31 mai 2010

Gaza: plus de 10 morts dans un raid israélien contre la flottille internationale

URGENT !
Dernière minute :

Le GAZA FREEDOM FLOTILLA a été vicitme d'un raid cette nuit, faisant plus de morts !!!

AUJOURD'HUI : rassemblement à 16h devant le ministère des affaires étrangères  - rue des Petits Carmes 15 à 1000 Bruxelles.

La responsabilité de l'Europe et de la Belgique, dans le siège de Gaza, est importante. Notre silence et notre inaction relève de la complicité.

Nous exigeons de notre gouvernement d'entreprendre toutes les initiatives nécessaires en vue de briser le siège de Gaza.



GAZA (AFP)

LA LIBRE.BE - Mis en ligne le 31/05/2010 à 12h18

Plus de dix passagers ont été tués lundi lorsque des commandos israéliens ont pris d'assaut la flottille internationale de militants pro-palestiniens qui se dirigeait vers la bande de Gaza, a indiqué l'armée israélienne qui a admis avoir agi dans les eaux internationales.
Dix-neuf passagers ont été tués et 36 autres blessés lundi lors de l'assaut donné par des commandos israéliens contre une flottille humanitaire internationale qui se rendait à Gaza, selon un nouveau bilan de la chaîne 10 de la télévision israélienne.
Alors que l'ONU s'est dite "choquée" et que l'Union européenne demandait une "enquête complète" des autorités israéliennes sur les circonstances du raid, la Turquie, dont plusieurs ressortissants feraient partie des victimes, a prévenu Israël de "conséquences irréparables" sur les relations bilatérales.
Lire la suite


Faire circuler l'information au maximum.

12 mai 2010

UN CLOWN CÉLÈBRE ESPAGNOL REFOULÉ À SON ARRIVÉE À L’AÉROPORT BEN GOURION

Publié le 9-05-2010

Dans un article publié par le quotidien israélien Haaretz, le journaliste Gideon Levy s’indigne de l’expulsion du Clown Prado, venu pour un festival international de clown en Palestine, comme de celle de nombreux autres étrangers. Il souligne que personne n’est plus dupe des fameuses "mesures de sécurité", systématiquement invoquées, en dehors de tous ceux qui ont choisi de fermer les yeux sur la "fascisation progressive d’Israël".

"C’est qui, le véritable clown, ici ?

Qui a dit que l’humour juif avait disparu d’Israël ? Qui a dit que les organisations israéliennes les plus confidentielles n’ont pas en certaines occasions, des moments de franche détente, entre le moment où ils préparent des assassinats et font échouer les complots ?

La fascisation progressive d’Israël, son isolement, son nationalisme et son militarisme ne font rien pour qu’on se détende et qu’on s’amuse.. Aussi, écoutez bien ce que Barak Raviv a rapporté dans le Ha’aretz ce jeudi :

Un clown espagnol – on dirait le début d’une blague – débarque en Israël. Pas n’importe quel clown, non, mais le plus fameux clown d’Espagne, Ivan Prado. Il s’attendait à passer haut la main le contrôle de son passeport (un passeport de citoyen espagnol, même celui d’un clown, n’a pas besoin d’une autorisation de sécurité pour entrer dans l’état démocratique d’Israël)– à déclarer son sac plein de tours et à continuer vers Ramallah.

Il avait prévu, ce pitre, de créer un festival international de clowns précisément à Ramallah. Ce fut l’erreur de sa vie, une idée vraiment tordue. D’abord, quel besoin les Palestiniens ont-ils d’accueillir des clowns venus de tous les pays ? Ils en ont largement assez avec les leurs, merci. De toute façon, de quoi pourraient-ils bien rire, à Ramallah ?

En un clin d’œil, l’un des agents les plus futés du Shin Bet apparut, en vrai gardien d’Israël, pour saisir ce farceur et le questionner sur ses liens avec « des groupes terroristes » . Prado, cet imbécile de clown, refusa de répondre. L’agent du Shin Bet (un clown de moindre renommée) crut, apparemment, qu’il avait été choisi comme sauveur, ce jour-là.

Pour la faire courte, après six heures d’attente désespérante à l’aéroport international Ben Gourion, Prado a été informé par un représentant du ministère de l’Intérieur : « Vous êtes expulsé. Prenez le premier vol pour Madrid où il y a de la place pour les rigolos de votre espèce ». Avec ça, Prado se métamorphosa en prophète de l’Apocalypse. Quand il eut débarqué en Espagne, il commença à dénoncer Israël dans la presse locale, comparant la lamentable situation des Palestiniens avec celle des Juifs de Pologne pendant la guerre. Juste ce dont nous avons besoin. Des plaisanteries polonaises en supplément !

L’ambassade d’Israël à Madrid a envoyé un communiqué urgent à Jérusalem pour demander : « Qu’avez-vous fait ? ». Le ministère des affaires étrangères a répondu sèchement : « Raisons de sécurité ». La rage s’est emparée de l’ambassade espagnole, qui a réclamé une réponse plus concrète pour répliquer aux questions des media espagnols, persuadés que l’expulsion d’un clown pour « raisons de sécurité » ne peut être qu’une plaisanterie.

Mais les services du ShinBet’ et du Ministère de la Défense ne se sont pas donnés la peine de répondre. « Cet homme a refusé de fournir des informations complètes aux agents de la sécurité, et plus particulièrement sur ses liens avec des organisations terroristes palestiniennes » a déclaré le Shin Bet au Ha’aretz en réponse à sa demande.

Explication de texte : Prado, comme l’a si bien compris le si omniscient Shin Bet, a des liens avec des groupes terroristes, autrement il n’aurait pas souhaité créer un festival de clowns à Ramallah. Pire, il a refusé de parler de ces liens. Quels « groupes terroristes » ? Islamique, Jihad ou Brigade des martyrs d’Al-Aqsa peut-être ? Al-Qaida ? Les forces Ouds d’Iran ? Quels liens ? Est-ce que ce clown prévoyait de faire venir d’Espagne de gros stocks de rigolades hostiles ? Des bombes à plaisanterie pour les jihadistes ? Une dévastatrice conclusion comique pour le Hamas ? « Vous pouvez rire », a finalement déclaré un représentant du ministère des affaires étrangères « mais l’incident a déjà causé de sérieux dommages à l’image d’Israël à l’étranger, et cela n’a fait que s’accentuer quand Israël a refusé de fournir des explications sérieuses ».

Prado n’est pas tout seul. Si cette histoire n’était pas si inepte, si grotesque, et si rageante, nous pourrions en rire jaune, à notre seul détriment. Mais des douzaines de visiteurs étrangers ont été refoulés de la même manière au cours des derniers mois parce que suspects de sympathie avec les Palestiniens – un délit très grave, évidemment. Ce sont des gens qui ont une conscience et qui étaient venus exprimer leur soutien aux Palestiniens mais en ont été empêchés, en raison de ce que la police de l’aéroport a dans la tête. L’historien juif américain Norman Finkelstein a été expulsé parce qu’il soutient une solution à deux Etats dans le conflit du Proche Orient, et parce qu’ils pense qu’Israël a fait de l’Holocauste une industrie. Mais s’il avait demandé le document pour nouvel immigrant, il en aurait immédiatement reçu un, conformément à la "Loi du Retour".

Mais venir en visiteur et avoir l’audace de critiquer ? Qu’on le renvoie en Amérique.

De la même manière, trois militants suédois en faveur d’une association juive-palestinienne pour l’éducation, ont été récemment expulsés, comme l’a été un journaliste américain qui avait travaillé longtemps pour Ma’an, une agence de presse palestinienne.

Quelqu’un a-t-il jamais entendu dire qu’un soutien ou un bienfaiteur des colons les plus extrémistes a été expulsé ?

S’il vous plait, ne faites pas rire le Shin Bet ni le ministère de l’Intérieur."

par Gideon Levy

9 mai 2010-05-09 Ha’aretz

http://www.haaretz.com/print-edition/opinion/who-s-the-real-clown-here-1.289150

(Traduit par Carole SANDREL pour CAPJPO-EuroPalestine)

CAPJPO-EuroPalestine

05 mai 2010

Israël-Palestine : 
L’obsession démographique est contre la paix

Pourquoi nous ne signons pas l’« Appel à la raison » lancé par le collectif « J Call »


Un groupe de personnalités juives européennes et israéliennes viennent de créer le collectif J Call (European Jewish Call for reason) et de lancer ce qu’elles nomment un « appel à la raison ».

