23 juin 2014

Elias Sanbar : "Les colonies sont le poison de la paix"

Entretien Vincent Braun, La Libre, 12 février 2014

Le processus est bloqué. Et je crois que ce blocage va persister. La position israélienne se durcit en ce moment", constate Elias Sanbar. L’ambassadeur de Palestine à l’Unesco, l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture, ne cache pas son pessimisme quant au processus de paix israélo-palestinien, dont une nouvelle phase a débuté l’été dernier sous le parrainage des Etats-Unis et doit se terminer le 29 avril prochain.

Historien et essayiste né en 1947 à Haïfa (dans le nord de l’actuel Israël), Elias Sanbar et sa famille se réfugient au Liban tout proche dès l’année suivante, à la création de l’Etat d’Israël. En poste à Paris, où siège l’Unesco, il séjourne quelques jours à Bruxelles en février 2014, où il donne une série de conférences à l’ULB sur l’histoire de cette Palestine "polychrome", cette terre d’identités multiples, telle qu’il la décrit dans son ouvrage "La Palestine expliquée à tout le monde" (Seuil, 2013).

Lancé permanent de ballons d’essai

Pour lui, les Etats-Unis sont aujourd’hui en position de faiblesse au Proche-Orient. Après les "désastres", dit-il, que constituent pour eux les guerres d’Irak et d’Afghanistan et la perte de Moubarak, leur "homme lige" en Egypte, "les Américains vont-ils réaliser le coût d’un échec de la paix pour eux, pas simplement pour les Palestiniens ?", questionne M. Sanbar. "Et est-ce que, réalisant le danger d’un tel échec de la paix pour eux, vont-ils faire pression - et ils ont les moyens de le faire - sur le protégé israélien pour qu’il arrête d’aller dans la provocation ? Je pense qu’ils commencent à comprendre que ce qui est en train de se passer est gravissime pour eux. L’impasse devient très coûteuse."

Ce qui explique sans doute la prudence avec laquelle avancent les Etats-Unis, dont il estime le pouvoir d’influence plus limité aujourd’hui qu’hier. "Nous ne savons pas ce qu’ils vont présenter. D’une part, parce qu’il y a eu une demande américaine que rien ne sorte des négociations. D’autre part, parce que la technique américaine, c’est un lancer permanent de ballons d’essai, pour tâter vos réactions. Cela a toujours été comme ça", analyse Elias Sanbar, qui a fait partie de la délégation palestinienne, au tout début des années 90, lors des négociations avec Israël qui ont mené aux Accords d’Oslo (1993), consacrant l’Autorité palestinienne. "Une fois qu’ils ont les éléments des deux bords, ils reviennent avec d’autres ballons d’essai. Et à un moment, ils essaient d’avoir une formulation qui pourrait passer", poursuit-il.

Gel et délai prolongé ?

Au vu du blocage actuel, précise l’ambassadeur palestinien, "une des hypothèses plausibles est qu’ils présentent une proposition cadre assortie d’une demande pour prolonger le délai (du 29 avril). S’ils ne trouvent pas de solution, tous leurs moyens de pression vont être mis en œuvre pour faire en sorte qu’on (les deux camps) continue à parler".

"Mais vient alors une autre question"
, s’empresse-t-il d’ajouter. "A supposer que les Palestiniens veuillent poursuivre le dialogue, est-ce que les colonies vont continuer à se développer ? Car s’il y a neuf autres mois (de négociations), le risque est qu’en décembre, il n’y ait plus rien à négocier. Les Américains vont-ils faire leur proposition en l’assortissant d’un gel des colonies ? Et si c’est le cas, auront-ils les moyens d’imposer un gel des colonies ?"

Des colonies qu’Elias Sanbar qualifie de "poison de la paix".

http://www.lalibre.be/actu/international/elias-sanbar-les-colonies-sont-le-poison-de-la-paix-52fbd6173570516ba0b9da37

Note :
Elias Sanbar
Né à Haïfa en 1947, contraint à l'exil à Beyrouth avec sa famille en 1948, Elias Sanbar est l'une des grandes figures intellectuelles du mouvement national palestinien. Historien, écrivain, le destin de son pays l'a fait aussi homme d'action. Il fut l'un des négociateurs des accords de paix d'Oslo, signés à Washington en 1993 et il est aujourd'hui ambassadeur de la délégation de Palestine à l'Unesco.

Des soldats israéliens rompent le silence


Qui de mieux placé, pour raconter l’occupation en Palestine, que ceux qui l’exercent au jour le jour ? Le 6 juin dernier, plus de 300 intervenants se sont réunis à Tel-Aviv. Ils ont lu, à voix haute, dix heures de témoignages d’anciens militaires en poste dans les territoires palestiniens, dont certains ont été retranscrits par le Guardian.

L’autre visage de l’occupation

C’est l’ONG, “Breaking the Silence” (“rompre le silence”), créée par d’ex-soldats israéliens, qui a initié ce projet de lecture publique. Depuis dix ans, elle sillonne l’Etat hébreu pour rencontrer d’ancien militaires et compiler leurs récits. Une opération sur le long terme (elle a déjà donné lieu, notamment, à un livre qui se positionne clairement contre l’occupation des territoires palestiniens, et représente donc une frange bien circonscrite de l’opinion israélienne.
Son objectif  : obtenir une radiographie de l’occupation de la Palestine par ceux qui la vivent au plus près, à hauteur d’homme et loin du discours officiel. C’est ce qu’explique au Guardian Yehuda Shaul, cofondateur de l’ONG et lui-même ex-soldat.

“En lisant pendant dix heures d’affilée, on voulait montrer que les faits décrits par les témoignages que nous avons collectés ne sont pas exceptionnels ; ils sont même plutôt ordinaires.”

Yehuda Shaul insiste : il ne s’agit surtout pas de juger et condamner les soldats à titre individuel. “Breaking The Silence” veut inciter la société israélienne à porter un regard critique sur son armée et sur les actes commis “au nom de la sécurité d’Israël“. Une problématique plus actuelle que jamais : le même jour, le gouvernement israélien annonçait au monde entier une relance massive de la colonisation

par Laura Aronica
le 16 juin 2014

21 juin 2014

Palestine : un reportage remarquable de grégoire Commaire

Parus dans La Libre en avril 2014 :
https://www.blogger.com/blogger.g?blogID=28712897#editor/target=post;postID=7143928951061035928;onPublishedMenu=posts;onClosedMenu=posts;postNum=3;src=link

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1. Mirage à Ramallah

mardi 15 avril 2014

Alors que le processus de paix israélo-palestinien s’enlise, Ramallah affiche une image de cité prospère. Mais si certains habitants sont des privilégiés, la réalité n’est jamais loin.
Nous sommes à Jérusalem, capitale autoproclamée d’Israël et ville trois fois sainte pour des millions de croyants à travers le monde. Huit cent mille personnes vivent ici, dont 260 000 Palestiniens chrétiens et musulmans, qui ont un statut de "résident permanent" depuis la conquête par Israël des quartiers orientaux de la ville en 1967. Malgré "la réunification" de la ville, Juifs et Arabes continuent de vivre dans des univers séparés. Et bien que Ramallah ne soit qu’à 14 km plus au nord, la distance qui sépare les deux villes est comme un abîme infranchissable pour quatre millions de Palestiniens, titulaires - comme Lowi - de la fameuse "carte verte", carte d’identité des résidents de Cisjordanie. Aux Etats-Unis, la "green card" est synonyme de permis de séjour : le sésame pour le rêve américain. Ici, elle renvoie aux restrictions à la circulation, au poids de "l’occupation", à un avenir incertain.

Le piège d’Oslo

Comme Jérusalem-Est (dont les habitants arabes possèdent une carte d’identité bleue qui les autorise à circuler partout), la Cisjordanie a été conquise par Israël lors de la Guerre des Six jours de 1967. Et bien que n’ayant jamais été annexés à l’Etat hébreu, les habitants ont joui pendant plus de vingt-cinq ans d’une sorte de "laissez-passer général" leur permettant de circuler à leur guise sur le sol israélien. Jusqu’aux années 90, de nombreux Palestiniens travaillaient ainsi quotidiennement sur les chantiers de TelAviv ou dans les nombreux kibboutzim en manque de main-d’œuvre agricole. C’était le temps de la paix économique. Celui où Israéliens et Palestiniens se côtoyaient le plus, même si les premiers avaient réussi à concrétiser leur rêve d’émancipation nationale contrairement aux seconds. C’est paradoxalement avec les accords d’Oslo que la situation va progressivement se dégrader.

En 1993, Israéliens et Palestiniens signent un accord historique qui prévoit la reconnaissance mutuelle et l’engagement dans un processus de paix. Deux ans plus tard, ils conviennent d’un découpage provisoire de la Cisjordanie. Dans les zonesA (18 % du territoire), l’Autorité palestinienne nouvellement créée gère toutes les compétences, civiles et militaires. Il s’agit de sept villes (Ramallah, Bethléem, Naplouse, Jéricho, Jénine, Tulkarem, Qalqilya), ainsi qu’une partie d’Hébron, soit 60 % de la population palestinienne. Dans les zones B (22 % du territoire, essentiellement des banlieues et des villages autour des grandes villes), l’Autorité palestinienne est compétente pour les affaires civiles, l’armée israélienne restant en charge de la sécurité. Quand aux zones C (60 % du territoire et 5 % de la population), elles restent entièrement sous contrôle israélien - pour l’essentiel des campagnes, des terres agricoles, des voies de communication et des colonies qui abritent 250 000 d'Israéliens.

Cette situation, transitoire, devait prendre fin en 2000 avec une solution définitive agréée par les deux parties. Mais Israéliens et Palestiniens ne parvinrent jamais à se mettre d’accord. Cette année-là ne fut pas celle d’un accord de paix, mais bien celle d’une deuxième Intifada, particulièrement sanglante, qui frappa la région. Elle dura cinq ans et se solda par des milliers de morts des deux côtés. Depuis, un mur de huit mètres de haut - la Barrière de sécurité - a été érigé entre Israël et les territoires palestiniens. Sur la carte, la Palestine ressemble désormais à un archipel de zones autonomes, entourées de checkpoints et de barbelés.

