs arguments diplomatiques. Ce week-end, Yves Leterme écoutera les deux parties à la cause.
  
(Extraits. Pour lire l'article entier voir sur le site de LLB

L’Autorité palestinienne et le gouvernement israélien fourbissent chacun leurs armes diplomatiques, respectivement pour et contre la reconnaissance unilatérale par l’Onu d’un Etat palestinien indépendant. Et d’ici le 20 septembre, date à laquelle s’ouvrira l’Assemblée générale de l’Onu à New York, le raïs Abbas et le Premier ministre Netanyahou courtisent surtout les pays de l’Union européenne.
C’est sur cette toile de fond que le Premier ministre belge, Yves Leterme, aura ces dimanche et lundi des entretiens à Jérusalem et Ramallah. Le 20 septembre, Mahmoud Abbas va soumettre au nom de l’OLP une requête à deux volets : que les Nations unies reconnaissent une Palestine souveraine dans les frontières d’avant l’invasion israélienne de juin 1967, c’est-à-dire sur toute la Cisjordanie, la bande de Gaza et Jérusalem-Est, avec celle-ci pour capitale; et qu’elles adoptent cette Palestine comme membre à part entière.

Pour ce qui est du volet adhésion, M. Abbas ne se fait pas d’illusions. Cette adhésion doit être validée au préalable par le Conseil de sécurité. Or là, les Etats-Unis comptent user de leur véto pour y mettre le holà. (Note)

Les Palestiniens envisagent donc trois alternatives.
• Soit, mobiliser un maximum de votes en leur faveur au Conseil de Sécurité, notamment de ses membres permanents européens, de façon à y isoler la délégation américaine et à délégitimer son véto. 
• Soit, demander la hausse de leur statut onusien, qui est actuellement d’"observateur", à celui d’"Etat non membre".  
• Soit, uniquement briguer la reconnaissance de leur indépendance étatique par l’Assemblée générale.

Les deux dernières alternatives ne nécessitent pas le blanc-seing du Conseil de Sécurité. Mais dans ce cas, la reconnaissance de la Palestine demeurera essentiellement déclaratoire. Elle octroiera toutefois aux Palestiniens une tribune et un poids diplomatique incontournables. Or là, c’est Benjamin Netanyahou qui se sait battu d’avance.

Car sur les 193 Etats-membres de l’Assemblée générale, une majorité d’au moins 130 s’annonce acquise aux Palestiniens. Il s’agit surtout des pays du monde arabo-musulman, d’Amérique latine, d’Afrique et d’Asie. (...)
Et dans ce cadre, M. Netanyahou table surtout sur l’UE.(...)
Les 27 débattent précisément ces jours-ci d’une éventuelle position commune. (...)
Pour l’heure, en tout cas, seuls quatre pays de l’UE ont promis à Israël de s’opposer à la démarche palestinienne : l’Allemagne, l’Italie, les Pays-Bas et la République tchèque. L’Espagne s’est déjà rangée aux côtés des Palestiniens. La France et la Grande-Bretagne n’excluent pas d’en faire autant, si l’impasse des négociations israélo-palestiniennes persiste. D’autres membres de l’UE n’ont pas encore annoncé la couleur. (...)
Le gouvernement Leterme n’a encore rien décidé. Mais en juillet dernier, le Sénat belge a adopté une résolution l’invitant à reconnaître l’Etat palestinien.


2.  3/9/2011 :
Hypothèses, intentions, scénarios, réactions, menaces, conséquences

Renée-Anne Gutter, de Jérusalem.
LLB. Mis en ligne le 03/09/2011

Le gouvernement israélien ne dévoile pas ses intentions mais a déjà élaboré des scénarios.

La reconnaissance par l’Onu d’une Palestine souveraine est aux yeux du gouvernement israélien "une menace grave" qui "ne restera pas sans réponse" . Benjamin Netanyahou refuse pour l’heure de révéler ses intentions. Mais certains scénarios sont déjà évoqués, tous de mauvais augure pour les Palestiniens.
Dans l’hypothèse probable que les Palestiniens n’obtiennent pas la pleine adhésion à l’Onu, la reconnaissance de leur Etat par l’Assemblée générale restera virtuelle et n’instaurera pas automatiquement leur souveraineté sur le terrain.

Lire la suite sur le site de LLB


3.  6/9/2011 :
Mahmoud Abbas: "Délégitimer l’occupation"
Renée-Anne Gutter
LLB. Mis en ligne le 06/09/2011

Mahmoud Abbas a publiquement clarifié ses intentions. Il entend reprendre les négociations avec Israël quoi qu’il obtienne à l’Onu.