En tant que juifs européens engagés dans le combat pour une paix juste entre Israéliens et Palestiniens, nous ne pouvons adhérer à cet appel. Voici pourquoi.

Nous savons le prix que les Palestiniens ont payé depuis plus d’un siècle et qu’ils payent encore pour que les juifs soient majoritaires en Palestine-Israël : massacres, expropriations forcées, expulsions, interdictions de retourner chez soi et des regroupements familiaux, destructions de maisons et d’autres biens. Aujourd’hui, six millions de Palestiniens soit près des deux tiers d’entre eux sont des exilés.
J Call veut « la survie d’Israël en tant qu’état juif et démocratique ». Il ne se préoccupe pas de rendre justice aux victimes du nettoyage ethnique de la Palestine. Il ne s’intéresse qu’à la préservation d’une majorité juive dans l’Etat d’Israël pour pouvoir maintenir « démocratiquement » un régime qui fait des Palestiniens israéliens (20 % des citoyens de cet Etat) des citoyens discriminés et qui empêche tout retour des exilés qui le souhaiteraient. Cette conception de la démocratie n’est pas la nôtre.

J Call prône une paix avec le peuple palestinien selon le principe « deux peuples deux états ». L’établissement d’une paix juste impliquera sans doute la création de deux états en Palestine-Israël mais, dans un territoire où les populations palestinienne et juive restent, malgré l’épuration ethnique, inextricablement mêlées, la formule « deux peuples deux états » est lourde de menaces de nouveaux transferts de population. De plus, tout en dénonçant « la poursuite ininterrompue des implantations en Cisjordanie et dans les quartiers arabes de Jérusalem-est », J Call ne définit pas les limites des territoires de ces deux états.

J Call demande que « l’Union européenne comme les états-Unis fasse pression sur les deux parties ». Or, depuis 1988, le Conseil National Palestinien accepte le principe du partage de la Palestine selon les frontières internationalement reconnues (soit 78 % pour l’état d’Israël et 22% pour l’état palestinien). Ce collectif estime-t-il qu’il faut « faire pression » sur les représentants palestiniens pour qu’ils acceptent un territoire encore plus petit ?

Et pour ce qui concerne les pressions à exercer sur la partie israélienne, on peut légitimement se demander de quoi il s’agit quand on sait que la majorité des initiateurs de l’appel se sont jusqu’ici toujours opposés à la moindre pression extérieure contre l’état d’Israël malgré son non respect systématique des résolutions de l’O.N.U. et ses violations innombrables du droit international. Le fait que l’appel affirme juste après que « la décision ultime appartient au peuple souverain d’Israël » permet d’imaginer l’insignifiance des « pressions » sur Israël que J Call est prêt à soutenir. Cette phrase est, par ailleurs, particulièrement choquante puisqu’elle implique que le sort des territoires occupés et des personnes vivant sous occupation doit être déterminé par les citoyens de la puissance occupante.

Nous pensons quant à nous, que l’Union européenne ne pourra contribuer efficacement à faire cesser la politique de plus en plus raciste et criminelle menée par l’Etat d’Israël à l’égard des Palestiniens qu’en sanctionnant cet état sur le plan économique. Car si l’Union européenne reste un « nain » politique, elle constitue, et de loin, le plus important partenaire économique d’Israël. L’inaction et la complaisance de l’Union européenne face aux innombrables infractions graves au droit international commises depuis si longtemps par l’Etat d’Israël font honte aux citoyens européens que nous sommes.

Premiers signataires

Marc Abramowicz, psychothérapeute
Jacques Aghion, professeur émérite de biochimie à l’Université de Liège
Jacques Aron, professeur honoraire et essayiste
Ofra Ben Artzi, Machsom Watch, Jerusalem
Miguelle Benrubi, médecin, Liège
Rudolf Bkouche, professeur émérite (Université de Lille 1)
Jacques Bude, professeur honoraire en psychologie sociale (Université Libre de Bruxelles)
Rosy Chauvier, psychothérapeute
Malou Dowiakowski-Luminet, psychanalyste, sympathisant européen
Fanny Filosof, féministe du mouvement international des "femmes en noir"
Marianne Gassel, psychologue
Pierre Gillis, professeur (Université de Mons)
Victor Ginsburgh, professeur émérite de science économique (Université Libre de Bruxelles)
Louise Gotovitch, inspectrice honoraire de pédagogie
Georges Gumpel, retraité, partie civile au procès Barbie, membre de l’UJFP-Lyon
Mladen Herzl, humaniste et laïc
Léon Ingber, professeur émérite à l'Université Libre de Bruxelles
Henriette Jungst, directrice de maison de jeunes
Nicole Kahn, retraitée membre UJFP-France
Sabine Kahn, professeur en sciences de l’éducation (Université Libre de Bruxelles)
Catherine Kestelijn, syndicaliste (Bruxelles)
Adeline Liebman, psychothérapeute
Daniel Liebmann, militant LCR (Belgique)
Dr Luminet, professeur honoraire, psychanalyste, sympathisant européen
Cathy Mayer, enseignante
Nicole Mayer, sociologue
Jean-Claude Meyer, membre du bureau national de l’UJFP (Union Juive Française pour la Paix)
Monique Nagielkopf, traductrice, (Antwerpen - Belgique)
Hamel Puissant, animateur-formateur
Jacob Rajchman, céramiste dentaire et photographe, membre de l’UPJB
Jacques Ravedovitz, psychothérapeute
Elisa Rigo, enseignante
Henri Roanne-Rosenblatt, journaliste
Deborah Rouach, comédienne
Pierre Stambul, professeur (Marseille)
Mathieu Staszewski, coordinateur de stages
Michel Staszewski, professeur d’histoire
Donald Sturbelle, graphiste, co-fondateur du P'tit Ciné
Marka Syfer, assureur, juif éthique
Laurence Taca, économiste, GPOS.
Dominique Ventre, directeur de la formation de Télécom ParisTech., membre de l’UJFP-Paris
Laurent Vogel, directeur du département santé et sécurité de l'Institut Syndical Européen, enseignant à l'ULB
Anne Weisshaupt

5 mai 2010

02 mai 2010

Une carte pour un peu mieux comprendre



Se pencher sur une carte aussi complexe, bien sûr, ce n'est pas la même chose que d'aller voir sur place. A défaut, voici de quoi se faire une petite idée.

La carte ci-jointe est récente. Et fiable, elle vient de l'ONU.

Elle a été publiée par l'agence Reuter et La Libre Belgique le 12 mars 2010.

Elle est plus grande et plus claire en cliquant dessus.


05 avril 2010

Lettre d'Albert Einstein adressée au New-York Times en 1948

Un peu d'Histoire...

Lettre adressée au New-York Times par Albert Einstein et d'autres (voir la liste ci-dessous) au sujet de Begin et d'Israël.


A l'éditeur du New-York Times

New York, 2 Dec. 1948

Parmi les phénomènes politiques les plus inquiétants de notre époque, il y a dans l'Etat nouvellement créé d'Israël, l'apparition du "Parti de la Liberté" (Tnuat Haherut), un parti politique étroitement apparenté dans son organisation, ses méthodes, sa philosophie politique et son appel social aux partis Nazi et fascistes.
Il a été formé par les membres et partisans de l'ancien Irgun Zvai Leumi, une organisation terroriste d'Extrème-Droite et nationaliste en Palestine. 
La visite actuelle de Menahem Begin, le chef de ce parti, aux Etats-Unis est évidemment calculée pour donner l'impression d'un soutien américain à son parti lors des prochaines élections israéliennes, et pour cimenter les liens politiques avec les éléments Sionistes conservateurs aux Etats-Unis.

Plusieurs Américains de réputation nationale ont prêté leurs noms pour accueillir sa visite.

Il est inconcevable que ceux qui s'opposent au fascisme dans le monde entier, si correctement informés quant au passé et aux perspectives politiques de M. Begin, puissent ajouter leurs noms et soutenir le mouvement qu'il représente.

Avant que des dommages irréparables ne soient faits par des contributions financières, des manifestations publiques en soutien à Begin et avant de donner l'impression en Palestine qu'une grande partie de l'Amérique soutient des éléments fascistes en Israel, le public américain doit être informé sur le passé et les objectifs de M. Begin et de son mouvement. 

Les déclarations publiques du parti de Begin ne montrent rien quant à leur caractère réel. Aujourd'hui ils parlent de liberté, de démocratie et d'anti-impérialisme, alors que jusqu'à récemment ils ont prêché ouvertement la doctrine de l'Etat Fasciste. 