Le drapeau palestinien flotte sur tous les bâtiments officiels de Ramallah, les policiers patrouillent dans des véhicules flambant neufs, mais leur autorité s’évapore au checkpoint de Qalandiya, le point de passage vers Jérusalem. Impossible de le franchir, à moins d’être muni d’un "Ichour", permis délivré au compte-gouttes par les autorités militaires israéliennes. Impossible d’espérer un changement à court ou moyen terme, à moins qu’Israéliens et Palestiniens ne parviennent à dépasser les blocages qui paralysent toute tentative de relance des négociations depuis dix ans.

Dans les zones A, la vie a repris dans un semblant de normalité. Le calme règne dans les rues. Mais le rêve d’émancipation nationale vit toujours dans les cœurs. Ce statu quo peut-il durer indéfiniment ?

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2. Cisjordanie: Rester, c’est résister

 mercredi 16 avril

A plus de 200 mètres en dessous du niveau de la mer, la ville de Jéricho apparaît comme une oasis au milieu du désert. Vingt-cinq mille habitants, une palmeraie luxuriante que l’on aperçoit depuis les rives de la mer Morte. C’est l’une des plus vieilles villes du monde et le seul centre urbain de la vallée du Jourdain, une région désertique qu’Israël a entrepris de transformer en miracle agricole depuis une quarantaine d’années. D’après l’Ancien Testament, c’est cette ville que les Hébreux auraient conquise en premier à leur retour d’Egypte. Après quarante années d’errance dans le désert, la prise de Jéricho fut en quelque sorte la première étape de l’établissement de leur royaume en terre promise. L’aboutissement d’un long voyage et la fin définitive de l’esclavage pour devenir un peuple libre et souverain.

Environ 3500 ans plus tard, Jéricho est devenue une ville arabe. Et, ironie de l’histoire, c’est elle qui, le 13 mai 1994, fut la première ville à être transférée à l’Autorité palestinienne. La première d’une longue liste qui devait aboutir à la création d’un Etat palestinien qui se fait toujours attendre. Sur le balcon de l’hôtel de ville, un panneau rappelle au visiteur que c’est ici, cette année-là, que Yasser Arafat prononça son premier discours public. A l’époque, l’euphorie était à son comble. Les drapeaux palestiniens, interdits jusqu’alors, fleurissaient partout dans la ville. L’indépendance était en marche. Et signe que la prospérité en était son corollaire, un immense casino, bâti juste à la lisière de la ville, attira par milliers les joueurs israéliens trop heureux de venir dépenser leurs shekels dans ce qui était en train de devenir une nouvelle zone franche au sein de leur pays.

"Ici, ce sera la Syrie"

Mais ici comme ailleurs dans les territoires palestiniens, tout le monde a déchanté depuis longtemps. La deuxième Intifada (2000-2005) est passée par là. Elle a laissé s’évaporer le rêve d’une Palestine indépendante. Le casino a fermé. Et hormis quelques touristes, qui viennent encore emprunter le téléphérique qui mène au monastère de la Tentation, la ville de Jericho attend désormais des jours meilleurs, sans savoir s’ils viendront.

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3. La guerre de l’eau

En quittant Jéricho par le nord, la route 90 longe la frontière jordanienne sur près de 75 kilomètres. Tout le long de la route, on aperçoit des dattiers et des serres verdoyantes. Cette région, totalement désertique au moment de sa conquête, est la fierté des agriculteurs israéliens. Ils en ont fait le grenier à blé de l’Etat hébreu et la principale région dont sont issus les légumes et les herbes fraîches "made in Israel" que l’on trouve sur tous les étals européens.

Selon le droit international, la vallée du Jourdain fait pourtant partie de la Cisjordanie, un territoire non annexé à Israël que les Palestiniens revendiquent comme devant faire partie intégrante de leur Etat. La vallée du Jourdain est l’une des principales pommes de discorde entre les deux parties puisque le gouvernement israélien souhaite la maintenir dans son giron pour des raisons tant économiques que stratégiques. Selon le découpage provisoire de la Cisjordanie intervenu il y a 20 ans, la vallée du Jourdain se trouve en zone C. Contrairement aux zones A et B, l’Autorité palestinienne n’a donc ici aucun pouvoir. Les zones C, qui représentent 60 % de la Cisjordanie actuelle, sont entièrement sous contrôle israélien. Et c’est peu dire que cette situation représente son lot de tracasserie quotidien pour les Palestiniens qui y vivent.

Non loin de la route 90, le village de Jiflik est une petite communauté agricole composée de champs et de baraquements en tôle ondulée. Le soleil tape dur plus de dix mois par an. Et comme pour les "moshavim" (communautés agricoles coopératives, NdlR) israéliens tout autour, la question de l’accès à l’eau est cruciale si l’on veut espérer faire pousser quelque chose dans ce désert. Abdallah Dalarwa en sait quelque chose. Président d’une coopérative d’agriculteurs, cela fait des années qu’il se bat pour maintenir une agriculture palestinienne dans ce village, en dépit des difficultés techniques et administratives que ce choix représente.

En zone C, le temps s’est en effet arrêté il y a quarante ans. Contrairement aux territoires sous contrôle palestinien (les zones A et B), il est ici interdit aux Palestiniens d’effectuer la moindre modification d’infrastructure, comme la construction d’un puits ou l’agrandissement d’une maison. Tous ces travaux doivent faire l’objet d’un permis délivré par les autorités israéliennes. Les contrevenants s’exposent à la démolition immédiate de l’ouvrage, le plus souvent à leurs frais. "On a besoin d’eau pour nos cultures, mais nos réservoirs datent de l’époque jordanienne" (avant 1967, NdlR), explique Abdallah Dalarwa. "Impossible d’en creuser de plus profonds. Alors on se concentre sur les légumes peu demandeurs en eau. C’est très difficile. Surtout que dans cette région, l’eau en sous-sol est salée."

Pour permettre le développement des colonies agricoles israéliennes, la société nationale des eaux a creusé des conduites amenant l’eau des montagnes vers la vallée. Grâce aux technologies de pointe développées par Israël dans ce domaine, l’eau est utilisée de manière optimale pour les cultures. Et pour boire ou de laver, il suffit de tourner le robinet comme n’importe où ailleurs en Israël. Mais à Jiflik, les choses sont loin d’être aussi simples. "Le tuyau passe à côté de chez nous mais on n’a pas le droit d’y prendre de l’eau. Nous avons un robinet pour le village avec une quantité d’eau limitée par famille", déplore Abdallah Dalarwa. Dans certains villages palestiniens de la vallée du Jourdain, le robinet est si éloigné qu’une personne est désignée chaque jour dans chaque famille pour aller remplir les jerricans et les ramener en tracteur. "Et tout cela, pour habiter dans un baraquement. Je n’ai même pas le droit de me construire une vraie maison, les Israéliens viendraient immédiatement la démolir", poursuit Abdallah Dalarwa. Ici, précise-t-il, le moindre aspect de la vie est une lutte. "Mais je n’ai pas le choix", conclut-il. "C’est moi ou eux. Si je jette l’éponge pour partir vivre en zone A, les Israéliens prendront ma terre. Ils auront gagné et moi je ne serai plus agriculteur. A moins d’aller travailler pour eux dans une colonie."

La zone C, oubliée de l’aide internationale

La situation de la vallée du Jourdain est similaire à celle des autres zones C ailleurs en Cisjordanie. Manque d’infrastructures, difficultés d’accès aux ressources. Le sous-développement de cette région est un frein considérable à la constitution d’une économie palestinienne viable. "Depuis les accords d’Oslo, toutes les zones C ont été laissées de côté", explique Ghazi Kelani, responsable de mission d’Oxfam pour les territoires palestiniens. "Les millions d’euros de l’aide internationale sont allés dans les villes, dans les infrastructures des zones A. Pourtant, c’est dans les zones C que se trouvent toutes les ressources naturelles. Si Israël refuse de s’en désengager, il n’y aura pas d’Etat palestinien. C’est là que se trouve la clé pour résoudre ce conflit", affirme Ghazi Kelani.
(...)

Ici encore, l’échec des accords d’Oslo se paie dans la vie quotidienne. Faute d’accord de paix, le découpage intérimaire de la Cisjordanie pourrait devenir définitif. Et, à moins qu’Israël ne décide d’assouplir les règles dans les territoires qu’elles contrôlent, il y a peu de chances que la population palestinienne ne dispose des ressources nécessaires pour y maintenir une activité économique, et un lieu de vie satisfaisant pour ses enfants. Reste à voir combien de générations en zone C perpétueront encore le combat de leurs parents. Rester à tout prix, en dépit de tout espoir de changement.
Plus de vingt ans après les accords d’Oslo, la Palestine n’est toujours pas l’Etat indépendant rêvé lors de la célèbre poignée de main entre Yitzhak Rabin et Yasser Arafat. Le processus de paix est au point mort et le statu quo sur le terrain s’est imposé dans la durée.

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4. La mémoire douloureuse de l’exil

jeudi 17 avril 2014

Fondée il y a 4 000 ans, le port phénicien de Jaffa est l’un des plus anciens de la Méditerranée. Il a longtemps été la porte d’entrée de la Terre sainte et, pour beaucoup d’immigrants juifs au début du XXe siècle, la première image de ce pays où ils étaient venus trouver une autre vie. Jaffa - "la belle" en hébreu - avait tout pour les charmer. Pas étonnant qu’ils aient bâti leur ville juste à côté. Une ville au nom lui aussi plein de promesses : Tel Aviv, "la Colline du printemps".