Pour Mahmoud Abbas, la demande de reconnaissance onusienne d’une Palestine souveraine "ne vise pas à isoler ou délégitimer Israël, mais à délégitimer son occupation des territoires palestiniens" . "Et quoique nous obtenions à l’Onu , souligne le raïs palestinien, nous reprendrons ensuite les négociations avec Israël pour régler les dossiers de l’accord final, ainsi que le sort des Palestiniens prisonniers en Israël."
Pour la première fois, en effet, M. Abbas a publiquement clarifié ses intentions au sujet de la demande d’adhésion de la Palestine aux Nations unies, fournissant ainsi des indications sur la formulation de la résolution que les Palestiniens présenteront dans quinze jours à l’Onu. (...)
 les Palestiniens l’ont annoncé dimanche : les menaces de sanctions américaines et les ultimes efforts internationaux pour relancer les négociations avec Israël avant le 20 septembre ne dissuaderont plus les Palestiniens de s’adresser à l’Onu.
Les Palestiniens l’ont annoncé dimanche : les menaces de sanctions américaines et les ultimes efforts internationaux pour relancer les négociations avec Israël avant le 20 septembre ne dissuaderont plus les Palestiniens de s’adresser à l’Onu. (...)
La démarche auprès de l’Onu ne mettra pas fin à l’occupation, a déclaré Mahmoud Abbas, "elle est un prélude pour y arriver et atteindre l’indépendance" .
La proposition de résolution que M. Abbas soumettra le 20 septembre au secrétaire-général de l’Onu, Ban Ki-moon, appellera notamment à changer le statut des territoires palestiniens de "territoires disputés" en "Etat sous occupation" . Cette résolution acceptée, les pourparlers avec Israël pourront reprendre "sur des bases claires et spécifiques" . A savoir, le retour aux frontières d’avant juin 1967 et l’arrêt de toute activité de colonisation juive. (...)
pour le négociateur en chef des Palestiniens, Saeb Erekat, la reconnaissance onusienne d’ "un Etat palestinien sous occupation" dans les frontières d’avant juin 1967 aura plusieurs avantages. Israël sera obligé d’y appliquer la 4e Convention de Genève, qui empêche notamment l’appropriation de biens de la population locale sur une grande échelle, donc la confiscation des terres palestiniennes au profit des colons juifs. (...)
En riposte à cette reconnaissance, les Etats-Unis menacent carrément de couper les vivres à l’Autorité palestinienne. (Note : revirement d'Obama depuis l'an dernier... voir l'article "L'ONU attend la Palestine")

 Pour lire l'article entier, voir sur le site de LLB.


4.  6/9/2011 :
La Belgique serait "anti-israélienne"

LLB. Mis en ligne le 06/09/2011

L’Etat belge dénoncé par une association israélienne pour avoir financé des ONG.

Ou comment l'extrême droite israélienne accuse des pays européens d'accorder prétendument des subsides "aux ennemis d’Israël" qui critiquent ouvertement les méfaits de la colonisation et les violations quotidiennes aux droits élémentaires des Palestiniens.
Pointés du doigt dans le rapport, les organisations Yesh Din, Shatil, Combattants pour la Paix, le Comités public contre la torture en Israël, le Forum familial du cercle des parents, le Centre Peres pour la paix, et Peace Now, des ONG israélienne qui militent pour la paix.

Le ministère belge des Affaires étrangères s’était déjà expliqué auprès du Jérusalem Post. Michel Malherbe, son porte-parole, joint par téléphone a encore tenu à clarifier la position adoptée par la Belgique en la matière : "Nous finançons non pas des organisations, mais des projets spécifiques d’organisations qui sont soigneusement examinés à l’avance et qui répondent à des attentes humanitaires." Il rajoute que "ces projets sont choisis dans un cadre négocié et s’attache à examiner la qualité et la transparence des actions entreprises. Le respect des droits humains est un critère" . Ce financement s’inscrit dans le cadre d’un plan de prévention des conflits.
M.K. (st.)

Lire l'article entier sur le site de LLB.


5.  Et, il y a un an : 24/9/2010 : 
"L'ONU attend la Palestine"
Philippe Paquet.
_ Envoyé spécial à New York

http://www.lalibre.be/actu/international/article/612019/l-onu-attend-la-palestine.html

LLB. Mis en ligne le 24/09/2010
Dans un discours essentiellement consacré au Proche-Orient, Obama a plaidé jeudi pour l’admission d’un Etat palestinien indépendant l’an prochain. Un engagement personnel qui pèsera sur ses chances de réélection en 2012.

Barack Obama a donné rendez-vous avec l’Histoire jeudi, devant l’Assemblée générale des Nations unies, en formant le vœu que l’Onu puisse accueillir, l’an prochain, un nouveau membre : "un Etat de Palestine indépendant". Si l’occasion n’est pas saisie maintenant, alors que de laborieuses négociations sous le patronage des Etats-Unis viennent de reprendre entre Israéliens et Palestiniens, a-t-il prévenu, le risque sera grand de devoir attendre que passe une génération pour ramener la paix au Proche-Orient. 