C'est dans ses actions que le parti terroriste trahit son véritable caractère. De ses actions passées nous pouvons juger ce qu'il pourrait faire à l'avenir.


Attaque d'un village Arabe
Un exemple choquant fût leur comportement dans le village Arabe de Deir Yassine.

Ce village, à l'écart des routes principales et entouré par des terres Juives, n'avait pas pris part à la guerre et avait même combattu des bandes arabes qui voulaient utiliser comme base le village.
Le 9 Avril, d'après le New-York Times, des bandes de terroristes ont attaqué ce village paisible, qui n'était pas un objectif militaire dans le combat, ont tué la plupart de ses habitants - 240 hommes, femmes et enfants - et ont maintenu quelques uns en vie pour les faire défiler comme captifs dans les rues de Jérusalem.

La majeure partie de la communauté juive a été horrifiée par cet acte,et l'Agence Juive a envoyé un télégramme d'excuses au Roi Abdullah de Trans-Jordanie. 

Mais les terroristes, loin d'avoir honte de leurs actes, étaient fiers de ce massacre, l'ont largement annoncé et ont invité tous les correspondants étrangers présents dans le pays à venir voir les tas de cadavres et les dégâts causés à Deir Yassin.

L'incident de Deir Yassin illustre le caractère et les actions du Parti de la Liberté. Au sein de la communauté juive, ils ont prêché un mélange d'ultra-nationalisme, de mysticisme religieux et de supériorité raciale.

Comme d'autres partis fascistes, ils ont été utilisés pour casser les grèves et ont eux-même encouragé la destruction des syndicats libres. Dans leur Convention, ils ont proposé les syndicats de corporation sur le modèle fasciste italien. 

Lors des dernières années de violences sporadiques anti-Britanniques, l'IZL et le groupe Stern ont inauguré le règne de la terreur parmi la communauté juive de Palestine. 

Des professeurs ont été battus pour s'être exprimés contre eux, des adultes ont été abattus pour ne pas avoir laissé leurs enfants les rejoindre. 

Par des méthodes de gangsters, des tabassages, des bris de fenêtres et des vols largement répandus, les terroristes ont intimidé la population et ont exigé un lourd tribut.

Les hommes du Parti de la Liberté n'ont pas pris part aux accomplissements constructifs en Palestine. Ils n'ont repris aucune terre, n'ont construit aucune colonie et ont seulement amoindri l'activité de la Défense Juive. 

Leurs efforts dans l'immigration, très divulgués, étaient minutieux et consacrés principalement à faire venir des compatriotes fascistes.


Contradictions

Les contradictions entre les affirmations "en or" faites actuellement par Begin et son Parti et les rapports de leur performance passée en Palestine donnent l'impression d'un parti politique peu ordinaire.

C'est la marque indubitable d'un parti fasciste pour qui le terrorisme (contre les Juifs, les Arabes ainsi que les Britanniques) et les fausses déclarations sont des moyens, et dont un "Etat Leader" est l'objectif. 

À la lumière des observations précédentes, il est impératif que la vérité au sujet de M. Begin et de son mouvement soit connue dans ce pays.

Il est encore plus tragique que la haute direction du Sionisme américain ait refusé de faire campagne contre les efforts de Begin, ou même d'exposer à ses propres éléments les dangers pour Israël que représente le soutien à Begin.


Les soussignés prennent donc ces moyens pour présenter publiquement quelques faits frappants au sujet de Begin et de son parti et pour recommander à tous ceux qui sont concernés de ne pas soutenir cette dernière manifestation du fascisme.

signataires :
ISIDORE ABRAMOWITZ, HANNAH ARENDT, 
ABRAHAM BRICK, 
RABBI JESSURUN CARDOZO, 
ALBERT EINSTEIN, 
HERMAN EISEN, M.D., 
HAYIM FINEMAN, 
M. GALLEN, M.D., 
H.H. HARRIS, 
ZELIG S. HARRIS, 
SIDNEY HOOK, 
FRED KARUSH, 
BRURIA KAUFMAN, 
IRMA L. LINDHEIM, 
NACHMAN MAJSEL, 
SEYMOUR MELMAN, 
MYER D. 
MENDELSON, M.D., 
HARRY M. ORLINSKY, 
SAMUEL PITLICK, 
FRITZ ROHRLICH, 
LOUIS P. ROCKER, 
RUTH SAGER, 
ITZHAK SANKOWSKY, 
I.J. SHOENBERG, 
SAMUEL SHUMAN, 
M. ZNGER, 
IRMA WOLPE, 
STEFAN WOLPE. 


Jewish Voice for Peace

23 mars 2010

Par une mesure que le journal israélien Haaretz qualifie de “sérieusement anti-démocratique”, l’armée israélienne vient de déclarer les villages de Bil’in et de Na’alin, zones militaires fermées de 8h à 20h les vendredis pendant les six mois à venir.
Depuis cinq ans, les manifestations du vendredi avec des militants palestiniens, israéliens et internationaux ont fait de ces petites villes des centres de résistance non-armée à l’occupation.

Maintenant, on a annoncé que les militants israéliens dans les villages seraient arrêtés pendant ces heures, les étrangers déportés et les Palestiniens d’autres villages emprisonnés.

Aujourd’hui, des manifestants non violents palestiniens, israéliens et internationaux vont tester la nouvelle politique répressive de l’armée israélienne.

JVP (La Voix juive pour la Paix) collabore avec des militants locaux qui sont déjà en contact avec Twitter des régions proches. Vous pouvez suivre les nombreux messages ici : http://twitter.com/search?q=%23israelidemocracy (…)

OU pour avoir les dernières informations en plus de 140 caractères – visitez TheOnlyDemocracy.org .

En espérant une paix juste,

Cecilie Surasky
Vice-directrice de 
Jewish Voice for Peace

Michel Sabbah : "Le Hamas nous protège"


Voici un texte écrit pas un homme plein de bon sens, que je livre à votre réflexion.

Michel Sabbah, ancien patriarche latin de Jérusalem, 77 ans, remet quelques pendules à l’heure, dans l’hebdomadaire "La Vie". (le 3-04-2010)

Quelle est la situation des chrétiens de Palestine ?

Elle est la même que pour tous les Arabes de Palestine. Chrétiens ou musulmans, nous faisons partie d’un même peuple, d’une même culture, d’une même histoire. Un peuple qui est en conflit avec un autre peuple. Un peuple occupé militairement qui n’a pas besoin de compassion, mais de justice. Dans un contexte politique très tendu, nous essayons de faire face au même défi. Qu’est-ce qu’être chrétien ? C’est être envoyé à une société, à un monde que nous n’avons pas choisi parce qu’il nous est donné. Notre vocation est donc d’être chrétien dans une société arabe et majoritairement musulmane. C’est une expérience que nous connaissons bien, nous avons plusieurs siècles d’histoire commune derrière nous.

Pourtant, aujourd’hui, on parle de persécutions antichrétiennes…

Des incidents individuels entre musulmans et chrétiens peuvent parfois prendre une dimension communautaire. Dans ce cas, il existe des médiateurs, des familles reconnues pour leur sagesse et leur autorité, capables de régler les conflits. Mais, je peux en témoigner, en Palestine, cela n’est jamais allé plus loin. Aucun massacre, aucun attentat contre les églises, aucune persécution ouvertement antichrétienne. Même à Gaza, les chrétiens sont protégés par le Hamas, souvent présenté comme une organisation terroriste.

Est-ce la même chose en Irak ?

Non, là-bas les chrétiens sont victimes de la violence et sont tués parce qu’ils sont chrétiens. Mais il s’agit de motivations politiques, non religieuses. Les extrémistes espèrent ainsi déstabiliser le pays. Beaucoup de sunnites ou de chiites sont tués pour les mêmes raisons. Il ne sert à rien d’accuser l’islam de tous les maux. Travailler à la paix et à la justice, en Irak comme ailleurs, est le meilleur moyen d’éviter un exode massif des chrétiens d’Orient. Un problème politique doit trouver une solution politique.

Que répondez-vous à ceux qui défendent l’idée d’un choc des civilisations ?

Il y a un choc, mais il n’est ni religieux, ni culturel. Il est politique. L’Occident traite l’Orient, et ceux qui y habitent, qu’ils soient chrétiens ou musulmans, comme des mineurs. Tant qu’il y aura ce rapport de dominant à dominé, on ne sortira pas de la spirale de la violence. Les racines du terrorisme mondial sont là. L’Orient n’est pas libre de son destin, il est soumis à la domination occidentale. Le problème, ce n’est pas l’islam, c’est la confrontation entre l’Orient et l’Occident. Le colonialisme historique a cédé la place à un autre colonialisme, plus larvé, mais non moins réel.