Un siècle plus tard, cette colline a bien grandi. Elle a totalement englobé Jaffa qui fait désormais figure de "vieux quartier", branché et bobo, de la métropole israélienne. Les Israéliens y viennent pour son marché aux puces, ses antiquaires, ses boutiques vintage et ses terrasses. Un endroit idéal pour passer le week-end en famille, boire un verre entre amis, et s’imprégner de l’atmosphère envoûtante de ses vieilles pierres, face aux flots bleus de la mer. Les appartements s’arrachent ici à prix d’or. Les vieilles maisons arabes restaurées avec goût font le bonheur des habitants et des promoteurs immobiliers. Mais il vaut mieux ne pas avoir peur des fantômes…

Car, derrière les façades, les murs de Jaffa se souviennent encore d’un épisode historique tragique dont ils ont été les témoins. L’attaque par les forces clandestines juives de l’Irgoun, en avril 1948, et le départ précipité de près de 90 % de sa population. Des habitants dont les propriétés ont par la suite été confisquées et qui qualifient désormais cet événement de "Nakba", "la catastrophe".

A 50 kilomètres à l’est de Tel Aviv, la ville palestinienne de Naplouse s’étend dans une vallée étroite et aride, entre le mont Erbal et le mont Garizim. Depuis Ramallah, on y accède par le sud, via la route no 60 qui traverse la Cisjordanie du nord au sud. Passées les colonies d’Ofra, Shilo et Eli, la route arrive au carrefour d’Huwara, l’un des quatre points d’entrée de Naplouse, barré jusqu’en 2011 par l’un des plus redoutables check-points de la Cisjordanie. Il faut dire que dans l’imaginaire palestinien, le nom de Naplouse est synonyme de résistance et de répression. Le feu de la deuxième Intifada y a été particulièrement vif. Les chars israéliens ont assiégé la ville à plusieurs reprises, et les combats de rue ont été féroces entre soldats israéliens et miliciens locaux.

De tous les quartiers de la ville, il en est un qui était la terreur des soldats en service à l’époque. Ce quartier, c’est le camp de réfugiés de Balata, 250 hectares au pied de la colline du même nom, où vivent près de 29 000 personnes dans une promiscuité parfois proche de l’insoutenable. (...)
Près de 700 000 Palestiniens auraient fui leur maison entre le mois de mars et le mois de mai 1948. Ils ont trouvé refuge loin des combats, le plus souvent dans les pays voisins : au Liban, en Syrie, en Egypte et en Jordanie (dont firent partie la Cisjordanie et Jérusalem-Est jusqu’en 1967). (...)

Balata bouillonne de violence

A Balata, 70 % des familles sont originaires de Jaffa. Tout ici rappelle d’ailleurs la cité des grands-parents, que beaucoup n’ont jamais fait qu’imaginer en rêve vu l’interdiction pour la plupart des habitants de se rendre en territoire israélien. A l’entrée du camp, comme dans tous les autres, il y a le monument de la clé, symbole de la clé des maisons que les réfugiés ont emportée avec eux, et de leur volonté de retourner un jour d’exercer leur "droit au retour". Et puis il y a le Yaffa Cultural Center, un centre culturel qui permet aux jeunes du camp de développer leur créativité dans plusieurs disciplines, et d’échapper ainsi, partiellement, à la morosité de l’endroit et à l’extrême violence qui caractérise le quotidien du camp.
(...)

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5. Au cœur de la vallée du Jourdain

mardi 14 janvier 2014

Des pierres, des vallées désertiques et une température qui se réchauffe à mesure que la voiture descend sous le niveau de la mer. Quitter Jérusalem par l’est constitue un véritable choc thermique.

Une bande de terre, qui s’étire sur 80 km entre le lac de Tibériade et la mer Morte, propulsée au cœur des tractations israélo-palestiniennes depuis plusieurs semaines.

Dès sa conquête en 1967, le gouvernement israélien a vite compris l’intérêt stratégique de cette zone. Avant même que ne démarrent les grands chantiers de colonisation en Cisjordanie, le gouvernement de Levi Eshkol adopta "le plan Allon", prévoyant l’installation d’agriculteurs dans cette vallée pour marquer la nouvelle frontière orientale.

Installés en Cisjordanie, les villages israéliens de la vallée du Jourdain sont considérés comme des colonies au regard du droit international. Sous pression des Américains, le gouvernement pourrait être contraint d’évacuer cette région susceptible de faire partie du futur Etat palestinien. Mais cette perspective n’effraie pas que les résidents juifs installés ici.
Ancien conseiller à la sécurité nationale d’Ariel Sharon quand il était Premier ministre, le général Uzi Dayan a été le commandant en chef pour toute la région de la vallée du Jourdain pendant de nombreuses années. Du haut de la base militaire de Gidron, qui offre une vue imprenable sur le voisin jordanien, il explique pourquoi la vallée représente "la seule frontière défendable" d’Israël. "Entre la Méditerranée et le Jourdain, il n’y a que 40 km. L’étroitesse du pays est une des principales faiblesses d’Israël , explique-t-il. Nous devons absolument conserver nos atouts stratégiques. Et celui-là est notre principal. Si nous perdons la vallée du Jourdain, la frontière passera à quelques kilomètres à peine de Tel Aviv et de la plaine côtière. Ce serait très dangereux." (...)

Une commission ministérielle a donné récemment son feu vert au lancement d’une proposition de loi visant à annexer unilatéralement la vallée du Jourdain ("LLB" du 2/1/2014). Mais en l’état actuel des choses, le texte a peu de chances d’être adopté. Si le gouvernement finissait par accepter d’en transférer la souveraineté au futur Etat palestinien, il pourrait exiger d’y maintenir une présence militaire ou d’exiger la présence d’une force internationale de type casque bleu. Mais là encore, Uzi Dayan est perplexe. "Nous sommes les seuls à pouvoir assurer notre protection."
Les agriculteurs de la région se disent prêts à partir si leur gouvernement l’exige. Mais cette perspective est difficile à accepter pour eux. "La vallée du Jourdain est une success story qui rapporte des centaines de millions de shekels à l’économie et qui emploie chaque jour plus de 6 000 ouvriers palestiniens" , rappelle le président du conseil régional David Elhayani. Des ouvriers qui, selon un rapport d’Oxfam publié en 2012, n’ont guère le choix, "n’ayant pas le même accès aux terres et aux ressources en eau pour développer une agriculture viable aux côtés de leurs voisins israéliens" .

Les agriculteurs de la région se disent prêts à partir si leur gouvernement l’exige. Mais cette perspective est difficile à accepter pour eux. "La vallée du Jourdain est une success story qui rapporte des centaines de millions de shekels à l’économie et qui emploie chaque jour plus de 6 000 ouvriers palestiniens" , rappelle le président du conseil régional David Elhayani. Des ouvriers qui, selon un rapport d’Oxfam publié en 2012, n’ont guère le choix, "n’ayant pas le même accès aux terres et aux ressources en eau pour développer une agriculture viable aux côtés de leurs voisins israéliens" .

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20 juin 2014

L'ONU a accepté les demandes d'adhésion des Palestiniens à 13 traités


BELGA

Publié le jeudi 10 avril 2014 

L'ONU a annoncé jeudi avoir jugé conformes aux procédures internationales les demandes palestiniennes d'adhésion à 13 traités ou conventions internationales dont les Nations unies sont dépositaires.
Ces demandes avaient été transmises au secrétariat général de l'ONU le 2 avril dernier par le représentant palestinien à l'ONU, Riyad Mansour. Les services juridiques de l'ONU "ont déterminé que les instruments (d'adhésion) reçus étaient rédigés en bonne et due forme, avant de les accepter pour dépôt", a expliqué le porte-parole de l'ONU Stéphane Dujarric.
Conformément à la procédure, la section des traités de l'ONU en a également informé les Etats membres. La responsabilité du secrétariat général de l'ONU en la matière est "de nature administrative", a souligné M. Dujarric: "Il appartient à chaque Etat membre individuellement de se prononcer sur les problèmes juridiques" que pourraient poser ces adhésions. Les demandes d'adhésion prennent en principe effet 30 jours après leur dépôt.


Les documents publiés sur le site internet de la section des traités mentionnent pour la plupart que la convention ou le traité concerné "entrera en vigueur pour l'Etat de Palestine le 2 mai 2014". D'autres font référence à des dates ultérieures en mai ou juillet selon les différentes procédures d'adhésion pour chaque traité ou protocole. Parmi ces traités internationaux auxquels la direction palestinienne a demandé à adhérer figurent les conventions de Vienne sur les relations diplomatiques et consulaires, la convention sur les droits de l'enfant, la convention contre la torture ou celle contre la corruption.


L'autorité palestinienne a par ailleurs demandé à la Suisse de pouvoir adhérer à la 4e Convention de Genève d'août 1949 sur la protection des civils en territoire occupé et à son premier protocole additionnel, et aux Pays-Bas de pouvoir adhérer à la Convention de la Haye d'octobre 1907 sur les lois et coutumes de la guerre sur terre. Le statut d'Etat observateur obtenu en novembre 2012 à l'ONU donne aux Palestiniens accès à diverses conventions et organisations internationales.
Israël gèle le transfert des taxes aux Palestiniens

 
Israël a gelé le transfert des taxes aux Palestiniens, dans le cadre d'une série de nouvelles sanctions en représailles à leurs demandes d'adhésion à 13 traités et conventions internationales, a annoncé jeudi à l'AFP un responsable israélien. "Il a été décidé de geler le reversement des taxes collectées par Israël pour le compte de l'Autorité palestinienne", a déclaré ce responsable sous le couvert de l'anonymat.
Israël a également suspendu sa participation au développement d'un champ gazier au large de la bande de Gaza adjacent à un champ israélien, un projet promu depuis plusieurs années par Tony Blair, l'envoyé spécial du Quartette pour le Proche-Orient (ONU, Etats-Unis, Union européenne et Russie).


L'Etat hébreu va en outre plafonner les dépôts bancaires palestiniens dans ses établissements financiers, a ajouté ce responsable, précisant que ces décisions faisaient suite aux "violations flagrantes des accords conclus" entre les deux parties.