Lire l'article entier...

Il y a un an : "L'ONU attend la Palestine" (B. Obama)

Philippe Paquet; La Libre Belgique
Envoyé spécial à New York
Mis en ligne le 24/09/2010

Dans un discours essentiellement consacré au Proche-Orient, Obama a plaidé jeudi pour l’admission d’un Etat palestinien indépendant l’an prochain. Un engagement personnel qui pèsera sur ses chances de réélection en 2012.
Barack Obama a donné rendez-vous avec l’Histoire jeudi, devant l’Assemblée générale des Nations unies, en formant le vœu que l’Onu puisse accueillir, l’an prochain, un nouveau membre : "un Etat de Palestine indépendant". Si l’occasion n’est pas saisie maintenant, alors que de laborieuses négociations sous le patronage des Etats-Unis viennent de reprendre entre Israéliens et Palestiniens, a-t-il prévenu, le risque sera grand de devoir attendre que passe une génération pour ramener la paix au Proche-Orient. Si le président américain a été alors longuement applaudi par l’assemblée et si les bancs de la délégation israélienne dans la salle n’étaient vides que pour cause de fête religieuse juive, on ne pouvait s’empêcher de penser que le pari est loin d’être gagné.

A quelques semaines d’élections cruciales pour sa majorité au Congrès, M. Obama a dressé un bilan de ses réalisations en politique étrangère : le sauvetage de l’économie mondiale après la crise financière de 2008, le retrait d’Irak, la stabilisation en Afghanistan, les progrès enregistrés dans l’élimination des armes nucléaires, le bâton et la carotte à l’égard de l’Iran, l’aide apportée à Haïti et au Pakistan Mais c’est de ce qu’il reste à accomplir qu’il a voulu surtout parler, consacrant au conflit israélo-palestinien des développements qu’on n’avait plus entendus depuis longtemps dans la bouche d’un président américain à l’Onu.
"Les cyniques disent que les deux parties sont trop méfiantes l’une envers l’autre et que les divisions intestines sont trop grandes dans chaque camp pour qu’on puisse forger une paix durable"
, a admis Barack Obama. Il n’en a pas moins exhorté les protagonistes à puiser dans les traditions de tolérance des "trois religions qui considèrent le sol de Jérusalem comme sacré" (le judaïsme, le christianisme et l’islam) pour qu’enfin les choses progressent. Car, à défaut d’accord, "les Palestiniens ne connaîtront jamais la fierté et la dignité que confère un Etat". Et "les Israéliens ne connaîtront jamais la certitude et la sécurité que vous donnent des voisins souverains et stables qui se sont engagés à vivre ensemble". "Le sang continuera de couler", a averti le Président. "La Terre sainte demeurera le symbole de nos différences, plutôt que celui de notre commune humanité."

M. Obama a mis le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahou, et le président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, au pied du mur en épinglant leur engagement mutuel à mener les négociations à leur terme. Mais il a appelé tous les autres acteurs et le reste de la communauté internationale à soutenir le processus. "Nombreux dans cette salle sont ceux qui se rangent parmi les amis des Palestiniens. Mais les paroles doivent maintenant être suivies par des actes", a insisté le chef de l’exécutif américain. "Ceux qui se sont engagés sur l’Initiative arabe de paix doivent saisir cette occasion [ ] pour avancer comme promis sur la voie de la normalisation avec Israël. Et ceux qui parlent haut et fort en faveur de l’autonomie palestinienne doivent apporter un soutien politique et financier à l’Autorité palestinienne."

Barack Obama a pris soin de rappeler le soutien indéfectible des Etats-Unis à Israël. "Après soixante ans de présence au sein de la communauté des nations, l’existence d’Israël n’est pas un sujet de discussion", a-t-il martelé. "Israël est un Etat souverain et la patrie historique du peuple juif. Il doit être clair pour tous que toute tentative d’attenter à la légitimité d’Israël ne pourrait que se heurter à l’opposition résolue des Etats-Unis." Et de souligner que "le massacre d’Israéliens innocents n’est pas de la résistance, mais de l’injustice".
Dans le même temps, le président américain n’en a pas moins souligné que les amis d’Israël doivent réaliser que "la sécurité véritable de l’Etat hébreu passe par la création d’une Palestine indépendante - un Etat qui permette aux Palestiniens de vivre dans la dignité et de jouir d’opportunités". M. Obama a rappelé la position de son gouvernement sur les colonies juives. Le moratoire sur leur construction a "amélioré la situation sur le terrain et le climat des négociations", et il doit par conséquent pouvoir être prolongé, un point sur lequel, pourtant, M. Netanyahou est resté évasif jusqu’ici en n’envisageant que le gel éventuel de certains projets.