Vous n’avez donc pas peur de l’expansion de l’islam ?

C’est un fantasme alimenté par ceux qui ne comprennent pas l’Orient, en général, et l’islam, en particulier. Tant que les Palestiniens se sentiront opprimés, tous les musulmans du monde se sentiront solidaires avec eux et pourront causer des perturbations à l’intérieur des sociétés où ils vivent. Il faut mettre fin à ce rapport du fort au faible entre l’Occident et le monde musulman et mener des actions d’éducation à la citoyenneté, au respect de l’autre. Développons une culture de coexistence active, apprenons à nous connaître, à vivre et à agir ensemble.

Laurent Grzybowski - publié le 01/04/2010

http://www.lavie.fr/hebdo/2010/3370/michel-sabbah-le-hamas-nous-protege-30-03-2010-4921_116.php

Communiqué par CAPJPO-EuroPalestine

26 décembre 2009

Vivre Ensemble en Palestine (Behind the Walls)


Tribunal Russel pour la Palestine


Journée d’introduction à la première session Internationale du Tribune Russell pour la Palestine – Les Halles, 16 décembre 2009


Le document ci-après est un très bon compte-rendu de la première journée du comité belge du Tribunal Russel. Très complet, donc long, il donne une excellente idée de cet important projet, de ces objectifs éthiques et politiques et vous donne l’occasion de le suivre, entre-autre à Barcelone les 1, 2 et 3 mars prochains lors de sa première séance internationale.

http://taayoush.webs.com/tribrussellpalestine.htm

26 novembre 2009

L’israélienne, Amira Hass reçoit le "Prix du Courage en Journalisme 2009"

Quatre femmes journalistes, originaires du Belarus, du Cameroun, d’Iran et d’Israël, ont été récompensées à New York, pour leur courage dans l’exercice de leur profession, face aux menaces de mort et d’emprisonnement, aux attaques et aux violentes intimidations exercées à leur encontre.

La Fondation internationale des femmes dans les médias (IWMF) a remis le "Prix du Courage en Journalisme 2009" [...] à l’Israélienne Amira Hass, journaliste du quotidien Haaretz, qui décrypte l’actualité politique israélienne et palestinienne depuis 20 ans, basée à l’intérieur des
"territoires palestiniens".

Amira Hass, née en 1956 à Jérusalem.
Elle a étudié l’histoire à Jérusalem et à Tel-Aviv. Après avoir enseigné, elle a commencé à exercer la profession de journaliste en 1989 à la rédaction de Ha’aretz. Elle est une journaliste et auteur très connue pour ses colonnes dans le quotidien Ha’aretz. Elle vit en Judée Samarie après avoir habité à Gaza et elle rapporte les événements du conflit israélo-palestinien depuis ces territoires disputés. Elle a débuté sa carrière à Ha’aretz en 1989, et a commencé à informer depuis les territoires en 1991. En 2003, elle était la seule journaliste israélienne juive à vivre parmi les Palestiniens, à Gaza depuis 1993 et à Ramallah depuis 1997. Deux ouvrages ont été tirés ses expériences successives : l’essai Boire la mer à Gaza et Correspondante à Ramallah, une compilation de ses articles depuis la Judée Samarie, tous deux parus en France aux éditions La Fabrique.


***

"Qu’est-ce que je fais ? On me définit en général comme journaliste pour les questions palestiniennes. Mais en réalité, mes articles portent sur la société et la politique israéliennes, sur la Domination et ses ivresses. Mes sources ne sont pas des documents secrets ou des comptes rendus divulgués de réunions de personnalités de Pouvoir et au Pouvoir. Mes sources sont les chemins ouverts à tous par lesquels les opprimés sont dépossédés de leurs droits à l’égalité en tant qu’êtres humains.

Et quand j’écris sur le territoire palestinien de Cisjordanie, qui est petit à petit détruit et morcelé, ce n’est pas seulement sur des gens qui ont perdu leurs biens familiaux et leurs moyens de substances ; ce n’est pas seulement sur des opportunités de plus en plus rares pour un peuple coupé de tout dans des enclaves surpeuplées. J’écris en réalité sur l’habileté des architectes israéliens. C’est une manière de faire savoir comment l’urbanisme israélien sur le terrain contredit les proclamations officielles, un phénomène qui caractérise les actes de tous les gouvernements israéliens, d’autrefois comme d’aujourd’hui. Bref, il y a tant de choses pour me tenir occupée pendant une autre vie, ou au moins pendant le reste de ma vie.

Mais, comme je l’ai dit, la véritable correction est ailleurs. Ce n’est pas d’une réussite dont nous devrions parler, mais d’un échec.

C’est l’échec de ne pas avoir amené l’opinion publique israélienne et internationale à utiliser et à accepter les termes et les mots justes - ceux qui reflètent la réalité. Et non pas le nouveau langage orwélien qui prospère depuis 1993 et qui a été adroitement imposé et propagé par ceux qui y ont intérêt.

La terminologie du processus de paix, qui a dominé, brouille la perception des véritables processus en cours : un mélange particulier d’occupation militaire, de colonialisme, d’apartheid, d’autonomie palestinienne limitée dans des enclaves, et de démocratie pour les juifs.
Ce n’est pas mon rôle en tant que journaliste de faire accepter par les juifs et mes compatriotes israéliens que ces processus sont immoraux et gravement imprudents. C’est mon rôle, par contre, d’exercer le droit à la liberté de la presse afin de donner les informations et de faire que les gens sachent. Mais, comme je ne l’ai que trop découvert, le droit de savoir ne signifie pas un devoir de savoir.

Des milliers de mes articles et des millions et des millions de mes mots se sont envolés. Ils ne pouvaient rivaliser avec le langage officiel qui a été adopté volontiers par les médias de masse, et qui est utilisé afin de décrire de façon trompeuse la réalité. Un langage officiel qui encourage les gens à ne pas savoir.

En effet, un échec retentissant pour un journaliste."

Amira Hass

Traduction: Tlaxcala (JPP)
Source: CAPJPO-EuroPalestine

19 novembre 2009

“Je ne peux plus voir Jerusalem”


Mur de Berlin : anniversaire ! Et les autres murs ?

Ce 19 novembre, dans la série d'article "les autres murs", La Libre Belgique publie un REPORTAGE de BENJAMIN MORIAMÉ bien documenté qui correspond tout à fait à ce que j'ai vu en Palestine lors de mon dernier voyage là-bas.

Je vous invite à aller le lire sur le site de La Libre.

“Je ne peux plus voir Jerusalem”
REPORTAGE BENJAMIN MORIAMÉ

Mis en ligne le 18/11/2009

Au bord de l’asphyxie, la société palestienne survit entre les méandres du “mur-barrière” qu’Israël construit depuis 2003 dans les territoires occupés.
Parmi les tags que l’on peut lire sur le “mur-barrière” qu’Israël construit au sein des territoires occupés palestiniens, l’un des plus courants est celui-ci : “Le Mur de la honte !” C’est aussi, le plus souvent, en ces termes que les Palestiniens parlent de la construction. L’allusion au Mur de Berlin n’est pas toujours innocente.

Pourtant, la “barrière de séparation” – euphémisme d’usage en Israël – est sans commune mesure avec son tragique prédécesseur, le Mauer berlinois. L’hydre décapitée en 1989, ressuscitée à Jérusalem, a plus que quadruplé de volume. Ses nombreuses sections de béton – essentiellement dans les villes – sont parfois hautes de neuf mètres, avec un minimum de six. Les tronçons de grillages électroniques – en zones rurales – sont larges de cinquante à cent-cinquante mètres, puisqu’ils s’accompagnent d’une route de patrouille réservée aux soldats israéliens, d’un fossé, de pyramides de barbelés “lames de rasoirs”, etc. Pour construire cet ensemble – 703 kilomètres sont prévus – des centaines de maisons palestiniennes ont déjà été détruites.

Ce ne sont pourtant pas ses imposantes mensurations, mais plutôt son tracé sinueux, qui engendrent les lourdes conséquences (Lire la suite...)

comme illustration de ce reportage, j'y ajoute une carte très parlante.

26 octobre 2009

Des Juifs américains contre la droite israélienne

Est-il possible de contrer le lobby le plus bruyant ?