"Israël précise que les pourparlers sous l'égide des Etats-Unis se poursuivront pour tenter de surmonter la crise des négociations", a néanmoins assuré ce responsable. Ces mesures sont été notifiées aux Palestiniens par le chef de l'administration militaire israélienne dans les Territoires palestiniens, selon la même source.


Le montant des taxes douanières et de la TVA prélevées sur les marchandises transitant par Israël, qui les rétrocède à l'Autorité palestinienne, s'élève en moyenne à quelque 80 millions d'euros par mois. Ces taxes représentent plus des deux tiers des recettes budgétaires propres de l'Autorité et contribuent au paiement de plus de 150.000 fonctionnaires et des coûts de fonctionnement des ministères.
Riposte de Mahmoud Abbas


Les deux parties multiplient les gestes d'hostilité depuis qu'Israël a refusé de libérer comme prévu le 29 mars un quatrième et dernier contingent de prisonniers, réclamant désormais une prolongation des négociations de paix au-delà du 29 avril.


Le président palestinien Mahmoud Abbas a riposté en signant le 1er avril les demandes d'adhésion de la Palestine à 15 conventions et traités internationaux, estimant que les nouvelles exigences posées par Israël pour ces libérations le déliaient de son engagement.


Selon l'entente conclue en juillet 2013 sous l'égide des Etats-Unis, Israël s'était engagé à libérer en quatre phases 104 prisonniers incarcérés avant 1993.


En contrepartie, la direction palestinienne avait consenti à suspendre jusqu'à la fin des pourparlers toute démarche d'adhésion aux organisations internationales, y compris les instances judiciaires à compétence mondiale susceptibles de poursuivre Israël.


http://www.lalibre.be/actu/international/l-onu-a-accepte-les-demandes-d-adhesion-des-palestiniens-a-13-traites-5346e5cb3570aae038b3569b

REPORTAGE de GRÉGOIRE COMHAIRE, envoyé spécial À RAMALLAH et JÉRUSALEM

Quatre articles remarquables parus dans La Libre en janvier et en avril 2014 :

1. Mirage à Ramallah


mardi 15 avril 2014
Négociateurs israéliens et palestiniens, en présence du médiateur américain Martin Indyk, se voient mercredi. Alors que le processus de paix israélo-palestinien s’enlise, Ramallah affiche une image de cité prospère. Mais si certains habitants sont des privilégiés, la réalité n’est jamais loin.


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2. Cisjordanie: Rester, c’est résister

 mercredi 16 avril 2014
A plus de 200 mètres en dessous du niveau de la mer, la ville de Jéricho apparaît comme une oasis au milieu du désert. Vingt-cinq mille habitants, une palmeraie luxuriante que l’on aperçoit depuis les rives de la mer Morte. C’est l’une des plus vieilles villes du monde et le seul centre urbain de la vallée du Jourdain, une région désertique qu’Israël a entrepris de transformer en miracle agricole depuis une quarantaine d’années. 
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3. La mémoire douloureuse de l’exil

jeudi 17 avril 2014

Fondée il y a 4 000 ans, le port phénicien de Jaffa est l’un des plus anciens de la Méditerranée. Il a longtemps été la porte d’entrée de la Terre sainte et, pour beaucoup d’immigrants juifs au début du XXe siècle, la première image de ce pays où ils étaient venus trouver une autre vie. Jaffa - "la belle" en hébreu - avait tout pour les charmer. Pas étonnant qu’ils aient bâti leur ville juste à côté. Une ville au nom lui aussi plein de promesses : Tel Aviv, "la Colline du printemps". 


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4. Au cœur de la vallée du Jourdain

mardi 14 janvier 2014 à 05h38
Des pierres, des vallées désertiques et une température qui se réchauffe à mesure que la voiture descend sous le niveau de la mer. Quitter Jérusalem par l’est constitue un véritable choc thermique. 

Une bande de terre, qui s’étire sur 80 km entre le lac de Tibériade et la mer Morte, propulsée au cœur des tractations israélo-palestiniennes depuis plusieurs semaines.
Dès sa conquête en 1967, le gouvernement israélien a vite compris l’intérêt stratégique de cette zone. Avant même que ne démarrent les grands chantiers de colonisation en Cisjordanie, le gouvernement de Levi Eshkol adopta "le plan Allon", prévoyant l’installation d’agriculteurs dans cette vallée pour marquer la nouvelle frontière orientale.

http://www.lalibre.be/actu/international/au-cur-de-la-vallee-du-jourdain-52d4bf4435701baedab82045

Note :
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30 mai 2014

L'ONU a accepté les demandes d'adhésion des Palestiniens à 13 traités


BELGA - jeudi 10 avril 2014

L'ONU a annoncé jeudi avoir jugé conformes aux procédures internationales les demandes palestiniennes d'adhésion à 13 traités ou conventions internationales dont les Nations unies sont dépositaires.

Ces demandes avaient été transmises au secrétariat général de l'ONU le 2 avril dernier par le représentant palestinien à l'ONU, Riyad Mansour. Les services juridiques de l'ONU "ont déterminé que les instruments (d'adhésion) reçus étaient rédigés en bonne et due forme, avant de les accepter pour dépôt", a expliqué le porte-parole de l'ONU Stéphane Dujarric.

Conformément à la procédure, la section des traités de l'ONU en a également informé les Etats membres. La responsabilité du secrétariat général de l'ONU en la matière est "de nature administrative", a souligné M. Dujarric: "Il appartient à chaque Etat membre individuellement de se prononcer sur les problèmes juridiques" que pourraient poser ces adhésions. Les demandes d'adhésion prennent en principe effet 30 jours après leur dépôt.

Les documents publiés sur le site internet de la section des traités mentionnent pour la plupart que la convention ou le traité concerné "entrera en vigueur pour l'Etat de Palestine le 2 mai 2014". D'autres font référence à des dates ultérieures en mai ou juillet selon les différentes procédures d'adhésion pour chaque traité ou protocole. Parmi ces traités internationaux auxquels la direction palestinienne a demandé à adhérer figurent les conventions de Vienne sur les relations diplomatiques et consulaires, la convention sur les droits de l'enfant, la convention contre la torture ou celle contre la corruption.
L'autorité palestinienne a par ailleurs demandé à la Suisse de pouvoir adhérer à la 4e Convention de Genève d'août 1949 sur la protection des civils en territoire occupé et à son premier protocole additionnel, et aux Pays-Bas de pouvoir adhérer à la Convention de la Haye d'octobre 1907 sur les lois et coutumes de la guerre sur terre. Le statut d'Etat observateur obtenu en novembre 2012 à l'ONU donne aux Palestiniens accès à diverses conventions et organisations internationales.

Israël gèle le transfert des taxes aux Palestiniens

Israël a gelé le transfert des taxes aux Palestiniens, dans le cadre d'une série de nouvelles sanctions en représailles à leurs demandes d'adhésion à 13 traités et conventions internationales, a annoncé jeudi à l'AFP un responsable israélien. "Il a été décidé de geler le reversement des taxes collectées par Israël pour le compte de l'Autorité palestinienne", a déclaré ce responsable sous le couvert de l'anonymat.
Israël a également suspendu sa participation au développement d'un champ gazier au large de la bande de Gaza adjacent à un champ israélien, un projet promu depuis plusieurs années par Tony Blair, l'envoyé spécial du Quartette pour le Proche-Orient (ONU, Etats-Unis, Union européenne et Russie).

L'Etat hébreu va en outre plafonner les dépôts bancaires palestiniens dans ses établissements financiers, a ajouté ce responsable, précisant que ces décisions faisaient suite aux "violations flagrantes des accords conclus" entre les deux parties.

"Israël précise que les pourparlers sous l'égide des Etats-Unis se poursuivront pour tenter de surmonter la crise des négociations", a néanmoins assuré ce responsable. Ces mesures sont été notifiées aux Palestiniens par le chef de l'administration militaire israélienne dans les Territoires palestiniens, selon la même source.

Le montant des taxes douanières et de la TVA prélevées sur les marchandises transitant par Israël, qui les rétrocède à l'Autorité palestinienne, s'élève en moyenne à quelque 80 millions d'euros par mois. Ces taxes représentent plus des deux tiers des recettes budgétaires propres de l'Autorité et contribuent au paiement de plus de 150.000 fonctionnaires et des coûts de fonctionnement des ministères.

Riposte de Mahmoud Abbas

Les deux parties multiplient les gestes d'hostilité depuis qu'Israël a refusé de libérer comme prévu le 29 mars un quatrième et dernier contingent de prisonniers, réclamant désormais une prolongation des négociations de paix au-delà du 29 avril.

Le président palestinien Mahmoud Abbas a riposté en signant le 1er avril les demandes d'adhésion de la Palestine à 15 conventions et traités internationaux, estimant que les nouvelles exigences posées par Israël pour ces libérations le déliaient de son engagement.

06 janvier 2014

L’ONU a déclaré 2014 "année de solidarité avec le peuple palestinien"

Communiqué officiel de l'ONU (26/11/2013) :

L’ASSEMBLÉE PROCLAME 2014 « ANNÉE INTERNATIONALE DE LA SOLIDARITÉ AVEC LE PEUPLE PALESTINIEN »
ET ESPÈRE LE SUCCÈS DES NÉGOCIATIONS ISRAÉLO-PALESTINIENNES



i24news, dimanche 1er décembre 2013

La 68e Assemblée générale de l’ONU a adopté mardi une réso­lution faisant de 2014 l’Année inter­na­tionale de la soli­darité avec le peuple palestinien.

Copar­rainée par plus de 30 pays, la réso­lution a reçu 110 votes pour, 7 votes contre et 56 abs­ten­tions plus tôt dans la journée. L’Australie, le Canada, les Etats-​​Unis, la fédé­ration des Etats de Micro­nésie, les îles Mar­shall, Israël, et Palau ont voté "non".