Le conflit israélo-palestinien, a conclu le président américain, est presque aussi ancien que l’Organisation des Nations unies elle-même. "Nous pouvons nous revoir l’an prochain et tenir le même genre de discours". Ou "nous pourrions avoir un accord qui nous conduirait à accueillir un nouveau membre des Nations unies : un Etat de Palestine indépendant, vivant en paix avec Israël".
Dans cette hypothèse, Barack Obama rejoindrait Jimmy Carter au rang des grands artisans de la paix au Proche-Orient. Il mériterait alors pleinement le prix Nobel qui lui fut décerné anticipativement après son entrée en fonction. Dans le cas contraire, l’échec de cet engagement personnel pourrait peser lourdement sur ses chances de réélection en 2012.

05 octobre 2010

soiré de soutien au Tribunal Russell sur la Palestine

Bonjour,
Le Comité Belge d'Appui organise une Soirée de soutien au Tribunal Russell sur la Palestine le 09 octobre 2010 au Théâtre Molière à Ixelles de 18H30 à 23H00.

Au programme : musique, discours et vente aux enchères.
Nous comptons sur votre soutien!

Les fonds récoltés  contribueront à l'organisation de la seconde session internationale du Tribunal Russell sur la Palestine, qui se tiendra à Londres les 20, 21 et 22 novembre, et qui portera sur les Complicités des entreprises dans les violations des droits de l’homme, du droit international humanitaire et les crimes de guerre commis par Israël.

Belgium to Gaza

Mettez le cap sur un Gaza libéré, naviguez pour la justice!

UN BATEAU POUR GAZA


Cet automne, dans le but de briser le blocus, une délégation belge, faisant partie de la flottille internationale, naviguera vers Gaza.

 Cette initiative émane de citoyens et est animée par le même esprit que celui de la Flottille de la Liberté : « Nous, citoyens du monde, nous faisons ce que nos gouvernements refusent de faire ! »



Nelson Mandela a dit: “It always seems impossible until it’s done”. (‘Cela semble toujours impossible avant d’être fait’).


Le respect des droits de l’homme en Palestine ne devrait pas sembler impossible. Mais sans action il n’y aura ni changement ni justice.

A Liège, lors des FETES DES SOLIDARITES, Samedi 9 octobre 2010 à Ans :
au stand de l’ABP Liège : soirée de soutien.

soutenez la délégation belge, faisant partie de la flottille internationale, qui naviguera vers Gaza, cet automne, dans le but de briser le blocus.

Spécialités palestinienne (gâteaux…) et artisanat.

Voir les infos.

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Un autre bateau pour Gaza, auquel participaient des pacifistes juifs de Belgique (l'UPJB), a fait route vers Gaza, et a été arraisonné, sans violence.

Des universitaires israéliens ripostent à la tentative de passer une loi qui les criminaliserait

En publiant cet article et les deux précédents, je tiens à montrer que des forces de résistance agissent en Israël, qui est loin d'être un pays unis derrière ses responsables politiques, derrière la politique d'occupation, de colonisation et de guerre larvée continuelle à l'égard des palestiniens. 
Je persiste à croire que ce sont ces forces de résistance qui sont l'avenir d'Israël et du Moyen Orient, et qu'il faut encourager.
M. Simonis

Dimanche, 11 juillet 2010

Contrecoup à la menace de mettre hors la loi ceux qui soutiennent le mouvement de boycott destiné à mettre fin à la poursuite de l’occupation de la Cisjordanie.

Un contrecoup académique a surgi en Israël concernant de nouvelles propositions de loi, soutenues par le gouvernement Netanyahou, de criminaliser la poignée de professeurs israéliens qui ont soutenu ouvertement une campagne contre la poursuite de l’occupation de la Cisjordanie.

La campagne Boycott, Divestment and Sanctions (BDS) a rapidement acquis un soutien international depuis que les troupes israéliennes ont assailli la Flottille de bateaux d’assistance vers Gaza en mai, tuant neuf militants. L’attention israélienne s’est focalisée sur le petit nombre de militants, en particulier dans les universités du pays, qui a ouvertement soutenu un boycott académique des institutions israéliennes.

Une pétition de protestation a été signée par 500 universitaires...

VOIR LA SUITE dans un messages précédent sur ce blog

Zoabi : Ceci n’est pas la démocratie

La Knesset révoque les privilèges de la députée Zoabi

Article de Yael Branovsky 
13-07-2010
(Ynet/IsraelNews)
 
La Knesset a révoqué mardi les privilèges de la députée Hanin Zoabi, à cause de sa participation à la flottille pour Gaza, en mai.