Les efforts du président Barack Obama pour relancer le processus de paix au Proche-Orient se heurtent au refus du premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou d’arrêter la colonisation. Pourtant, résoudre le conflit israélo-palestinien reste au centre de la stratégie de l’administration américaine dans la région. Son succès pourrait dépendre, en partie, de l’influence d’un nouveau lobby juif opposé à la politique de la droite israélienne dont la première convention s’ouvre le 25 octobre.

Par Eric Alterman

Quand le président américain Barack Obama a reçu seize dirigeants d’organisations juives, à la Maison Blanche, en juillet 2009, la liste des invités comprenait des habitués — les présidents et présidentes de vieilles structures conservatrices telles que la Conference of Presidents of Major American Jewish Organizations, l’Anti-Defamation League (ADL), l’American Jewish Committee et, bien sûr, l’âme du lobby pro-israélien, l’American Israel Public Affairs Committee (Aipac). Mais on comptait aussi un nouveau venu : M. Jeremy Ben-Ami, directeur exécutif du nouveau lobby juif pacifiste J Street .

Cette présence n’était certainement pas du goût de tout le monde. Dans les publications favorables au courant dominant et néoconservateur des organisations juives, J Street suscite aussi peu de sympathie que le Hamas. Ainsi, dans les colonnes de Commentary, Noah Pollak a jugé l’association «méprisable», «malhonnête» et «anti-israélienne» ; James Kirchick, du New Republic, l’a qualifiée de «lobby de la capitulation» (surrender lobby) ; Michael Goldfarb, du Weekly Standard, l’a accusée d’être «hostile» à Israël et de «lécher les bottes» des terroristes. Ce langage trahit la panique régnant chez ceux qui craignent que l’apparition de J Street, concomitante à l’élection de M. Obama, puisse signifier le commencement de la fin de ce qui fut autrefois leur quasi-mainmise sur la formulation de la politique américaine au Proche-Orient.

S’agissant du conflit israélo-arabe, une question s’impose d’emblée : pourquoi la politique américaine diffère-t-elle tant de celle des autres nations, et particulièrement de ses alliés européens ? La relation stratégique des Etats-Unis avec Israël est plus onéreuse qu’aucune autre pour la nation américaine, autant sur le plan humain que financier. Non seulement elle coûte aux contribuables trois milliards de dollars par an en aide, mais elle attise la haine dans la plupart des pays musulmans et nourrit la violence antiaméricaine à travers le monde. Aucune autre capitale, excepté Tel-Aviv bien sûr, ne perçoit le (...)

Retrouvez la version intégrale de cet article dans Le Monde diplomatique (octobre 2009)

Eric Alterman, Journaliste, auteur de What Liberal Media ? The Truth about Bias and the News, Basic Books, New York, 2003.

12 octobre 2009

Pour la paix : LES QUATRE GUERRES SELON L'ÉCRIVAIN AMOS OZ

"Deux guerres sont menées par les Palestiniens.
La première est leur lutte pour se libérer de l'occupation et pour leur droit à un État indépendant.
La seconde est menée par un islam fanatique, depuis l'Iran jusqu'à Gaza, et depuis le Liban jusqu'à Ramallah, qui rêve de détruire Israël et chasser les juifs de leur terre.
En miroir, deux guerres sont menées par les Israéliens.
La première est leur guerre pour leur droit à vivre dans un État souverain et libre sur une partie de cette terre.
Et la deuxième est celle menée par la droite nationaliste israélienne pour l'occupation totale de la Terre sainte.
Toute solution ne peut se bâtir que par la clarification des objectifs de chacune des parties."

24 septembre 2009

Des Juifs affrontent le sionisme

Extraits d'un article de
Daniel Lange/Levitsky

Juin 2009
L’une des principales conséquences du bombardement et de l’invasion par le gouvernement israélien de la bande de Gaza, l’hiver dernier, fut d’insuffler une nouvelle vitalité au sein des groupes de gauche et pacifistes solidaires avec la lutte palestinienne pour la justice et la libération.

Après le supposé cessez-le-feu, cette vague d’activité s’est poursuivie par des manifestations et des actions directes de New York à Los Angeles, Paris, Jaffa et Tel Aviv. Un fait très remarquable fut l’apparition, si l’on peut dire, d’une section de plus en plus large et bruyante du monde juif, laquelle n’est pas seulement opposée aux guerres et occupations militaires du gouvernement israélien, mais est également critique à l’égard du sionisme même.

Les blocages des consulats israéliens de Los Angeles et de San Francisco ont été entrepris en partie par des membres du Réseau antisioniste juif récemment créé. L’occupation du consulat de Toronto a été effectuée par les Femmes juives pour Gaza, un groupe comprenant des membres du réseau antisioniste canadien Not In Our Name [1]. Une manifestation de sept cents personnes à New York City a été organisée par Jews Say No [2], un groupe de militants juifs, dont beaucoup critiquent le sionisme depuis très longtemps. Le groupe Jewdas, de la diaspora londonienne, a recouru à un canular par mail pour annuler un rassemblement pour la guerre organisé par le Bureau de députation des Juifs britanniques et a reçu toute une vague de soutien. Et le groupe d’action directe antinationaliste israélien, Anarchistes contre le Mur, a bloqué une base aérienne israélienne à Tel Aviv. La quasi-totalité des événements publics les plus visibles montrant une opposition juive à la récente escalade de la guerre contre Gaza étaient organisés et menés à bien pour une bonne part par des Juifs non sionistes et antisionistes (de même que ceux qui s’opposent au sionisme mais préfèrent ne pas définir leur politique en relation avec le sionisme).

Ce n’est pas une coïncidence. Les huit années de l’actuelle Intifada ont aussi permis d’assister au développement du mouvement mondial de solidarité avec la Palestine et son actuelle stratégie de boycott, de désinvestissements et de sanctions. Dans un même temps, la critique juive à l’égard du sionisme s’est davantage répandue et fait entendre qu’à n’importe quel autre moment depuis la création d’Israël en 1948, malgré le soutien sans réserve offert depuis 1967 par le gouvernement des États-Unis à Israël. Ce soutien a été expliqué par les avocats et les défenseurs d’Israël, de même que par Washington, comme la conséquence du soutien débordant des communautés juives américaines à Israël. C’est naturellement on ne peut plus faux. Comme l’ont fait remarquer de nombreux analystes [3], les communautés juives jouent un rôle plutôt marginal dans l’encouragement du soutien du gouvernement américain à Israël. Bien plus important est le rôle de l’industrie de l’armement, qui subventionne l’aide américaine à Israël ; de l’industrie pétrolière, qui voit en Israël un contrepoids à la puissance régionale des États arabes riches en pétrole ; de la droite chrétienne, qui croit que la domination juive sur tout l’Israël biblique est une condition préalable au second avènement : et le racisme anti-arabe et antimusulman, de même que la xénophobie, particulièrement après les attentats du 11 septembre 2001 et les guerres américaines en Afghanistan et en Irak. La où l’influence juive est importante – dans les efforts de pression de la part de l’American Israel Public Affairs Committee [4], avec l’influence d’un petit nombre d’individus dont la politique ne reflète en aucun cas l’opinion publique juive américaine, même si cela se retrouve dans les données collectées par les sondages conservateurs.
La rhétorique du soutien américain à Israël comme réponse aux intérêts juifs américains de moins en moins convaincante.
Le récent accroissement de visibilité des critiques juives à l’égard du sionisme a eu lieu dans un contexte d’expression en hausse et d’acceptation de la critique à l’égard d’Israël au sein des communautés juives américaines.
(suite…)
Pourquoi des voix plus « radicales » se sont-elles fait entendre si fort cet hiver ?
Je crois que c’est en raison des glissements dans le mouvement de solidarité avec la Palestine ainsi que de l’élargissement du paysage politique de la gauche et des changements dans la façon des Juifs de penser identité et politique.
Une source réside dans un ensemble de développements au sein du mouvement de solidarité avec la Palestine qui ont poussé le mouvement dans son ensemble vers une analyse structurelle centrée sur le sionisme. Le déclenchement de l’Intifada de 2000 a provoqué au sein de la gauche (et au-delà) une conscientisation bien plus large à propos et de l’occupation de la Cisjordanie, de la bande de Gaza et de Jérusalem-Est (1967) et des réalités de la guerre contre les Palestiniens.
(...)
Un autre élément clé dans la recrudescence des critiques du sionisme par les Juifs – bien que des remarques sont rarement faîtes à ce propos dans la presse libérale ou progressiste – est le rôle de pivot joué dans ce développement par les mouvements féministes et homosexuels ainsi que leurs analyses[10]. Tous ces projets apportent au mouvement une orientation vers une analyse structurelle, une position centrale antinationaliste et antimilitariste et un regard sur les façons dont les structures de pouvoir raciales, nationales, économiques, hommes/femmes et sexuelles se recoupent et se soutiennent souvent mutuellement.
(...)
Un nouveau transnationalisme anticolonialiste, antinationaliste, anticapitaliste, hostile à l’autoritarisme, mais en aucun cas unifié sur le plan organisationnel.
(...)
Finalement, pour en revenir à la sphère spécifiquement juive, la montée de la critique à l’égard du sionisme en tant que tel fait partie d’un large glissement dans la culture et la pensée des Juifs sur leur identité. Après plus de cinquante ans de domination sioniste sur l’éducation et les institutions communautaires juives, des voix alternatives rompent le silence, souvent sans rapport avec la Palestine mais qui finissent par soutenir les efforts de solidarité avec la Palestine. Depuis les deux dernières décennies, il y a eu une augmentation constante de l'intérêt pour les cultures et l’histoire de la diaspora juive, surtout parmi les Juifs plus jeunes, insatisfaits de la conception herzlienne-hitlérienne de la vie et de l’histoire des Juifs telle qu’elle est présentée par les institutions « traditionnelles », ainsi que pour le fondamentalisme religieux qui est leur principal rival.
La chose a été particulièrement visible aux États-Unis sous ses formes ashkénazes : aujourd’hui, les orchestres klezmer emplissent les salles importantes et la « musique juive » est devenue un sous-genre qui rapporte...
(...)
Le projet de placer l’État d’Israël au centre de la vie juive repose sur la dévaluation et l’effacement des cultures et histoires de la diaspora, réduisant deux millénaires à une époque ponctuée de massacres et à un nationalisme rédempteur.
(...)
Les critiques des Juifs à l’encontre du sionisme – et la participation juive au mouvement de solidarité avec la Palestine plus généralement – sont significatives au-delà des liens des communautés juives mêmes, principalement aux États-Unis, et surtout en raison des privilèges donnés aux voix juives dans la discussion autour de la Palestine et d’Israël ici. Pourtant, comme l’écrivait Esther Kaplan [22], les Juifs aux États-Unis et ailleurs ont un rôle à jouer dans la lutte de libération de la Palestine et, dans certains cas, ils occupent une position stratégique, mais ils ne sont en aucun cas au centre de cette lutte. La tâche des Juifs – et de tous ceux qui sont engagés dans cette lutte – consiste à travailler en compagnie de nos amis et camarades palestiniens, arabes et autres pour partir de notre opposition commune au sionisme et aller vers des stratégies de résistance qui, à la fin, pourront libérer la Palestine.