La réso­lution "décide de pro­clamer 2014 l’Année inter­na­tionale de la soli­darité avec le peuple pales­tinien", et a appelé au déploiement de tous les efforts pos­sibles pour aider le peuple pales­tinien et pour sou­tenir le pro­cessus de paix au Moyen-​​Orient en vue de la réa­li­sation de la solution à deux Etats basée sur les fron­tières pré-​​1967.

D’autres réso­lu­tions au cours de l’Assemblée générale ont été adoptées, dont celle appelant Israël à cesser les construc­tions en Cis­jor­danie et à son retrait du plateau du Golan.

Israël a aus­sitôt rejeté ces réso­lu­tions par la voix de son ambas­sadeur à l’ONU Ron Prosor qui a sou­ligné dans un com­mu­niqué que ces propos avaient “un goût de déjà vu” et s’inscrivaient dans le cadre des sem­pi­ter­nelles accu­sa­tions à l’encontre d’Israël.

Ron Prosor a ajouté que l’ONU "accepte sys­té­ma­ti­quement les doléances des Pales­ti­niens et tous leurs caprices".

LIRE LA SUITE ->>
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C'EST L'OCCASION DE VOUS INVITER à LIRE l'article publié dans le quotidien Haaretz en juillet 2013 par Gideon Levy, qui écrit : « Quiconque s’inquiète réellement de l’avenir du pays doit maintenant être en faveur du boycott économique ».

"Le refuge ultime du patriote israélien : le boycott"

Tzipi Livni sur BDS : Le boycott progresse... Ceux qui refusent de le voir vont finir un jour par le ressentir.


Mardi, 31 Décembre 2013 13:39 Ynet Le Boycott (BDS)
 
Certains responsables israéliens commencent à se rendre compte que le boycott devient un problème sérieux pour Israël. Et voilà un fameux encouragement à renforcer encore plus le mouvement BDS !

Ci-dessous un extrait de l'article publié sur le site israélien Ynet ce 30 décembre qui reprend les déclarations de Tzipi Livni.

"La ministre de la Justice affirme que la politique à l’égard des Palestiniens passe avant tous les problèmes internes, que le boycott international concernant la Cisjordanie est appelé à être ressenti dans le reste du pays : « Le conflit palestinien est la coupole de verre de l’économie israélienne. »



La ministre de la Justice Tzipi Livni a déclaré qu’Israël s’enfonçait la tête dans le sable sur le plan des retombées de la querelle avec les Palestiniens.

« Je veux parler de la ‘bulle’ », a-t-elle dit. « Non pas la bulle financière ni celle de l’immobilier, mais de celle dans laquelle nous vivons. C’est tout le pays, qui est déconnecté de la réalité internationale. »

Dans un discours lors de la conférence des Calcalist's 2014 Forecasts, Livni a déclaré que, d’ordinaire, un pays ne découvre le prix de l’existence dans une bulle qu’après que celle-ci a éclaté, comme c’est le cas avec l’Afrique du Sud.



La ministre a également dit que, bien qu’elles soient discutées lors de conférences internationales ou au sein de commissions sur la pauvreté, ces questions « n’ont aucune signification si elles ignorent le conflit. Le conflit palestinien est la coupole de verre de l’économie israélienne ».  



Elle a mis en garde contre le fait que le boycott financier et économique international a débuté avec la Cisjordanie mais qu’au fil du temps, il allait s’étendre au reste du pays.



« Il n’en restera pas là. Le boycott se déplace et progresse de façon uniforme et exponentielle », a ajouté Livni. « Ceux qui refusent de le voir vont finir un jour ou l’autre par le ressentir. »

Mise à jour le Mardi, 31 Décembre 2013 14:15

SOURCE "Pour la palestine.be"

VOIR AUSSI sur le même site, le DICTIONNAIRE AMOUREUX DE LA PALESTINE

Le Boycott (BDS)

Mercredi, 04 Décembre 2013 14:12 Gideon Levy Le Boycott (BDS)
 
Le journaliste israélien Gideon Levy qui a déjà pris position pour le boycott d'Israël dans le passé, insiste à nouveau dans l'article "Seules des sanctions contre Israël mettront un terme à l’occupation" sur « l’hypocrisie consistant à ne boycotter que les colonies ».



"Chaque organisation, institution ou autorité israélienne est impliquée d’une façon ou d’une autre dans ce qui se passe au-delà de la Ligne verte. Chaque banque, université, chaîne de supermarchés ou institution médicale a des ramifications, des employés ou des clients qui sont des colons. Les colonies sont un projet concernant le projet d’Israël tout entier et le boycott ne peut se limiter aux colonies, de la même manière que le boycott de l’époque de l’Afrique du Sud de l’apartheid ne pouvait se limiter aux seules institutions de l’apartheid.



Là-bas, tout était apartheid et, ici, tout est coloré par l’occupation. Israël finance, protège et alimente les colonies et, ainsi donc, c’est Israël tout entier qui est responsable de leur existence. Il est déloyal de ne boycotter que les colons. Nous sommes tous coupables…



Ainsi, le temps est venu de prendre des sanctions. Quand celles-ci se feront ressentir en Israël, ce n’est qu’alors qu’une commission internationale devrait être constituée, que ce soit à Genève, à Jérusalem, à Oslo ou à Ramallah, et où le monde traduira les sanctions économiques en réalisations politiques...

Il n’y a pas de raison de poursuivre cette mascarade des pourparlers de paix que, hormis un seul Américain, le ministre des Affaires étrangères John Kerry, personne ne prend vraiment au sérieux. Même lui, finalement, en reviendra parce que, tant qu’Israël ne paiera pas un prix pour l’occupation ou fermera les yeux dessus, il n’y mettra pas un terme. Voilà la vérité."

Extrait de l'article publié sur Haaretz, le 1 décembre 2013. Traduction : JM Flémal.

Gideon Levy est journaliste au quotidien israélien Haaretz.
Il a publié : Gaza, articles pour Haaretz, 2006-2009, La Fabrique, 2009


Autres articles de Gideon Levy sur ce site (Plateforme Charleroi-Palestine) : VOIR L'ARTICLE ORIGINAL et les liens vers les autres articles.


• Lettre d’un fantôme
• A propos de la campagne de haine contre Amira Hass
• Huit cent mille
• Le racisme du nationalisme de gauche
• L'heure des fauteurs de guerre
• Panique en plein ciel
• Loi anti-boycott : jusqu'ici elle cause surtout des ralliement (implicites) à BDS
• "Goldstone a ouvert la voie à une nouvelle guerre à Gaza"

16 juillet 2013

Abolition du mur de la honte et des bus de l’apartheid

DANIEL SALVATORE SCHIFFER
Philosophe, signataire du JCall et auteur de "La Philosophie d’Emmanuel Levinas - Métaphysique, esthétique, éthique" (Presses universitaires de France).

 J’ai déjà dit à maintes reprises l’amour que l’intellectuel juif que je suis, et que je revendique d’être, nourrissait pour Israël, ce pays qui fut créé, en 1948, au lendemain de cette immense tragédie, unique dans les annales de l’inhumanité, que fut la Shoah. Dont acte ! Mais ce qui ne laisse toutefois pas de me chagriner, sinon de me décevoir et même de me heurter, de la part de ce même Israël, c’est que ce drame sans nom que fut précisément l’Holocauste n’a apparemment pas grandi, comme devrait le faire toute indicible souffrance, ses actuels dirigeants politiques. 

Car ce sont deux énormes fautes morales, inadmissibles sur le plan éthique et intolérables sur le plan religieux (à moins que Dieu, à supposer qu’il existât, ne fasse exception pour les Juifs, ce peuple qu’il réputa, paraît-il, élu), qu’ils ont commis il n’y a guère si longtemps. La première fut le début de la construction, durant l’été 2002, d’un mur, appelé pudiquement "clôture de sécurité" ( "security fence", dans le jargon diplomatique), séparant de manière imperméable, afin de parer aux attentats terroristes, Israël et la Cisjordanie : un mur étanche - que les pacifistes juifs eux-mêmes baptisèrent, à juste titre, du très peu glorieux nom de "mur de la honte" - s’étendant aujourd’hui, tout en y incluant plusieurs grands bocs de colonies israéliennes, sur plus de 700 kilomètres !

Une initiative à ce point scandaleuse, aux yeux du monde démocratique, que l’Assemblé générale des Nations unies se vit contrainte d’adopter, le 21 octobre 2003, une résolution condamnant officiellement l’édification de cette cloison hermétique empiétant ainsi, tint-elle même à spécifier dans son texte, sur "le territoire palestinien occupé". Certes ces mots étaient-ils durs pour dénoncer, de façon aussi explicite, ce que d’aucuns, y compris les progressistes juifs toujours, considérèrent également là, non moins justement, comme une pâle mais tout aussi horrible copie, quoique pour d’autres raisons bien évidemment, du tristement célèbre "Mur de Berlin", par ailleurs lui-même abattu, après l’historique effondrement de l’idéologie socialo-communiste, le 9 novembre 1989.

 J’y étais, en compagnie de quelques intellectuels allemands ! Israël, toutefois, resta sourd, comme trop souvent dans son histoire récente, à cette indignation pourtant en tout point légitime, pour véhémente qu’elle fût, du concert des nations.

Au contraire même, ce pays vient de récidiver, pas plus tard que le 4 mars dernier, dans cette course aussi folle qu’aveugle, sur le plan politico-diplomatique, vers, sinon l’incompréhensible, du moins l’inacceptable : le lancement d’un service de bus, certes à très bas prix mais surtout ainsi dans un confort plus que rudimentaire, exclusivement réservés aux travailleurs palestiniens se rendant quotidiennement, pour gagner leur pain noir, de Cisjordanie vers Israël. Plus exactement encore : ce sont deux lignes de bus, effectuées par la compagnie de transport "Afikim" et reliant le passage d’Eyal, situé près de Qalqiliya, cité cisjordanienne, à la ville de Tel-Aviv, qui furent inaugurées en ce fatidique jour-là. Certes sais-je pertinemment que ce ne sont, essentiellement, que de purs et simples motifs de sécurité qu’auront invoqués, non sans raisons peut-être, les autorités israéliennes pour justifier pareille décision, tout aussi impopulaire et même non moins scandaleuse, au regard du monde démocratique toujours, que ce que je n’ai pas craint (quitte à me mettre une fois de plus certains de mes pairs à dos) de qualifier plus haut, avec cependant d’autres de mes amis signataires du JCall (mouvement, regroupant des consciences juives, appelant Israël à la raison et donc, dans la foulée, à la coexistence, pour une paix juste et durable, de deux Etats : Israël et la Palestine), de "mur de la honte".