Une majorité de 34 députés a voté en faveur de l’invalidation de son passeport diplomatique et pour la révocation de son droit à recevoir le financement de ses dépenses légales.
Une violente bagarre s’est presque produite entre députés arabes et juifs après la session. Zoabi a applaudi quand la décision de la Knesset a été annoncée, et le député Yoel Hasson s’est approché d’elle et lui a dit : « Vous serez bientôt une ex-députée. »

Hasson s’est joint aussi au député Carmel Shama en répondant aux députés arabes qui lançaient des cris de « fascistes » aux membres juifs de la Knesset.

"Il n’est pas étonnant qu’un état qui dénie à un million de citoyens arabes leurs droits élémentaires révoque aussi les droits d’une députée qui représente fidèlement ses électeurs", a dit Zoabi  après avoir entendu la décision.
"Ceci est un précédent dangereux pour le public arabe, et un message hostile. De toute façon la Knesset impose des limites  à notre activité parlementaire et publique au travers d’une législation raciste, et des privilèges n’auraient pas diminué ces limitations."

La députée a ajouté qu’elle ferait appel à des organisations légales et internationales "afin de contenir les impulsions vengeresses de la majorité automatique à la Knesset."

Le député Yariv Levin qui préside la commission de la chambre de la Knesset, a dit que la décision était conforme à l’opinion publique et "qu’on doit prendre une position ferme contre des députés qui font du tort aux soldats de la FDI et mettre en question leur droit élémentaire d’être là."


Mais le Président de la Knesset Reuven Rivlin, qui s’est abstenu lors du vote, a dit que la décision de révoquer les privilèges de Zoabi aurait dû être laissée au procureur général. "Il n’est pas approprié pour des députés de révoquer les droits d’un autre député", a-t-il dit. "C’est une pente glissante et dangereuse. Aujourd’hui, c’est dirigé contre un côté et demain ce pourrait être dirigé contre un autre".

« La démocratie n’existe pas ici »
  
Zoabi a parlé à une session avant le vote et a dit que la conduite de la Knesset prouvait que la démocratie était inexistante en Israël. Deux députés ont été sortis de la plénière pour conduite inconvenante.

"On ne peut pas tenir un débat comme celui-ci de façon convenable, et il scandaliserait tout autre parlement dans le monde", a dit la députée arabe. "Vous ne pouvez pas prétendre que la démocratie existe ici. Je suis une députée et j’ai le droit, même le devoir, de lutter pour mes positions." 

Elle a poursuivi en disant que, loin de révoquer ses droits, les autres députés auraient dû les défendre. "Vous auriez dû me protéger du racisme contre moi à cause de mes opinions", a-t-elle dit.

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Artistes de la confiance

Extraits d'un article paru dans La Libre en janvier 2010

Elik et Dan n’ont pas 30 ans. Ils vivent dans un petit appartement qui leur sert de quartier général, situé dans un quartier bourgeois de Tel Aviv.

Dan est un "refuznik", un de ces soldats qui ont refusé de servir dans les territoires occupés. Il collabore depuis de nombreuses années avec Elik, et il me sert de guide. Il m’explique leur situation et leur combat. Leur association s’appelle "Les combattants de la paix", un nom paradoxal qui exprime bien l’intensité de leur lutte pacifique mais déterminée. Elle regroupe des soldats israéliens et des militants palestiniens qui refusent le recours aux armes, tant pour l’occupation que pour la résistance. Le mouvement des combattants de la paix regroupe une centaine d’activistes des deux camps.

Leur action a débuté en 2002. Un groupe de militaires, écœurés par les actions menées par Tsahal dans les territoires occupés, publie une lettre ouverte : "Le courage de refuser". Un an plus tard, ils sont rejoints par des pilotes de chasse, symboles les plus nobles et les plus admirés du patriotisme et du sionisme. Petit à petit, les rangs des "Refuzniks" grandissent, jusqu’à six cents militaires. Mais comme souvent, les médias, après en avoir beaucoup parlé, se désintéressent du mouvement. Cette érosion médiatique va conduire certains Refuzniks à recentrer leur action.

Le refus est courageux, mais cela demeure une action négative. Agir, œuvrer pour la paix constitue une action bien plus forte. C’est ainsi qu’est né le mouvement des "Combattants pour la paix", lequel se devait d’attirer des militants palestiniens pour trouver une véritable légitimité.