Source: MonthlyReview
Photo: The silent majority no more

Lire l'article complet et les notes

09 septembre 2009

Naomi Klein montre qu’il est possible de boycotter Israël sans mettre fin au dialogue sur la Palestine

nterview de Klein et de son éditrice israélienne, Yaël Lerer, sur la raison pour laquelle le boycott fera pression sur Israël afin qu’il se conforme au droit international.

Peu de campagnes pour la justice dans le monde sont plus polarisantes, voire plus explosives, que le recours au boycott international, au désinvestissement et aux sanctions pour presser Israël de mettre fin à une occupation des territoires palestiniens qui dure depuis 42 ans.
Demandez donc à Neve Gordon.

Récemment, Gordon, chef du département de Sciences politiques à l’université Ben Gourion et militant de longue date en faveur de la paix, a publié un article déchirant dans le Los Angeles Times [lire ici en français] dans lequel il soutenait l’appel palestinien en faveur du boycott, du désinvestissement et de sanctions (BDS).

Après s’être initialement opposé à cette tactique, il a été convaincu, écrit-il, que les pressions extérieures sont « la seule manière de sauver Israël de lui-même ».
Il s’était préparé à un retour de bâton, mais pas du genre de ce qu’il a affronté ces dernières semaines : des membres de la Knesset israélienne, tous partis politiques confondus, ont demandé son renvoi immédiat ; le ministre de l’Éducation a qualifié son article de « répugnant » et la présidente de son université l’a voué aux gémonies en disant « des personnalités et des universitaires animés de tels sentiments devraient se chercher un foyer personnel et professionnel ailleurs ». Elle a ensuite laissé entendre que l’article en question pouvait être assimilé à un acte de trahison.
De toute évidence, pour ceux qui croient que faire pression sur Israël est nécessairement un acte anti-juif, le BDS - qui fait partie de ce que l’on appelle la stratégie sud-africaine - dépasse les limites.
Mais pour ceux qui le proposent, le BDS est une tactique non-violente qui peut faire pression sur Israël pour qu’il se conforme au droit international et qui aura un impact là où les efforts des gouvernements ont échoué, et échoué misérablement.

(Lire la suite...)

08 septembre 2009

Boycotter Israël ? Un Israélien arrive à la conclusion douloureuse que c'est le seul moyen de sauver son pays

Manifestement, il y a débat...

Cet article du professeur Neve Gordon a suscité une tempête de haine en Israël, les menaces de mort alternant avec les appels à éliminer le "traître", le "virus", le "cancer" d'une manière ou d'une autre. Le ministre de l'Éducation Gideon Sa’ar a qualifié cet article de "répugnant et lamentable". Riva Cakmi, la présidente de l'Université Ben Gourion, où Gordon enseigne, a déclaré au Jesrusalem Post que l'Université "pourrait se passer de ses services", ajoutant : “Des universitaires qui ont de tels sentiments sur leur pays, n'ont qu'à se chercher un foyer personnel et professionnel ailleurs".
Des députés de la Knesset font pression sur le ministre et la Présidente pour qu'ils licencient le professeur Gordon.

Simultanément, d'autres attaques plus "subtiles" contre Gordon sont venues du "camp pacfiste", en l'occurrence son "pape", Uri Avnery, qui, du haut de ses 81 ans, joue le rôle de chien de garde la doxa sioniste "de gauche": il faut préserver l'État juif, en le rendant plus moral. Pas question de boycotter Israël, explique-t-il dans sa dernière chronique hebdomadaire (Tutu's Prayer), car cela ne ferait que renforcer la mentalité de forteresse assiégée en Israël, où les Juifs seraient immanquablement appelés à se rappeler le boycott nazi des entreprises juives, l'Holocauste etc. et de toute façon, explique-t-il, Israël n'a rien à voir avec l'Afrique du Sud. On pourra lire ici la réponse de Kim Petersen à cette argumentation avneryenne.- FG, Tlaxcala

Extraits (Lire le texte entier) :
(...) Il est donc clair pour moi que la seule façon de contrer la tendance à l'apartheid en Israël est de le faire par une pression internationale massive. Les mots et les condamnations de l'administration Obama et de l'Union européenne n'ont donné aucun résultat, pas même un gel de la colonisation, encore moins une décision de se retirer des territoires occupés.

J'ai donc décidé de soutenir le mouvement pour le Boycott, le désinvestissement et les sanctions, qui a été lancé par des militants palestiniens en juillet 2005 et a depuis recueilli un large soutien autour du globe. L'objectif est de faire en sorte qu'Israël respecte ses obligations découlant du droit international et que les Palestiniens se voient accorder le droit à l'auto-détermination.

À Bilbao, en Espagne, en 2008, une coalition d'organisations de partout dans le monde, a formulé les 10 points de la campagne Boycott, Désinvestissement et Sanctions destinée à faire pression sur Israël d’une «manière graduelle et durable, qui tienne compte du contexte et des capacités." Par exemple, l'effort commence par des sanctions et un désinvestissement vis-à-vis d’entreprises israéliennes opérant dans les territoires occupés, suivis par des actions contre ceux qui aident à maintenir et à renforcer l'occupation d'une manière visible. Dans le même esprit, les artistes qui viennent en Israël afin d'attirer l'attention sur l'occupation sont les bienvenus, tandis que ceux qui veulent juste donner un spectacle ne le sont pas.

Mettre une forte pression internationale sur Israël est la seule façon de garantir que la prochaine génération d'Israéliens et Palestiniens – y compris mes deux garçons - ne grandissent pas dans un régime d'apartheid.
Neve Gordon

10 août 2009

Déchirures palestiniennes

Bichara Khader

(Mis en ligne le 08/08/2009)

Le peuple palestinien doit recouvrer tous ses droits, mais il n'y a pas de justice absolue; il n'y a que la justice du possible.

