09 juin 2016

Initiative de Paris : retour à la réalité

Un article de

Jamal Jumaa

L’initiative de Paris a pour objectif de relancer les négociations en vue d’une solution à deux États. Pourtant, jusqu’à présent, les plans de paix n’ont fait qu’aider Israël à prendre davantage de territoire palestinien.


Le projet israélien de bantoustanisation vise à réduire les zones accessibles aux Palestiniens à des cantons fragmentés, ou bantoustans, et à annexer les ressources foncières et naturelles restantes.  Le terme de « bantoustan » a été appliqué à des zones partiellement autonomes sous le système d’apartheid sud-africain prônant la suprématie blanche. Jusqu’à présent, les « initiatives de paix », comme la conférence planifiée qui a commencé la semaine dernière à Paris, n’ont pas exactement contribué à retarder ce processus.
Les frontières des « bantoustans » ont été définies au cours des négociations israélo-palestiniennes bilatérales d’Oslo de 1993 qui ont suivi la conférence internationale de Madrid. À cette époque, 60 % des terres de Cisjordanie avait été catégorisées en tant que zone C, totalement sous contrôle israélien. Cette évolution a donné lieu à une augmentation spectaculaire des démolitions de maisons palestiniennes. Dans la situation actuelle, la zone C forme également un mécanisme réglementaire permettant à Israël d’exproprier les terres palestiniennes et d’étendre les colonies illégales tout en chassant les Palestiniens. Le début de la construction du mur de séparation, qui longe à peu près les limites de la zone C, a été accompagné d’une nouvelle vague de démolitions de maisons visant à dégager la zone derrière le mur. Le pic actuel observé dans les démolitions avait déjà commencé en 2013, conjointement avec le lancement de l’initiative pour Israël et la Palestine par le secrétaire d’État américain John Kerry.

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Publié le 7 juin 2016 sur Middle East Eye (édition en français)
Traduit de l’anglais (original) par VECTranslation.

Jamal Juma est né à Jérusalem et il a étudié à l’Université de Birzeit, où il est devenu actif au niveau politique. Jamal Juma est un des membres fondateurs du PARC (Palestinian Agricultural Relief Committees), du PACE (Palestinian Association for Cultural Exchange) et du Palestinian Environmental NGO Network. Depuis la première Intifada, il se concentre sur l’activisme de la base. Depuis 2002, il est coordinateur de la Palestinian Grassroots Anti-Apartheid Wall Campaign (Campagne populaire palestinienne contre le mur de l’apartheid) et, depuis 2012, coordinateur de la Land Defence Coalition (Coalition de défense des terres), un réseau de mouvements de base palestiniens. Il est conseiller politique d’Al-Shabaka.

D’autres articles de Jamal Juma où parlant de lui se trouvent sur le site de laplateforme Charleroi-Palestine.

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