En minibus, avec une demi-douzaine de militants israéliens, nous quittons Tel Aviv pour gagner un village palestinien. Les consignes de sécurité sont strictes : pas de bruit lorsque nous passerons la frontière à travers le maquis ; pas de violence à l’encontre des soldats israéliens, pas de provocations, sous peine de nous faire tirer dessus. C’est vraiment la guerre. Le chauffeur nous dépose à un carrefour désert. Une camionnette surgit de nulle part et nous embarque. Cinq kilomètres plus loin, nouvel arrêt. A pied, nous nous enfonçons dans le maquis. Des soldats israéliens patrouillent le long de la frontière, à moins de deux cents mètres. En silence, je suis mes compagnons, partagé entre la peur et l’excitation. Enfin, nous atteignons une route, que j’imagine être en territoire palestinien. Une camionnette vétuste nous attend, et nous nous mettons en route vers le village où doit avoir lieu la rencontre.

Elik et Dan m’ont expliqué le point de départ de cette action : un villageois a été arrêté sans raison par les autorités israéliennes. La manifestation va opposer vingt-cinq militants de la paix contre autant de soldats israéliens. Et pour les observer et rendre compte, des journalistes. Entre les deux camps, des fils barbelés, des pneus calcinés. Une tension terrible. La nervosité gagne tout le monde. Les militaires lancent des sommations, auxquelles les manifestants répondent par des invectives. La force osera-t-elle recourir aux armes à feu ? Par chance, ce jour-là, on se limitera à quelques empoignades.

Le lendemain, les militants de la paix se retrouvent, après s’être une fois encore infiltrés du côté palestinien. A l’ordre du jour, la préparation minutieuse des discussions futures. Les nuances, la diplomatie, le tact avec lequel ces deux cultures apparemment opposées dialoguent, sont magnifiques.
A la sortie de la réunion, vers midi, nous nous retrouvons pas loin de Ramallah, dans une école que traverse le mur de sécurité bâti par les Israéliens pour se protéger et qui passe parfois au beau milieu de bâtiments, de quartiers, de rues. Il y a du monde dans la cour de l’école. Les combattants de la paix ont fait venir, outre les journalistes sans lesquels cette opération n’aurait aucun impact, des députés européens et des témoins. Ils commencent par expliquer leurs motivations et leurs actions. Ils rappellent l’importance de la parité israélo-palestinienne : pour chaque combattant israélien, il faut un correspondant palestinien qui a lui aussi le courage de refuser la voie des armes.

Refus de la violence et acceptation du dialogue. C’est la magie du risque réciproque : en refusant de servir "son" camp contre l’autre, on prouve à ce dernier qu’on est digne de confiance.

Elik témoigne. Pilote de chasse. La crème de Tsahal, la fierté du pays. Patriote, loyal, dévoué. Un jour, tout bascule : sa sœur est tuée dans un attentat suicide. Elik s’interroge : comment est-il possible que des gens acceptent de se suicider en donnant la mort autour d’eux ? Quel désespoir inouï anime ces kamikazes ? La logique aurait voulu qu’il cherche à se venger. Les représailles, ainsi que l’Etat d’Israël a pris l’habitude de les pratiquer. Disproportionnés, sans doute, mais quelles sont les proportions de l’horreur et du crime ? Elik hésite, puis rejette cette logique, malgré la pression terrible que toute une société, toute une tradition, toute une culture font peser sur lui. Pour elles, refuser est indigne. Une trahison, un déshonneur. Impossible de parler à l’ennemi, et plus encore de lui faire confiance. Quant à construire quelque chose avec lui…

 Je ne sais pas pourquoi je songe que leur militantisme est une forme d’art, particulièrement osé, à la pointe de la modernité et de l’humanité. Ces jeunes gens ne sont pas seulement des rêveurs ; ils ont une maturité qui, lorsqu’on écoute les médias officiels, semble cruellement manquer aux dirigeants politiques des deux camps.


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15 août 2010

Gaza-strophe

Nous pouvons soutenir d'une manière ou d'une autre (en diffusant le plus largement possible) ce documentaire qui nous renvoie à notre devoir de mémoire !

Pour plus d'informations (et plus lisibles), voir http://www.gaza-strophe.com/lefilm.htm


Commentaire publié dans Télérama (voir ci-dessous) et sur Télévision Télérama.


Souscrire :













Documentaire de Samir Ab­dallah et Kheridine Mabrouk (France/Palestine, 2009). 55 mn. Inédit.
Le 18 janvier 2009 prenait fin l'opération « Plomb durci », offensive militaire israélienne dans la bande de Gaza, lancée le 27 décembre 2008. Le surlendemain du cessez-le-feu, alors que l'intronisation de Barack Obama faisait les gros titres dans le monde entier, les deux auteurs du documen­taire (diffusé dans le cadre d'une soirée spéciale Palestine) entraient à Gaza par l'Egypte. Suivant deux militants du Centre palestinien pour les droits de l'homme venus enquêter sur place, ils furent parmi les premiers à filmer les dégâts humains et matériels des raids aériens et ceux de l'offensive terrestre qui suivit.
Sur fond de ruines (« Où sont passés les étages ? On ne reconnaît plus rien », constate un Gazaoui devant ce qui reste de sa maison) suit une terrible série de témoignages avec des images inédites tournées sous les bombes par des cameramen palestiniens. On peut regretter l'absence d'un contrechamp israélien (on aurait aimé connaître le point de vue des responsables militaires, notamment sur les nombreuses victimes civiles et l'utilisation de certaines armes), mais malgré la proximité des réalisateurs avec ceux qu'ils rencontrent, Gaza-strophe n'est pas un simple film militant. Rendant hommage au poète Mahmoud Darwish (mort en 2008), il montre surtout la dignité d'un peuple face à l'adversité, et sa volonté de vivre, coûte que coûte.