Car, de fait, quels qu’en soient les causes et mobiles, il s’agit bien là, avec ces bus pour seuls Palestiniens, d’une nouvelle forme d’apartheid : une ségrégation rappelant, de sinistre mémoire, les pires heures, dans les années soixante, de l’Amérique xénophobe et raciste, ou, plus près de nous, avant que l’avènement présidentiel de Nelson Mandela (très mérité prix Nobel de la paix) n’y mît fin, de l’Afrique du Sud au temps, précisément, de l’apartheid. Les Juifs d’aujourd’hui auraient-ils donc si vite oublié, eux qui revendiquent pourtant, très légitimement, un nécessaire et constant "devoir de mémoire", ces infâmes ghettos dans lesquels leurs ancêtres d’hier furent cruellement confinés, presque dans toute l’Europe, avant qu’un certain Hitler ne tentât, fort de sa seule mais effroyable démence, de les exterminer ? Davantage : n’auront-ils donc rien appris ainsi, sinon pour eux-mêmes seulement, de l’abominable, colossale et inhumaine douleur de leurs propres pères ?

D’autre part, s’il venait un jour à Israël l’excellente et judicieuse idée de reconnaître enfin la Palestine en tant qu’Etat souverain et indépendant, la question de sa sécurité serait, du coup, définitivement résolue, et le problème, par la même occasion, automatiquement invalidé Du moins, c’est à espérer entre hommes et femmes de bonne volonté, animés par un sincère et loyal esprit de concorde !

Ainsi, pour en revenir à l’indigne et désastreuse création de ces deux lignes d’autobus désormais affublées du très peu enviable et même franchement honteux titre de "bus de l’apartheid", ne puis-je que concorder avec la députée israélienne Zehava Gal-On, chef du parti "Meretz", faction de gauche soit dit en passant, lorsqu’elle a demandé au ministre des Transports d’alors, Israël Katz, d’annuler cette funeste et surtout contreproductive décision, lui demandant même très clairement que (je cite) "les bus ségrégés cessent immédiatement d’opérer". Et d’ajouter, non moins catégoriquement et, surtout, très opportunément : "Les autobus ségrégés opérant sur une base ethnique étaient, autrefois, chose commune dans les régimes racistes. Il est inacceptable que cela existe, encore aujourd’hui, dans un pays démocratique."

Tout aussi appropriée et fondée apparaît, à ce propos, la déclaration de Jessica Montell, directrice de l’organisation israélienne de défense des droits de l’homme "B’Tselem" : "C’est tout simplement du racisme. Un tel projet ne peut être justifié sur base de besoins sécuritaires ou de surpeuplement." , a-t-elle fustigé elle aussi. Et, plus ferme encore, d’affirmer, quant à elle, que ce type de règlement, hautement répréhensible tant sur le plan moral qu’au niveau légal, rappelait en effet, malheureusement, "la ségrégation raciale instaurée aux Etats-Unis en 1896".

Conclusion ? Qu’Israël, nation née sur les cendres de ses pères naguère martyrisés, abolissent donc au plus vite, toutes affaires cessantes, ce mur de la honte tout autant que ces bus de l’apartheid, qui ne le déshonorent que trop aujourd’hui, sur le plan éthique, et qui ne font par ailleurs, au niveau stratégique, que l’isoler, davantage encore, sur l’échiquier géopolitique du monde moderne et contemporain. Il en va, non seulement de la paix en cette turbulente région de la planète, mais, plus profondément encore, de l’avenir même, s’ils veulent véritablement y vivre dans la sécurité qui leur est naturellement due, de ses enfants ! "I have a dream" , comme, à n’en pas douter, aurait très certainement dit, en cette circonstance-là aussi, un certain Martin Luther King

DANIEL SALVATORE SCHIFFER

LLB,  Mis en ligne le 12/04/2013

Echos d'une colonisation rampante, intérieure à l'Etat d'Israël

La Knesset approuve le plan Prawer-Begin, très accablant

Lundi 24 juin 2013 (Jérusalem) : La Knesset a voté en faveur du plan Prawer-Begin. 43 membres de la Knesset ont voté pour et 40 ont voté contre. Le plan Prawer-Begin déplacera au moins 30.000 (et jusqu’à 70.000) citoyens Bédouins.

De plus, il dépossédera la population arabe bédouine de ses terres et de ses moyens de production traditionnelle ce qui conduira à la destruction de sa structure sociale.

Le plan aura pour effet de concentrer les Bédouins dans des zones urbaines pauvres où leur potentiel de développement autonome sera contrecarré.

Appréciez l’humour  corrosif de ce panneau à l’entrée du village d’El Sira et mettant en garde contre les démolitions de maisons par l’armée israélienne !!!  Photographies de Raymond Saublains.
Appréciez l’humour  corrosif de ce panneau à l’entrée du village d’El Sira et mettant en garde contre les démolitions de maisons par l’armée israélienne !!!
Photographies de Raymond Saublains.
L’approbation du plan Prawer-Begin est contraire aux  recommandations en 2011, du Comité des Droits Economiques, Sociaux et Culturels des Nations Unies, qui a appelé Israël à s’abstenir de l’éviction forcée de ses résidents et de cesser les démolitions dans les villages non reconnus. Il contredit également les recommandations du Comité de l’Elimination de la Discrimination Raciale (CERD), qui, en 2007, a appelé l’Etat à examiner la possibilité de reconnaissance des villages bédouins, permettre aux Bédouins de contrôler et s’occuper de leurs champs, et  cesser les évacuations faites sans le consentement des résidents des villages.  En outre, les observations finales du CERD (en mars 2012) et du Parlement Européen (dans une résolution de juillet 2012) demande au gouvernement israélien de revoir le plan Prawer.  (partie du communiqué du Negev Coordination Forum)


On ne nous déplacera pas : les Bédouins du Neguev s’accrochent à leur terre

Extraits du 
Carnet de Colette Braeckman

 (...) Venus de ces villages qui ne seront jamais rayés d’aucune carte pour la bonne raison qu’ils n’y sont même pas mentionnés, les plus oubliés des citoyens israéliens, les Bédouins du Neguev, ont tenu à démontrer, une fois encore, qu’étaient bien vivants et que, face à l’armée israélienne, ils n’avaient rien perdu de leur combativité.
Femmes sous la tente, hommes à la tribune, tous les chefs de village ont brandi des titres de possession des terres et des puits, clamé leur refus d’être chassés vers le béton et l’anonymat des villes.
Sensibilisé de longue date à la question palestinienne, Marco Abramovicz, qui anime le Comité pour une paix juste au Proche Orient, a découvert voici trois ans le problème des Bédouins du Néguev. Le paysage désolé d’Al Arakib lui est devenu familier : oliviers arrachés, champs nivelés. A plus de 40 reprises, les bulldozers israéliens sont venus pulvériser les habitations, jeter au sol les tôles, les quelques blocs de béton que les habitants à chaque fois remettaient debout, afin de signifier un message toujours identique : « cette terre est celle de nos ancêtres, nous ne partirons pas ».
Le chef du village, Cheikh Sayeh al Turi, considère Abramovicz comme un ami fidèle et il salue avec enthousiasme le fait que ce citoyen d’Ittre ait pu convaincre un groupe de Belges de le suivre pour découvrir, -à la force du mollet -ces dernières terres « vierges » d’Israël, lorgnées par les « développeurs » et les plus hardis des colons. Le Neguev en effet représente 60% de la superficie d’Israël et l’Etat hébreu entend désormais le « mettre en valeur », en proposer l’occupation aux derniers arrivés, les Falashas, ces Juifs noirs d’Ethiopie ainsi que les Juifs russes, qui sont déjà les principaux occupants de la ville de Beer Sheva, aux portes du désert.
Depuis les hauteurs d’Al Arakib, on aperçoit d’ailleurs les gratte ciel de Beer Sheva, devenue une importante cité universitaire et qui ne cesse de s’étendre; des autoroutes tracent leur sillon, les fils électriques zèbrent le ciel, tout est prêt pour créer de nouvelles implantations et amener de nouveaux citoyens juifs sur les marches du désert. A ceci près que les habitants d’Al Arakib, à l’instar des autres tribus demeurées dans le Neguev après le grand exode de 1948 qui vit plus de 100.000 Bédouins fuir vers la Jordanie, ne l’entendent pas ainsi.

(...)
« Il est dur de vivre ici, mais de cette terre, nous pouvons vivre correctement » précise Aziz « et si, à l’instar des colons israéliens nous disposions d’adductions d’eau, nous pourrions nous aussi la transformer en paradis… »
(...)
l’administration israélienne souhaite moins « sédentariser » des Bédouins qui ont depuis longtemps cessé de nomadiser que les regrouper dans des townships, des agglomérations urbaines où ils se retrouveront tout au bas de l’échelle sociale. Transformés en prolétaires urbains, obligés d’accepter des emplois non qualifiés et de vivre dans des infrastructures sommaires, les Bédouins seront obligés d’abandonner leur mode de vie traditionnel, leur hospitalité légendaire et aussi leur polygamie.
A l’heure actuelle, une quarantaine de villages, ayant été décrétés «non reconnus », ne figurent sur aucune carte et à tout moment, les maisons qui y ont été construites peuvent être détruites par les bulldozers de l’administration. En 2011, plus de mille demeures ont ainsi été jetées au sol et aujourd’hui encore les destructions sont quotidiennes.