Le Fatah tenait ces jours-ci, à Bethléem, en Cisjordanie, son 6 ème congrès. Depuis sa création, il y a 50 ans, en 1959, le Fatah a tenu 5 congrès hors de Palestine : le dernier en 1989. La tenue de ce Congrès en Palestine, encore occupée, relève du défi et du miracle. Des centaines de délégués foulent le sol national pour la première fois de leur vie. Ils ont reçu une autorisation spéciale d’Israël, sous pression appuyée des Etats-Unis. Des centaines d’autres délégués n’ont pas pu se déplacer de Gaza, empêchés par un Hamas qui ne décolère pas contre ce qu’il estime être les détentions arbitraires de ses militants par l’Autorité Palestinienne de Mahmoud Abbas.

Les débats, selon mes informations, sont houleux. Ils opposent les jeunes loups à la vieille garde, les Palestiniens de l’intérieur à ceux de l’extérieur, ceux qui veulent miser sur la seule négociation et ceux qui veulent maintenir ouverte l’option du retour à la résistance armée. Pour couronner le tout il y a ce combat risible des coqs, entre les pères fondateurs, encore en vie.
Fer de lance de la résistance palestinienne, le Fatah est vieilli, ridé et usé par 50 ans de pouvoir quasi absolu dans toutes les instances de l’OLP. La crise qu’il traverse est profonde. Elle s’explique par plusieurs facteurs. (...)

Lire la suite sur le site de La Libre Belgique : http://www.lalibre.be/debats/opinions/article/521097/dechirures-palestiniennes.html

02 mai 2009

Boycott : une réponse légitime à l'occupation israélienne?

Le mois dernier, j'ai relayé l'appel au boycott de produits venant d'Israël (et bien souvent, indirectement, des territoires palestiniens occupés). Ce boycott fait débat.

Marc Abramowicz rappelle qu’en 2005, 174 organisations civiles palestiniennes ont lancé l’appel « BDS » (Boycott – Désinvestissement – Sanction) et que de nombreuses organisations pacifistes israéliennes l’ont relayé.

Il signale aussi que c’est suite aux difficultés de mobilisation sur ce thème qu'il a accepté d’intervenir à une conférence posant le problème du Boycott dans son aspect "dépassement d’un tabou" : "Je tenterai de cerner ce qui rend si difficile une action avec laquelle, pour nous, il est intellectuellement difficile de ne pas être d’accord : - l’exemple de l’Afrique du Sud, - la constatation que tant d’efforts militants n’ont pas fait régresser l’agression et l’occupation israélienne, ne sont pas parvenu à mobiliser l’opinion publique."

Il signale enfin qu'à titre individuel on peut déjà participer à une action de boycott des produits israélien en n’achetant pas des marchandises ayant le code barre 729.

Conférence-débat
Boycott : une réponse légitime à l'occupation israélienne ?

Suite à l'indignation provoquée par les événements meurtriers qui ont secoué Gaza en décembre dernier et dont les effets désastreux continuent de plonger la population palestinienne dans des conditions de plus en plus précaires, la responsabilité de l'Etat d'Israël est une fois de plus pointée du doigt.

Ne pas répondre à cette situation d'injustice criante constitue un fait honteux de la part de nos dirigeants politiques occidentaux, mais également une caution que nos sociétés civiles octroient à ce diktat qui dure depuis 60 ans.

Nous, citoyens belges et européens, avons un pouvoir de réflexion et le droit de nous manifester indépendamment de nos représentants pour réagir de manière responsable et consciente.

Après les nombreux échecs résultants des politiques menées antérieurement pour établir une situation de droit et de reconnaissance de l'Etat palestinien, nous posons la question du boycott de l'Etat d'Israël comme une action permettant d'exprimer notre refus de voir Israël continuer à perpétrer des violations du droit international.

Dans ce contexte de réflexion, un petit groupe de citoyens (Les Citoyens Pour la Palestine) a décidé d'organiser le 7 mai prochain, en collaboration avec le Bureau des Etudiants Administrateurs de l'ULB, une conférence-débat pour poser la question de la légitimité d'une action telle que le boycott d'Israël.

Ce débat contradictoire entre des intervenants en faveur (Michel Collon, Marc Abramowicz) et en défaveur (Pascal Fenaux) du boycott devra permettre d'explorer le sujet sous des angles de réflexion nécessaires à l'élaboration d'une stratégie d'action ultérieure.

Mais aussi, cette conférence a pour objectif de lever le tabou sur un sujet responsable de polémiques et de dissensions profondes au sein des milieux associatifs, intellectuels, et politiques... pour oser regarder autrement un moyen d'action pacifique et à la portée de tous.

Introduction donnée par Hocine Ouazraf
Modérateur: Souhail Chichah

Jeudi 7 mai à 19H00.
ULB - Auditoire Janson, 48, av. Franklin Roosevelt 1050 Bruxelles
Entrée: 1 euro


Personnes de contact:
Vinciane Cappelle – 0479 80 48 49 – vincianecappelle@gmail.com
Géraud Hougardy -

29 avril 2009

La violence n’est pas une fatalité, mais…

A propos de la guerre de Gaza...
14 janvier 2009

Voici un extrait de l'article écrit par Jean-Marie Muller, en janvier dernier. Il se réfère aussi à un texte fort qu'il a écrit il y a un peu plus d'un an :
Le meurtre est la question posée
Il me semble qu'elle garde toute son actualité. Et je vous invite à aller y faire un tour, même si c'est un peu long...

Jean-Marie MULLER *


(...)
Cette guerre n’est pas la continuation de la politique par d’autres moyens que ceux de la diplomatie, mais son interruption. L’État d’Israël invoque son droit à défendre la sécurité de son peuple. Mais, dans la mesure même où cette fin est légitime, les moyens de la violence mis en œuvre non seulement la pervertissent, mais ils l’effacent et viennent se substituer à elle. Ce renversement du rapport entre le moyen et la fin conduit à ce que le moyen tienne lieu de la fin. La violence est recherchée pour elle-même. Elle devient un mécanisme aveugle de destruction, de dévastation et de mort. Israël ne protège pas sa population, mais il agresse le peuple palestinien. Et, ce faisant, il se détruit lui-même.
Ce qui caractérise essentiellement cette guerre, c’est que non seulement elle n’ouvre aucune perspective politique vers la résolution du conflit qui oppose depuis plus de soixante ans les deux peuples adverses, mais que, pour l’heure, elle les ferme toutes. Lors de sa conférence de presse faite à Damas le 6 janvier 2009, Nicolas Sarkozy a plaidé en faveur de « l’ouverture rapide de perspectives pour reprendre le chemin des négociations de paix ». Dans un tel contexte, de tels propos manquent de tout réalisme. Ils sont véritablement surréalistes. La cause de cette guerre c’est que précisément, toutes ces dernières années, il n‘y a pas eu de réelles négociations de paix. Si le Hamas a gagné les élections parfaitement démocratiques de janvier 2006, c’est d‘abord parce que les Palestiniens ont voulu sanctionner l’échec politique du Fatah qui n’a strictement rien obtenu en prétendant négocier avec Israël. Tout, sur le terrain, apportait le plus cinglant des démentis aux prétendues avancées diplomatiques obtenues sur le papier. Mahmoud Abbas, le président de l’Autorité palestinienne, ne préside plus rien et n’a plus aucune autorité. Ses embrassades avec le Premier ministre israélien sont devenues indécentes.
Il fallait que Nicolas Sarkozy manque singulièrement de discernement politique et ignore tout de la réalité du terrain pour pouvoir affirmer le 23 juin 2008, à l’occasion de sa visite officielle dans les territoires palestiniens : « Je crois à la paix, je crois à la fin de ce conflit qui n’a que trop duré et par conséquent, je crois à l’objectif proche d’un accord sur le statut final. Cette paix est aujourd’hui à portée de main. (…) La France veut encourager les gouvernements palestinien et israélien à poursuivre résolument les négociations et à aller de l’avant en vue d’un règlement final avant la fin de l’année 2008 [6]. » Une telle langue de bois diplomatique, non seulement ne dit pas la vérité, mais elle empêche de la voir et de la comprendre. Elle est un déni de la réalité.