Vincent Arquillière

Télérama n° 3130


09 août 2010

Des universitaires israéliens ripostent à la tentative de passer une loi qui les criminaliserait


Contrecoup à la menace de mettre hors la loi ceux qui soutiennent le mouvement de boycott destiné à mettre fin à la poursuite de l’occupation de la Cisjordanie.

Un contrecoup académique a surgi en Israël concernant de nouvelles propositions de loi, soutenues par le gouvernement Netanyahou, de criminaliser la poignée de professeurs israéliens qui ont soutenu ouvertement une campagne contre la poursuite de l’occupation de la Cisjordanie.

La campagne Boycott, Divestment and Sanctions (BDS) a rapidement acquis un soutien international depuis que les troupes israéliennes ont assailli la Flottille de bateaux d’assistance vers Gaza en mai, tuant neuf militants. L’attention israélienne s’est focalisée sur le petit nombre de militants, en particulier dans les universités du pays, qui a ouvertement soutenu un boycott académique des institutions israéliennes.

Une pétition de protestation a été signée par 500 universitaires, y compris deux anciens ministres de l’éducation, suite aux commentaires récents du Ministre de l’éducation israélien, Gideon Saar, disant que le gouvernement a l’intention d’entrer en action contre les partisans du boycott. Une proposition de loi introduite au Parlement israélien, la Knesset, mettrait les boycotts hors la loi et pénaliserait ses partisans. Les individus qui lanceraient ou apporteraient un soutien ou des informations pour n’importe quel boycott ou désinvestissement seraient contraints de payer des dommages à la compagnie touchée. Les nationaux étrangers impliqués dans une activité de boycott seraient interdits d’entrée en Israël pendant 10 ans, et toute « entité d’un état étranger » engagée dans une telle activité s’exposerait à payer des dommages.

Saar a qualifié, la semaine dernière, la pétition d’hystérique et une tentative pour réduire au silence des opinions contraires. Bien que la grande majorité des signataires ne soient pas partisans d’un boycott académique d’Israël, ils ont uni leurs forces au sujet de ce qu’ils considèrent comme la dernière attaque contre la liberté d’expression en Israël. La pétition déclare : « Nous avons des opinions différentes et variées sur la solution des problèmes difficiles auxquels Israël est confronté, mais il y a une chose sur laquelle nous sommes d’accord « la liberté d’expression et la liberté académique sont eux-mêmes l’élément vital du système académique ».

Daniel Gutwein, un professeur d’histoire de l’université de Haïfa, qui est un des signataires, décrit l’intervention du ministre comme une tentative de « rendre les universitaires israéliens dociles, effrayés et silencieux ».

Bien que la campagne BDS – sous des formes variées – fonctionne depuis cinq ans, c’est devenu une question de plus en plus tendue à l’intérieur d’Israël, dans l’année écoulée puisque un petit nombre d’universitaires ont déclaré publiquement leur accord pour un boycott, y compris Neve Gordon*, auteur de L’occupation d’Israël et un ancien para commando  qui avait gravement été blessé en servant dans la Force de sécurité israélienne.