(...)
Au sortir d’une imposante forêt, entièrement artificielle, et jalonnée d’aires de pique nique et d’espaces récréatifs, signes avant coureurs de futures ambitions touristiques, Yeela précise : « j’aime les arbres, sauf quand ils servent à chasser les hommes. Ici, le Fonds national juif (JNF) plante des forêts sur des terres qui appartenaient naguère aux Bédouins, ce qui rend leur retour impossible… »
C’est cela aussi que les Bédouins ne comprennent pas : pourquoi, dans le même temps, les autorités retournent-t-elles leurs champs et déracinent-t-elles leurs oliviers, alors qu’elles plantent des forêts entières ? Pourquoi l’argumentation officielle avance-t-elle que les villages bédouins, composés de quelques familles, sont trop petits pour pouvoir bénéficier de services de base (eau, électricité) et poursuivre leurs activités économiques traditionnelles alors que, dans le même temps, dans la même région, de petites localités juives, comptant moins de 300 habitants, bénéficient de toutes les facilités et que l’implantation de nouveaux venus ne cesse d’être encouragée par les autorités ?

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27 janvier 2013

Afrique du Sud et Danemark : pour le label des produits sous l’occupation israélienne

L’Afrique du Sud et le Danemark prennent des règlements demandant que les produits issus de la Cisjordanie occupée soient étiquetés comme tels ; Israël qualifie l’initiative de « raciste ».

Un avis a été publié samedi par le ministère du Commerce et de l’Industrie d’Afrique du Sud qui annonce qu’Israël sera dorénavant tenu de marquer tous les produits venant d’une terre palestinienne avec le label « Produit dans les territoires palestiniens occupés ».

La déclaration du Département sud-africain du Commerce et de l’Industrie précise que le ministre « exigera des commerçants en Afrique du Sud de ne pas étiqueter incorrectement les produits dont l’origine est le Territoire palestinien occupé (TPO) comme des produits d’Israël. »

La question du label s’est trouvée relancée quand un journal danois a rapporté, dimanche, que les mêmes restrictions seraient appliquées au Danemark, quoique facultativement, pour les produits venant de Cisjordanie qui pourront être déclarés comme tel ou non.

La mesure « montre clairement aux consommateurs que les produits sont travaillés dans des conditions que non seulement le gouvernement danois, mais aussi des gouvernements européens, n’approuvent pas. Il appartiendra aux consommateurs de savoir s’ils choisissent d’acheter ces produits ou non », affirme le ministre des Affaires étrangères danois, Villy Sovndal, cité par le quotidien israélien The Jerusalem Post.

Les supermarchés danois auront la possibilité de choisir d’utiliser ou non ces labels. La raison de cette initiative danoise, selon Sovndal, est de permettre aux consommateurs de faire la différence entre les produits venant d’Israël et ceux venant des « colonies illégales », indique The Jerusalem Post. Cette mesure est destinée à appuyer la notion de « solution à deux États », dit Sovndal.

De même, le ministre du Commerce sud-africain, Rob Davies, a déclaré la semaine dernière que la mesure visait à aider « les Sud-Africains qui... soutiennent les Palestiniens à identifier ces produits ».

Les deux États, cependant, insistent sur le fait que ces mesures ne veulent pas soutenir un boycott des marchandises israéliennes, mais seulement des produits venant des territoires occupés après 1967, quand les troupes israéliennes ont envahi et occupé de nouveaux territoires en Palestine, Égypte et Syrie.
(...)

En avril, une importante coopérative de consommateurs britanniques a pris la décision d’étendre son boycott, déjà appliqué, à tous les produits d’Israël venant de Cisjordanie. Le groupe Co-operative, la plus grande société mutuelle du Royaume-Uni, et la cinquième dans le détail alimentaire, a décidé de cesser de commercer avec tout fournisseur s’approvisionnant dans les colonies israéliennes.

La Co-op soulignait également, cependant, qu’elle ne boycottait pas le commerce avec Israël lui-même.
Le quotidien britannique The Guardian rapporte que la Co-op « insiste sur le fait qu’il ne s’agit pas d’un boycott israélien, et que ses contrats se poursuivront avec les autres entreprises, à l’intérieur d’Israël, qui peuvent garantir qu’elles n’exportent pas depuis les colonies illégales ».

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Info-Palestine.eu
Proche-Orient.net
MISE A JOUR : dimanche 27 janvier 2013 

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L'Afrique du Sud impose un label "fabriqué dans les Territoires palestiniens"

Le gouvernement sud-africain a décidé en conseil des ministres d'imposer un label sur les produits importés des Territoires palestiniens occupés à la place de la mention "made in Israël".

"C'est conforme à la ligne de l'Afrique du Sud qui reconnaît les frontières de 1948 délimitées par l'ONU et ne reconnaît pas les territoires occupés au-delà de ces frontières comme faisant partie de l'Etat d'Israël", a précisé un porte-parole, Jimmy Manyi, lors d'un point presse.
(...)

Le 14 juillet, le ministre sud-africain délégué aux Affaires étrangères, Marius Fransman, avait prononcé un long discours sur ce sujet au Cap.

"La diplomatie économique peut être l'une des armes les plus efficaces pour changer la situation palestinienne. Les Palestiniens et leurs soutiens, inspirés par le boycott économique de l'Afrique du Sud du temps de l'apartheid, cherchent depuis des années à imiter notre succès dans ce domaine", avait-il dit.

"Jusqu'à présent, la campagne de boycott a eu un effet économique négligeable, mais la voix d'un gouvernement comme le nôtre pourrait donner un coup de pouce symbolique", avait-il poursuivi.

"Notre position politique sur la situation en Palestine est indubitablement marquée par notre propre histoire d'oppression et d'abus des droits de l'Homme", avait ajouté M. Fransman, citant également le poète palestinien Mahmoud Darwich, Albert Luthuli -- ex-président de l'ANC et prix de Nobel de la paix 1960--, Nelson Mandela et Che Guevara.

Cette initiative avait été qualifiée de "raciste" en mai par un porte-parole du ministère israélien des Affaires étrangères, Yigal Palmor, et suscité une manifestation de quelques centaines de personnes à Pretoria fin juin.

(...)

Lire tout  l'article sur Jeuneafrique.com

© AFP 22/08/2012 à 11h:29 | AFP  

la Nativité de Bethléem inscrite au Patrimoine mondial de l'Unesco

Réjouissant !

L'Unesco a inscrit vendredi le site du "Lieu de naissance de Jésus", comprenant l'église de la Nativité de Bethléem et également la route de pèlerinage au Patrimoine mondial.

Porte de l'humilité
Il s'agit du premier site palestinien inscrit sur la liste du Patrimoine mondial de l'Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture.

Les Palestiniens, entrés à l'Unesco en octobre 2011 au terme d'un vote qui avait provoqué la colère des Israéliens et des Américains, avaient fait la demande d'une inscription du site dans une procédure en "urgence".

Ils avaient argué du "délabrement et de la dégradation de l'ensemble architectural", notamment du fait des "forces d'occupation" israéliennes.

© afp.
Le mur à Bethléem (photo © Marie-Armelle Beaulieu)










Note. 
 "L'ONU a publié en 2009 un rapport qui épingle les restrictions israéliennes à Bethléem. Selon son Bureau de coordination des affaires humanitaires, les Palestiniens n'ont accès qu'à seulement 13% des 660 km2 de la commune. 

Le mur empêcherait notamment l'accès à des zones de pâturages, propices à une exploitation agricole. "Le développement économique et social de Bethléem est compromis", peut-on lire dans le rapport.  (L'express)

27 novembre 2012

Etat de Palestine: "Les Européens perdront leur crédibilité s’ils s’abstiennent"

Près d’une semaine après le cessez-le-feu de Gaza signé entre Israël et le Hamas, le quotidien La Libre Belgique a rencontré LEILA SHAHID, la déléguée générale de Palestine auprès de l’Union européenne, de la Belgique et du Luxembourg. "L’Union européenne, dit-elle, jouera sa crédibilité sur la scène internationale ce jeudi, lorsque le président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas proposera la reconnaissance de l’Etat de Palestine devant l’Assemblée générale de l’Onu".

Extraits de l'entretien réalisé par Vincent Braun, par dans La Libre et mis en ligne ce 27/11/2012.

Pensez-vous que cette opération israélienne à Gaza ait changé la donne ?

Le résultat immédiat de ce nouvel épisode de cette guerre contre Gaza, c’est de faire du recours à l’Assemblée générale des Nations unies un appel pour la paix. (...)
Je pense que cette opération s’est retournée contre Benjamin Netanyahou (...)

L’Autorité palestinienne s’en trouve-t-elle affaiblie ?

Le Fatah (le parti de Mahmoud Abbas) a fait un choix, qui est de renoncer à la lutte armée. Nous avons espéré que la négociation politique mènerait à notre revendication, un Etat palestinien reconnu. Après 20 ans de négociations (et même 23 puisqu’elles avaient commencé à Madrid en 1990), nous constatons que la seule réponse d’Israël a été une réponse militaire. Israël a été kidnappé par une mentalité militariste qui déshumanise les Palestiniens et qui voue les Israéliens à des confrontations militaires avec tous ses voisins. On a bâti un mur, on a créé un dôme de fer, on a construit une clôture contre les Africains, un mur avec le Sud-Liban. C’est George Orwell. C’est une vision effrayante pour les jeunes générations d’Israéliens qui seront vouées à être dans l’affrontement militaire et technologique.

C’est la stratégie du bunker. Israël pense “avoir la paix” en confinant son territoire…

Et c’est exactement le contraire qui se passe. (...)
Notre demande (pour la reconnaissance d’un Etat de Palestine non membre de l’Onu, NdlR) n’est pas une déclaration de guerre. Il s’agit de mettre la communauté internationale devant ses responsabilités face aux violations systématiques de notre territoire, dont la plus importante est certainement la colonisation. Celle-ci est en train de détruire l’Etat palestinien à venir puisqu’elle lui prend tout son territoire. (...)