De même, on peut toujours répéter que la solution du conflit consiste dans la création d’un État palestinien viable et souverain dans les « frontières » de 1967 avec Jérusalem-est comme capitale. Cela finit par devenir pur psittacisme. Le fait est que la situation réelle sur le terrain rend un tel projet de plus en plus irréalisable.
Dans la même déclaration, Nicolas Sarkozy affirmait à propos du Hamas : « Il n’y a aucune relation politique, aucune négociation, aucun pourparler entre la France et le Hamas. Le gouvernement français n’entend pas se départir de sa position, qui est aussi celle de la communauté internationale, et qui veut qu’aucun dialogue ne sera possible avec le Hamas tant que celui-ci n’aura pas respecté les trois conditions du Quartet et au premier chef la renonciation à la violence et la reconnaissance d’Israël. » Et le Président français ne se rendait pas compte qu’en disant cela, il énonçait l’une des raisons majeures pour laquelle précisément il ne pouvait pas y avoir d’accord de paix. Une telle position est parfaitement intenable, totalement insensée. En définitive criminelle. S’il m’était possible de parler un langage politiquement fort incorrect, j’oserais faire remarquer que la France accepte bien de dialoguer avec l’État d’Israël sans exiger de lui qu’il renonce préalablement à la violence… Mais je n’oserai pas Il n’y aura pas de processus de paix en Palestine tant qu’on refusera de parler avec le Hamas. La faute politique majeure, qui explique aujourd’hui la guerre de Gaza, c’est précisément d’avoir refusé tout dialogue avec le Hamas après sa victoire électorale de janvier 2006. Sur cette question, l’Europe n’aurait jamais dû s’aligner sur la politique des États-Unis et, le cas échéant, la France n’aurait jamais dû s’aligner sur la politique de l’Europe. Ce refus de tout dialogue ne pouvait qu’enfermer le Hamas dans la position la plus extrémiste. C’était perdre l’occasion unique de permettre à cette organisation de renoncer à la violence et de choisir elle-même une voie politique pour approcher le conflit.

Au-delà des considérations électoralistes qui sont certainement celles des dirigeants israéliens, au-delà de la volonté de réparer l’échec de Tsahal (l’armée israélienne) lors de la guerre du Liban de 2006, le but réel de cette guerre est certainement d’éliminer définitivement le Hamas de la scène politique palestinienne. Par rapport à cet objectif, les tirs de roquettes deviennent en effet un prétexte. Mais, de ce point de vue, on peut d’ores et déjà gager qu’Israël a perdu la guerre.
J’ai l’intime conviction que seul le renoncement à la violence par les Palestiniens permettrait de créer un véritable processus de paix. J’ai conscience que, pour l’heure, ce choix n’est pas probable. Á terme, il pourrait apparaître comme le seul possible[7]. Et ce choix ouvrirait alors un espace pour la mise en œuvre des méthodes de la résistance non-violente, seules sources d’espérance et d’humanité.
L’une des conséquences probables de cette guerre est de susciter en France des réactions identitaires et communautaires au sein de la population musulmane et de la population juive qui s’expriment par des actes de violence. Seul le refus de l’engrenage des violences là-bas comme ici de la part des citoyens épris de justice permettra de sauvegarder le vivre ensemble de tous dans une France multiculturelle.

Penser la violence, c’est la reconnaître comme inhumaine, comme la négation et le reniement de l’humain dans l’homme. Ce qui se passe à Gaza n’est pas une catastrophe humanitaire, mais une catastrophe humaine. C’est une défaite de la civilisation. Les ruines des maisons de Gaza mais aussi des maisons de la ville de Sdérot en Israël sont les ruines de l’humanité de l’homme. Dans de telles circonstances, il devient dérisoire de prétendre que ce sont les principes du droit international et les lois de la guerre qui sont violés. Ce sont en réalité les lois de l’humanité qui sont niées. Les conséquences de cette guerre sont déjà incalculables. Les blessures intimes qu’elle aura provoquées au sein des deux peuples ennemis seront longtemps inguérissables. Combien de haines ravageuses à travers le monde ? Combien de rancœurs parmi les musulmans ? Combien d’amertumes parmi les arabes ? Combien d‘enfances fracassées ? Et, parmi elles, il faut com-prendre les enfances des soldats israéliens. Combien de larmes et de souffrances dans le cœur des femmes ? Combien de traumatismes profonds parmi les guerriers lorsqu’ils s’apercevront qu’ils sont couverts de honte et non de gloire ? Nul ne le saura jamais.

Le 14 janvier 2009

Pour lire l’article complet : http://www.non-violence-mp.org/muller/gaza.htm
ou bien : http://www.nonviolence.fr/spip.php?article309


* Jean-Marie Muller est le porte-parole national du Mouvement pour une alternative non-violente (MAN, email : man@nonviolence.fr ; site : www.nonviolence.fr). Philosophe et écrivain, il est l’auteur du Dictionnaire de la non-violence (Le relié Poche).

[1] Simone Weil, La source grecque, Paris, Gallimard, 1953, p. 32.
[2] Ibid., p. 21.
[3] Simone Weil, Cahiers III, Paris, Plon, 1956, p. 47.
[4] Paul Valery, Regards sur le monde actuel, Paris, Gallimard, Coll. Idées, 1962, p. 86.
[5] Le Canard enchaîné, 7 janvier 2009.
[6] Entretien avec le quotidien Al-Quds, 23 juin 2008.
[7] J’ai développé longuement cette possibilité dans un texte précédent intitulé Le meurtre est la question posée, Les Palestiniens et les Israéliens face au défi de la violence (consultable sur le site du MAN)
Voir l’article sur : http://www.nonviolence.fr/spip.php?article205




Le meurtre est la question posée


par Jean Marie MULLER *

Le 26 février 2008

Je viens de lire attentivement les textes qui présentent la campagne de mobilisation en faveur du peuple palestinien décidée par la Plate-forme des ONG françaises pour la Palestine . Cette campagne devant culminer par un grand rassemblement qui se tiendra le 17 mai 2008 au Parc des expositions de la porte de Versailles. En dialogue amical avec ces ONG, je voudrais tenter d’exprimer quelle est mon analyse de la situation actuelle au Proche-Orient.
Bien sûr, je partage totalement l’affirmation selon laquelle le peuple palestinien a droit à la solidarité de tous ceux qui ont le souci de la justice. Cette affirmation est le socle sur lequel doit être construite notre analyse. Á l’évidence, le peuple palestinien est victime de l’occupation et de la colonisation mises en œuvre par l’État d’Israël avec la complicité de la communauté internationale. Mais, aujourd’hui, notre analyse doit aussi être fondée sur un autre fait non moins incontestable : aucune solution ne pourra être élaborée sans qu’il soit tenu compte de la présence sur cette même terre de Palestine du peuple israélien. Ceci, non pour des raisons de droit, mais pour des raisons de fait.
suite ...

* Philosophe français, spécialiste de Gandhi et de la non-violence, Jean-Marie Muller est directeur des études à l'Institut de recherche sur la résolution non-violente des conflits (IRNC).
Il est aussi le fondateur du Mouvement pour une alternative non-violente dont il est le porte parole national (Man, www.nonviolence.fr) Il est membre du comité de parrainage de la Coordination française pour la Décennie de la culture de paix et de non-violence. Il soutient, depuis sa création en 2001, le fonds associatif Non-Violence XXI.

Un rabin à Gaza


Hommes de Parole communique :

Chers Amis,
Les deux premiers convois pour la paix à Gaza, de janvier et de février, nous ont permis de transporter et de distribuer directement, plus de trois cent tonnes de marchandises de première nécessité.

Le troisième convoi, arrivé à Sdérot, puis à Gaza les 18 et 19 mars dernier, a permis de transporter 70 tonnes de produits d'hygiène et de faire se rencontrer, sur place et contre toute attente, imams, rabbins et chrétiens. Ces convois étaient soutenus par le Congrès Mondial des Imams et Rabbins pour la Paix. Ils avaient été décidés à la suite du Congrès de l’Unesco de décembre dernier et en cohérence avec les engagements pris par les religieux à cette occasion.

J'ai le plaisir de vous transmettre en lien l'article de Marek Halter qui a accompagné ce Troisième Convoi pour la Paix. Cet article, véritable note d'espérance, vient de paraître dans le N° spécial des 60 ans de Paris Match.
Bonne lecture.
Alain Michel

Liens :
www.hommesdeparole.org/docs/60-ANS-GAZA-P1.jpg
www.hommesdeparole.org/docs/60-ANS-GAZA-P2.jpg

Vous trouverez également beaucoup de détails sur ces convois, et les liens avec la presse, sur le site Internet: www.hommesdeparole.org

Les enfants brûlés de Gaza

Par Sylvain George Cinéaste  jeudi 10 juillet 2025 AOC International  Anéantir non seulement les corps des enfants, des femmes, des hommes,...