Parlant à l’Observer la semaine dernière, Gordon a dit :
« Il y a une quantité énorme de malentendus au sujet du Boycott, Désinvestissements et sanctions. Le BDS n’est pas un principe mais une stratégie ; ce n’est pas contre Israël mais contre la politique israélienne ; quand la politique changera, le BDS se terminera.
Le BDS n’est pas une solution particulière au conflit israélo-palestinien, mais l’exigence que Israël respecte le droit international et les résolutions de l’ONU.
C’est, par conséquent, quelque chose qu’on peut soutenir si on est pour la solution des deux états ou la solution d’un seul état. On peut même le soutenir comme sioniste.
Cela provient de la réalisation, après des années d’expériences, que l’occupation ne se terminera pas à moins que les Israéliens comprennent que cela a un prix.
En un sens, le besoin du boycott est un signe de faiblesse consécutif à la polarisation et la marginalisation de la gauche en Israël. Nous sommes témoins du développement d’un état d’esprit proto-fasciste. Je suis, par exemple, extrêmement anxieux du rétrécissement de l’étendue de l’espace pour des débats publics en Israël.
Un des moyens pour réduire la dissidence au silence est l’exigence de la loyauté, de sorte que le slogan qu’on entend beaucoup ces temps-ci est « pas de citoyenneté sans loyauté ». Ceci montre l’inversion de l’idée républicaine que l’état devrait être loyal envers les citoyens et est responsable des iniquités et des injustices. Le renversement de cette relation entre l’état et la loyauté, et l’adoption d’une logique similaire à celle qui fondait l’Italie de Mussolini, sont alarmants. Une des expressions de ces symptômes est l’attitude de plus en plus violente contre tout dissident à l’intérieur d’Israël. J’ai reçu plus de menaces de mort suite à mes critiques contre le fiasco de la flottille que jamais auparavant.
Quand je marche sur le campus, des gens me demandent en plaisantant si je porte une veste anti-balles. De telles blagues ont un sous-entendu menaçant. Ce n’est pas étonnant que seuls trois professeurs en Israël soutiennent ouvertement le boycott; beaucoup d’autres ne se montrent pas au grand jour parce que soutenir le BDS n’est pas considéré comme une critique légitime, et les personnes qui le soutiennent risquent d’être punies.
Mais il existe aussi un sentiment que les partisans pro-gouvernementaux sont allés trop loin. Ils ne visent pas seulement les gens d’extrême gauche, mais pratiquement quiconque qui critique même légèrement la politique gouvernementale. Il y a quelques mois, un directeur d’enseignement secondaire qui n’était pas d’accord avec la venue d’officiers militaires pour parler aux élèves, a été pratiquement mis au piloris.
Clairement l’indignation de tellement d’universitaires israéliens contre l’attaque de la liberté académique n’a pas grand-chose à voir avec le boycott, mais est plutôt dirigée contre la tentative de réduire au silence toute espèce de critique.
Il y a un sentiment croissant que le discours public en Israël se rétrécit dramatiquement. »

Les militants israéliens de BDS croient que l’incident de la flottille pour Gaza a touché un point de bascule en faveur du boycott. Des musiciens comme Elvis Costello, Gil Scott Heron et les Pixies ont annulé leur spectacle en Israël. Des acteurs hollywoodiens ont aussi snobé le festival international du film de Jérusalem et des écrivains internationalement reconnus ont soutenu le mouvement BDS, qui gagnent des partisans dans des dizaines de pays.
« C’est un monde différent de ce que c’était il y a seulement un mois, » dit Kobi Snitz, membre d’un groupe BDS israélien. « Soudain, toutes sortes de gens le soutiennent », des gens auxquels on ne s’attendait pas du tout. »

Ce qui est le plus intéressant, cependant, a été l’impact en Israël même. Le journaliste et bloggeur israélien Noam Sheizaf a écrit récemment que de telles actions forcent maintenant les Israéliens « à penser aux questions politiques et leurs conséquences ». Dans un pays en état de constante dénégation concernant l’occupation, ce n’est pas peu de chose. » Sheizaf ne plaide pas en faveur du boycott, mais dit : « Je ramènerai avec joie mes billets de concert si c’est le prix pour faire comprendre aux Israéliens que l’occupation ne peut pas continuer ».  

Adi Oz, éditrice culturelle de l’hebdomadaire de Tel Aviv Ha’ir est apparue à la radio nationale israélienne en expliquant son soutien à l’activité récente de boycott. « Quand les Pixies ont annulé leur concert ici, j’ai été désappointée, » a-t-elle dit. « Mais je n’ai pas critiqué les Pixies, j’ai critiqué notre gouvernement, parce qu’il est responsable de l’isolement d’Israël ». Elle a ajouté qu’après la flottille le boycott culturel est « quelque chose sur lequel tout le monde prend position – et certaines personnes réalisent qu’elles sont en sa faveur, avant d’y avoir songé avant. » Il y a aussi eu une vague de discussions liées au boycott dans la presse financière. Le quotidien des affaires, Calcalist a aussi publié un portrait peu critique des militants israéliens qui sont responsables de “Qui profite”, une base de donnée en ligne des compagnies israéliennes et internationale impliquées dans l’occupation de la Cisjordanie.
La coordinatrice du projet, Dalit Baum, de la Coalition des femmes pour la paix, a dit : « Chaque jour il y a un article sur cette question dans les médias israéliens, qui génère une discussion sur l’économie de l’occupation et soulève la question qu’il y a un problème ».   
       
*Le  Dr Neve Gordon est un universitaire important qui soutient un boycott et des sanctions contre Israël. 

Les enfants brûlés de Gaza

Par Sylvain George Cinéaste  jeudi 10 juillet 2025 AOC International  Anéantir non seulement les corps des enfants, des femmes, des hommes,...