Cette initiative constitue-t-elle une étape charnière ?

Absolument. Nous nous devons de dire à nos partenaires dans le monde, où qu’ils soient, qu’ils ont aussi des devoirs à l’égard des résolutions qu’ils ont votées et qu’ils n’ont jamais mises en œuvre. Je rappelle qu’une décision de la Cour internationale de justice de La Haye demande la destruction du mur. Or, non seulement il n’est pas détruit mais il est prolongé tous les jours. Les Palestiniens ne constituent pas un sous-peuple qui n’aurait pas le droit d’être protégé par le droit international. Nous avons droit à la souveraineté, à l’indépendance, à l’intégrité territoriale et à un Etat. Il est temps que le monde reconnaisse ces droits inaliénables.

 • Y a-t-il d’autres conditions préalables pour reprendre le dialogue ?

(...) Dans la feuille de route signée par Israël et nous, et garantie par le Quartette, nous devons renoncer à la violence et Israël mettre fin à la colonisation. Israël a violé systématiquement cet accord en continuant à créer des colonies.  Cette colonisation est dénoncée par tous les conseils de ministres européens depuis 2009, qui reconnaissent que la poursuite de la colonisation menace la solution à deux Etats. Sur le papier, l’UE a des positions très claires. Même Obama. (...) Les Américains sont malheureusement presque prisonniers de leur alliance avec Israël. (...)
J’espère que les Européens auront le courage de prendre en compte qu’il ne s’agit pas seulement de notre liberté, de notre souveraineté, mais aussi de la leur.

LIRE L'ARTICLE ENTIER...

Voir aussi  "Raid à Gaza : 1,2 milliard de dollars de dommages" (AFP) (Mis en ligne le 25/11/2012)

05 mai 2012

Israël: aller voir la mer

Un appel à la désobéissance

Nous refusons de nous soumettre aux lois et décrets. Nous sommes des dizaines de femmes juives israéliennes à voyager et à traverser les postes de contrôle avec des femmes et des enfants palestiniens de Cisjordanie, à visiter ensemble nos villes, à apprécier les plages, à nous amuser sur les terrains de jeux, à les héberger chez nous et à être hébergées chez ces femmes au-delà des frontières interdites. Nous avons ensemble cueilli des olives dans leurs oliveraies familiales au-delà des postes de contrôle.

Ensemble, nous avons écouté le merveilleux chanteur palestinien Amal Markus au théâtre de Jérusalem.

Ensemble, nous sortons avec les institutrices des maternelles palestiniennes au centre de Tel-Aviv.

En raison de ces actions menées par notre collègue Ilana Hamerman, celle-ci a été, pour la troisième fois, interrogée par la police en vue d’une longue enquête.

Elle n’est pas la seule.

Nous, soussignées, affirmons publiquement que nous allons continuer à rejeter les lois et règlements qui violent le droit à la liberté de circulation de la population civile de Cisjordanie. Nous mettons en doute l’équité, la moralité ou le bien-fondé de ces lois.

Nous poursuivons la voie de la désobéissance civile contre un système arbitraire qui, pendant les quarante-quatre dernières années, a privé des millions de personnes de leurs droits humains et civils en érigeant des murs de séparation, des barrières et des postes de contrôle et en les plaçant derrière.

Notre groupe grandit de jour en jour. Récemment, 300 universitaires ont apporté leur soutien en disant : « Votre justice est celle que nous cherchons tous. Votre condamnation est la même que la nôtre. »

Nous lançons un appel à tous les Israéliens conscients et lucides : Rejoignez-nous par centaines. Ceci n’est plus une lutte contre l’apartheid en Cisjordanie, c’est une lutte pour une vie normale dans notre pays.

Vendredi 13 janvier 2012.

"Désobéissance des femmes israéliennes" VOIR LE SITE publiant cet article

Traduction de l’hébreu par Ayelet du groupe Désobéissance

Pouvoir regarder la mer

Ilana Hamerman est une militante des droits de l’homme qui rencontre souvent en territoire occupé des Palestiniennes à qui elle apporte de l’aide humanitaire (nourriture, vêtements, médicaments, jouets, etc.).

Au cours de ses actions, elle a recueilli des confidences de jeunes femmes palestiniennes qui lui ont confié leur rêve : voir, un jour, la mer ! La plupart de ces habitantes de Ramallah, Jénine, Hébron, Jéricho, etc. n’ont jamais vu la mer de leur vie. Ni non plus visité une grande ville moderne comme Tel-Aviv, avec ses magasins, ses cafés, ses centres commerciaux. Si ces jeunes femmes demandent une autorisation d’entrée en Israël « pour voir la mer », elles seront évidemment éconduites.

Avec une vingtaine de ses compagnes, Ilana Hamerman a décidé de faire de la résistance civile et de violer la loi israélienne. Elles ont organisé à plusieurs reprises de « journées de kif » pour des dizaines de jeunes femmes palestiniennes (en tout 600).

Ces opérations ont été montées comme de véritables expéditions militaires. Chaque militante israélienne arrive dans sa voiture au domicile de la « touriste » palestinienne avec dans ses bagages tout un attirail... d’accessoires de vêtements occidentaux : colliers, casquettes modernes, maquillage, lunettes de soleil, pull-over et chemises à la mode. Les jeunes Palestiniennes, qui sont vêtues pour la plupart de caftans et qui portent un foulard traditionnel sur la tête, se déshabillent dans la voiture avant d’arriver à l’un des barrages de Tsahal. Les soldats qui voient dans la voiture (conduite par une Israélienne bien blonde) quatre ou cinq femmes habillées à l’occidentale n’ont généralement aucun soupçon quant a l’identité des voyageuses. Si par hasard ils adressent la parole à l’une des Palestiniennes, celle-ci a appris une ou deux phrases en hébreu avec l’accent « branché » de Tel-Aviv.

La chaîne 2 de la télévision israélienne a montré le 8 octobre 2010 ces jeunes femmes palestiniennes émerveillées de plonger leurs pieds pour la première fois de leur vie dans la mer, sur la plage de Tel-Aviv. Instant de bonheur, de joie, de paix...

Une action en justice a été enclenchée contre les militantes israéliennes. Leur crime ? Avoir permis à des Palestiniennes de regarder la mer !

Article paru dans le Monde libertaire du 23 au 29 février 2012.

20 avril 2012

Bienvenue en Palestine : Violences policières...

... La Ministre n’est au courant de rien.

Et pour la ministre Milquet, il s’agit seulement de sociétés de transports qui ont choisi de ne pas vendre des tickets !!!

Quelques extraits de la question de Mme Zoé Genot à la vice-première ministre et ministre de l’Intérieur et de l’Égalité des chances sur "l’action policière vis-à-vis des participants à la mission ’Bienvenue en Palestine’" (n° 11011)


Le texte complet de l'intervention se trouve sur le Blog de Zoé Genot : 

19.01 Zoé Genot (Ecolo-Groen) : Monsieur le président, madame la ministre, ce dimanche, de nombreux citoyens ont désiré prendre l’avion à destination de Tel-Aviv afin de participer à l’action "Bienvenue en Palestine" et notamment de participer à l’inauguration d’une école internationale à Bethléem.
Il avait été décidé de passer par Tel-Aviv du fait de la facilité à accéder aux territoires occupés palestiniens plutôt que de passer par la Jordanie. Malheureusement, ils ont été empêchés de réaliser cette mission à cause de refus formulés par les compagnies aériennes qui avaient reçu une liste noire de noms de personnes qui ne pouvaient accéder au territoire israélien.
Cette attitude de la part de l’État d’Israël est scandaleuse et doit être dénoncée. Dans un courrier rédigé par le premier ministre israélien aux militants pacifistes, il se targue d’être la seule démocratie au Moyen-Orient. Il oublie cependant de dire qu’il est un État qui en occupe un autre, qu’il colonise impunément et méprise totalement le droit international.
Depuis quand les frontières d’Israël commencent-elles à l’aéroport de Bruxelles-National ? Comment peut-on tolérer encore une telle attitude de la part de cet État ?
(...)
Madame la ministre, j’aimerais étudier avec vous deux problèmes.
Le premier consiste en l’élaboration d’une liste noire de nos concitoyens : la police belge a-t-elle été en contact avec les autorités israéliennes au sujet de cette mission ? La police belge a-t-elle collaboré à l’élaboration des listes de personnes participant à cette mission ? Dans la négative, une autorité étrangère doit avoir effectué cette enquête, probablement sur notre territoire, ce qui est insupportable et illégal. Une enquête belge est-elle ouverte sur cette enquête illégale menée par les autorités israéliennes sur notre territoire pour identifier les participants à la mission ?
Le deuxième aspect concerne l’attitude de la police durant la journée de dimanche. Si nous relevons les réactions aux actions de la police, l’Union des Progressistes juifs de Belgique a, par exemple, communiqué : "Nous nous inquiétons en particulier de l’attitude violente et complice de la police belge à l’aéroport de Zaventem, agissant ainsi comme force supplétive et ’déterritorialisée’ de l’armée israélienne".
L’Union des Progressistes juifs de Belgique poursuit : "Cette pratique revient à installer des check-points, tels qu’ils existent dans les territoires palestiniens occupés, au cœur même de l’Europe. Il s’agit pour les autorités israéliennes d’enclaver la Palestine et de la priver de tout moyen de communication autonome avec le monde".
J’aurais donc voulu savoir qui avait coordonné cette action policière, qui a donné les instructions de disperser le sit-in, d’arrêter certains manifestants. Quelle évaluation a été faite de cette action policière à l’aéroport ce dimanche ? Merci.
(...)
Suite et réponse...

Les enfants brûlés de Gaza

Par Sylvain George Cinéaste  jeudi 10 juillet 2025 AOC International  Anéantir non seulement les corps des enfants, des femmes, des hommes,...